Depuis ses années d'école, considère la prière comme «sa nourriture spirituelle la plus essentielle». Sa communion matinale avec Dieu, dit-il, répond à ses besoins et alimente sa pratique de la guérison par la Christian Science. Il enseigne la guérison par la prière depuis plus de trente ans, et a donné des conférences dans le monde entier. Lorsqu'il faisait partie de l'équipe de football de son lycée, les prières de sa mère l'ont guéri de blessures et de rhumes. Finalement ses amis ont commencé à lui demander de l'aide par la prière. «Je ne me suis tout simplement pas posé de questions sur la voie que je devais suivre dans la vie», a expliqué M. Spencer, lors d'un entretien qu'il a eu sur la prière avec du Christian Science Sentinel.
Environ trois-quarts des adultes aux États-Unis croient au pouvoir de la prière. Et la plupart des gens affirment que Dieu a exaucé leurs prières d'une façon ou d'une autre. Lors d'une étude faite sur des personnes allant régulièrement à l'église, 90 % disaient avoir eu dans leur vie une guérison spirituelle. Si tant de gens croient que la prière est efficace, pourquoi n'y ont-ils pas recours de manière plus constante ? Et qu'est-ce qui pourrait rendre nos prières plus efficaces ?
D'abord, examinons pourquoi les gens ne s'appuient pas davantage sur la prière. C'est sans doute parce qu'il existe un énorme malentendu au sujet de la prière. Le mot «prière» revêt différentes significations pour différentes personnes. Il peut évoquer quelque chose que les gens considèrent sans rapport avec la réalité. Vous avez peut-être déjà entendu dire: «Ne te contente pas de prier, fais quelque chose !» Il est possible que, pour eux, la prière soit simplement une forme d'espoir.
En ce qui concerne la deuxième partie de votre question, à propos d'un recours plus constant à la prière, il est nécessaire de sentir que la prière est liée à l'idée de loi. Ce lien doit être ce que Jésus appelait le Saint-Esprit, la loi de Dieu qui maintient tous les éléments ensemble. Quand je pense à la prière, il me faut toujours revenir aux enseignements fondamentaux de Jésus. Il nous a donné un modèle appelé depuis la Prière du Seigneur (voir Matthieu 6:9-13). Les deux premiers mots de cette prière sont réellement stupéfiants. En effet, elle commence ainsi: «Notre Père.» Réfléchissez à cela. Jésus n'a pas dit «Mon Père». Bien entendu, le lien qui unissait Jésus à Dieu, au seul Père éternel, était unique en son genre. Mais pour indiquer à d'autres comment prier, il a dit «Notre Père», voulant dire par là que ce Père est le mien, le vôtre et celui de tous, en tous lieux. Dans notre nature spirituelle réelle, nous avons tous le même Père, et par conséquent le même lien avec Dieu. Quand nous voyons que cette idée est un fait, nous sommes mieux préparés à nous appuyer sur elle, davantage prêts à nous y fier, parce que nous reconnaissons qu'il y a une loi derrière ce fait.
Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy écrit: «La prière ne saurait changer la Science de l'être, mais elle tend à nous mettre en harmonie avec cette Science.» (p. 2) Qu'est-ce qui caractérise la prière qui nous met en harmonie avec la Science divine, avec l'explication de ce que sont Dieu et la vie dans leur sens le plus profond?
Prenons un récit biblique impliquant les disciples de Jésus. Ils interrogent Jésus à propos d'un enfant malade qu'ils n'ont pas réussi à guérir et que Jésus par la suite guérit sur-le-champ (voir Matthieu 17:14-21). En fait, ses disciples lui demandent: «Pourquoi n'avons-nous pu chasser ce démon?» En d'autres termes, «Pourquoi n'avons-nous pu guérir l'enfant de cet homme?» Jésus leur répond: «C'est à cause de votre incrédulité.» Il leur fallait comprendre Dieu davantage, Lui faire davantage confiance, et reconnaître qu'll était la véritable Vie de l'enfant. Mais il dit aussi: «Cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le jeûne.»
Je pense que, dans ce cas-là, prier signifie affirmer le lien réel qui unit l'enfant à Dieu et comprendre cette relation immuable. «Jeûner» peut être compris comme la nécessité d'abandonner un concept erroné de la création, d'une création matérielle et donc sujette à la maladie.
Jésus mettait en cause les idées fausses des disciples concernant la prière lorsqu'il dit: «Ne dites-vous pas qu'il y a encore quatre mois jusqu'à la moisson?» Pour moi, c'est comme si Jésus avait dit: «Vous croyez que tout est linéaire, qu'une chose est liée à une autre.» Le fruit est lié à la graine, la graine est liée à la terre, la terre est liée au temps chaud, le temps chaud est lié au calendrier, etc. Or Jésus poursuivit: «Voici, je vous le dis, levez les yeux, et regardez les champs qui déjà blanchissent pour la moisson.» (Jean 4:35) En d'autres termes, je dis que la vie n'est pas linéaire. Le lien, la relation, est toujours constitué par l’enfant de Dieu qui est lié à Lui, de façon directe et immédiate. On peut exprimer cette idée d'une autre façon: aucun rayon de soleil ne se nourrit d'un autre rayon de soleil, mais chaque rayon est lié au soleil. Je pense qu'il voulait dire que chacun de nous, vous, moi, cet enfant que vous m'avez amené pour que je le guérisse, chacun est directement lié à Dieu.
J'ai beaucoup réfléchi à un passage qui se trouve à la page 316 de Science et Santé: «L'homme réel étant lié par la Science à son Créateur, les mortels n'ont qu'à se détourner du péché et à perdre de vue le moi mortel pour trouver le Christ, l'homme réel et sa relation à Dieu, et pour reconnaître la filialité divine.» Qu'est-ce qui lie Dieu, le seul Créateur, à Sa création ? C'est la Science ou loi spirituelle. C'est le Saint-Esprit, dont Jésus a dit qu'il nous enseignerait toutes choses. C'est «l'Esprit de vérité», la loi divine intemporelle qui maintient les éléments ensemble et qui préserve l'harmonie.
C'est donc le fait de comprendre que notre relation à Dieu s'appuie sur une loi qui est à la base d'une prière efficace ?
Absolument. La prière est fondée sur la loi de notre unité éternelle avec Celui qui est le bien même, Dieu. Dans le premier chapitre de la Genèse, il est dit que Dieu vit tout ce qu'Il avait fait, et, voici, «cela était très bon». Dieu ne voit pas au moyen de l'iris et de la pupille. Dieu comprend, parce que Dieu est l'Entendement infini, divin, éternel, qui sait tout. Et ce que cet Entendement connaît doit forcément être bon, parce que cela provient de Dieu qui est tout bien.
Alors que connaît l'Entendement divin ? Puisque l'Entendement est Tout, Il se connaît lui-même. Il connaît sa propre beauté, sa pureté, son harmonie et sa perfection. C'est ainsi que Dieu nous connaît, comme Son image ou Sa manifestation. Et connaître pour Dieu, c’est exister pour la loi. La connaissance de Dieu est soutenue par une loi. Elle a l’impulsion de la volonté divine. Donc quand je prie, je m’efforce de me voir et de voir les autres davantage tels que l’Entendement infini voudrait que je les voie: alors je m’allie à la loi divine.
Il y a de nombreuses années, j’ai été atteint d’une très grave maladie qui m’a paralysé et qui apparemment mettait ma vie en danger. Je souffrais énormément. A un moment donné, je me suis tourné vers Dieu de tout mon cœur et j’ai prié: «Aide-moi à savoir ce que j’ai besoin de savoir. Le désir, ardente demande ou aspiration, était grand. Mais cela ne suffisait pas. J’en suis finalement arrivé au point où j’ai juste essayé de ressentir paisiblement l’amour de Dieu. Et c’est alors que j’ai compris: Non seulement Dieu m’aimait, mais Dieu était Amour. L’Amour n’est pas une simple qualité de Dieu. Dieu est l’Amour même. Il est le bien total et suprême. A mesure que je comprenais ces faits spirituels, je suis devenu de plus en plus conscient de ce lien dont nous parlions: la loi, le lien entre Dieu et l’homme réel qu’il a créé. J’ai vu que ma véritable nature n’était pas faite de chair et de sang, mais qu’elle était l’expression spirituelle de Dieu.
Puis j’ai commencé à comprendre comment et pourquoi ma santé n’était pas liée aux muscles, aux nerfs, aux organes, à comprendre que ce serait là une autre forme de ce lien «linéaire que Jésus avait rejeté. J’ai décidé de m’en remettre directement à Dieu, à cet Entendement infini, à l’origine de tout bien, au législateur suprême. En priant ainsi, je me suis mis à céder, à donner mon consentement, à l’ordre divin, et j’ai senti cet ordre s’exprimer dans mon corps. Je suis revenu à la prière de Jésus: «Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel (Matthieu 6:10). Il n’existe pas de séparation entre un fait spirituel clairement compris et son expression concrète dans notre vie. Alors, tandis que je ressentais ce lien légitime entre l’Esprit et mon identité spirituelle et que j’y cédais, j’ai rapidement retrouvé ma liberté de mouvement. Ma santé, ma force, toutes mes fonctions sont redevenues normales, et j’ai été complètement guéri.
Supposons que quelqu’un prie et attende la guérison depuis un certain temps sans quq’il y ait d’amélioration visible. Qu'est-ce qui pourrait aider cette personne ?
Un jour, Jésus s’est rendu à une piscine où étaient rassemblés des malades. Ils attendaient ce qu’ils pensaient être un ange venant agiter l’eau. Il existait une superstition selon laquelle l’eau elle-même avait le pouvoir de les guérir. Un homme se trouvait là depuis trente-huit ans; il attendait, mais ne s'était jamais montré assez rapide, car on croyait que seul le premier à descendre dans la piscine pouvait être guéri (voir Jean 5:1-9). Or il existe une autre forme d’attente. Dans Science et Santé, nous lisons: «Attendez patiemment que l’Amour divin se meuve sur la surface des eaux de l’entendement mortel et qu’il forme le concept parfait. (p. 454) Il ne s'agit pas là d’attendre qu’il se passe quelque chose, mais de permettre à ce merveilleux lien, le Saint-Esprit ou loi de Dieu, de nous définir. Le Saint-Esprit purifie nos pensées, nous oblige à abandonner mentalement tout ce qui a besoin d’être abandonné. C’est un merveilleux processus de restauration. C’est comme le tableau d’un grand peintre, qui serait recouvert de poussière. Nous n’avons pas à créer le chef-d’œuvre. Il existe déjà. Cependant, à mesure que nous ôtons ce qui gêne, la poussière, nous constatons que le chef-d’œuvre a toujours été là. En d’autres termes, nous constatons que nous avons toujours été liés à Dieu. C'est cela qui guérit.
Si une guérison tarde à venir, je dirais: «Continuez à prier avec beaucoup d’amour, avec beaucoup d’ardeur et en étant à l’écoute spirituellement. Tenez bon. Ne lâchez pas. Ne perdez pas de vue le but véritable de la prière: voir que vous êtes l’image et la ressemblance de Dieu, lié à Lui pour toujours. Plus nous voyons ce fait, plus nous le comprenons et plus nous nous y accrochons, plus il nous élève. Il nous sort de la maladie. Il a accompli cela pour moi, à maintes reprises.
Et que dire à ceux qui se consacrent à la prière, mais qui ont peut-être l’impression de ne prier qu'avec des mots, des mots qui sonnent creux, qui ne sont que des répétitions ?
Disons que les mots sont comme le carburant dans le réservoir d'une voiture. Il vous en faut absolument. Ceci dit, les voitures garées avec leur réservoir plein ne vont nulle part, jusqu’à ce que le moteur de la voiture transforme ce carburant passif en une énergie active. Donc les mots que vous étudiez et avec lesquels vous priez, c’est votre carburant. Mais que signifient vraiment ces mots ? La prière et la mise en pratique nous révèlent leur signification et les rendent efficaces.
Traiter les malades, c’est sonder les profondeurs de votre être véritable ou celui d’autres personnes, c’est savoir, par exemple, que nous ne sommes pas des mortels biologiques, liés par l’ADN à d’autres mortels, mais l’image même de Dieu, entourés de Son amour. Lorsque le Christ parle à notre conscience, il opère grâce à l’activité du Saint-Esprit, et de simples paroles cèdent la place à la vérité de l’existence spirituelle. Il nous faut lutter parfois. Cependant, au moment même de cette lutte, il y a la sollicitude de l’Amour divin. Et elle n’est jamais aussi proche de nous que lorsque nous en avons le plus besoin. Par exemple, les paroles de la Prière du Seigneur, quel que soit le nombre de fois où nous les disons, ne peuvent jamais être creuses si nous voyons en elles des idées vivantes et spirituelles.
Supposons qu’il y ait une forteresse, et un veilleur qui en fasse le tour. Celui-ci marche le long des mêmes murs, à maintes et maintes reprises, ce qui est son devoir, bien entendu. Or, le problème, c'est que s'il ne réfléchit pas à ce qu’il fait, l’ennemi pourrait envahir la place. Mais s’il est un veilleur sincère et vigilant, il réfléchit à ce qu’il fait, à chaque instant, et il est à l’écoute pour savoir quelle tâche accomplir ensuite. Alors quand on prie, les paroles de la Vérité sont importantes, mais ce qui compte, c’est la pensée qui inspire les paroles. Que me disent les mots au fond du cœur quand je prie ? C'est la différence entre simplement faire ses prières et s’arrêter pour demander à Dieu: «Que signifient ces mots ?
La prière a-t-elle le pouvoir de prévenir aussi bien que de guérir la maladie ?
Absolument ! La prière est un moyen préventif sûr, parce qu’elle nous entraîne dans la bonne direction. Il est exigé d’un chrétien qu'il se serve de la prière préventive, qu’il prie chaque jour sans attendre qu’un problème se présente. Et quand je parle de prier, je veux dire chercher à comprendre la réalité de l’être, acquérir cette compréhension directement de Dieu.
Ce que j’aime faire le matin, dès que je me réveille, c’est reconnaître silencieusement mon unité, mon lien, avec Dieu, c'est savoir que ma véritable nature est spirituelle, c’est connaître les faits de l’être qui subviennent à mes besoins. Puisque je suis l’expression du Principe divin, sous la direction de Dieu, aucun accident ne peut me toucher. Je ne suis pas gouverné par le hasard, les circonstances, la chance, les statistiques, une personne, un lieu ni une chose, mais je suis gouverné par la loi infaillible de Dieu qui me conduit sur la bonne voie. Je prie pour mon bien-être, pour mon foyer, pour tous les membres de ma famille. Ce sont quelques-unes de mes prières Préventives. Et je peux m’appuyer toute la journée sur l’inspiration que m’apportent ces prières.
Est-ce que certains traits de caractère, certains comportements et certaines qualités contribuent au succès de la guérison par la prière ?
Oui, parce que prier c’est vivre et qu’en fait vivre c’est prier. Nous vivons nos prières. Il ne s’agit pas de prier puis de passer à autre chose. Il nous faut vivre ce qu'affirment nos paroles. Revenons au modèle de prière que Jésus a donné. «Notre Père... est suivi par «Que ton nom soit sanctifié. J'essaie de comprendre davantage la nature divine au moyen des noms qu’on donne à Dieu. À mesure que je comprends la nature de Dieu grâce à Ses divers noms, il est naturel que je m’efforce d’exprimer davantage cette nature dans ma vie. Parmi les noms donnés à Dieu dans la Bible, et ceux que Science et Santé utilise pour expliquer la Christian Science, on trouve l’Entendement, l’Âme, l’Esprit, le Principe, la Vie, la Vérité, l’Amour. Je m’identifie à ces noms. A mesure que je comprends que Dieu est l’Entendement divin, par exemple, je dois vivre cet Entendement: je dois exprimer la sagesse et l’intelligence de cet Entendement.
La prière de Jésus se poursuit ainsi: «Que ta volonté soit faite. Prier signifie céder à ce pouvoir qui appartient à Dieu, à la présence et à l’action de la volonté divine, qui est toujours bonne, jamais mauvaise ni préjudiciable. «Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien. Je prie ainsi: «Nourris-moi du pain de vie, des enseignements de Jésus, du sens de sa vie, de son amour. Que je mange ce pain et que je le vive du mieux possible.
«Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. Autrement dit: «Pardonne-nous comme nous pardonnons aux autres. Que je vive l’amour qui me permet d’aimer mon prochain comme moi-même. Je constate que, dans la mesure où je pardonne, où j’aime sans condition, je reçois cet amour en retour dans mes relations avec les autres.
«Délivre-nous du mal. «Que je comprenne combien Dieu nous entoure de Sa sollicitude, que je comprenne ce lien qui nous délivre de la maladie, du mal, de mauvaises pensées ou de leur influence.
Je découvre que l’étude du chapitre intitulé «La prière dans Science et Santé illumine les enseignements de Jésus. Cela m'aide beaucoup de lire la fin de ce chapitre où Mary Baker Eddy donne le sens spirituel de la Prière du Seigneur.
Vous connaissez ce conseil que donne la Bible: «Priez sans cesse ? (I Thessaloniciens 5:17) Quand j'étais au lycée, je me disais: «Je ne peux pas prier toute la journée. J'ai mes études, le football, des tas d'autres choses à faire. Comment puis-je prier sans cesse ? Puis j'ai relu ce chapitre dans Science et Santé et j’ai découvert qu’il existe de nombreuses façons de prier. J'en ai relevé plus de cinquante. Le «désir profond en est une, ainsi que l’ «honnêteté, la «gratitude, l’ «humilité et la douceur, les efforts qu'on fait pour être bon. Tant de façons différentes. Nous prions quand nous vivons les pensées qui nous viennent au sujet de Dieu.
Donc, la prière pratique veut dire prendre ces mots, la Prière du Seigneur par exemple, et les assimiler comme nous avalons et digérons des aliments. Et alors ils entrent dans notre vie.
Absolument. Ces merveilleuses vérités avec lesquelles nous prions sont comme l’eau qui imprègne la terre autour d’une plante. Ensuite elle va dans les racines et des racines elle monte dans le tronc jusqu’aux branches et aux feuilles. Il existe une différence entre assimilation et accumulation. A mesure que nous assimilons ces merveilleux enseignements laissés par Jésus-Christ, ils forment des bourgeons, se développent et s’épanouissent dans chaque aspect de notre existence.
    