La plupart des parents ont été confrontés à un moment ou un autre aux manifestations classiques de la rivalité entre frères et sœurs: ils se battent sans arrêt, se chamaillent, se comparent et se jalousent. Ce phénomène n'est pas vraiment nouveau. Prenez par exemple l'historie de Joseph dans la Bible. Les frères de Joseph étaient si jaloux qu'ils ont été jusqu'à le vendre comme esclave et ont fait croire à leur père qu'il avait été attaqué et tué par des bêtes sauvages. De nos jours, la rivalité entre enfants ne va tout de même pas jusque-là, mais elle pousse beaucoup de parents à chercher une réponse par la prière.
Dans mon enfance, je ne m'entendais pas du tout avec mon frère et ma sœur. Maintenant que nous sommes adultes, nous sommes bons amis et nous nous sentons très proches. Pourquoi ce changement ? Je pense, entre autres, que cela vient du fait que nous avons mis de côté les vieux ressentiments et que nous nous percevons d'une manière qui reconnaît chez l'autre la nature spirituelle plus profonde, le point de vue du Christ.
Ce progrès dans ma famille m'a permis d'atténuer les clashs entre mes propres enfants. Autrefois, ils n'arrêtaient pas de se battre, pour s'efforcer d'attirer l'attention ou se disputer le même jouet. Ils hurlaient, se mordaient, se frappaient, se bousculaient les uns les autres. Pendant un certain temps, j'ai minimisé le problème, pensant que ces comportements étaient dus à la fois à leur bas âge et à une rivalité typique entre frères et sœurs.
Puis, un jour, j'ai compris que je devais prier pour cette situation, au lieu de l'accepter comme inévitable. Une phrase dans Science et Santé m'a indiqué le chemin à suivre: « L'éducation entière des enfants devrait tendre à former des habitudes d'obéissance à la loi morale et spirituelle qui permet à l'enfant d'affronter et de maîtriser la croyance aux prétendues lois physiques, croyance qui engendre la maladie. » (p. 62) Je me suis dit que si l'éducation entière des enfants devait « tendre à former des habitudes d'obéissance à la loi morale et spirituelle », alors, je ne devais en aucun cas accepter la compétitivité agressive, la colère et les rancunes, parce qu'il était évident que ces attitudes ne faisaient pas partie du tableau.
Mais, qu'est-ce que « la loi morale et spirituelle » ? Moïse l'a définie clairement dans les Dix Commandements, et Jésus en a donné la pure essence dans son Sermon sur la montagne, qui comprend la Prière du Seigneur et la Règle d'or. (voir Matthieu, chap. 5-7) J'ai compris que les enseignements de Jésus traitaient d'attitudes comme la rancune (quelque chose de fréquent chez les frères et sœurs), le pardon (un élément majeur dans la guérison de toutes les relations) et la prière spécifique pour ceux qui se comportent en ennemis. C'étaient ces éléments auxquels je désirais prêter attention dans ma famille.
En continuant à prier à ce sujet, je me suis souvenue d'un passage de Science et Santé qui me vient souvent à la pensée: « Quand nous comprenons vraiment qu'il y a un seul Entendement, la loi divine d'aimer son prochain comme soi-même est révélée; tandis qu'une croyance à de nombreux entendements souverains entrave l'orientation normale de l'homme vers l'unique Entendement, l'unique Dieu, et conduit la pensée humaine dans des voies opposées ou règne l'égoïsme. » (p. 205) J'ai vu que mes enfants n'avaient pas de petits entendements séparés de Dieu, qui pourraient avoir des pensées non-aimantes, non-semblables à Dieu. Ils sont toujours un avec le seul et unique Entendement.
Je ne peux pas dire que, maintenant, l'harmonie soit absolument totale entre mes enfants. Ils se chamaillent encore de temps en temps. Mais nous avons fait de grands progrès. Quand un conflit surgit, mon mari et moi-même avons recours à un plan d'action. Au lieu de nous irriter et de réagir, nous profitons de l'occasion pour parler à nos enfants de leurs qualités spirituelles, et surtout, de l'importance d'écouter les bonnes pensées aimantes de Dieu qui peuvent guider toutes leurs actions. Nous leur posons des questions du genre: « Qu'est-ce que Dieu te dit de faire ? » ou « Quelles sont les pensées de Dieu en ce moment ? » Nous nous apercevons que cela désamorce immédiatement toute situation explosive et que maintenant les enfants expriment de manière constante plus d'affection sincère l'un envers l'autre.
Si nous revenons à la vie de Joseph, nous voyons que, au lieu de détester ses frères pour les choses horribles qu'ils lui avaient faites, il a choisi de les aimer inconditionnellement. Je suis convaincue que si nous apprenons à nos enfants à agir comme Joseph, à aimer Dieu et à aimer faire le bien, la rivalité entre frères et sœurs régressera. Des exemples comme celui-ci, ainsi que la vraie sagesse morale enseignée par Jésus, donneront à nos enfants des outils solides qui forgent le caractère et qui leur permettront d'améliorer les relations qu'ils auront tout au long de leur vie.
    