Chère amie,
Dans ta lettre, tu me demandes de te donner quelques idées sur la beauté, quelque chose qui ait davantage de substance que les éphémères recettes proposées par les magazines ou les catalogues de mode. Tu évoques les énormes sommes d’argent consacrées à la publicité pour des produits de beauté, et tu fais le constat que cette quête de la beauté est une occupation de premier plan, depuis toujours. Tu demandes: faut-il partir de l’idée que la beauté est une chose que nous nous fabriquons, que nous gardons quelques années et que nous perdons ensuite lentement ? Le monde nous dit que les cosmétiques, les vêtements ou même la chirurgie esthétique nous offrent cette qualité, mais est–ce la réalité ? Existe–t–il une recette infaillible et éternelle de beauté ?
Si tu le veux bien, je répondrai à tes questions si intéressantes en empruntant un chemin différent: je t’emmène dans la Bible. Au tout début, il est dit que «Dieu créa les cieux et la terre», puis qu’Il a créé l’homme et la femme «à son image»... Il «vit tout ce qu’il avait fait; et voici, cela était très bon», et vraisemblablement très beau, comme Dieu Lui-même ! (Voir Genèse 1) Ainsi, pour percevoir plus clairement ce qu’est la beauté, pouvons–nous commencer par mieux comprendre Dieu et Sa beauté, et le magnifique univers qu’Il/Elle a créé.
Comment y parvenir ? Sur deux pages remarquables de Science et Santé avec la Clef des Écritures, l’auteur, Mary Baker Eddy, nous dévoile un secret intemporel concernant la beauté. Elle écrit:
«Le charme et la grâce sont indépendants de la matière. [...] La beauté est un élément de la vie; elle demeure pour toujours dans l’Entendement éternel et reflète les charmes de Sa bonté en expression, en forme, en contour et en couleur. [...]
«Ce qui embellit une personne est un bien médiocre substitut des charmes de l’être qui, resplendissants et éternels, éclipsent la vieillesse et la décrépitude. «Le secret de la beauté, c’est avoir moins d’illusion et plus d’Ame, c’est se retirer de la croyance à la douleur ou aux plaisirs corporels pour se réfugier dans le calme immuable et la glorieuse liberté de l’harmonie spirituelle. «L’Amour ne perd jamais de vue la beauté. Son auréole repose sur son objet. On s’étonne qu’un ami puisse jamais paraître autrement que beau.» (p. 247-248)
Et dans un autre de ses ouvrages, elle écrit aussi:
«Toute beauté et toute bonté sont dans l’Entendement et de l’Entendement, émanant de Dieu; mais quand nous changeons la nature de la beauté et de la bonté en la transférant de l’Entendement à la matière, la beauté est altérée par suite d’une fausse conception...» (Rudiments de la Science divine, p. 6)
Tu te rends compte ! L’Entendement, ou intelligence divine, crée et inclut toute beauté et toute bonté qui émanent de Dieu. Nous faisons donc fausse route si nous cherchons la beauté dans la matière ! N’est-il pas plutôt nécessaire de comprendre notre identité d’ «image» de Dieu, ce qui nous permettra de manifester cette idée vraie de la beauté: la beauté de Dieu ?
La Bible dit: «Rendez à l’Éternal gloire pour son nom ! Prosternez-vous devant l’Éternal avec des ornements sacrés.» (Psaume 29:2) Ici, dans la version King James de la Bible, comme dans trois autres endroits, l’expression «avec des ornements sacrés» est rendue par «avec la beauté de la sainteté». Qu’est-ce que la sainteté ? Il est vrai qu’on n’emploie plus tellement ce terme de nos jours, mais la racine du mot «saint» signifie pur ou intègre, et il donne l’idée de quelque chose d’entier, de complet, de sain, d’intact. Donc, Dieu est saint et l’homme, Son image, est saint lui aussi; en sa qualité de reflet de Dieu, l’homme est entier, complet, intact et beau. Il est la pleine expression de la beauté de Dieu. La beauté de Dieu est complète, intacte, c’est notre être véritable, celui de chacun et de toute chose. L’affirmer et en être conscient à chaque instant permet à chacun de manifester sa vraie identité de beauté et de sainteté.
J’aimerai te raconter quelque chose qui m’a marquée. Récemment, je me trouvais dans un aéroport très animé. En attendant le départ de mon vol, je réfléchissais à l’idée de Science et Santé citée ci-dessus que «l’Amour ne perd jamais de vue la beauté. Son auréole repose sur son objet. On s’étonne qu’un ami puisse jamais paraître autrement que beau». Et tandis que j’étais là, à attendre, la pensée suivante m’est venue clairement:
Oui, «l’Amour ne perd jamais de vue la beauté» et comme je suis une avec l’Amour divin, moi non plus je ne peux jamais «perdre de vue la beauté»; et donc à cet instant, avec l’Amour divin, je peux dire mentalement à chacun, chacune, de ceux qui se trouvent dans cet aéroport: «Dieu vous aime, homme, femme, bien-aimés, vous êtes mes amis. Dieu vous aime tendrement et S’intéresse à vous. Je vous aime donc comme Dieu vous aime. Je vous vois comme Dieu vous voit. Rien d’autre n’existe, là où vous êtes, si ce n’est la présence de l’Amour, sa substance et sa paix.»
En regardant l’homme qui parlait dans son téléphone portable, celui qui lisait son journal, cet autre qui travaillait sur son ordinateur, la femme à l’air si triste, la jeune mère qui s’occupait à merveille de ses trois petits enfants, je pouvais dire en toute honnêteté: «Dieu vous aime, ici, en cet instant même, et je vous aime». Je sentais que chacun d’eux était mon ami. Personne n’était un étranger, tous étaient des frères et des sœurs unis partageant un même Père-Mère-Dieu, notre Parent commun. Pendant quelques instants merveilleux, cet aéroport a été inondé de lumière. Je ressentais l’amour de l’Amour qui nous incluait tous, et «La profondeur, l’étendue, la hauteur, la puissance, la majesté et la gloire de l’Amour infini [remplissaient] tout l’espace, que [pouvait]-il y avoir de plus ! (Voir Science et Santé, p. 520)
Je me suis aperçue que je souriais involontairement à tout le monde: je les aimais sincèrement et les voyais comme Dieu voit Lui-même Son propre reflet parfait.
Tu ne devineras pas ce qui s’est passé ensuite ! Tandis que je réfléchissais à ces idées, là, devant la salle d’embarquement, j’ai soudain remarqué qu’un homme assis en face de moi était en train de me dessiner ! C’est le genre de chose qui ne m’est pas vraiment arrivé souvent ! J’ai fait mine de n’avoir rien vu, mais au moment d’aller embarquer, je suis passée derrière cet homme et j’ai jeté un coup d’œil à son dessin; puis je me suis penchée et j’ai dit à voix basse: «Bravo, c’est très ressemblant». Il a eu l’air d’abord très gêné, puis il m’a demandé de la même manière: «Dites-moi, à quoi étiez-vous en train de penser ? Votre expression était si belle qu’il me fallait la saisir.» Je lui ai simplement répondu en souriant: «Je pensais à Dieu, à Son Amour et à la beauté de Son univers», puis j’ai poursuivi mon chemin.
Plus tard, lorsque j’ai repensé à ce petit événement, il était tout à fait manifeste que c’était en réalité une pensée belle et aimante que cet homme avait vue, et non une personne matérielle. Il avait vu la beauté de la sainteté, la présence de l’Amour. Plus les pensées de Dieu nous habiteront, plus nous exprimerons inévitablement la beauté, l’amour, la joie. Nos yeux seront beaux car ils ne verront que le bien sans défaut chez les autres; notre bouche sera jolie parce qu’elle ne sera remplie que de paroles de Dieu. Nous ne serons encombrés d’aucun poids superflu parce que nous aurons laissé tomber le stress et les tensions inhérents à un monde fondé sur le culte du moi. Notre silhouette sera harmonieuse et droite parce que nous proclamerons uniquement la symétrie et l’équilibre de l’être divin, pour nous-mêmes et pour autrui. Nous serons habillés de beauté car nous porterons des vêtements de louange, constamment revêtus d’étoffes de gratitude pour la tendre présence de l’Amour. Notre démarche sera gracieuse et mesurée car nous marcherons avec l’Amour et nous verrons notre prochain, et nous-mêmes, tout comme Dieu voit dès à présent Son idée chérie.
Chère amie, Dieu est beau, et toi, moi, chacun d’entre nous, sommes Ses idées pleines de beauté, illuminées de Sa gloire, irradiant Sa clarté perpétuelle, resplendissant grâce à Son irrésistible attraction, et nous nous réjouissons de Sa joie, de Son bonheur et de Sa vitalité pleins de spontanéité.
Sois toi-même, tout simplement, et réjouis-toi de ce que «la grâce de l’Éternel, notre Dieu, soit sur nous» (Psaume 90:17).
    