Ancienne journaliste, je suis la politique de près. Un soir d’élection, il y a de cela plusieurs années, j’étais devant ma télévision, éprouvant une frustration et une indignation grandissantes. Les résultats n’étaient pas ceux que j’avais espérés.
Comment était-il possible que ces candidats-là l’emportent ? Comment tant d’électeurs pouvaient-ils se laisser duper par ce que je percevais comme une campagne habile et manipulatrice ? Est-ce que toute la publicité négative avait finalement payé ? Qu’est-ce qui avait pu faire basculer les résultats ?
J’étais comme une boule d’émotions négatives. Je sentais couver au fond de moi l’impuissance et même la colère. J’étais submergée de pensées me suggérant ce qu’allait être l’avenir, ce qu'il signifierait pour ma communauté, mon pays et même le monde, sous le gouvernement du parti sorti vainqueur de cette consultation.
En même temps, je savais que ces sentiments et ces émotions ne venaient pas de Dieu, et qu’ils devaient changer. Grâce à mon étude de la Science Chrétienne, j’en étais venue à connaître Dieu, le Principe divin, en tant que pouvoir qui sait tout, qui est tout amour et toute sagesse. Mary Baker Eddy, qui a découvert cette Science, écrit: « Tout ce qui est gouverné par Dieu n’est jamais pour un instant dépourvu de la lumière et de la puissance de l’intelligence et de la Vie. » (Science et Santé, p. 215:13) Et Dieu gouverne tout.
Mais en ce soir d’élections, j’étais tellement prise par ce qui se déroulait sur la scène humaine que le gouvernement de Dieu me paraissait une potentialité lointaine, et non une réalité toujours présente. Je savais que ce point de vue ne profitait à personne. Alors, tandis que l’émotion me serrait le cœur, je me suis mise à prier.
L’un des versets de la Bible que je préfère m’est venu à la pensée: « Ô Dieu ! crée en moi un cœur pur, renouvelle en moi un esprit bien disposé. » (Psaume 51:12) Tout en méditant ce passage, j’avais l’ardent désir d’acquérir la conviction profonde que Dieu – non l’homme – possédait le contrôle sur toutes choses, et que Sa sagesse et Son amour imprégnaient tout être.
Je me suis tournée vers Dieu, pleine du désir de me libérer d’un point de vue humain limité et de la propre justification. Je savais que je devais faire taire le débat humain intellectuel qui se déroulait en moi, pour laisser la place à la voix venant de Dieu. Comme le chante le Psalmiste: « Arrêtez, et sachez que je suis Dieu. » (Psaume 46:11) Mes prières m’apportèrent le calme mental dont j’avais besoin. J’ai commencé à ressentir une confiance renouvelée dans la puissance du divin Principe.
J’ai trouvé un grand réconfort dans l’idée que tout ce qui n’est pas de Dieu ne peut subsister. Comme l’écrit Mary Baker Eddy: « L’Amour divin corrige et gouverne l’homme. » (Science et Santé, p. 6)
En méditant ces idées, je me suis calmée, signe certain que la volonté humaine et l’indignation cédaient au divin ! Il était clair que la colère, la frustration, et l’indignation que j’avais ressenties ne venaient pas de Dieu, et elles ne pouvaient avoir aucune emprise sur moi.
Même si beaucoup de choses semblaient être en jeu dans cette élection, j’ai pu échanger mon point de vue humain, qui me disait ce que devrait être le résultat le plus souhaitable, pour une compréhension plus élevée du gouvernement toujours présent de l’Amour divin.
En continuant à prier, j’ai commencé à penser à ce fait spirituel fondamental que nous sommes tous les enfants de Dieu. En tant que membres d’une seule famille universelle, nous ne pouvons vraiment jamais être divisés en partis politiques, en « eux » et « nous ». Dans le royaume de Dieu, il n’y a pas de perdant. Dieu s’occupe de chacun de Ses enfants – et Il aime chacun d’eux.
Mary Baker Eddy est très claire quant à l’endroit où réside le véritable pouvoir: « (Science et Santé, p. 532) C’était l’occasion pour moi de prendre position. J’avais besoin de jeter le poids de mes pensées dans l’arène de l’Esprit. Je savais que cela profiterait, non seulement à moi, mais à toute l’humanité.
Pendant les jours suivants, il est devenu encore plus clair pour moi que le fait d’être aussi troublée par le résultat des élections était véritablement un affront fait à Dieu. Cela démontrait une défiance vis-à-vis du pouvoir de Dieu, et de Son amour pour Sa création. À l’inverse, une attitude calme et respectueuse honorait et reflétait les enseignements de Jésus concernant l’humilité, l’amour et la sagesse.
Peu importe les enjeux humains, peu importe le dénouement humain, la reconnaissance sincère de la toute présence de Dieu soutient l’avancement et l’amélioration de la situation comme une élection ne pourra jamais le faire.
Bien sûr, cela ne signifie pas que je reste passive face aux problèmes mondiaux. Depuis cette échéance électorale, j’ai continué à prier pour voir la sagesse de Dieu et pour comprendre qu’il nous guide dans l’arène politique. Et, même si j’ai toujours mon opinion en ce qui concerne les enjeux et les candidats, j’ai fait de grands progrès pour me libérer de cet attachement à des opinions personnelles et aux résultats des élections. Les tentations sont nombreuses de retomber dans le piège émotionnel qu’offre la scène humaine, mais le moyen de résister à la tentation nous est clairement donné à chacun.
Comme l’écrit Mary Baker Eddy: « Nous n’avons rien à craindre lorsque l’Amour est au gouvernail de la pensée, mais nous pouvons jouir de toutes choses sur la terre et dans le ciel. » (Écrits divers 1883-1896, p. 113)
