Lorsqu'on envoie un cadeau précieux à quelqu'un, on l'enveloppe soigneusement en espérant que le destinataire l'ouvrira avec précaution. Ce n'est pas l'emballage qui compte, mais il est nécessaire pour que le cadeau arrive en bon état.
La Bible a ceci de remarquable que les mots mêmes constituent son emballage. Quant au contenu, on ne saurait le décrire autrement qu'en termes de « lumière », un message qui guérit et régénère. Ce message n'est rien moins que la Parole de Dieu, Dieu qui Se révèle Lui-même. Voilà un cadeau qui mérite d'être ouvert!
Pour approfondir le sens des mots, et particulièrement l'origine de certains termes bibliques, soulignons que le terme grec logos signifie « expression divine ». Dans le premier verset de l'Évangile selon Jean, il a été traduit par « la Parole ». « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. » Nous lisons dans ce même message biblique, un peu plus loin: « En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue. » (Jean 1:1-5)
Ceux qui étudient la Bible savent bien qu'il s'agit là d'un ensemble de livres peu ordinaire. Un traducteur du siècle dernier, J.B. Phillips, a déclaré: « Je me suis rendu compte que... le matériel que j'avais sous les yeux était étrangement vivant... » John Rainolds (le « père » de la version anglaise King James, qui présidait l'un des comités de 53 traducteurs) avait conclu pour sa part: « La théologie, la connaissance de Dieu, est l'eau de la vie... Que vous puissiez penser que la théologie est faite de mots, comme une forêt est faite d'arbres, certainement pas !... La connaissance de Dieu doit être apprise de Dieu. » Eugene Peterson, interprète moderne de la Bible, donne ce conseil aux lecteurs: « Laissez Dieu prendre les rênes, laissez-Le vous enseigner, vous connaître et vous transformer. » Ouvrir le message de la Bible produit donc de bons résultats !
Les mots des Écritures ont connu des aventures sans fin. Au cours des siècles, ils ont été copiés, traduits, retraduits, rassemblés, regroupés selon une chronologie différente, publiés, étudiés et interprétés. On les a jetés à la mer, enterrés, perdus, redécouverts, exposés dans des musées et mis entre les mains d'hommes et de femmes ordinaires, dans le monde entier. Mais le fait demeure: ils ont survécu, et à travers eux, la lumière de l'amour de Dieu a été révélée aux hommes et a transformé leur existence.
La spiritualité laisse transparaître la lumière alors que le matérialisme lui fait écran. La Bible reflète ces différences non seulement à travers ses nombreux auteurs, mais aussi chez les personnages qu'elle décrit et leurs époques. Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: « La manifestation de Dieu à travers les mortels est comme la lumière passant à travers la vitre. La lumière et la vitre ne se confondent jamais, mais en tant que matière, la vitre est moins opaque que les murs. L'entendement mortel à travers lequel la Vérité paraît avec le plus d'éclat est celui qui a perdu beaucoup de matérialité — beaucoup d'erreur — afin de mieux laisser transparaître la Vérité. » (p. 295)
Le premier chapitre de la Genèse est un récit de la création écrit à une époque de grande inspiration prophétique. Dieu est représenté comme le bien suprême, et ni le Créateur ni la création ne comportent le moindre élément de mal. Ce chapitre est diamétralement opposé au récit d'Adam et Ève qui lui fait suite, bien que ce dernier ait été écrit près de quatre cents ans plus tôt, lorsque la pensée commençait seulement à émerger des brumes anciennes de la mythologie. Il nous appartient de déterminer quel état de pensée laisse le mieux transparaître la vérité concernant Dieu et Sa création. Pour moi, c'est sans aucun doute le premier chapitre qui explique avec exactitude la création divine.
La rencontre d'Abraham avec Dieu (Genèse, chapitres 17 et 22) est un événement lumineux de l'histoire spirituelle. Il eut pour effet de changer le nom du patriarche et d'amener les hommes à adorer autrement. Ils renoncèrent à leurs idoles et adoptèrent un Dieu unique. C'est aussi le moment particulier où l'amour maternel de Dieu apparaît pour la première fois. Le texte hébraïque original désigne Dieu sous le nom de « El Shaddaï »: ce qui nourrit, qui sustente, rôle associé à la maternité. Cet aspect de la nature de Dieu est pleinement exprimé dans les enseignements de la Science Chrétienne, selon laquelle Dieu est le « Père-Mère ».
Dans le livre de l'Exode, Dieu Se révèle à Moïse comme étant « Je Suis », la seule et unique présence, le seul pouvoir. Inspiré par cette communion directe avec Dieu, Moïse fut capable de libérer les enfants d'Israël de l'esclavage et de les conduire en Terre promise. Au cours de ce périple, il reçut le message d'alliance, ou promesse, de Dieu à Son peuple: les Dix Commandements. La Bible relate que le visage de Moïse rayonnait après cette expérience (Exode 34). Cette sainte expression de la loi divine a survécu à plus de trois mille ans d'histoire, et elle demeure à la base des lois de la civilisation occidentale. L'histoire humaine des enfants d'Israël a connu des hauts et des bas. Quand les rois ne furent plus aptes à être guidés par Dieu, les prophètes reprirent le flambeau lumineux. Élie et Élisée figurent parmi les plus remarquables d'entre eux. Ils guérissaient les malades et ressuscitaient les morts, préfigurant ainsi les œuvres de Jésus-Christ. Les grands prophètes cités dans le livre d'Ésaïe étaient inspirés par la promesse de Dieu, annonçant l'apparition de la lumière spirituelle qui dissiperait l'obscurité, et ils prédisaient l'avènement du royaume de Dieu. Ils préparèrent ainsi la voie à « la lumière [qui] luit dans les ténèbres », la venue du Christ.
Cette venue dépasse l'imagination humaine. Jésus naquit d'une vierge. La révélation selon laquelle Dieu est l'origine et la vie de l'homme apparut à la vue humaine comme la naissance d'un enfant dans une humble étable. Les bergers qui lui rendirent visite avaient été comblés de joie par la vision glorieuse d'une lumière. Ils avaient conscience qu'un événement d'une formidable portée venait de se produire, et qu'il bénirait l'humanité. Plus tard, on reconnut en Jésus le Messie promis. Sa naissance, son ministère, son enseignement, ses guérisons et sa victoire sur la mort brillent de l'éclat intense du soleil dans l'histoire de l'humanité. Le tout dernier chapitre du livre de l'Apocalypse contient ces paroles de Jésus: « Je suis le rejeton et la postérité de David, l'étoile brillante du matin. » (Apocalypse 22:16)
Hormis la lune, rien ne brille davantage que l'étoile du matin dans le ciel nocturne. Elle ne possède pas une lumière en propre, elle est éclairée par la lumière solaire qui est réfléchie par la Terre. De la même façon, la lumière spirituelle qui émanait de Jésus durant ses trois années de mission sur terre était la véritable lumière de Dieu. Le ministère d'amour de Jésus, sa domination sur les lois physiques, son autorité, ses paroles et ses œuvres, tout cela témoignait de la présence et du pouvoir de Dieu qu'il appelait « mon Père ». « Père, l'heure est venue ! Fais paraître la splendeur lumineuse de ton Fils, afin que ton Fils révèle ta splendeur lumineuse. » (Jean: 17:1; bible anglaise, The Message)
Mais Jésus voyait bien qu'il ne pouvait tout expliquer à son époque. « J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant », déclara-t-il. « Quand le consolateur sera venu, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité... », « Il vous est avantageux que je m'en aille, car si je ne m'en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous. » (Jean 16:12, 13, 7) Il savait qu'ils devaient le laisser partir en tant que personne afin de recevoir la compréhension de l'esprit divin du Christ, le Saint-Esprit ou divin Consolateur, présent dans tous les temps. Il savait aussi que, dans tous les âges, ses disciples auraient le pouvoir de faire les œuvres qu'il faisait, et de plus grandes, en demeurant dans cette lumière (voir Jean 14:12).
Bien des siècles plus tard, alors que la lumière de la guérison semblait largement occultée, une découverte inspirée a permis aux lois spirituelles, qui sont à la base de la guérison Christ, d'être accessibles à tous. La Science du christianisme est apparue au XIXe siècle dans le droit fil de la révélation lumineuse qui éclaire la Bible du début à la fin.
Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science Chrétienne, écrit: « Les Écritures sont très sacrées. Notre but doit être de les faire comprendre spirituellement, car ce n'est qu'en les comprenant de la sorte que l'on atteint à la vérité [...] C'est cette perception spirituelle de l'Écriture qui élève l'humanité au-dessus de la maladie et de la mort, et qui inspire la foi... » (Science et Santé, p. 547)
L'étude de la Science Chrétienne permet de mieux comprendre le sens spirituel de la vie et de discerner la lumière contenue dans les pages sacrées de la Bible, lumière accessible à tous.
    