Après mes études de troisième cycle, je me suis heurté à un mur. C'était comme si j'étais emprisonné dans un épais brouillard. La confusion mentale que j'éprouvais était si intense que j'ai passé les années qui ont suivi à entrer et sortir d'hôpitaux psychiatriques. Je me sentais incompris, comme si personne ne pouvait avoir idée de ce que je ressentais. J'ai perdu mon sens d'identité, une carrière prometteuse et beaucoup d'amis. Mais, même en ces temps de grande obscurité, l'aide était proche. Je pouvais encore ressentir le Christ – l'amour de Dieu – qui m'entourait et brillait à travers l'obscurité comme une lumière que je pouvais reconnaître.
Parfois, ce sentiment venait sous la forme de la visite d'un ami ou encore d'une conversation avec l'aumônier de l'hôpital où j'avais été interné. Je me souviens encore d'un agent de service qui a passé la nuit entière à se promener dans les couloirs avec moi tandis que nous parlions de notre foi. Les qualités chrétiennes que ces personnes exprimaient, comme l'humilité, l'amour et la compassion, m'allaient droit au cœur. Comme une plante qui se redresse et se tourne vers le soleil, je ne pouvais m'empêcher de ressentir cette lumière et de réagir à son contact. Et, lentement, j'ai commencé à me rendre compte que l'amour que ces personnes m'exprimaient était la preuve de quelque chose de plus grand: la présence de l'amour de Dieu, qui était déjà à l'œuvre en moi. Je n'étais pas réellement emprisonné dans l'obscurité, ayant besoin d'être atteint par le Christ. En tant qu'enfant de Dieu, ma conscience était remplie de la lumière de la Vérité, elle était déjà semblable au Christ
A un certain moment, les circonstances m'ont permis d'aller dans un établissement de la Christian Science où je sentais que je pourrais trouver une guérison permanente. Il fallait que j'abandonne les médicaments que je prenais dans les établissements publics, ce que je voulais faire de toute façon. Il me tardait de me percevoir plus clairement comme idée spirituelle, mais cela était difficile tant que les médicaments me donnaient l'impression que j'étais prisonnier d'un cerveau humain obscurci.
Tout d'abord, les symptômes de réaction à la privation ont été alarmants, mais j'ai pu me frayer un chemin pour les dépasser, aussi bien par mes propres prières que par celles d'un praticien de la Christian Science. Je me suis attaché à des idées simples sur Dieu. La Prière du Seigneur avec son interprétation spirituelle, que l'on trouve dans Science et Santé (p. 16-17) m'a particulièrement aidé. Elle m'a stabilisé et réconforté. Peu à peu, j'ai commencé à voir que Dieu, qui est l'Entendement divin, est le seul Entendement. Et que cet Entendement, qui est synonyme d'Esprit, n'est pas dans la matière.
Les nurses de l'établissement m'ont aussi beaucoup aidé en répondant à mes divers besoins. Plus, elles m'ont fait sentir que j'étais aimé et soutenu. Cette ambiance me permettait de me concentrer sur l'amour de Dieu pour moi. En découvrant davantage de cet amour, j'ai senti que mes pensées se purifiaient. Je pouvais agir et penser avec plus d'abnégation. Mieux connaître Dieu est devenu l'activité la plus importante de ma vie.
J'ai suivi le conseil donné dans le livre de Job: «Attache-toi donc à Dieu, et tu auras la paix; tu jouiras ainsi du bonheur. (Job 22:21) et je me suis aperçu que j'éprouvais une plus grande stabilité. J'avais mon propre studio dans l'établissement et je pouvais me rendre utile auprès des autres pensionnaires. Même quand j'ai dû retourner chez moi plus tôt que prévu, j'ai continué à progresser. Chaque jour, j'étudiais la Bible et Science et Santé. J'apprenais que ma vraie identité était semblable à Dieu, que je ne pouvais jamais être séparé de la bonté de Dieu, et que je n'avais aucune pensée ni sensation qui n'ait son origine dans cet Entendement totalement bon. Cette étude et ce raisonnement spirituel m'ont aidé à surmonter ce qui était mon plus grand défi: arrêter de ruminer sur le passé et sur ce qui aurait pu être.
Un matin, alors que je priais, il y a eu un tournant décisif. J'ai ressenti la présence du Christ qui m'assurait que l'amour et l'attention de Dieu étaient exactement là, à ce moment même. J'ai compris que mon Père-Mère Dieu me voyait comme Son enfant spirituel, innocent et pur, et que je n'avais aucun passé à regretter ni aucun avenir à craindre. J'étais totalement certain que, en tant qu'idée de Dieu, je ne pouvais avoir aucune existence séparée de Lui. Ce message du Christ m'a procuré une grande paix, ainsi que le désir de vivre une vie davantage consacrée à Dieu. C'est ce que j'ai fait, et tous les symptômes qui subsistaient ont disparu. J'étais libre. Ceci m'est arrivé il y a à peu près trente ans et la guérison a été permanente.
Comme l'écrit Jean: «Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu ! [...] Bienaimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu.» (I Jean 3:1, 2) La promesse de l'amour de Dieu est pour tous. Comme je l'ai découvert, même dans les heures les plus sombres, le tendre et divin message du Christ est présent pour libérer et sauver, révélant que chaque individu est le fils ou la fille bien-aimé(e) de Dieu.
