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En mission sur le continent asiatique

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’avril 2007


Fujiko Signs est une vraie pionnière spirituelle, mais elle n’a pas cette austérité des anciens missionnaires. Elle rit quand on lui demande comment elle vit le fait d’être scientiste chrétienne dans une région aux religions aussi diverses que l’Extrême-Orient. Comme le rire est un langage universel, sa bonne humeur spontanée s’accorde naturellement avec son style de vie et sa mission dans une société plurilingue et multiculturelle. Après avoir étudié la littérature et les langues orientales aux États-Unis, Mme Signs a enseigné le japonais et la littérature japonaise, puis elle a travaillé comme enquêtrice, traductrice et interprète dans l’industrie des semi-conducteurs. Mais même dans l’univers des puces électroniques, son amour des langues n’a cessé de se développer, parallèlement à sa quête insatiable d’une méthode de guérison à la fois spirituelle et fiable. Ces deux passions ont fini par n’en faire plus qu’une. « J’aime le mot japonais wakaru, déclare

Mme Signs. Il signifie “comprendre” et vient d’un autre mot japonais qui signifie “séparer”. Jésus ne comparait-il pas le royaume des cieux au fait de rassembler ce qui est bien et de rejeter ce qui est mal ? Avec le mot wakaru, les Japonais ont déjà ce concept de séparation à des fins bénéfiques. » Aujourd’hui praticienne et professeur de la Science Chrétienne (elle enseigne à Tokyo où elle demeure une partie de l’année), Mme Signs donne des conférences dans tout l’Est asiatique.

Pourquoi avez-vous quitté le Japon pour les États-Unis à l’adolescence ?

Je n’avais que deux ans et demi quand ma famille est partie vivre en Inde. Nous y sommes restés quatre ans. Comme il n’y avait pas d’école maternelle japonaise là où nous habitions, je suis allée dans un jardin d’enfants allemand. Je parlais l’allemand et j’étais entourée de personnes parlant l’anglais et toutes sortes de dialectes indiens. Quand je suis revenue au Japon, il m’a fallu apprendre ma propre langue ainsi que les coutumes me permettant de m’intégrer dans la société japonaise. J’ai donc été en quête d’identité, de repères, dès le plus jeune âge. Mais je savais que j’étais partout la même Fujiko, quelle que soit la langue dans laquelle je m’exprimais.

Une fois revenue au Japon, j’avais ce grand désir de parcourir à nouveau le monde. Comme j’allais dans des écoles catholiques, je rêvais vaguement de devenir religieuse et d’enseigner l’anglais aux enfants en Afrique. J’ai demandé à mes parents l’autorisation de poursuivre mes études à l’étranger après le lycée. Ils ont refusé, estimant que je devais étudier l’anglais en faculté pendant deux ans avant de partir. J’ai donc poursuivi des études d’anglais puis j’ai fait une demande d’inscription à de nombreuses universités américaines. Je me souviens avoir dit à mes parents que je rêvais de savoir ce que pensaient les jeunes de mon âge, partout dans le monde.

Vous intéressiez-vous à la spiritualité ou à la religion avant de quitter le Japon ?

Oui, la spiritualité m’intéressait beaucoup car j’y cherchais ce qu’on pourrait appeler une zone de confort où je serais à la fois moi-même et me sentirais en sécurité. Je m’intéressais aussi à des méthodes de guérison différentes de la médecine occidentale. Durant mes années de lycée, j’avais perdu beaucoup de poids car j’avais cessé de me nourrir normalement. Ma mère a pris contact avec un groupe qui étudiait le qi, une forme de médecine asiatique basée sur l’idée d’une « énergie » présente dans tout l’univers, qui relie tous les êtres et à laquelle il s’agit de se connecter. Ma mère a toujours défendu les méthodes alternatives, aussi ai-je commencé à pratiquer le qi au lycée. J’ai même guéri quelques personnes. Voilà où j’en étais en quittant le Japon: je cherchais à me guérir moi-même, à savoir qui j’étais et à trouver un moyen d’aider les autres.

Aviez-vous encore des troubles du comportement alimentaire ?

En fait, ce problème a disparu quand j’ai commencé à apprendre à guérir. Je n’avais pas cherché à guérir tel ou tel symptôme, mais en cherchant à me relier aux autres à travers l’étude du qi et en aidant mon entourage, j’ai commencé à être moi-même, plus proche de l’enfant, et je me suis remise à manger normalement.

Comment avez-vous connu la Science Chrétienne ?

J’ai poursuivi mes études aux États-Unis et je me suis mariée après avoir obtenu mon diplôme. Nous avons habité au Colorado, au Texas, en Louisiane et en Pennsylvanie. J’ai entendu parler de la Science Chrétienne pour la première fois au Colorado. Une personne m’a invitée à aller aux réunions du mercredi soir de son église. Elle parlait de réunions de témoignages. Cela m’a interpellée, mais je n’y suis pas allée, car à cette époque je ne souhaitais m’associer à aucune institution religieuse. Je n’étais pas d’accord à cent pour cent avec la forme de christianisme qu’on m’avait enseignée à l’école.

Mon attitude a complètement changé quand j’habitais en Pennsylvanie. J’avais atteint la trentaine et j’étais mère de deux enfants. Ma fille aînée m’a demandé de l’inscrire dans une école du dimanche. J’ai tenté de faire traîner les choses, espérant qu’elle changerait d’idée. Et puis j’ai appris par hasard qu’une de mes amies allait remplacer la soliste qui chantait habituellement dans une église de la Science Chrétienne. Comme je voulais l’entendre chanter, je me suis rendue au service le dimanche suivant, sans aucune attente particulière. J’ai constaté avec étonnement qu’il n’y avait aucune croix dans l’église, et que tout était très sobre: aucun prêtre, aucun ministre du culte ne prêchait. Une grande paix remplissait les lieux.

Je suis aussitôt allée voir l’école du dimanche. La surintendante était une femme charmante, et je me suis hasardée à lui demander ce qu’on enseignait aux élèves. « Nous enseignons la perfection des enfants, m’a-t-elle répondu. Nous leur apprenons qu’ils sont le reflet de Dieu en nous référant à la Bible et au livre de Mary Baker Eddy. » Elle me montrait Science et Santé avec la Clef des Écritures. Comme elle me précisait que les jeunes apprenaient les histoires de la Bible, je lui ai demandé: « Croyez-vous au péché originel ? Pensez-vous que les enfants naissent pécheurs ? » « Non, cela n’a rien à voir avec notre théologie, m’a-t-elle répondu. Nous pensons que les enfants naissent purs, et, du reste, les adultes aussi sont parfaits. » J’ai été émerveillée d’apprendre qu’il existait un christianisme qui n’enseignait pas que l’homme naît pécheur. C’était la réponse à une prière.

Quand ma fille m’avait demandé de lui trouver une école du dimanche, je lui avais proposé, deux ou trois mois plus tôt, de dire ensemble, chaque soir avant d’aller nous coucher, arigatô, « merci » mon Dieu. C’était la seule chose que je pouvais dire, ne sachant pas comment prier. Mais j’étais heureuse de pouvoir dire ce simple merci avec ma fille tous les soirs. Et puis j’ai fait connaissance avec la Science Chrétienne deux mois plus tard. Je traversais une crise à l’époque. Physiquement et mentalement, j’avais besoin d’un repère stable pour me sentir en sécurité, c’est pourquoi j’ai continué d’aller à cette église. Certaines choses contre lesquelles je me battais, les symptômes qui me poussaient à consulter un médecin, ont simplement disparu. En l’espace de trois mois, je me suis sentie beaucoup mieux, mais je ne lisais pas encore Science et Santé. Puis j’ai posé des questions sur le processus de guérison, parce que je m’étais rendu compte que la Science Chrétienne mettait l’accent sur l’amour et la guérison.

Comme j’avais grandi en voulant apprendre à guérir, je désirais à présent savoir s’il y avait un lien entre mon approche et celle de Jésus Christ. Pour moi, Jésus n’était pas Dieu, mais une personne ayant une formidable compréhension du qi. Après m’être entendu dire depuis l’école élémentaire que Jésus était Dieu, je pensais que Dieu devait être bien plus grand. Je savais qu’aux antipodes des États-Unis vivaient des gens qui ne connaissaient pas le christianisme, mais que Dieu ne les abandonnerait pas, qu’il ne les oublierait pas ni ne les considérerait comme moins importants. Je ne voyais guère de sens dans l’obligation de faire partie d’un groupe, d’un club fermé pour ainsi dire, pour gagner le Ciel. Je me suis mise à poser une foule de questions à ceux qui fréquentaient l’église et aux praticiens de la Science Chrétienne.

En vous écoutant, j’ai le sentiment que la Science Chrétienne en appelait à cet esprit d’indépendance qui avait commencé à se développer chez la jeune Fujiko.

Oui, j’avais l’impression de retrouver un vieil ami. Parfois, durant mon étude, je pensais avoir toujours ressenti ce que je découvrais dans Science et Santé. Et quelqu’un avait prouvé la véracité de ces idées en guérissant les autres physiquement et mentalement ! Au bout de trois mois, j’ai demandé à faire partie de l’église, mais on m’a proposé d’attendre un peu. J’ai alors demandé à être membre de L’Église Mère, et j’ai été acceptée. Que pouvais-je faire pour apprendre davantage ? J’ai pensé qu’il existait certainement des professeurs, et puis j’ai entendu parler du cours Primaire. Sans hésiter, j’ai écrit à un professeur, et celui-ci m’a accepté dans sa classe qui commençait un mois plus tard. Ma méfiance à l’égard des institutions et de la discipline religieuses s’est envolée d’un coup.

Lorsque le bouddhisme a été introduit au Japon, la pensée bouddhiste et le shintoïsme ont appris à coexister. Cela explique que le peuple japonais a une conception de la vie à la fois bouddhiste et shinto. Mais le bouddhisme est sans doute plus matériel que le shintoïsme. Le shinto a toujours été simple, qualité que j’apprécie tout particulièrement dans la Science

Chrétienne. Il s’agit en grande partie de se débarrasser de rituels matérialistes. Le shinto cherche avant tout à trouver cet état de conscience qui est un avec le Divin, et le disciple voit le divin dans la nature. La Science Chrétienne enseigne qu’il n’existe rien entre l’individu et l’Esprit divin.

Selon un texte bouddhiste « tout ce qui a une couleur est néant. Rien n’a de couleur. » Aussi, quand j’ai découvert dans la Science Chrétienne cette idée que la matière n’a pas de substance ou intelligence véritable, je ne pouvais qu’être d’accord. La matière est une illusion créée par un sens de l’être limité. Il me restait encore à comprendre que le sens spirituel développe notre vrai sens de l’être.

Quand j’étais traductrice-interprète, un spécialiste m’avait dit que plus on comprend les principes de l’ingénierie des semi-conducteurs, moins on a besoin de matière. Il suffit de voir à quel point les composants électroniques sont devenus beaucoup plus petits, plus légers, plus fins, pour en avoir la preuve. Je pense qu’en comprenant davantage le Principe divin de l’être, de la vie, de l’amour, nous deviendrons moins matérialistes, jusqu’à vivre finalement sans matière du tout !

Vous êtes la première personne à enseigner la Science Chrétienne uniquement en japonais.

Je suis en fait le deuxième professeur à enseigner en japonais, mais les cours précédents étaient bilingues. Les élèves devaient connaître à la fois l’anglais et le japonais. La différence est donc importante.

Ceux qui n’auraient pu suivre le cours Primaire auparavant peuvent donc le faire à présent. Quel genre de problèmes rencontrez-vous en enseignant la guérison par la Science Chrétienne en japonais ?

Et quels sont les avantages ?

Seuls Science et Santé et le Manuel de l’Église ont été traduits en japonais. Les autres écrits de Mary Baker Eddy ne sont pas traduits, à l’exception de quelques morceaux choisis de Prose Works. De ce fait, je n’utilise que Science et Santé. Le cours Primaire suit fidèlement le chapitre « Récapitulation ». Mais comme il n’existe guère d’autres textes de la Science Chrétienne en japonais, j’ai, d’une certaine façon, une relation beaucoup plus profonde avec les élèves. Le sentiment d’être un avec Dieu, avec l’Entendement, est tellement présent, tellement intense ! L’année dernière, l’une de mes élèves m’a confié que la nuit suivant le premier cours, elle n’avait pu trouver le sommeil tant elle était enthousiaste et se sentait transformée intérieurement. C’était merveilleux de voir s’opérer dans sa famille la guérison d’un problème médical, alors qu’elle suivait seulement le cours. Elle ne priait pas pour sa mère, mais elle avait conscience du lien entre le changement survenu dans sa façon de concevoir l’identité et l’effet d’un tel changement sur une personne que l’on aime. On se met vraiment à aimer tout le monde d’une facon tout à fait différente.

Discernez-vous le praticien chez ceux qui viennent pour apprendre à guérir, comme vous aviez vu ce désir grandir en vous-même ?

Absolument, et sans doute même audelà de ce que je voyais en moi, car je suis tellement comblée par la pureté de ces penseurs. Ils ne sont peut-être pas nombreux, mais ils sont si forts. Le seul fait d’être avec eux m’incite à renouveler mon engagement à guérir. Les élèves ne me renseignent pas tant sur mes tences de professeur que sur tout ce qu’il reste à apprendre et à faire lorsqu’on étudie la Science Chrétienne.

Vous m’avez dit que moins d’un pour cent des Japonais se considèrent comme des chrétiens. Quand vous donnez une conférence en public, comment expliquezvous le Christ à ceux qui n’ont guère eu l’occasion d’entendre parle de l’homme Jésus ou du Christ ?

En un sens, comme beaucoup ne sont pas et n’ont donc pas cette notion que le Christ est Jésus et que Jésus est Dieu, il est bien plus facile d’aborder ce sujet avec eux que, par exemple, avec un auditoire coréen dans lequel une personne sur quatre est chrétienne et adhère, en outre, à un courant plutôt traditionnel. Lorsque j’explique que le Christ est un message de guérison vivant et efficace qui parle à la conscience humaine, ces propos leur paraissent à la fois simples et directs. Ils sont réceptifs à ce message, à son universalité. Je leur demande s’ils ont jamais eu une inspiration ou quelque idée soudaine qui les a émerveillés. Tous disent que oui, et reconnaissent qu’il s’agit là de messages. Eh bien, dis-je, le Christ est le message continuel émanant de l’Entendement divin.

Quand on débute dans la pratique de la guérison par la Science Chrétienne, il faut être prudent, car le patient a tendance à s’appuyer sur vous en tant que personne si vous oubliez que la guérison s’accomplit lorsque vous êtes suffisamment transparent pour laisser passer le message de Dieu. Comme c’est le cas pour un adepte du qi, si celui qui accomplit la guérison n’agit que pour l’argent ou la reconnaissance, il perd sa capacité de guérir. En enseignant la Science Chrétienne, j’explique aux élèves que lorsqu’on décèle de telles tendances, il faut se rappeler que c’est Dieu qui guérit.

Ce qu’enseigne le christianisme à propos de l’amour est merveilleux, et je pense que les Japonais peuvent en faire leur profit. Nous sommes polis entre nous, mais nous n’avons pas toujours un grand désir d’aider les pauvres, ceux qui sont dans le besoin ou dans l’affliction, contrairement à ce qu’on observe souvent dans les sociétés occidentales. Les Japonais ont une spiritualité naturelle propre à leur milieu culturel, mais la compassion que prêche le christianisme peut enrichir notre société.

D’autres éléments du christianisme sont-ils susceptibles d’aider les sociétés asiatiques?

Contrairement aux Japonais, les Coréens ont subi de nombreuses invasions étrangères, qui représentaient chaque fois une menace pour leur identité, leur sécurité et leur paix. Ils ont donc voulu, et sans doute avec plus d’ardeur que le peuple japonais, se donner les moyens de se sentir en sécurité, d’avoir une discipline qui les aiderait à trouver leur unité. C’est pourquoi, même si le Japon et la Corée du Sud sont très proches, la Corée du Sud sont très proches, la Corée du Sud compte bien plus de chrétiens. En un sens, ils ont davantage soif de spiritualité. Mais leur christianisme est souvent plus traditionnel, parce que, d’une manière générale, le peuple coréen adhère strictement aux valeurs confucéennes, lesquelles dictent les comportements et les codes d’usage. Des conflits surgissent parfois au sein des familles coréennes, lorsque certains membres se convertissent au christianisme, quand ils n’honorent pas les ancêtres ou ne participent pas aux rituels familiaux. Mais si les gens comprenaient que la spiritualité et la bonté ne sont ni dans des rituels ni dans quoi que ce soit de matériel, mais que nous sommes unis dans l’unique Entendement divin, les conflits au sein des familles et de la société diminueraient.

Vous avez fait allusion au culte des ancêtres. Dans votre enseignement et vos conférences, comment abordezvous ce sujet et son lien avec le spiritisme?

Il existe au Japon tout comme en Corée une forme de spiritisme populaire: les gens croient qu’un espirt du passé les protège. Ils croient également que la mort n’est pas la fin, que la vie continue, et là, je ne peux qu’être d’accord. Mais il existe aussi une forme de spiritualité très personnelle, un sens de l’homme limité, et selon cette conception, Dieu n’est pas considéré comme divin. Mary Baker Eddy a connu des spirites, et elle a compris qu’eux aussi recherchaient la vérité. Au lieu de les condamner, elle s’est efforcée de les guider avec une grande bienveillance, de leur montrer qu’en réalité nous avons une relation directe avec le Divin, l’unique Esprit. La Science Chrétienne nous donne la capacité de comprendre que chaque individu a un lien direct avec Dieu, et c’est dans ce lien qu’on trouve la sagesse et la sécurité.

Le fait d’expliquer que Dieu est notre Père-Mère, notre Ancêtre à tous, favorise-t-il la compréhension?

C’est une idée merveilleuse. Du fait, peut-être, de l’influence shinto, les Japonais ont le sentiment naturel de faire partie d’un esprit ou source unique. En Occident, il semble que les hommes doivent lutter contre la nature, la défier physiquement. Au Japon, nous avons dû apprendre à vivre avec elle, car nous avons de nombreux tremblements de terre et des typhons. Nous ne cherchons pas à contrôler la nature, mais nous avons le sentiment d’en faire partie, d’être issus de cette source maternelle, un peu comme les Amérindiens qui considèrent la nature comme leur « mère ». Le peuple Ainu, une population indigène, se sentait encore plus relié à la nature. Je pourrais donc demander à l’auditoire d’une conférence sur la Science Chrétienne de réfléchir au fait que nous ne descendons pas simplement de nos parents ou de nos ancêtres, mais que nous sommes les enfants d’un Créateur bien plus grand, à savoir Dieu le Père-Mère, comme vous l’avez rappelé. Au Japon, l’idée d’un Dieu qui est notre Mère incorporelle, ou Esprit, est très proche du cœur des gens. Les Japonais acceptent l’idée d’une Déité qui est un pouvoir qu’on ne peut percevoir avec les sens physiques.

Les jeunes générations du Japon s’intéressent-elles aux questions spirituelles ?

Elles désirent ardemment trouver la spiritualité. En apparence, nous les avons obligées à rechercher le matérialisme. L’idée même de poursuivre des études difficiles pour obtenir des diplômes universitaires est une sorte de matérialisme. Les parents jugent leurs enfants en fonction de leur niveau d’études, les compagnies jugent les candidats en fonction de l’université où ils ont étudié, et les salariés selon le profit qu’ils leur procurrent. C’est pourquoi les jeunes gens considèrent que la vie se mesure à ce qu’ils peuvent acquérir. La vie est quantifiée. Mais ces concepts rencontrent aussi de la résistance.

De nombreux jeunes pensent que cela n’est pas juste, mais ils sont déboussolés, aussi je ressens une grande compassion pour eux. Si je me trouve près de jeunes gens dans un train ou dans un magasin, j’écoute ce qu’ils disent. Je prie au sujet du sentiment de vide qu’ils peuvent éprouver, sachant que cet endroit est déjà comblé par le Christ, qui leur parle directement. Il est intéressant de voir que, pratiquement du jour au lendemain, de jeunes japonais ont commencé à venir aux services des églises de la Science Chrétienne ou à demander Science et Santé après avoir entendu parler de la Science Chrétienne ailleurs. Certains vivent en dehors du Japon. Quand je prie, je sais qu’aucune résistance, aucun obstacle ne saurait empêcher les jeunes de trouver cette merveilleuse Science de l’Entendement. L’Amour est inconditionnel, et ils n’ont pas besoin de se croire dans l’obligation de prouver quoi que ce soit.

J’aime la façon dont Mary Baker Eddy commence Science et Santé: « Pour ceux qui s’appuient sur l’infini, soutien constant, aujourd’hui est riche en bienfaits. » (p. vii) J’utilise souvent les mots « soutein constant » pour définir Dieu. Cette idée peut aider les Japonais à se sentir en sécurité et plus proche de Dieu.

Comme me l’a dit un membre d’église, c’est réellement le début, la naissance de la Science Chrétienne au Japon. Il y a beaucoup d’espoir. Les Japonais n’ont pas baigné dans une cultur biblique, aussi sont-ils sans a priori. Au contraire, ils se sentent poussés à démontrer que la Science divine est véritablement scientifique.

Quand j’ai quitté le Japon, je voulais presque abandonner ma culture d’origine. Mais lorsque j’ai trouvé la Science Chrétienne, je suis revenue en ressentant un grand amour pour le Japon, pour sa culture, sans me sentir limitée pour autant. Une culture est un don fait au monde qui reflète l’une des façons infinies par lesquelles Dieu exprime la réalité divine.

Je crois que ce qui unit ceux qui viennent de cultures et de milieux différents, c’est la guérison. « Le christianisme est la base de la vraie guérison. » (Science et Santé, p. 192) Si cette affirmation est vraie, on ne peut faire autrement que de considérer les théologies et les doctrines traditionnelles d’un œil critique pour redécouvrir le christianisme tel que l’enseignait Jésus, comme une métaphysique divine. Pour moi, le fait d’être chrétienne se traduit, moment après moment, par des pensées et un comportement d’une certaine qualité. Il ne s’agit pas d’appartenir avant tout à une confession religieuse. En mettant en pratique cet amour puissant et désintéressé de façon correcte et scientifique, on incarne le concept de l’homme le plus élevé. Lorsque la vie et les paroles de Jésus sont bien comprises et qu’elles inspirent nos actes, la Science Chrétienne est reconnue comme un enseignement universel et pratique qui favorise l’unité.

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