J'avais touché le fond. Je venais de sortir de prison, et j'étais brouillé avec toute ma famille et tous mes amis. Mon amie m'avait mis à la porte, et je n'avais plus de lit où dormir ni même de toit audessus de ma tête. La seule personne qui m'aurait aidé, ma mère, venait de décéder, et je la pleurais encore abondamment.
Je me sentais très seul quand je suis sorti de prison ce jour-là, les baskets fournies par l'institution pénitentiaire me faisaient mal aux pieds et c'est en boitillant que j'avançais vers un avenir qui me semblait peu prometteur. Tout en ayant l'impression de n'avoir personne vers qui me tourner, j'étais quand même reconnaissant d'avoir toujours accès à ma voiture, car au moins je n'aurais pas à dormir dans la rue.
J'ai essayé de me refaire une vie: j'habitais dans ma voiture, je travaillais quand je pouvais, j'avais parfois deux petits boulots à la fois. J'étudiais aussi la Bible tous les jours, mais rien ne paraissait lâcher prise. J'étais toujours pauvre, mal nourri, sans domicile fixe et dépendant du tabac. Et je commençais à trouver ma situation normale, ce qui était pire que tout. Je pensais qu'il était admissible de vivre dans une voiture, d'avoir faim et de croire que j'avais besoin de cigarettes pour supporter tout cela.
J'étais à la recherche de quelque chose qui m'aiderait, quelque chose qui me permettrait de me sentir moins seul, de me faire comprendre mon rôle dans l'univers. À un moment donné, j'ai rencontré une dame qui partageait mes aspirations spirituelles, et elle a eu la gentillesse de m'autoriser à garer ma voiture dans la rue derrière sa maison. Cette femme et son mari venaient souvent me parler de spiritualité et de diverses croyances religieuses. Elle savait que je lisais la Bible, et un jour, elle m'a donné un Christian Science Sentinel. Elle m'a aussi suggéré de me rendre dans une église de la Science Chrétienne. À cette époque, je faisais tout ce que je pouvais pour me rapprocher de Dieu, alors j'ai décidé d'y aller.
Quand je suis arrivé à l'église le dimanche suivant avec mes cheveux longs, mes tatouages, mon T-shirt déchiré, je ne m'étais pas lavé depuis trois jours. Je ne me sentais pas du tout à ma place. Je n'avais pas assisté à un service religieux depuis l'âge de huit ans, mais, bien que je n'aie pas vraiment compris ce qui était lu, quand j'ai entendu les strophes du cantique qui commence par « Montre-moi comment, Berger », les larmes me sont montées aux yeux (Hymnaire de la Science Chrétienne, n° 304, d'après un poème de Mary Baker Eddy). Là j'ai su que j'étais sur une piste. Alors, j'ai continué d'assister aux services. Bientôt, un membre de cette église m'a offert un Science et Santé en m'encourageant à le lire. Plus encore que le cadeau, ce sont la compassion et la gentillesse de ce membre, son désir de voir au-delà de l'état dans lequel je me trouvais et de me traiter comme un enfant de Dieu pur et intact, qui m'ont profondément touché.
J'ai emporté le livre dans ma voiture ce soir-là. La lecture du premier paragraphe de la page 289 m'a littéralement transformé. Il commence ainsi: « Un mortel pervers n'est pas l'idée de Dieu. » Cela m'a arrêté tout net. J'ai fait un grand retour sur moi-même et j'ai dû me redéfinir: non pas comme un mortel pervers, mais comme un homme créé par Dieu et aimé de Dieu, comme une « merveille utile » (voir Science et Santé, p. 268). Mary Baker Eddy a aussi écrit ceci: « La Vie et l'idée de la Vie, la Vérité et l'idée de la Vérité, ne rendent jamais les hommes malades, pécheurs ou mortels.» (ibid., p. 289) J'ai presque eu le sentiment de revenir à l'état d'esprit que j'avais, enfant, de totale réceptivité à Dieu. (Quand j'étais petit, j'étais baptiste, et depuis j'avais étudié de nombreuses autres religions, le bouddhisme notamment.) À mesure que je lisais, je commençais simplement à admettre ma pureté spirituelle d'idée de Dieu.
Ce soir-là, je me suis endormi paisiblement. Quand je me suis réveillé le lendemain matin, ce fut pour découvrir que j'avais été complètement guéri des nombreuses plaies dont mon corps était couvert, des plaies dues à ma longue période de malnutrition et au fait que j'habitais dans ma voiture depuis deux ans.
Après cette guérison, je me suis mis à lire Science et Santé du début à la fin, en revenant souvent sur le chapitre intitulé « La Science de l'être ». Ce chapitre commence ainsi: « Dans le monde matériel, la pensée a révélé avec une grande rapidité nombre de merveilles utiles. Avec une égale activité les ailes rapides de la pensée se sont élevées vers le royaume du réel jusqu'à la cause spirituelle de ces choses inférieures qui poussant à l'investigation. La croyance à une base matérielle, d'où peut se déduire toute rationalité, cède lentement à l'idée d'une base métaphysique et se détourne de la matière vers l'Entendement comme cause de tout effet.» (p. 268) Même si je ne comprenais pas bien ces mots, loin s'en faut, j'ai senti leur pouvoir. J'aimais l'idée que mes pensées s'élèvent « vers le royaume du réel ».
J'ai continué à aller à l'église et à étudier la Science Chrétienne, et j'ai bientôt été complètement débarrassé de la dépendance au tabac. Ma toute nouvelle compréhension de ce qu'est Dieu m'a amené à prendre conscience de mon être réel et de mon identité véritable d'enfant béni et irréprochable de Dieu. Je ne cherchais plus Dieu, je L'avais trouvé. À présent, je savais que Dieu m'aimait sans condition et qu'll m'environnait, et que Son amour était à la base de tout ce que je vivrais désormais.
Tandis que mes pensées troublées s'éclaircissaient, je me suis rendu compte qu'il n'était pas normal de vivre dans une voiture, de pleurer à l'excès la perte de ma mère ou d'être tourmenté par les fantômes de mes toxicomanies passées et par la tentation de replonger. Je pouvais m'attendre au bien non au mal, à la joie non au chagrin, et à des progrès au lieu de la récidive.
Avec Dieu à mes côtés, j'ai commencé à prendre de vraies mesures pour reconstruire mon existence. J'ai entrepris avec succès de renouer des liens brisés avec des membres de ma famille, je me suis fait beaucoup de nouveaux amis formidables et, enfin, j'ai suivi le cours de Science Chrétienne et je suis devenu membre de L'Église Mère. Depuis, je me suis lancé dans une carrière de garde-malade de la Science Chrétienne, qui me comble.
Je suis profondément reconnaissant de l'effet que la Science Chrétienne a eu sur ma vie au cours des cinq dernières années. J'aime lire le chapitre intitulé « Les fruits de la Science Chrétienne », dans Science et Santé et j'aime me réjouir en silence avec tous ces gens d'origines et d'horizons divers qui parlent de leurs guérisons. Cette lecture m'apporte une grande paix, le réconfort et la certitude de savoir que toute situation difficile, physique ou mentale, peut être guérie grâce au pouvoir régénérateur de la Science Chrétienne.
