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Article de couverture

CRITIQUER... EN AYANT À CŒUR DE GUÉRIR

Quand Abraham Lincoln a déclaré que « seul celui qui a le cœur à aider est en droit de critiquer », il a marqué une différence essentielle entre la critique positive et la critique destructrice.

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’avril 2007


Un jour, en Afrique du Sud, un avocat démontra qu'il avait ce cœur, lors d'un entretien avec un haut fonctionnaire au sujet de la politique injuste menée envers les personnes de couleur. Dans son ouvrage intitulé Gandhi, the Man [Gandhi, l'homme], Eknath Easwaran rapporte en effet une conversation entre ce fonctionnaire au cœur dur qu'était le Général Jan Smuts et un minuscule Mohandas Gandhi encore inconnu.

— Gandhi: « Je suis venu vous dire que je vais combattre votre gouvernement. »

— Smuts, riant: « Vous voulez dire que vous êtes venu jusqu'ici pour me dire une chose pareille ? Avez-vous autre chose à dire ?

— « Oui, répondit Gandhi, que je vais gagner. »

— Smuts, interloqué, répondit après un temps d'arrêt: « Et comment allez-vous vous y prendre ? »

— Gandhi, souriant: « Mais avec votre aide. »

Le récit se poursuit ainsi: « Bien des années plus tard, Smuts reconnut, non sans humour, que Gandhi avait fait exactement ce qu'il avait dit. Par son courage, sa détermination, par son refus de profiter malhonnêtement d'un avantage, mais surtout par sa capacité illimitée à ne pas céder sur ses revendications, sans pour autant rendre les coups, Gandhi a fini par gagner le respect et l'amitié du Général. Et une par une, les lois les plus dures contre les Indiens ont été abrogées. »
 Ekanth Easwaran, Gandhi, The Man, Tomales, Ca., Nilgiry Press 1972, p. 47.

Il ne fait aucun doute que le monde a besoin de critiques courageuses envers l'injustice et les maux de toute sorte. Chaque membre de la grande famille humaine doit cependant se demander comment il peut épurer sa façon de critiquer pour en faire une force qui guérit et unit au lieu de blesser et de créer des inimitiés.

Une réponse pourrait consister à sonder notre cœur pour savoir ce que nous espérons accomplir en critiquant. La critique destructrice vise à attirer l'attention de l'entourage sur les fautes d'autrui, tandis que la critique constructive cherche à faire ressortir l'intelligence et la conscience que chacun doit posséder puisqu'il a été créé par Dieu. Parfois, on peut exprimer une critique destructrice sans en avoir conscience. Je pourrais penser que je ne suis pas en train de critiquer qui que ce soit en disant: « Je sais ce qui est juste, et je veux faire prévaloir mon opinion ! » Or, si je réfléchis honnêtement à mes propos et au ton que j'ai employé, je me rends compte qu'en parlant comme si ma position était la seule qui soit morale ou raisonnable, je dénigre souvent ceux dont l'avis est différent. Il n'est jamais inutile de s'arrêter un instant avant de signaler une erreur, et de se poser la question suivante, selon la Règle d'Or de l'Évangile: Est-ce que j'aimerais qu'on me fasse la même remarque ?

Il faut veiller en particulier à ne pas se servir des Écritures pour justifier des points de vue donnés. L'Histoire nous offre des exemples éclatants des terribles ravages causés par la croyance qu'une certaine interprétation de la Bible serait la seule valable. Des versets inspirés peuvent sans aucun doute nous guider, mais nous devons être humbles tandis que nous approfondissons notre compréhension de leur sens spirituel. Peu de gens ont dépassé le besoin de prier en ces termes: « Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur ! ... », « Éternel, veille sur la porte de mes lèvres ! » (Psaumes 139:23; 141:3)

Jésus a insisté sur la nécessité pour ses disciples de grandir spirituellement. Lorsqu'une ville l'a rejeté par préjugé religieux, quelques-uns d'entre eux voulaient la détruire, mais il les a réprimandés en des termes qui leur rappelaient leur véritable nature: « Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés. » (Luc 9:55) Nous souvenir de notre nature spirituelle est une façon de veiller sur nos propos avant de parler. En effet, la Science du christianisme se fonde sur la compréhension que l'Esprit divin est réellement notre source, le créateur qui nous façonne et le pouvoir qui dirige notre vie. Le but de notre existence, c'est d'apprendre que nous sommes l'image spirituelle de Dieu et d'agir en conséquence.

L'idée spirituelle de son identité ouvre à chacun la perspective d'être capable de guérir. Jésus a déclaré que c'est l'Esprit, dont il était le reflet, qui lui donnait le pouvoir d'accomplir ses œuvres de guérison, et que quiconque accepterait cet Esprit serait doté du même pouvoir. L'Esprit est l'Entendement infini et l'Amour parfait. Pour les sens physiques, il semble y avoir des milliards d'entendements formés de matière, agissant indépendamment les uns des autres; mais pour la compréhension spirituelle, la création est le reflet de l'Entendement divin, unique et constituant toute action. La prière, « Notre Père qui es aux cieux », reconnaît l'Entendement céleste qui exprime l'harmonie et l'amour par ses identités infinies.

Ces faits de la Science divine servent de base pour guérir la critique destructrice, que nous en soyons l'auteur ou la victime. Ils donnent l'assurance que la colère, l'orgueil et la peur peuvent faire place à un cœur pur, aimant et honnête. La confiance de Gandhi dans la victoire de la justice repose sur une base scientifique: l'Amour est le seul véritable Esprit, et nous devons tous en fin de compte céder à notre nature spirituelle.

Certains peuvent justifier les critiques dures en faisant remarquer que Jésus a parfois réprimandé des gens avec sévérité. Il est utile de savoir que le terme critique provient du verbe grec qui signifie être capable de discerner, de séparer, de choisir. Le fait que Jésus cédait constamment à Dieu, renonçant pour Lui à la conscience qu'il pouvait avoir de son identité personnelle et matérielle, lui donnait sa capacité plus qu'humaine de discerner la pensée et de séparer le vrai du faux. Il a appelé le mal un mensonge et l'a condamné, mais il savait indubitablement que la véritable identité de chacun est le reflet de Dieu, qu'un mensonge ne peut toucher. Le cœur de Jésus battait au rythme de l'Amour divin, et ses vigoureuses dénégations visaient à sauver les personnes des erreurs qui les aveuglaient. Ceux d'entre nous qui, aujourd'hui, travaillent pour acquérir une mesure plus grande de l'esprit du Christ peuvent avoir l'humilité de bien purifier leur moi avant d'exprimer une critique, puis d'écouter l'inspiration pour le faire d'une manière susceptible de guérir.

C'est souvent à nous-mêmes que nous adressons les critiques les plus dures. Là aussi, l'idée que Dieu est le seul Entendement est salvatrice. Si, par exemple, vous découvrez que vous enviez quelqu'un, votre conscience vous dit probablement que c'est mal; vous allez peut-être argumenter en vous-même que vous avez beaucoup de motifs de reconnaissance, que Dieu aime chacun de façon égale et que vous pouvez Lui faire confiance pour vous donner tout ce dont vous avez besoin. Mais si le sentiment d'envie persiste, vous allez vous condamner et penser que vous êtes une mauvaise personne.

L'autocritique est plus constructive lorsque nous la fondons sur les faits de la Science divine. Nous pouvons savoir que l'envie ou toute autre idée qui contredit le Divin, ne peut en aucun cas être notre mode de penser puisque Dieu est le seul Entendement. Nous possédons le pouvoir qu'a notre nature spirituelle d'origine, le pouvoir du Christ que Jésus a exercé si pleinement, de séparer le mal de notre véritable identité. Pour surmonter des pensées agressives, nous pouvons entre autres déclarer fermement et de façon persistante: « Je sais de quel esprit je suis animé; ce qui se passe n'est pas ma pensée. »

Si des gens nous critiquent de façon injuste, nous pouvons savoir de façon tout aussi certaine, que l'envie, la malhonnêteté, ou la rivalité, ne font pas partie de la pensée de quiconque. La Fondatrice de la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy, a été l'objet de critiques destructrices pendant de nombreuses années. Cependant, elle a continué d'appliquer la recommandation suivante qu'elle avait faite à ses membres d'église: « Rappelez-vous la définition que Jésus donna du péché: un mensonge, et agissez en conséquence. » (Écrits divers 1883-1896, p. 108)

Le péché est toujours un mensonge cherchant quelqu'un en qui s'identifier: « c'est moi », ou « c'est lui », ou « elle », ou bien « eux ». La critique faite avec discernement spirituel dévoile le mensonge au sujet de toute identité, réalité ou pouvoir. À l'endroit même où il semble y avoir une personne qui fait du mal, il ne peut y avoir que l'Entendement céleste et son expression, notre Père-Mère Dieu et Ses enfants.

La critique la plus élevée est l'Amour-Christ. Mary Baker Eddy en a illustré le pouvoir lorsqu'elle a guéri un homme qui cherchait à la discréditer: il faisait partie d'un groupe de reporters déterminés à susciter un scandale à son sujet; comme l'un d'eux l'a attesté plus tard, ils avaient été accueillis, à leur surprise, avec une grande bonté. À un certain moment, Mary Baker Eddy avait demandé à son secrétaire de transmettre un message à cet homme qui souffrait d'une maladie douloureuse depuis de nombreuses années; immédiatement après l'entretien, ce dernier avait été guéri. Les journalistes en ont été abasourdis. Selon les propos de l'un d'entre eux, on leur avait montré l'esprit du Christ bien au-delà de ce qu'ils avaient jamais pu voir. Dès lors, ils ont eu à cœur de représenter Mary Baker Eddy et la Science Chrétienne de façon impartiale.
 Yvonne von Fettweis et Robert Warneck, Mary Baker Eddy, une vie consacrée à la guérison spirituelle, The Christian Science Publishing Society, 2003, p. 319-325

Chacun de nous possède cette capacité de voir l'image de Dieu là même où, aux dires du mensonge, se trouve une personne malveillante ou en tort. Les cœurs engagés dans cette méthode de guérison digne du Christ vont faire de la critique la force constructive dont le monde a besoin.

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