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Article de couverture

VIOLENCE DÉSAMORCÉE À L'ÉCOLE

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mai 2007


C'était un bon garçon. Je lui donnais des cours de soutien scolaire lorsqu'il avait quatorze ans environ. Il voulait faire partie d'une équipe de basket lorsqu'il serait au lycée, et il espérait bien avoir un jour son propre salon de coiffure.

Mais la vie était dure pour Derek (nom d'emprunt). Et il peinait à l'école. Son niveau de lecture était celui d'un enfant de sept ans, et on m'avait demandé de l'aider, en tant que tutrice bénévole. Nos cours se passaient plus ou moins bien. Quelquefois, Derek refusait de me parler. À d'autres moments, il faisait de réels efforts. Il lui arrivait de se confier à moi, et j'apprenais alors des choses qui me bouleversaient. Son meilleur ami avait été tué par quelqu'un qui voulait lui prendre son blouson. Son père aussi avait été assassiné. J'ai mieux compris pourquoi il parlait parfois de pistolets et de coups de feu. Cela faisait partie d'un monde qu'il ne connaissait que trop bien.

J'ai également appris, par le personnel de l'école et à travers ce que lui-même racontait, qu'il était bien entouré. Sa mère travaillait dur, et elle était déterminée à le voir réussir. Dans sa communauté et à l'église qu'il fréquentait, des hommes veillaient sur lui, et il en disait du bien.

En tant que Scientiste Chrétienne, je pense beaucoup à l'unique Entendement, Dieu, qui gouverne tout. Et j'ai toujours pensé que cela signifiait que nous avons tous une source commune, une manière commune de comprendre et d'être. Une semaine en particulier, une vision nouvelle de cette vérité m'est apparue alors que je priais en lisant la Leçon Biblique hebdomadaire que les Scientistes Chrétiens étudient dans le monde entier. Je me suis mise à réfléchir à l'Entendement divin qui est unique et existe en soi, qui est clair, complet, et ne comporte ni confusion, ni division, ni distraction, ni obstacle. J'ai compris que la Science de l'Esprit divin, que Science et Santé explique (cf. p. 369), repose seulement sur cette unité absolue, et que mieux la comprendre a pour conséquence davantage de clarté, de paix, de liberté, de sagesse, et d'amour sur la scène humaine.

Quand je suis allée voir Derek dans sa classe la fois suivante, nous étions manifestement partis pour une très mauvaise journée. Pour le pousser à travailler, son professeur l'avait un peu bousculé, et il résistait. Elle lui dit alors que s'il ne coopérait pas avec moi, on l'excluerait du programme de soutien scolaire. Il était clair, au ton de sa voix, qu'elle s'y attendait. Je voulais mieux pour lui. Je savais qu'il avait le droit divin d'obtenir davantage.

Derek s'est éloigné de nous la tête basse et, en le regardant, je me suis dit que je ne pouvais pas le laisser tomber. Je m'étais sentie si proche de Dieu ce matin-là, et si reconnaissante pour Son amour dans ma vie. Et cet amour débordait, il me fallait absolument le partager. Pour Dieu, Derek était précieux. Alors qu'il s'éloignait, j'ai commencé à reconnaître qu'en tant que création de Dieu, il reflétait cet unique Entendement qui n'est ni troublé, ni encombré, mais ordonné et libre. Son Entendement n'était pas divisé.

Assis au bureau, Derek gardait la tête baissée, rempli de colère, se sentant apparemment mal aimé et humilié. J'ai réalisé qu'il n'était pas possible de lui faire faire ses devoirs. Son état mental avait besoin de prendre de la hauteur, et j'ai décidé de consacrer l'heure que nous devions passer ensemble à l'aider à élever sa pensée.

J'ai commencé à lui parler. Gardant à la pensée la valeur que Dieu lui avait donnée, et la clarté de conscience que Dieu lui avait également donnée, je lui ai parlé de la possibilité de dépasser la colère, qui ne fait de mal qu'à soi-même. Je lui ai rappelé une chose qu'il m'avait dite un jour: après la mort de son ami, il avait décidé d'avoir une vie meilleure en aidant les autres. Je lui ai dit que je savais qu'il pouvait y arriver, que je le désirais et que je savais que d'autres le souhaitaient aussi. Je lui ai affirmé qu'il méritait absolument d'avoir de bonnes expériences dans sa vie et que, s'il pouvait apprendre à dépasser la souffrance et la colère, il saurait trouver un travail satisfaisant et aider les autres à dépasser eux aussi leurs problèmes.

Après lui avoir parlé de la sorte pendant cinq minutes environ, je l'ai vu peu à peu relever la tête. Son visage s'est adouci. Sa disposition d'esprit tout entière a changé. Finalement, il m'a dit qu'il voulait faire ses devoirs. Nous avons commencé, et son attitude a été la meilleure que j'aie jamais constatée.

Plus tard, en rentrant chez moi, j'ai entendu dans ma voiture un reportage sur une fusillade provoquée par un élève venu avec une arme à feu dans une école d'un autre État. Cela faisait suite à une autre fusillade, survenue également dans une école, deux jours seulement auparavant, et au cours de laquelle deux élèves avaient été tués. Même si Derek n'avait pas parlé d'armes ou de violence ce jour-là en particulier, j'ai été frappée de voir combien notre tête-à-tête avait été important. La souffrance, l'impuissance, le sentiment de colère, ceux-là même qui peuvent conduire à une extrême violence, avaient été désamorcés.

Lorsque nous entendons parler de fusillades ou d'attentats à la bombe, qu'il s'agisse d'un attentat-suicide au Moyen-Orient ou d'un enfant armé d'un fusil aux États-Unis, nous pouvons nous demander ce qui, dans l'esprit d'une personne, peut la pousser à commettre de tels actes. On entend parler d'analyses du passé des gens, et de phénomènes chimiques dans le corps: on dit que les hormones peuvent amener quelqu'un à manifester de la haine, ou du désespoir, et à devenir finalement un destructeur. Nous pouvons tenter de comprendre comment fonctionne l'esprit humain, et apprendre à prévoir de telles choses afin d'empêcher qu'elles se produisent.

Mais j'en suis venue à réaliser que la solution la plus efficace est de mieux comprendre, non pas l'esprit humain, mais l'Entendement divin unique, qui est Dieu, le Créateur de tout, et Celui qui maintient tout. L'intelligence, la compréhension, et l'amour sont des qualités éternelles de cet Entendement, et elles sont inhérentes à chacun de nous.

Dans sa description de la création, la Genèse inclut la lumière pratiquement depuis le début. La lumière représente la compréhension et la clarté et, dans la Bible, Dieu déclare qu'elle est bonne. Et ce n'est pas tout: Il sépare consciemment cette lumière de son opposé, les ténèbres. La compréhension est séparée des ténèbres du désespoir, du chaos, de la violence et de la destruction. Rien dans les ténèbres n'est susceptible de nous apporter de la lumière. Les ténèbres n'ont aucune place dans la lumière pure et consciente de Dieu, qui est bonne et rayonne sur tout.

Lorsque nous raisonnons en partant du postulat d'un Entendement bon qui est le Créateur de l'homme, nous ne nous retrouvons pas dans l'obscurité. Nous ne sommes pas laissés sans possibilité de comprendre, ni sans espoir ou compassion. Nous voyons apparaître des solutions là où le besoin s'en fait sentir. En comprenant que la véritable source de notre vie et de la vérité est le Dieu omniprésent, nous trouvons ce guide qui comble nos besoins les plus profonds. Nous trouvons la paix à l'intérieur même de notre conscience, et nous voyons la paix s'intaller autour de nous.

En ce qui concerne Derek, il avait trouvé un peu de cette clarté et de cette gentillesse dont il avait besoin. Nous avons continué à nous rencontrer pendant plusieurs semaines encore, jusqu'à la fin de l'année scolaire. Pendant toutes ces semaines, il a commencé à faire quelque chose de nouveau: à marcher à mes côtés pour traverser l'école. Jusque-là, comme la plupart des élèves, il s'était comporté de façon « cool » et s'était tenu assez éloigné de moi pour ne pas que l'on puisse penser que nous marchions ensemble. Maintenant, il était content qu'on le voie avec moi.

Un jour, alors que nous nous mettions au travail, il m'a dit: « J'ai fait ce que vous m'avez dit, et ça a marché. » Je ne voyais pas ce qu'il voulait dire, alors je lui ai posé la question. Il m'a répondu qu'au moment où son professeur avait fait une chose qui avait commencé à le mettre en colère, il avait mis cette colère de côté et s'était remis au travail. Il avait réalisé qu'il pouvait agir de la sorte, finir son travail, et se sentir bien mieux tout au long de la journée. J'étais stupéfaite !

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