Perte de mémoire. Il en est question dans les médias. Le sujet s’introduit dans les médias. conversations. Il s’est même introduit dans la mienne, il y a plusieurs années, y compris dans les conversations que j’avais avec moi-même. Je me disais que je n’aimerais pas perdre la mémoire. Comment prendrais-je soin de moi-même, puisque je vis seul ? Comment pourrais-je prier pour moi-même si j’oublie ce qu’est la Science Chrétienne ? Je chassais ces craintes sans leur accorder trop d’importance, mais je n’ai jamais réellement prié à ce sujet.
Et puis, il y a environ trois ans, j’ai commencé à avoir des vertiges de temps à autre. Ils ne duraient que quelques secondes, et je ne m’en suis pas inquiété. Cependant, ils sont vite devenus plus fréquents et plus longs. Dans ces moments-là, j’étais rempli de crainte, car ma mémoire paraissait s’enfuir comme de l’eau qui s’écoule d’un lavabo. Il arrivait quelquefois que je ne sache plus où j’étais ni qui étaient les personnes qui m’entouraient. Je n’étais même plus sûr de mon identité.
C’était alarmant. J’avais l’impression que ce problème était indépendant de ma volonté et que je ne pouvais rien y faire. J’ai prié. Ce qui est intéressant, c’est que je n’ai jamais perdu de vue l’amour constant dont Dieu m’entoure. Malgré la chape de peur qui menaçait de m’écraser, j’ai commencé à comprendre que l’Amour divin était toujours présent, même si j’en étais à peine conscient au début. Cette prise de conscience est devenue vitale pour moi, puisqu’il m’était impossible de prier pendant ces étourdissements. J’ai compris que j’avais le choix: soit d’avoir peur, soit de m’appuyer sur l’Amour divin. À chaque vertige, c’était comme s’il fallait faire ce choix pour la première fois. Cependant, je me suis rendu compte que je m’en remettais à l’Amour divin avec une confiance que je n’avais jamais eue auparavant.
L’idée m’est venue que j’avais peut-être un problème au cerveau. Mais, après de nombreuses années de guérisons par la Science Chrétienne, je savais que si je me mettais à prier en cherchant à guérir la matière, je n’arriverais à rien. Je devais m’en tenir à ce que je savais être vrai au sujet de Dieu et par conséquent à mon sujet, puisque je suis Son reflet.
Je me suis appuyé sur un verset biblique de la Première épître de Jean que je connaissais bien: « Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu ! Et nous le sommes. [...] Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu... » (3:1, 2) Puisque j’étais l’enfant de Dieu, Dieu devait réellement m’aimer et Il prendrait soin de moi, comme un père ou une mère.
J’ai aussi travaillé avec la réponse à la question: « Y a-t-il plus d’un Dieu ou Principe ? », tirée du chapitre de Science et Santé intitulé « Récapitulation ». Voici une partie de cette réponse: « Le Principe ne fait qu’un avec son idée, et cet “un” est Dieu, Être omnipotent, omniscient et omniprésent, et Son reflet est l’homme et l’univers. » (p. 465-466) Si Dieu est vraiment partout et toutpuissant, alors l’Amour, un autre nom pour Dieu, doit forcément être partout et tout-puissant. Et si l’Amour m’a créé, alors l’Amour devait avoir eu le pouvoir de me créer en bonne santé et parfait dès le départ, sans les défauts que je semblais voir. J’ai vraiment beaucoup médité sur cette idée. Dieu ne serait tout simplement pas aimant s’Il avait créé quelque chose qui puisse souffrir, s’user ou se briser.
Je craignais d’avoir des étourdissements quand je prenais le métro ou quand je faisais mes courses, mais j’ai commencé à comprendre que l’Amour prenait toujours soin de moi, même quand je ne savais pas comment demander de l’aide. D’ailleurs, je me suis senti protégé à de nombreuses occasions, de manière toute simple: Au bureau, je découvrais une chaise sur laquelle je pouvais m’asseoir jusqu’à ce que la mémoire me revienne. Ou bien, si je circulais dans le bureau, il m’arrivait souvent de me sentir doucement guidé vers un coin tranquille où je pouvais m’asseoir et ressentir la présence de l’Amour qui me disait que j’étais toujours en sécurité et qu’on prenait tendrement soin de moi. Un jour, alors que je m’étais mis à marcher de long en large, au lieu de rester assis jusqu’à ce que ma mémoire revienne, un ami m’a aperçu. Il m’a conduit dans un coin où je pouvais m’asseoir et s’est mis à me rassurer. Je n’avais parlé à personne de ces problèmes, et il n’en connaissait pas tous les détails, mais j’ai eu le sentiment qu’on s’occupait bien de moi à ce moment-là.
J’avais aussi très peur que la mémoire ne me revienne jamais. Deviendraisje incapable de vivre façon autonome, ou devrais-je littéralement tout réapprendre ? Néanmoins, au bout de quelques mois, cette crainte a aussi été détruite. Je me suis fermement accroché au fait que j’étais déjà l’idée parfaite de Dieu, et que Dieu n’oublierait jamais cela. Dieu sait toujours qui je suis, et donc, étant Son reflet, je suis capable de savoir qui je suis.
Chaque fois que je voyais à la télévision un reportage ou une publicité qui traitait de la perte de mémoire, quel que soit le nom qu’on lui donnait, je me tournais immédiatement vers Dieu. Je rejetais ce que j’entendais comme n’étant pas vrai au sujet de Dieu et donc de Son reflet. J’affirmais cela non seulement pour moimême mais aussi pour toute l’humanité. La perte de mémoire n’est pas inévitable, puisque nos pensées sont ordonnées et maintenues par l’Entendement divin. Il n’y a aucune raison pour admettre un lent déclin, physique ou mental, et il n’y a aucune raison de devenir un fardeau pour les autres. L’idée de Dieu n’est pas un fardeau. Au contraire, nous avons le droit divin d’exprimer l’intelligence, la précision, le calme et d’être responsables de nos actes.
À un moment donné, j’ai décidé d’appeler une praticienne de la Science Chrétienne pour qu’elle soutienne mes prières. Je venais d’avoir une perte de mémoire, et j’étais encore un peu secoué. Or je me souviens très bien de ce qu’elle m’a fait remarquer: l’Amour ne cesserait jamais de me protéger. C’est exactement ce que j’étais en train d’apprendre: Dieu était toujours là, et Il me parlait toujours d’une façon que je pouvais comprendre.
Après avoir prié pendant quatre mois, je me suis rendu compte que je mettais en pratique la première phrase de la préface de Science et Santé: « Pour ceux qui s’appuient sur l’infini, soutien constant, aujourd’hui est riche en bienfaits. » (p. vii)
J’ai encore eu un étourdissement après avoir appelé la praticienne. Mais, cette fois-ci, tandis que je sentais ma mémoire s’enfuir, j’ai su tout simplement que l’Amour était à mes côtés, maintenant mon identité qui ne pouvait jamais être perdue. J’ai vraiment sentile pouvoir qui soutient cette vérité, et c’était comme si la lumière jaillissait dans une pièce sombre. La mémoire m’est immédiatement revenue. Après cet incident, les étourdissements ont cessé pour ne plus jamais revenir.
J’ai clairement vu que mon identité n’était pas enfermée dans un cerveau susceptible d’être endommagé ou déséquilibré. Dieu est ma Vie, et rien ne peut jamais changer ce fait. Même quand nous ne savons pas comment demander de l’aide, l’Amour divin prend toujours soin de nous et subvient à tous nos besoins, parce que rien ne peut jamais nous séparer de l’amour de Dieu.