Quand j'ai rencontré la Science Chrétienne, je n'avais aucune connaissance de Dieu. Adolescent, quand je posais des questions sur Dieu et sur les miracles de Jésus Christ, on me répondait toujours que c'était un mystère ou qu'il suffisait que j'aie la foi.
Pendant des décennies, je suis donc resté sur mon envie de connaître ce que j'entrevoyais, à savoir qu'il devait exister autre chose que la vie dépeinte par les sens, qui me semblait absurde et vaine.
Cette vie sans horizon que je reniais se déroula malgré tout cahin-caha, avec les épreuves du moment (Seconde guerre mondiale, privations, occupation étrangère...) et m'éloigna de toute réalité spirituelle, d'autant plus que la période troublée des années quarante laissa place à un monde matériel assez exubérant.
À partir de l'âge de vingt ans, je me suis mis à consommer des boissons alcoolisées et à fumer, d'abord d'une manière modérée, puis de plus en plus, en ce qui concernait le tabac. Beaucoup plus tard, quand je me rendis compte que cela était davantage un esclavage qu'un plaisir, je pris la résolution d'arrêter. J'avais décidé alors de m'appuyer sur ma seule volonté personnelle pour m'en sortir. À plusieurs reprises, je réussis pendant quelques mois, mais chaque fois je replongeais, parfois par faiblesse personnelle, mais également à cause de l'influence de mes amis.
Lorsque j'ai rencontré la Science Chrétienne, je venais de divorcer et je vivais très mal cette épreuve. J'étais rempli de remords, sans domicile, sans travail, avec juste une allocation chômage pour subsister. Mon enthousiasme naturel avait fait place à de fréquentes crises d'angoisse.
Ces moments de mal-être me devenant insupportables, je décidai de demander de l'aide à un praticien de la Science Chrétienne dont j'avais entendu parler à mon travail.
En une seule visite, le mal-être, l'angoisse, furent réglés pour ne jamais réapparaître. Le plus merveilleux, c'est que peu de temps après j'ai retrouvé un emploi, j'ai pu prendre un appartement et rétablir des rapports normaux avec ma famille.
On m'avait offert Science et Santé de Mary Baker Eddy. Je le lus avec beaucoup de curiosité. Je fus interpellé par les citations qui figurent au début du livre, en particulier celles-ci:
Je vous le dis en vérité, si quelqu'un dit à cette montagne: Ôte-toi de là et jette-toi dans la mer, et s'il ne doute point en son cœur, mais croit que ce qu'il dit arrive, il le verra s'accomplir. (Matth. 6:8)
Votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le Lui demandiez. » (Marc 11:23)
Je pensais beaucoup à ce texte: il me disait que, grâce à Dieu, tout était possible, qu'une vie nouvelle s'ouvrait à moi et à tout homme.
J'avais commencé à fréquenter l'église de la Science Chrétienne de ma localité, au début sans en attendre beaucoup, puis avec plus d'assurance, jusqu'à ne plus manquer un seul service. Et je me souviens que j'éteignais ma cigarette en cachette, de crainte d'être surpris en train de fumer. Personne ne m'aurait fait de reproche, bien sûr, mais j'avais honte de rester dépendant d'une substance matérielle, et il fallait absolument que cela cesse.
Je commençai alors à prier comme l'avaient fait les personnes qui donnaient des témoignages de guérison lors des réunions du mercredi soir à l'église. Le chapitre sur « La prière » de Science et Santé me fut également très utile. J'ai pensé que mon besoin d'arrêter de fumer était soutenu par Dieu et que Dieu était maître de la situation, et cela me donnait une grande sérénité.
Peu de temps après, un soir, confortablement installé dans un fauteuil et me préparant à passer une agréable soirée, mon nécessaire de fumeur à côté de moi, je pris mon briquet, une cigarette et... je ne l'ai jamais allumée. Comme si c'était une chose tout à fait naturelle.
À compter de ce soir-là, je n'ai plus jamais fumé de ma vie, et ceci sans ressentir l'envie de compenser, de sucer des bonbons, sans prendre de poids ni être de mauvaise humeur.
J'avais exprimé le désir de m'améliorer, de rejeter un plaisir illusoire. Or, comme le dit Science et Santé (p. 1), « le désir, c'est la prière », et la prière ne demande pas à Dieu de faire davantage que ce qu'il a déjà fait, Lui qui a tout créé et qui nous donne toujours tout ce dont nous avons besoin. Le désir sincère de nous améliorer, de nous débarrasser de ce qui nous encombre, de nos esclavages, de nos doutes, de nos a priori, c'est une prière faite à Dieu, et cette prière est entendue. Comme l'écrit Mary Baker Eddy, « le désir qui s'élance affamé de justice, est béni de notre Père et ne revient pas à nous sans effet. » (Science et Santé, p. 2)
Dans l'année qui a suivi, il s'est produit la même chose pour la boisson. J'avais l'habitude de prendre de temps à autre l'apéritif avec des amis. Un soir, je n'ai pas pu boire l'apéritif qui m'était préparé et je l'ai remplacé par une eau minérale. Depuis, un quart de siècle s'est écoulé, et je n'ai plus jamais bu une goutte d'alcool. Cette habitude occasionnelle de boire est tombée elle aussi sans effort. C'était comme si je n'avais jamais été dépendant du tabac ou de la boisson.
La rapidité de ces guérisons a été la preuve qu'elles venaient de Dieu. Elles ont beaucoup compté dans mon cheminement spirituel, et c'est toujours avec émotion que j'en parle. J'ai retiré de ces expériences que toute dépendance, toute souffrance, peut être guérie par une meilleure connaissance de Dieu. En comprenant et en percevant Dieu comme Amour parfait et Vie parfaite, nous découvrons ce que nous avons toujours été: Sa création parfaite.
Quelle confiance, et quel bonheur, de savoir que nous vivons en Dieu! Comme Dieu est à la base de tout, pourquoi chercher ailleurs ?
