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Complet rétablissement

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de février 2008


Propriétaire d'une entreprise de construction en Floride à la fin des années quatre-vingts, j'en assumais toute la responsabilité ou presque, et il fallait que je trouve constamment des commandes pour payer les salaires hebdomadaires de mon équipe. Il me restait très peu de temps pour réfléchir à ma vie, pour prier ou même pour avoir des loisirs.

Lorsque nous étions enfants, mes frères et moi fréquentions une école du dimanche de la Science Chrétienne où j'avais appris que Dieu nous donnera toujours la force d'accomplir une activité légitime, et que si nous écoutions la « douce petite voix » de l'Entendement divin qui nous parle en permanence, nous ne serions jamais entraînés dans une mauvaise direction. C'est pourquoi je pensais que, dans mon travail, je trouverais cette force d'aller de l'avant, puisqu'il s'agissait de toute évidence d'une activité juste.

Je venais de me marier et je m'efforçais de subvenir aux besoins de mon foyer et d'avoir une vie de famille. Toutefois, pendant mon enfance, ma famille avait été dysfonctionnelle, et de ce fait je ne disposais pas d'un modèle correct et constructif. En outre, j'avais accepté l'idée communément admise selon laquelle une vie de famille heureuse signifiait avoir une jolie épouse, une grande maison et de nombreux beaux objets, vie que je m'étais en effet bêtie. La plupart de mes contrats professionnels étaient assortis de délais de livraison extrêmement serrés, mais nous respections toujours les échéances. Mon affaire prospérant, j'ai pu engager un contremaître pour m'aider. Pour ma réussite, tant professionnelle que familiale, je m'appuyais sans répit sur ma force de volonté. Mais tous ces efforts humains avaient également un prix à payer.

Un jour, j'ai commencé à avoir des symptômes de ce qui pouvait être un virus affectant l'appareil digestif. Comme les patrons de P.M.E. n'ont guère la latitude de « fermer boutique » pour quelques jours, j'ai essayé de tenir bon jusqu'à ce que le problème disparaisse. Puis, quelques semaines plus tard, au milieu du plus gros contrat que j'aie jamais eu à réaliser, mon mariage s'est brisé, et l'un de mes employés, qui occupait une position-clé, a en outre quitté la société.

J'étais effondré, blessé et en colère, sans compter que sur le plan physique, je souffrais beaucoup. Ma vie et mon travail avaient volé en éclats: tout ce pourquoi j'avais si durement travaillé semblait alors m'échapper complètement.

Pendant plusieurs années, j'avais étudié activement la Science Chrétienne et j'avais été témoin de guérisons de nombreuses maladies et difficultés personnelles. Je me suis donc mis à prier au sujet de cette nouvelle situation, maladie y compris. J'avais entendu dire qu'il n'était pas possible de résoudre des problèmes conséquents en restant sur le même plan de pensée que lorsque ces problèmes étaient apparus. J'ai donc pensé que si c'était vrai, il fallait que j'opère de grands changements dans ma pensée et dans mon existence.

Peu de temps après, lorsqu'un ami m'a proposé de déménager sur l'île de Guam, j'ai répondu que n'ayant pas eu de vacances depuis trois ans, je me voyais mal entreprendre maintenant un tel voyage. Or, tandis que je priais pour savoir ce que je devais faire, une voix dans ma tête a cette fois pratiquement crié « Vas-y ! ». J'ai donc liquidé mon entreprise, en ai réuni l'essentiel, y compris un camion pick-up, dans un conteneur maritime, pour déménager à Guam. En paix au sujet de cette décision, j'avais l'impression que Dieu m'avait conduit à la prendre.

Là-bas, trouver un logement et démarrer une nouvelle activité se sont avérés épuisants et accaparants. Seul et fatigué, je voyais chaque jour mon état de santé se dégrader un peu plus.

Quand je n'ai pas obtenu le logement qui m'avait été promis, la Société de la Science Chrétienne que je fréquentais dans l'île m'a offert une pièce annexe inutilisée en échange de gardiennage et de travaux de réparation urgents dans l'église. À l'époque, je ne me doutais pas à quel point cet endroit deviendrait pour moi un refuge.

Je trouvais les travaux de réparation difficiles, et je m'adaptais mal à la culture insulaire; il était malaisé d'acheter des fournitures et les délais n'étaient pas respectés. Cette annéelà, les typhons se sont régulièrement abattus sur l'ile et, un jour, pendant une tempête, le toit de l'église et celui de mon logement se sont envolés.

À ce moment-là, j'avais perdu une trentaine de kilos et, en raison de la souffrance, j'avais beaucoup de mal à travailler, mais je demeurais convaincu que la décision de déménager à Guam avait été dictée par la prière.

Toutefois, à un moment donné, j'ai décidé de consulter un médecin qui, après m'avoir examiné m'a envoyé chez un spécialiste; ce dernier me prescrivit de nombreux examens, ainsi qu'un scanner et, au vu des résultats, m'annonça que j'avais un cancer affectant le pancréas et le foie. Il ajouta que j'avais au mieux trois mois à vivre et qu'il ne me restait aucun espoir, à moins que j'aille sans tarder à Honolulu pour y suivre un traitement; mais même dans ce cas mes chances de survie étaient très minces.

Assommé par cette nouvelle, je suis allé en voiture à la plage pour m'y asseoir et prier. J'étais certain qu'il existait une voie plus sûre que celle décrite par le médecin, puisque j'avais appris que la seule véritable guérison de toute maladie se produit grâce à la prière et par l'application des vérités apprises en Science Chrétienne. C'est à cet instant que j'ai choisi de m'appuyer sur la prière pour guérir. Revenu à mon annexe, j'ai appelé mon professeur de Science Chrétienne aux États-Unis: ensemble, nous nous sommes mis à prier.

La Société possédait une petite salle de lecture remplie de périodiques de la Science Chrétienne et d'ouvrages écrits par Mary Baker Eddy. Je m'y suis installé chaque jour pour lire. J'ai commencé à aimer cette petite église-refuge que je voyais comme mon « sol sacré ». Que ce soit d'un point de vue physique aussi bien que mental, le cancer semblait présenter une image de confusion et d'agression: je me sentais attaqué, bien loin de tout ce qui semble normal et confortable. Dans ce qui était devenu mon refuge, je cherchais à comprendre réellement que Dieu était la source de ma vie. Je remplaçais les pensées remplies de haine par d'autres pleines de gratitude et, à mesure que je lisais et que je priais, j'ai pris conscience de la vie qui m'entourait dans la quiétude environnate. J'ai adopté et nourri des chats errants ainsi que des lézards, et j'ai même pris plaisir à la présence des nombreux insectes. Je saluais les voisins qui passaient.

Graduellement, ma peur de mourir a commencé à s'estomper, de même que l'amertume et la colère que j'avais ressenties. En l'espace de plusieurs mois, j'ai progressé tant sur le plan mental que spirituel, même si au point de vue physique je perdais en apparence du terrain. Mon professeur a continué à prier pour moi et nous avons souvent parlé ensemble: elle se souvient de cette période comme d'un renouveau et d'une reconstruction spirituelle pour moi.

Lorsqu'est venue la date de la réunion annuelle de mon Association science chrétienne, j'ai trouvé la force et les moyens de faire le long voyage vers les États-Unis et j'ai été accueilli dans la famille de mon professeur après la réunion. Dans ce foyer, je me sentais aimé et en sécuriré, et j'y ai pris conscience du fait que j'étais membre de la famille de Dieu et que c'était vraiment l'essentiel. Parce que Dieu était mon Père et ma Mère, je n'avais plus l'impression d'être abandonné. Ainsi qu'Élisée et son serviteur encerclés par les chariots syriens à Dothan, j'ai compris que je n'étais pas tout seul en train de faire face à une horde d'ennemis. Dieu me protégeait et, selon les termes même d'Élisée, je pouvais dire que « ceux qui sont avec nous sont en plus grand nombre que ceux qui sont avec eux », et m'attendre à voir les preuves du pouvoir divin de guérison. (II Rois 6)

Dans cette atmosphère encourageante, mon désir de m'en remettre aux soins de l'omnipotence de Dieu s'est trouvé renforcé, ainsi que celui d'écouter la voix divine qui guide et de compter sur elle pour trouver ma voie.

Une nuit après mon retour à Guam, j'essayais de trouver le sommeil, mais seule la douleur était au rendez-vous. Cette lutte m'épuisait et j'avais l'impression de ne plus pouvoir continuer. Tandis que je gisais là, je me suis rappelé un passage de Science et Santé: « Devenez conscient un seul moment du fait que la Vie et l'intelligence sont purement spirituelles, qu'elles ne sont ni dans la matière ni matérielles, et alors le corps ne fera entendre aucune plainte. » (p. 14) Je me suis demandé tout haut: « Comment, mais comment puis-je devenir conscient de mon existence spirituelle alors que je sombre dans la pensée matérielle ? » La réponse m'est venue de laisser aller, d'abandonner ma colère et mon ressentiment à l'égard de ceux qui, selon moi, m'avaient blessé. Laisser s'en aller l'idée que j'étais une victime solitaire, que je pouvais être séparé de l'Amour divin, et que je devais lutter pour survivre. Il fallait juste laisser Dieu m'aimer et prendre soin de moi. Si j'entretenais toute cette cloère et tout ce ressentiment, je n'étais pas « avec le Seigneur ». Je n'ai pas lâché prise, ni cédé à l'idée de mourir.

Je me suis totalement tourné vers Dieu et j'ai fait confiance à cette impression d'être avec Lui. Je ressentais une grande paix et, sans arrière-pensée, j'ai acquiescé à l'idée « que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne ». (Luc 22:42)

Cette nuit-là, pour la première fois depuis longtemps, j'ai dormi. La douleur était partie, elle avait simplement disparu pour ne plus revenir.

J'étais encore faible, amaigri et sans le sou, mais en me rappelant l'histoire de Moïse près de la mer Rouge pendant l'Exode, je savais que Dieu ne se contente pas de nous conduire à michemin vers la liberté et que je devais continuer à avoir confiance. Selon les termes de la Bible, je pouvais prendre position, puis lever la tête et voir « la délivrance que l'Éternel vous accordera » (II Chron. 20:17). À partir de ce moment, j'ai fait des progrès chaque jour, mon état s'est amélioré, et j'ai repris du poids et des forces de façon régulière.

Peu après, j'ai reçu la nouvelle qu'un contrat de construction important, que je négociais depuis plus d'un an avec les autorités militaires, m'avait été attribué. J'ai pu trouver du personnel compétent pour m'aider à réaliser le projet. Un peu plus tard, une relation chaleureuse et affectueuse s'est développée avec un autre membre d'église qui est d'abord devenue ma meilleure amie, puis mon épouse. Je suis devenu papa, puis grand-père au sein d'une merveilleuse famille pleine d'amour.

Plus tard, en 2000, je me suis rendu chez un médecin afin d'avoir le certificat médical nécessaire pour obtenir mon brevet de moniteur de plongée: il me l'accorda en certifiant que j'étais en bonne santé, et j'eus aussi mon brevet.

Comme le dit un vers d'un des poèmes de Mary Baker Eddy: « Fais que mon cœur soit joyeux et fervent, malgré l'oubli, les larmes, le dédain [...] » (Prière du soir de « Mère », Écrits divers, p. 389). J'étais bien sûr joyeux de ma guérison, mais bien plus heureux encore d'avoir appris la nécessité de surmonter ma volonté opiniâtre et de faire confiance à Dieu dans ma vie — ce Dieu qui est la Vie même et l'Amour.

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