Lorsque des circonstances paraissent désespérées, ce qui sauve souvent la situation, c'est quelqu'un, quelque part, qui n'abandonne pas tout espoir. Mais cette persistance dont je parle, une espérance fondée sur la spiritualité, n'a rien à voir avec un optimisme insouciant.
Ces dernières années ont vu s'enchaîner une série de calamités dans le monde tels que l'ouragan Katrina, aux États-Unis, le tremblement de terre au Pakistan ou plus récemment les inondations au Bengladesh. Pour les téléspectateurs du monde entier, il a été poignant de voir ces images de désastres, mais ce qui est ressorti également de la couverture médiatique donnée à ces événements, c'est une vision encourageante de la profonde solidarité de l'humanité.
En réfléchissant à cela, je me suis rendu compte que le sentiment irrésistible d'espérance qui pousse les gens à persister dans leurs efforts, à chercher une solution, est si naturel que nous en sous-estimons souvent la puissance. Au lieu de simplement s'entêter à refuser la dure réalité des choses, bien des gens confrontés à des défis accablants ont prouvé que la source de cette résilience qui pousse à « rebondir » est en fait spirituelle, et qu'elle est intarissable.
Dans la Bible, l'histoire de Job montre que l'espoir continue à exister quand bien même la volonté de Dieu semble incompréhensible. Tout l'univers de Job, en effet, s'était écroulé: il était confronté à la ruine, les membres chéris de sa famille avaient été tués et il souffrait d'une maladie douloureuse (voir Job 1:13-19, 2:7). Bien que sincèrement pieux, Job commençait à se demander où était Dieu au milieu de toutes ces misères.
Tandis qu'il se débattait avec cette question « Où est Dieu ? », il a été frappé par un fait spirituel qui allait s'avérer déterminant pour l'aider à dépasser ses propres arguments qui ne le menaient nulle part. Dans un moment de désespoir extrême, il se lamentait ainsi: « Mais, si je vais à l'orient, il n'y est pas; Si je vais à l'occident, je ne le trouve pas [...] » (23:8), mais quand il dépassa finalement son désespoir, il toucha au but: « Il sait néanmoins quelle voie j'ai suivie [...] » (23:10)
Job s'était rendu compte que même s'il n'arrivait pas à voir Dieu, cela ne voulait pas dire que Dieu, Lui, ne le voyait pas. Il a commencé à comprendre qu'il avait découvert le fait le plus important dans sa situation, à savoir que Dieu, l'Amour divin, ne nous quitte jamais. Grâce à sa perception, Job commença d'agir en accord avec ce qu'impliquait ce point vital. Il eut à nouveau confiance dans le bien divin, et par conséquent il retrouva la santé, fonda une nouvelle famille et reçut des possessions plus importantes que celles qu'il avait auparavant. (voir Job 42:10-17)
Le fait de reconnaître que Dieu avait la maîtrise des événements même s'il n'en voyait pas la preuve, a permis à Job de dépasser ses propres préoccupations. Ce changement de pensée n'était pas dû à une foi aveugle: quelles que soient les circonstances, il devait en effet avoir foi dans l'amour que Dieu lui portait, et continuer à agir comme s'il était en présence de Dieu. Une pensée libérée et une nouvelle confiance inébranlable dans le bien divin l'ont amené à prier pour ses amis. Dieu avait toujours été présent, Job avait une seule chose à faire: se fier à la réalité divine.
Apprendre à se confier en Dieu commence souvent par ce concept simple: « Je sais que les réponses aux questions que je me pose sur la vie sont déjà là, même si je ne peux pas les voir maintenant ». Mary Baker Eddy a résumé de façon pénétrante ce message fondamental de la Bible: « Le fait central de la Bible est la supériorité du pouvoir spirituel sur le pouvoir physique. » (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 131) Dans son propre ministère de guérison, elle a prouvé à maintes reprises que plus le problème est difficile à résoudre, plus grande devrait être notre foi (ibid., p. 410). Et celle-ci commence par l'espoir.
Comme nous vivons dans un monde qui semble programmé pour la destruction, la mortalité nous guettant à tous les coins de rue, il n'est pas simplement utile d'acquérir une perspective plus spirituelle, c'est impératif.
On décrit souvent la condition humaine comme un état transitoire, temporaire, comme un périple. Dès que nous rencontrons une difficulté, nous choisissons, soit de nous diriger vers la matière, soit d'aller dans la direction opposée, plus prés de l'Esprit, pour trouver des solutions. L'expérience nous montre de façon répétée que la première voie nous fait déboucher sur des impasses et en fin de compte sur un plus grand nombre de problèmes. Comme l'a montré Jésus, l'autre voie, en direction de l'Esprit, nous mène à la liberté, à la clarté, à la vie éternelle et vers notre unité absolue avec Dieu.
Chaque décision que nous prenons, chacune des idées que nous nourrissons dans notre conscience, va nous conduire dans une direction ou une autre, car la vie ne reste pas immobile, elle ne nous permet pas de stagner. Nous sommes toujours en mouvement, que ce soit une régression vers le bas (dans la matière) ou une progression vers le haut (dans l'Esprit). Les plans d'avenir que Dieu dessine pour nous incluent toujours des données qui dépassent de loin notre conception humaine de ce qui doit se passer. La justice et la miséricorde de la loi divine sont infiniment plus larges, plus profondes et plus hautes que la compréhension humaine de chacun, aussi avancée soit-elle. Une difficulté n'est donc vraiment pas un lieu où il faut s'arrêter en se tordant les mains de désespoir, mais il s'agit d'un signal nous indiquant que nous allons en apprendre davantage, qu'il y a devant nous une pente à gravir qui va nous permettre de nous élever pour accéder à une vue plus belle. Tout comme la plupart des gens, j'ai dû affronter des situations difficiles: à l'époque, chacune d'elles avait tout l'air d'une impasse, mais avec le recul je m'aperçois que c'étaient des tournants dans ma vie ou des pierres blanches le long de mon voyage spirituel.
Un jour, alors que je réfléchissais à ce point, étant de service dans notre salle de lecture de la Science Chrétienne, un jeune homme apparemment très agité est entré. Il me dit qu'il était chrétien et me demanda si je pouvais lui donner une preuve absolue de l'existence du paradis et de l'enfer.
Je lui ai un peu expliqué l'idée qu'il s'agissait d'états de conscience et non pas d'endroits matériels (ibid. p. 587-588), puis, dans la conversation qui a suivi, nous avons échangé de nombreuses vues théologiques. Ses questions m'ont amenée à penser qu'il envisageait peut-être de se suicider, et il m'a d'ailleurs demandé mon opinion sur le suicide.
J'essayais pendant tout ce temps d'être réceptive à ce que Dieu voulait que je communique à Son cher enfant et j'ai donc répondu de façon directe que le suicide ne résout rien: au lieu d'apporter la liberté, il ne fait qu'ajouter un problème supplémentaire à ceux auxquels on est déjà confrontés. Je l'ai assuré que, même si quelqu'un s'était suicidé, Dieu restait toujours présent et l'aimait comme Il le faisait déjà auparavant, continuant à montrer le chemin qui permet de sortir de toute situation insupportable.
J'ai vu la colère et le conflit refluer et se retirer de lui, puis, me regardant droit dans les yeux, il me dit qu'il avait eu l'intention de mettre fin à ses jours ce jour même, mais qu'il savait maintenant qu'il ne le ferait pas. Il ajouta qu'il avait changé d'avis en m'écoutant et qu'il voulait me remercier. Je lui ai fait remarquer que c'était lui qui avait trouvé le chemin de la salle de lecture et qui avait décidé d'y entrer pour poser des questions. Tout ce que j'avais fait, c'était d'écouter Dieu, le même Dieu qui l'avait guidé pour y entrer. Tout ce que j'avais dit était tiré de la Bible.
Il m'a avoué qu'il avait fait des choses terribles et qu'il lui serait très difficile de regarder en face les personnes concernées, mais il savait qu'il devait le faire. En partant, il affirma qu'il avait le désir d'aider quelqu'un tout comme je l'avais fait: « Je sais que ma vie va s'améliorer », a-t-il ajouté.
Je crois, selon toute évidence, que Dieu était plus proche encore que ce jeune homme n'en avait conscience, et lui montrait qu'abandonner ne pouvait rien résoudre. Quand nous le recherchons vraiment, le bien trouve toujours à se frayer un chemin dans notre vie pour nous donner les réponses dont nous avons besoin, car Dieu est bon. Tout comme pour Job, tandis que nous continuons patiemment à prier, à agir avec droiture et à faire du bien aux autres, il ne fait aucun doute que le salut suivra, même si nous n'avons aucune idée sur la façon dont cela va se réaliser. Si, une seule fois, une loi spirituelle peut vaincre le désespoir ou la catastrophe, elle peut continuer à le faire aussi longtemps qu'il restera de la souffrance ou toute autre situation à guérir. Tout comme Son Amour, les ressources de Dieu sont infinies; Il connaît nos besoins, y répondant d'une manière que nous pouvons comprendre.
Lorsque nous nous élevons au-dessus de la pensée matérielle pour spiritualiser notre conception, cette dernière s'élargit et nous permet d'accepter des idées et des lois qui dépassent le cadre de la définition matérielle. Les lois spirituelles du bien infini deviennent réelles et puissantes quand nous les vivons. Le chagrin, le désespoir, le sens de culpabilité et la terreur peuvent tous être vaincus lorsque nous utilisons des ressources spirituelles, au lieu de la raison humaine ou d'une simple énergie physique marquées par la limitation.
J'ai confiance dans le fait que, comme des milliers d'autres personnes, mon visiteur à la salle de lecture est en train de trouver l'amour spirituel dépourvu d'égoïsme qui apporte guérison et régénération dans notre vie, car cet amour trouve sa source en Dieu. La loi divine ne connaît jamais d'échec. Lorsque nous suivrons l'exemple de Job, que nous ferons entièrement confiance au plan que Dieu a pour nous et que nous avancerons vers l'Esprit, si dures que puissent paraître les circonstances, nous recevrons des bénédictions d'une manière que nous ne pouvons envisager maintenant. Dieu connaît nos besoins, auxquels Il va certainement répondre, aujourd'hui et dans l'éternité.