J'avais touché le fond. Je venais de sortir de prison, et j'étais brouillé avec toute ma famille et tous mes amis. Mon amie m'avait mis à la porte, et je n'avais plus de lit où dormir ni même de toit audessus de ma tête. La seule personne qui m'aurait aidé, ma mère, venait de décéder, et je la pleurais encore abondamment.
Je me sentais très seul quand je suis sorti de prison ce jour-là, les baskets fournies par l'institution pénitentiaire me faisaient mal aux pieds et c'est en boitillant que j'avançais vers un avenir qui me semblait peu prometteur. Tout en ayant l'impression de n'avoir personne vers qui me tourner, j'étais quand même reconnaissant d'avoir toujours accès à ma voiture, car au moins je n'aurais pas à dormir dans la rue.
J'ai essayé de me refaire une vie: j'habitais dans ma voiture, je travaillais quand je pouvais, j'avais parfois deux petits boulots à la fois. J'étudiais aussi la Bible tous les jours, mais rien ne paraissait lâcher prise. J'étais toujours pauvre, mal nourri, sans domicile fixe et dépendant du tabac. Et je commençais à trouver ma situation normale, ce qui était pire que tout. Je pensais qu'il était admissible de vivre dans une voiture, d'avoir faim et de croire que j'avais besoin de cigarettes pour supporter tout cela.
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