Dans la société traditionnelle où les affaires se règlent en palabre, on fait parfois appel à des médiateurs. Ceux-ci faisant preuve de sagesse, de patience, etc., il arrive que pour juger une affaire entre les membres d'une même communauté, la sentence prononcée sous forme de parabole ou de proverbe ne condamne aucune partie.
Cependant, il semble parfois bien difficile d'apporter, dans un contentieux, une solution qui ne lèse personne. Où trouver de l'aide ?
Dans l'évangile selon Jean, il est dit que les scribes et les scribes et les pharisiens avaient amené une femme adultère à Jésus afin que celuici la condamne et qu'en retour, Jésus soit discrédité pour son jugement. Mais le jugement de Jésus a laissé perplexes les accusateurs de la femme. À la grande surprise de tous, en effet, il ne l'a pas condamnée, mais il a encouragé chacun à s'examiner soi-même. Et il a terminé en disant: « Femme, où sont ceux qui t'accusaient ? Personne ne t'a-t-il condamnée ?...
Je ne te condamne pas non plus; va et ne pèche plus. » (Jean 8:10, l l) Par cette déclaration, Jésus a amené la femme à abandonner le mal et ainsi à se réconcilier avec Dieu qui est toujours aimant, juste et d'une bonté infinie.
Jésus a vu en cette femme, tout comme en ses accusateurs et en tous ceux qu'il rencontrait, l'homme spirituel parfait créé à l'image de Dieu, à la place du pécheur ou du malade. S'il émane d'une source parfaite. l'homme réel ne peut être autrement que parfait. Jésus l'a exprimé un jour à ses disciples en ces termes: « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » (Matthieu 5:48)
En appliquant ces vérités aux situations contentieuses, il est possible de comprendre que l'accusé et le plaignant, tout comme le médiateur, sont tous régis par le même et unique Principe absolu et parfait qui est Dieu. Personne, alors, n'est séparé de Dieu, ni de Son amour Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science Chrétienne, exprime ainsi cette pensée dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Débarrassons-nous de la croyance que l'homme est séparé de Dieu, et n'obéissons qu'au Principe divin, la Vie et l'Amour. » (p. 91:4)
Ces pensées m'ont aidé à une certaine époque. Un de mes jeunes frères avait prêté de l'argent à quelqu'un qui, par la suite, semblait peu disposé à le rembourser. Pendant toute une année, l'emprunteur avait seulement fait des promesses. Mon jeune frère, découragé, m'appela un jour au téléphone pour me dire qu'il abandonnait la partie. Il me demandait par la même occasion de me charger de la question et de recouvrer cette importante somme.
Immédiatement, je pensai au jugement de la femme adultère tel que décrit ci-dessus. Je pensai à ce jugement du Christ qui nous voit tous spirituels, dignes de confiance, purs et parfaits, comme nous le sommes en réalité. Lors de mes entretiens au téléphone avec le débiteur de mon jeune frère et au cours de mes prières, je refusai de condamner cet homme et je m'appuyai sur la juridiction divine. La question qui s'imposait à ma pensée était celle de savoir si Dieu pouvait avoir une dette quelconque. La réponse à cette question m'était évidente: puisque Dieu ne peut avoir de dette, que tout Lui appartient, et qu'll maintient Sa création dans l'harmonie, je pouvais être sûr de la résolution de cette affaire. Notre seule dette possible était notre gratitude, un cœur reconnaissant à notre Père-Mère, Dieu.
Une semaine après, le débiteur de mon jeune frère me versait presque la moitié de la somme, et quatre jours plus tard, il s'acquittait totalement de sa dette, pour la plus grande satisfaction de tous.
Quant à moi j'étais reconnaissant, non seulement pour cette heureuse issue et pour le fait que le débiteur m'avait offert, en dédommagement de mes appels, deux cartes prépayées pour mon téléphone cellulaire, mais surtout pour avoir eu un aperçu de l'homme parfait et de l'action du Christ.