On a beaucoup parlé, dans les médias européens, du protocole de Kyoto sur les changements climatiques, qui est entré en vigueur le 16 février dernier. Par cet accord, négocié dans la belle ville de Kyoto, au Japon, les pays signataires s'engagent à réduire les émissions de certains gaz principalement le dioxyde de carbone qui contribuent à l'effet de serre et seraient responsables du réchauffement de la planète. A Bruxelles, où se trouve le «Centre de l'Union européenne (UE), les préoccupations environnementales sont très présentes. Mais la conscience écologique n'est pas réservée à l'UE ou à d'autres parties du monde.
L'état de la planète concerne non seulement les décideurs et les organismes environnementaux, mais chaque citoyen. Tous ceux qui respirent, boivent de l'eau, se promènent ou s'ébattent sur les plages et dans les forêts, ceux qui construisent, achètent ou louent des maisons pour y vivre, ceux qui font pousser des produits de la terre, les vendent et les consomment. En fait, c'est une préoccupation commune à la grande famille humaine que nous formons.
Devant la gravité et l'ampleur des problèmes écologiques actuels, chacun pourrait se demander: «Que faire ? Mes pensées ou mes actes ont-ils une importance ? Puis-je changer quelque chose ?»
Ma réponse est un «oui catégorique ! Nous pouvons avoir une influence décisive ! Il me semble que c'est par soi, en soi, qu'il faut commencer, au lieu de se préoccuper de ce que les autres devraient faire. Dans la vie quotidienne, quand cela dépend de moi je peux faire attention à la façon dont j'utilise l'électricité ou le fioul domestique, je peux utiliser les transports publics ou la bicyclette plutôt que la voiture, ou bien choisir une voiture qui consomme moins d'énergie, prendre des douches et non des bains, éviter de laisser couler l'eau inutilement, éteindre la lumière en sortant d'une pièce, participer à des programmes de recyclage. En d'autres termes, il est possible de faire attention aux ressources de la planète, d'apprécier les bonnes choses que nous avons, sans les dilapider.
Nous pouvons tous agir ainsi. Mais est-il possible de faire davantage ? En réalité, nous pouvons faire bien plus: tout en faisant preuve de responsabilité dans notre interaction avec l'environnement, nous pouvons nous efforcer d'atteindre des modèles de vie et d'action plus spirituels. Ces modèles impliquent que nous sommes en réalité des êtres spirituels, et non des créatures matérielles comportant un élément spirituel.
Lorsque la dimension spirituelle de l'existence devient plus réelle, plus tangible à nos yeux – dans la mesure où nous laissons Dieu nous définir et nous inspirer nous nous libérons du sentiment d'impuissance que nous suggère l'écoute des nouvelles. Cette libération se produit individuellement, mais elle a un effet sur l'ensemble de la famille humaine. Tout en demeurant conscients des défis écologiques à relever, nos craintes pour le monde dans lequel nous vivons diminuent et nous sommes capables d'agir dans le bon sens.
Un lexique danois donne cette définition de l'environnement (mais on pourrait en citer beaucoup d'autres): «Les conditions extérieures dans lesquelles les êtres humains, les animaux et les plantes se développent; les conditions de l'existence, le cadre de vie. Cette définition me fait penser à l'un de mes versets bibliques favoris: «Car en lui nous avons la vie, le mouvement, et l'être... Nous sommes de sa race. (Actes 1 7:28) Je vois dans ce verset la reconnaissance de notre nature spirituelle d'enfants bien-aimés de Dieu, de notre véritable identité, une identité composée d'idées spirituelles ayant la vie, le mouvement et l'être dans l'Entendement divin, le Dieu qui est tout bien, et la reconnaissance du fait que nous vivons, en réalité, dans l'Esprit et non dans la matière. Voilà les conditions dans lesquelles nous vivons ! Les réalités spirituelles de la Création constituent notre véritable environnement.
Ces idées sont intéressantes, penseront certains, mais sont-elles applicables dans la vie quotidienne ? Comment les utiliser pour améliorer la qualité de l'environnement ?
Dans son livre Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy écrit: «Posez-vous ces questions: Est-ce que je me conforme à la vie qui s'approche du souverain bien ? Est-ce que je démontre le pouvoir guérisseur de la Vérité et de l'Amour ? S'il en est ainsi, alors le sentier s'éclairera "jusqu'à ce que le jour soit dans sa splendeur". Vos fruits prouveront ce que la compréhension de Dieu apporte à l'homme. Retenez perpétuellement cette pensée que c'est l'idée spirituelle, le Saint-Esprit et le Christ, qui vous met à même de démontrer, avec une certitude scientifique, la règle de la guérison, basée sur son principe divin, l'Amour, qui soutient, protège et environne tout l'être véritable. (p. 496)
Je me demande souvent comment je peux vivre une vie qui s'approche «du souverain bien. Les paroles du psalmiste m'apportent une réponse: «Arrêtez, et sachez que je suis Dieu. (Psaume 46:1 1) Ces paroles m'incitent à rester calme, à cesser de vouloir trouver des solutions aux problèmes complexes de la planète, tel le réchauffement climatique, à avoir au contraire confiance dans le fait que Dieu est toujours présent pour chacun de nous, et qu'il apporte la solution juste, quel que soit le problème. La voie à suivre existe déjà parce que Dieu est la présence même du bien. Alors, ma petite voix intérieure me dit d'écouter en silence et de m'attendre au bien. En l'occurrence, je dois m'attendre à ce que les croyances et les pratiques nuisibles à l'environnement soient exposées au grand jour et corrigées. Si nous arrivons à surmonter notre propre entêtement et l'accablement dans lequel nous plongent parfois les déclarations ou les agissements des autres, nous saurons comment «démontrer... la règle de la guérison.
Des mesures pratiques
L'UE et bien d'autres pays ont pris des mesures visant à protéger l'environnement, je me réjouis de voir que l'évolution des pensées est en train de changer la façon dont agissent les peuples et les gouvernements. Voici quelques exemples: Anticipant sur l'entrée en vigueur du protocole de Kyôto, les 25 pays membres de l'UE ont créé, en janvier dernier, un système d'échange des droits d'émission de plusieurs milliards de dollars. Le Royaume-Uni a déjà réduit le niveau de certaines émissions au-delà des objectifs fixés par Kyoto. La France a fait connaître, en février dernier, les détails d'un plan destiné à tripler sa production de biocarburant. Le Japon a créé une taxe sur les industries polluantes et le combustible fossile. Le Canada propose un programme d'échange des émissions domestiques. Fortement aiguillonnées par les accords de Kyoto, la Chine et l'Inde tiennent à présent compte de certains facteurs climatiques dans leurs programmes consacrés à l'énergie et au développement.
Le programme «Environnement 20 1 0: notre avenir, notre choix est l'une des pierres angulaires de l'action pour l'environnement menée par l'UE. Depuis plus de 30 ans, l'UE établit des normes grâce à sa législation environnementale et à des politiques appropriées. Elle a ainsi développé un système étendu de protection de l'environnement, allant de la lutte anti-bruit à la gestion des déchets, ou de la sauvegarde de l'habitat naturel au contrôle de la qualité de l'eau. Un réseau d'information et d'assistance, opérationnel en cas d'urgence dans toute l'UE, a été créé pour faire face aux catastrophes écologiques, comme les marées noires ou les incendies de forêt. A Copenhague, l'Agence européenne pour l'environnement surveille la qualité de l'environnement à l'échelle locale et sensibilise les gouvernements aux problèmes du futur.
Vigilance écologique
J'ai trouvé dans Science et Santé une règle que je trouve utile pour rester vigilante en matière d'environnement: «Si vous décrétez que tel climat ou telle atmosphère est nuisible, il en sera ainsi pour vous. Vos décisions vous maîtriseront, quelle qu'en soit l'orientation.
«Agissez en sens inverse. Gardez la porte de la pensée. N'admettez que les conclusions dont vous voudriez voir les effets se réaliser sur le corps, et vous vous gouvernerez harmonieusement. (p. 392) J'aime penser que cette phrase s'applique aussi à l'environnement: «N'admettez que les conclusions dont vous voudriez voir les effets se réaliser sur l'environnement, et vous gouvernerez votre cadre de vie harmonieusement. A mes yeux, cela signifie qu'en améliorant ses pensées, l'une après l'autre, on peut faire avancer les choses. La vigilance mentale que l'on exerce ainsi au quotidien contribue à améliorer l'environnement mondial.
Chaque jour nous sommes placés devant un choix: nous laisser mentalement envahir par la crainte, le désespoir, le dénuement ou une indifférence à l'environnement; ou alors entretenir des pensées pures, non polluantes, ne pas nous laisser perturber, demeurer paisibles, mesurés, aimants, en nous imprégnant des pensées qui proviennent de l'Entendement divin. Nous cessons alors d'être les simples spectateurs d'un environnement matériel qu'il nous semblait impossible de préserver. Nous contribuons activement à l'amélioration de la qualité de l'environnement par notre façon de penser et d'agir.
«Il n'y a pas de liberté sans responsabilité. L'une et l'autre doivent toujours aller de pair, a déclaré le grand rabbin de Bruxelles, lors d'un congrès auquel j'ai assisté, l'année dernière. (Il y était notamment question de liberté religieuse.) Les problèmes environnementaux font appel à la responsabilité mondiale. Ce genre de responsabilité n'est, en fin de compte, qu'une question d'amour, un amour désintéressé et sans condition, non seulement envers notre famille, nos enfants et nos petits-enfants, mais aussi envers nos semblables et tous les êtres humains qui vivent sur cette planète qui nous est si chère.
    