Je suis tombé récemment sur un article de presse intitulé « Ne jouez pas les Dumbo ! » Honolulu Star-Bulletin, 19 septembre 2004., qui explique comment on dresse les éléphanteaux pour en faire des bêtes de somme. Le dresseur attache l'extrémité d'une lourde chaîne à la patte de l'animal et fixe l'autre extrémité à un poteau en métal profondément enfoncé dans le sol. Malgré tous ses efforts, l'éléphant ne peut aller plus loin que ce que permet la longueur de la chaîne. Il tente bien de s'échapper à de multiples reprises, mais cette contrainte inflexible l'en empêche.
Au bout d'un certain temps, l'éléphanteau s'habitue à cette limite et cesse de tirer sur la chaîne. Il reste à l'intérieur du périmètre défini par la chaîne, complètement passif et persuadé qu'il ne peut s'échapper. À la fin de la période de dressage, il suffit d'une simple corde et d'un pieu fiché en terre pour le retenir malgré son poids énorme. Une fois que l'éléphant a été conditionné à accepter cette mobilité restreinte, il demeure convaincu qu'il ne peut s'enfuir, alors qu'il pourrait facilement se libérer à tout moment. Ce sont les impressions mentales que représentent la corde et le pieu — et non la corde et le pieu en eux-mêmes — qui le retiennent définitivement prisonnier.
On pourrait dire, de façon similaire, que le genre humain est conditionné à accepter un concept de la santé et du bien-être qui emprisonne hommes, femmes et enfants dans toutes sortes d'infirmités, de maladies chroniques, aiguës ou mortelles, et qui restreint leur mobilité. « Enchaîné » à des informations toujours plus nombreuses concernant les maladies, leurs causes matérielles, leur caractère inévitable ou incurable, les pronostics de guérison et une myriade de traitements, on est souvent conditionné malgré soi à avoir des grippes et des rhumes saisonniers, des articulations douloureuses, une baisse de la vue, de l'ouïe et de la mémoire avec l'âge, et une foule d'autres problèmes de santé.
Supposons, pourtant, que ces « chaînes » appelées maladie et déchéance ne soient pas aussi solides et aussi puissantes qu'il y paraît; supposons qu'elles soient en fait aussi impuissantes à nous retenir qu'une simple corde nouée à la patte d'un éléphant adulte. C'est une chose d'être retenu prisonnier, c'en est une autre de se croire captif quand on est libre.
S'il est donc possible que les limites ne soient pas dans l'état de santé, mais seulement dans la pensée, comment parvenir à s'en affranchir ? Jésus apporte la réponse: « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. » (Jean 8:32) La vérité à laquelle Jésus fait ici allusion dépasse de beaucoup toute opinion humaine sur ce qui est vrai. C'est une vérité qui est ancrée en Dieu, l'Esprit divin. La vérité est que Dieu connaît chacun d'entre nous, non comme un mortel sujet à de mauvais états de santé, mais comme Sa création, Son enfant, créé à Sa ressemblance, entièrement bon. D'autre part, la façon dont Dieu nous connaît et nous voit ne change jamais. Nous sommes éternellement bons, parfaits et complets, et ce parce que Dieu et l'homme ne font qu'un. Dieu est éternellement intact et parfait, Il n'est jamais sujet à la maladie ni à des blessures. En tant qu'expression de Dieu, chacun d'entre nous représente cette nature parfaite de Dieu, d'où le fait que nous sommes entièrement libres. Cette vérité ne peut jamais être obscurcie.
L'image apparente d'une personne enchaînée à la maladie, à des blessures, à un handicap, ne reflète pas la vérité, si réels que puissent paraître ces états. Dieu ne les a pas créés, ne les connaît pas et ne crée ni n'applique aucune loi pour enchaîner l'humanité à quoi que ce soit de dissemblable au bien, Sa nature même. Connaissant ce véritable fait spirituel de l'existence, nous pouvons raisonnablement admettre que les problèmes de santé qui se présentent ou qui nous menacent ne sont en réalité ni des pouvoirs ni des forces. Ils semblent simplement réels à la pensée conditionnée, tout comme le prétendu pouvoir de la corde et du pieu paraissent réels à l'éléphant dressé. De même, les états de santé qui semblent s'attacher à nous tirent leur prétendu pouvoir uniquement d'une impression mentale, du fait que nous avons accepté, par conditionnement, la réalité de la maladie et des mauvais états physiques. Or, la compréhension du pouvoir que Dieu nous a donné sur ces états erronés peut nous délivrer.
Je sais bien qu'il est plus facile de dire que l'on est entièrement libéré de toute conviction mentale restrictive que de le démontrer — demandez aux éléphants ! Mais pour y parvenir, il faut reconnaître que ce qui ressemble à des chaînes, à savoir les maladies, les blessures, les problèmes chroniques liés au vieillissement, et même les maladies en phase terminale, n'est pas une réalité physique mais une simple collection de fausses croyances basées sur la présence supposée d'un pouvoir mortel opposé à Dieu ou différent de Lui, alors que cela n'est pas vrai.
Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy explique que « la puissance de Dieu apporte la délivrance aux captifs. Aucune puissance ne peut résister à l'Amour divin. Quelle est cette prétendue puissance qui s'oppose à Dieu ? D'où vient-elle ? Qu'est-ce qui lie l'homme avec des chaînes de fer au péché, à la maladie et à la mort ? Tout ce qui asservit l'homme est contraire au gouvernement divin. La Vérité affranchit l'homme. » (p. 224-225)
« Quelle est cette prétendue puissance qui s'oppose à Dieu ? » Cette question est fondamentale. La réponse est la même aujourd'hui qu'il y a un million d'années ou dans un million d'années: rien. Il n'existe aucune puissance en opposition à Dieu, car Dieu est omniprésent, Il est partout en même temps. Dans la mesure où nous comprenons cette vérité concernant la nature et l'essence de Dieu, rien ne nous conduit plus à penser que nous sommes ou pouvons être pris au piège d'un état physique, puisque Dieu nous a créés pour être libres totalement, sans aucune réserve.
Voici donc une grande vérité: il est impossible de prendre conscience de sa liberté tout en croyant être en captivité — c'est soit l'un soit l'autre. Si l'éléphant prenait conscience de l'impuisance de la corde et du pieu à le retenir prisonnier, il s'en irait librement. Il cesserait de croire que ce dispositif symbolique a le moindre pouvoir sur lui. De même, nous pouvons prendre conscience du fait que rien ne peut nous retenir prisonniers, et que rien ne le pourra jamais. Aucun état physique ne saurait nous enchaîner, nous lier ou nous bloquer. Nous sommes entièrement libres pour la simple raison que Dieu nous a créés ainsi. Il n'y a aucune limite à la santé et au bien-être.
J'ai eu l'occasion de démontrer personnellement cette vérité, il y a bien des années. Durant ma croissance, l'un de mes pieds s'était développé de façon anormale. Au fil des années, mes activités s'étaient réduites, et je souffrais constamment. Un soir, j'ai prié avec le désir d'écouter Dieu, l'esprit paisible. J'ai entendu dans mon cœur ce message Christ: « Tu as toujours été Mon enfant bien-aimé, spirituel et parfait. Il en a toujours été ainsi. »
Quel beau message à entendre ! Mais je ne m'en suis pas tenu là. Je savais qu'il me fallait accepter le fait que Dieu m'avait créé libre. La condition physique qui, comme je le croyais, m'avait lié, n'avait absolument pas de pouvoir, car l'amour de Dieu est le seul pouvoir. J'ai accepté sans réserve et une fois pour toutes cette vision des choses. Les « chaînes » limitant mes activités se sont détachées. J'étais libre. Libre de courir et de travailler. Mon pied a été complètement guéri.
Science et Santé annonce cette vérité à chacun de nous: « Citoyens du monde, acceptez la “liberté glorieuse des enfants de Dieu”, et soyez libres ! Tel est votre droit divin. » (p. 227) Quelle que soit la condition physique qui semble vous limiter actuellement dans vos activités, ne soyez pas dupe comme l'éléphant. Vous pouvez aller de l'avant car vous connaissez la vérité: Dieu vous a déjà rendu libre.
    