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Article de couverture

Une meilleure image du corps

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juillet 2005


La première fois que j'ai eu une image négative de mon corps, je devais avoir sept ou huit ans. A l'école, on nous enseignait à reconnaître les formes. Un jour, l'institutrice demanda à trois élèves, dont moi-même, de se tenir debout devant toute la classe. A titre de comparaison, elle nous fit remarquer que chacune d'entre nous avait des lèvres différentes: les lèvres de Carol étaient minces, celles de Candy étaient moyennes et les miennes pleines.

Notre institutrice n'avait nullement l'intention de se montrer désagréable, mais je ne savais plus où me mettre. Pour moi, des lèvres pleines signifiaient de grosses lèvres. Pour la première fois, j'enviais la bouche de Candy. Je trouvais mon amie jolie et très bien proportionnée, alors que j'étais plutôt rondelette. Qu'on attire ainsi l'attention sur mon apparence en faisant remarquer mes lèvres pleines ne me plaisait pas du tout.

Néanmoins, je ne me souviens pas d'avoir été obsédée par mon apparence physique à cet âge. J'étais une enfant joyeuse, j'aimais le sport et j'avais une foule d'amies. Ce n'est qu'à l'adolescence que je me suis mise à vouloir perdre du poids. Inutile de dire que ces années de lutte acharnée contre les kilos en trop n'ont pas produit l'effet désiré. Par contre, c'est quand j'ai commencé à faire des efforts pour progresser spirituellement que je suis revenue à un poids qui est normal pour moi. Depuis, l'expérience m'a appris une chose: si changer son apparence physique apporte une satisfaction passagère, cela n'offre jamais le contentement durable que procure la croissance spirituelle.

Il ne s'agit pas pour autant de s'accommoder d'un état pénible, comme l'excès de poids, mais il vaut mieux réfléchir au changement de pensée nécessaire à un bien-être durable que se contenter d'améliorer l'aspect extérieur des choses. Deux points me semblent essentiels pour mener à bien cette évolution mentale. D'une part, il faut comprendre que c'est bien souvent le désir d'être aimé qui pousse à vouloir changer l'image que l'on a de son corps. D'autre part, c'est en développant un concept plus spirituel de soi que l'on finit par obtenir une meilleure image de son corps. Ce concept spirituel s'acquiert en ressentant et en exprimant davantage l'amour de Dieu. Se savoir aimé constamment et sans réserve est un droit fondamental. Ce droit est fondé sur la relation de chaque individu à Dieu. Dans la Bible, Dieu dit: «Je t'aime d'un amour éternel; c'est pourquoi je t'ai dessiné avec une grande bonté.» (Jérémie 31:3, d'après la version King James). Même si la seconde partie de ce verset donne lieu à plusieurs interprétations [la version Louis Segond de la Bible dit par exemple: «je te conserve ma bonté»], j'aime penser que Dieu, l'Artiste de l'univers, dessine chacun d'entre nous avec l'encre indélébile de la bonté et de l'amour divins. Ainsi sommes-nous à la fois l'objet et la manifestation tangible de Son amour.

Cela me rappelle l'histoire de ce paysan qui s'est arrêté au bord du chemin pour prier. Un passant le salue et s'étonne que, malgré sa condition modeste, il semble très heureux. «C'est vrai ! répond le paysan, c'est parce que Dieu m'aime beaucoup.»

En réalité, il n'y a d'autre amour que l'amour de Dieu. Quand on aime quelqu'un d'un amour non payé de retour, l'idée que Dieu nous aime peut faire penser à un prix de consolation. («Dieu, Lui au moins, m'aime.») Mais comme l'enseignent les grandes religions, l'amour de Dieu est la perle des perles que tout être désire posséder sans toujours s'en rendre compte. Les Écritures utilisent souvent le thème de l'amour non partagé pour montrer que, bien que la cause universelle, Dieu, comble la création d'une affection illimitée, ceux qui se détournent de cet amour s'imaginent pouvoir jouir d'un bonheur plus grand en puisant à d'autres sources. Parlant de cette attitude, Jésus adressa ce reproche à Jérusalem: «Combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu !» (Matthieu 23:37)

Abondamment traité en littérature, le thème de l'amour non partagé comporte souvent une morale. Si l'être aimé finit par reconnaître cet amour et y céder, le bonheur est certain, car l'amour partagé comble les cœurs. Mais il est moins fréquent de penser que l'expression de l'amour universel (l'expression spontanée et désintéressée de l'amour qui vient de Dieu) non seulement comble le cœur, mais permet au corps de refléter une plus grande beauté. L'amour spirituel est radieux, il se manifeste de façon naturelle dans toute sa plénitude.

Charles Dickens nous en donne un bel exemple dans La maison d'Âpre-Vent. L'héroïne de ce roman, Esther, a survécu à une grave maladie qui l'a laissée défigurée. Elle prie pour ne pas s'apitoyer sur elle-même, et se consacre désormais aux autres en s'appliquant à voir leur beauté intérieure. Des années plus tard, dans un accès de mélancolie, elle demande à son mari s'il lui arrive de regretter son ancienne physionomie. Celui-ci lui demande si elle s'est regardée dans un miroir récemment et dit que son visage est bien plus beau qu'avant.

Souscrivant à l'idée que la guérison spirituelle de la difformité physique est non seulement possible mais naturelle, j'ai été à la fois surprise et touchée par cette fin inattendue du roman de Dickens. J'ai vu dans cette œuvre, écrite dans les années 1850, un signe avant-coureur de la Science de la guérison spirituelle, découverte par Mary Baker Eddy au cours de la décennie suivante — une Science de la guérison et de la régénération fondée sur l'amour tout-puissant de Dieu.

«La partie vitale, le cœur et l'âme de la Science Chrétienne, c'est l'Amour», écrit Mary Baker Eddy dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 113). Cette œuvre monumentale montre que la compréhension du fait que l'Amour divin est la cause et le gouverneur de toute existence transforme l'entendement humain et le corps. Les identités créées par l'Amour sont, à sa ressemblance, spirituelles et éternelles. Dans le même ouvrage, Mary Baker Eddy donne cette explication: «L'homme est idée, l'image, de l'Amour; il n'est pas physique.» (p. 475) Une fois assimilé, ce concept de l'identité spirituelle libère de l'obsession aliénante de l'apparence physique, et guide la pensée vers des choses spirituelles qui apportent une vraie satisfaction.

Passer du désir de remodeler son corps à celui de transformer sa pensée constitue un changement majeur. Tous ceux qui tentent l'expérience savent que cela demande un engagement quotidien à long terme. En repensant à mes vaines tentatives pour changer mon apparence de l'extérieur, je sais que j'aimerais cent fois mieux, aujourd'hui, apporter une solution spirituelle définitive à la fragilité de l'image corporelle. Étant donné que la vérité concernant notre identité spirituelle va se faire toujours plus pressante, jusqu'à ce que nous y cédions, je pense à présent que nous ferions mieux d'admettre tout de suite que la spiritualisation des pensées est la clé du bonheur, et nous atteler à la tâche.

Heureusement, nous disposons d'un grand nombre de ressources pour nous aider à accomplir cette transformation spirituelle. Il y a peu, j'ai trouvé un appui dans des versets du chapitre douze de la lettre de Paul aux Romains, qui déclare notamment: «Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable.» (Romains 12:1) Pour moi, le sacrifice auquel l'apôtre fait allusion consiste à considérer le corps, et même notre existence entière, d'une façon qui n'a strictement rien à voir avec la représentation qu'en donnent les sens physiques. Ce «sacrifice» est en réalité un gain inestimable. L'assurance et le respect de soi accompagnent la compréhension du fait que, du point de vue de Dieu, toute la création est belle et aimée dans sa diversité infinie. Il en est ainsi parce que la création est spirituelle. L'image matérielle que l'on a de soi-même implique des comparaisons incessantes avec les autres, ce qui engendre une tension et une tristesse sans fin. Pour revenir aux paroles de Paul, c'est comme si l'Amour divin nous implorait: «Renoncez à la conception aliénante de vous-mêmes selon laquelle vous seriez des personnalités matérielles avec un corps matériel. Acceptez le fait d'être purement spirituels, parfaits et agréables à la vue de votre Créateur. Pensez et agissez en partant de ce point de vue, car c'est la seule façon raisonnable de vivre.»

Les versets suivants de la même épître montrent comment œuvrer à cette transformation spirituelle. Pour paraphraser Paul: «Soyez humbles, fidèles et prêts à servir, aimez sincèrement, pensez d'abord aux autres, espérez avec joie, soyez patients dans les difficultés, priez en toutes circonstances, soyez généreux, honnêtes et bons envers tous, y compris vos ennemis. Cet «entraînement» quotidien produit des bienfaits durables, un rajeunissement mental en profondeur.

Il y a peu, j'ai rencontré une amie que je n'avais pas vue depuis des années. Tout en parlant avec elle, je ne cessais de la trouver ravissante. Auparavant, je n'avais jamais pensé qu'elle était jolie, mais à présent j'étais frappée par la beauté, la grâce et la sérénité de son visage, notamment son sourire. Pendant de nombreuses années, elle s'était occupée des autres avec compassion. Je me suis rendu compte que l'amour de Dieu qu'elle exprimait faisait ressortir sa vraie beauté et la rendait plus éclatante que jamais. Cette beauté est naturelle à chacun de nous et ne demande qu'à s'exprimer.

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