Vous êtes assis à votre bureau. Les factures à régler sont empilées devant vous. Vous prenez la première, c’est une facture de près de mille euros qui regroupe tous les achats du mois réglés avec votre carte bancaire. Les factures suivantes viennent gonfler la somme. Vous êtes soudain pris de panique, d’autant plus que le montant total risque fort de dépasser vos moyens. Ou peut-être avez-vous atteint le plafond autorisé de vos cartes de crédit sans pouvoir même payer les intérêts. D’autres factures vont arriver. La situation vous paraît catastrophique. Vous ne savez pas comment vous en sortir. Vous n’êtes pas seul[e] dans ce cas.
À l’échelle de l’économie globale, tout ce qui agite le monde peut avoir une influence dans notre foyer, où que nous soyons. Les fluctuations anormales de l’économie mondiale, les catastrophes « naturelles » ou les actes de terrorisme peuvent potentiellement détraquer le marché mondial, touchant non seulement les institutions financières internationales, mais les individus euxmêmes.
Dans un monde axé sur la consommation, les sociétés prospèrent grâce à une offre de biens et de services et à une demande soutenue. Vous ne pouvez payer en argent comptant ? Ce n’est pas un problème, on le prélèvera sur votre compte. Le crédit est toujours disponible. Et c’est là que commencent les difficultés pour bien des gens. Non seulement il est facile d’acheter à crédit, mais on fait tout pour vous y encourager. Acheter est si facile que cela devient presque une addiction à la consommation, rapidement incontrôlable. C’est là que l’endettement s’installe. L’incitation à acheter à crédit — une maison, une voiture, des produits de luxe — est devenue la règle et non l’exception. C’est si simple: il suffit de sortir sa carte, de composer le code, et le produit est à soi... jusqu’à l’arrivée des factures !
Lorsque vient le moment de faire ses comptes, quand les factures aux sommes ahurissantes arrivent dans la boîte aux lettres, la question se pose, lancinante: « Existe-t-il un moyen de s’en sortir ? »
La réponse sonne comme un « oui » catégorique. Ce moyen s’appelle « la prière ».
Il existe, bien sûr, des organismes qui ont pour vocation d’aider les personnes surendettées. Tout ce qui contribue à soulager de ce fardeau est utile. Mais seuls des moyens spirituels aideront ceux qui sont criblés de dettes à s’en sortir véritablement et à ne plus se trouver dans cette situation.
Vivre endetté n'est pas une fatalité. Ce n’est pas non plus une pratique indéracinable. La prière accomplit des choses merveilleuses. Si elle est capable de guérir le cancer, le diabète et d’autres maladies graves, physiques ou mentales, elle peut certainement triompher des dettes.
Comment s’y prendre ?
On peut commencer par déclarer en prière que Dieu est Tout-en-tout. Il n’y a aucun pouvoir en dehors de l’Entendement infini universel qui gouverne chacun de nous. La matérialité s’oppose forcément à cette façon de penser, mais elle présente un faux tableau de la vie. Elle prétend que le bien manque dans notre existence, que nous sommes insatisfaits, que nous souffrons de pénurie et qu’il en sera toujours ainsi. Elle prétend aussi que la vie est désespérante et injuste, et qu’il y aura toujours mieux loti que soi.
L’entendement charnel tend à susciter en nous un besoin maladif de biens matériels. Rien ne s’oppose, nous souffle-t-il, à ce que nous utilisions la carte de crédit pour d’autres dépenses, que nous pourrons régler sans problème. Il nous fait habilement croire que tout se passera bien, car ce ne sont pas quelques dépenses en plus qui feront une grande différence.
Mais lorsque les dettes s’accumulent de façon incontrôlée, la situation peut sembler très effrayante. La crainte tente de nous paralyser à tel point qu’il devient même difficile de prier. Cette agitation mentale négative peut cependant être guérie. On peut trouver la paix et le calme pour prier avec constance et humilité afin de résoudre cette situation.
En réalité, dès que l’on comprend que la croyance aux dettes se guérit — car c’est bien d’une croyance qu'il s'agit — on est sur le chemin de la guérison. Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures : « Il est bon d’être calme dans la maladie; espérer vaut mieux encore; mais le mieux de tout, c’est de comprendre que la maladie n’est pas réelle et que la Vérité peut en détruire la réalité apparente, car la compréhension de ce fait est le remède universel et parfait. » (p. 393-394) Pourquoi ne pas paraphraser cet énoncé quand on est accablé de dettes ? On pourrait lire ce passage ainsi: « Il est bon d’être calme dans les dettes; espérer vaut mieux encore; mais le mieux de tout, c’est de comprendre que les dettes ne sont pas réelles et que la Vérité peut en détruire la réalité apparente, car la compréhension de ce fait est le remède universel et parfait. »
On n’est jamais dans une situation désespérée. Même une dette astronomique n’est qu’une croyance matérielle au sujet de l’offre et de la demande. À mesure que l’on se débarrasse de cette croyance pour se conformer à l’Entendement divin, la pensée jusque-là centrée sur les dettes et le désespoir évolue de façon positive. Tant qu’on envisage les ressources sur une base essentiellement matérielle, on limite sa pensée et sa démonstration à des conditions matérielles. Il est nécessaire d’avoir une idée plus élevée de son identité et de comprendre que l’on a la vie, le mouvement et l’être dans le royaume de l’Esprit divin dont l’abondance est infinie, pour s’élever ainsi au-dessus des conditions matérielles jusqu’à une vue plus spirituelle de la réalité. Il n’y a pas de dettes dans l’Esprit ou Dieu.
Attardons-nous un instant sur ce que Dieu connaît ou ne connaît pas au sujet des dettes et du contexte qui s’y rattache. En premier lieu, l’Esprit ne connaît aucune limite. Nous sommes des idées spirituelles illimitées, créées par Dieu. Une idée spirituelle ne peut contracter de dettes. Elle ne peut faire des dépenses intempestives. Une idée spirituelle n'est pas criblée de dettes, déprimée, ni mentalement liée par des décisions qui seraient le fruit de la volonté humaine ou d'une duplicité mortelle. Les idées de Dieu sont libres. Elles ne sont pas enfermées dans les limites de la matérialité, de l’argent, des dettes, du découragement. Les largesses de Dieu sont infinies. Comme nous sommes Ses idées spirituelles, nous ne pouvons jamais, en réalité, avoir des dettes ou manquer de quoi que ce soit.
En partant de l’idée que Dieu est Tout, nous pouvons immédiatement comprendre que, quelle que soit la situation, le point de vue de la matérialité ne peut tout simplement pas être vrai. Dieu, l'Entendement infini, est la source directe des idées qui nous sont toujours accessibles, dans la mesure où nous reconnaissons Sa présence et Son pouvoir dans notre vie. Chacun de nous est l'objet éternel de la sollicitude et de la protection de l'Entendement. En substituant peu à peu la pensée spiritualisée à la pensée matérialiste, à mesure que nous nous rapprochons de Dieu et sentons Sa présence, nous ne pouvons nous empêcher de progresser dans nos efforts pour être libres de toute dette et parvenir à une stabilité financière. Je me souviens d'une époque où j'avais beaucoup de mal à joindre les deux bouts. Diplômé d'une grande école de commerce, je cherchais du travail. Je n'avais pratiquement rien pour vivre, et j'étais trop fier pour demander à ma famille de m'aider financièrement. Je prenais un seul repas par jour, essayant d'économiser assez d'argent pour payer mon loyer. Grâce à la prière, j'ai fini par obtenir un emploi satisfaisant, mais, si étrange que cela puisse paraître, durant la période où ma situation financière était catastrophique, je me sentais tout à fait libre et proche de Dieu. Et j'ai beaucoup appris en restant proche de Dieu, en m'en remettant à Lui pour tout, instant après instant. Les leçons que j'en ai tirées m'ont été très utiles par la suite. Bien sûr, il n'est pas nécessaire de passer par de telles situations pour se sentir proche de Dieu. Mais cette expérience m'a montré qu'on ne peut jamais être en dehors de l'atmosphère de Dieu, quelle que soit la situation humaine. On n'est jamais privé de Sa sollicitude.
Jésus avait une compréhension innée du fait qu'il était un avec Dieu et de sa capacité de démontrer cette unité. Grâce à cette compréhension, il refu sait toute limite. Il nourrit une foule avec seulement cinq pains et deux poissons, changea l'eau en vin lors d'un repas de noce. Il ne possédait pas de biens matériels. Mais il avait à cœur, manifestement, de prendre soin des autres, de leur apporter des bienfaits, c'est-à-dire de leur faire mieux comprendre ce qu'est la vérité de l'être. Il voulait leur prouver que Dieu subvient constamment à nos besoins, que nous pouvons à tout moment nous appuyer sur Ses idées, qu'il S'occupe de notre vie dans les moindres détails.
En tant qu'images de l'Entendement, de la Vie, de l'Intelligence et de l'Amour qui est toute satisfaction, comment ne pas être satisfaits de la façon dont Dieu nous a créés ? L'Être infini ne nous a jamais créés pour être noyés dans un océan de dettes et de découragement ni pour dépenser plus que ne le permettent nos moyens humains. Dieu nous a créés pour être réceptifs à Ses directives, pour suivre Ses sages conseils, pour agir en accord avec Lui. Il nous inspire nos pensées, nos décisions et nos actes mêmes.
Regarder en direction de l'Esprit nous met à même de sortir de l'obscurité de l'endettement et de comprendre que nous sommes en réalité les enfants de la Lumière. Ce n'est pas là un état à venir. C'est ce que nous sommes maintenant même. Nous avons le privilège de voir la loi divine d'abondance et de sécurité à l'œuvre dans notre vie aujourd'hui, et non pas dans quelque temps éloigné, dans un lieu encore inconnu. Notre confiance en Dieu, nos prières, le fait de nous rapprocher de Lui et d'obéir à Sa volonté en suivant Ses directives, tout cela nous permet de nous débarrasser des dettes pour toujours. Notre confiance en Dieu nous apportera la paix et la sécurité, ainsi qu'à notre entourage, dés maintenant et à jamais.
