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Le fil d'argent de la vie

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’octobre 2005


Il y a quelque temps, j'ai lu cette phrase dans un article du Christian Science Journal [premier mensuel en anglais de la Christian Science]: «J'ai compris maintenant qu'on n'est pas ce qu'on fait, parce que si c'était le cas, quand on ne fait rien, on ne serait rien.» (avril 2005)

Avec clarté et intelligence, l'auteur traçait une ligne permettant de faire la distinction entre ce que nous accomplissons et notre raison d'être. C'est une ligne qui est souvent floue, et la confusion qui en résulte peut nous jeter dans une sorte de désert mental où l'on doute de soi-même, où on est assailli de questions.

À un moment ou à un autre, nous nous sommes tous, pour la plupart, posé des questions sur le but de notre vie. Le fait est que nous accomplissons probablement une grande variété de choses, mais notre raison d'être suit une ligne, comme un fil d'argent, qui ne connaît ni interruption ni fin. Elle est constante.

Avoir une raison d'être, c'est donner un sens à sa vie, et ce sens est défini par les choses qui durent. Dans le Nouveau Testament, l'Épître aux Hébreux appelle ces choses «celles qu'on ne voit pas», les choses de l'Esprit (voir Hébreux 11:1). Dans ce contexte, le sens de la vie est défini spirituellement. Il se rapporte à ce que nous sommes, tels que Dieu nous a créés. Cette raison d'être est la même pour chacun de nous, mais elle est aussi propre à chaque individu. Elle consiste à être l'enfant de Dieu, à manifester l'intention que Dieu a de voir chacun de nous exprimer Sa nature divine.

Cela paraît peut-être un peu vaste ! Or, il est important pour notre croissance et nos progrès spirituels que nous trouvions les réponses à cette question, des réponses qui vont nous apporter la paix profonde que nous méritons. Ces réponses viennent par la prière adressée au Créateur de notre raison d'être. Cette prière sincère, et les réponses que nous en obtenons, nous rapprochent beaucoup de Dieu. Et c'est grâce à ce rapprochement que nous découvrons de plus en plus notre but dans l'existence. Il nous faut peut-être passer par certaines étapes avant de comprendre pleinement notre raison d'être, parce que celle-ci se clarifie par degrés, comme une fleur qui s'épanouit petit à petit. A mesure que grandit notre compréhension de ce qu'est Dieu, notre appréciation de cette raison d'être qui nous appartient en propre grandit aussi. A mesure que nous accomplissons notre raison d'être, il nous faudra peut-être puiser dans les nombreuses qualités chrétiennes nécessaires, comme l'humilité, la patience, la sagesse, l'amour, la force et une longanimité empreinte de grâce. En démêlant la réponse à la question de savoir quelle est ma raison d'être, j'ai trouvé utile d'ôter le «ma». Bien que nous soyons tous uniques, notre individualité est liée à notre identité spirituelle, non à une personnalité mortelle. Nous ne sommes pas ce que nous paraissons être, c'est-à-dire des êtres matériels égocentriques dont les ressources, les bienfaits et la vie sont limités, mais nous sommes au contraire les idées spirituelles d'un Dieu infiniment bon. En tant que tels, nous manifestons les qualités divines comme l'amour, la compétence et l'infinité. Si nous ne nous voyons que comme de simples egos mortels ayant une raison d'être à découvrir à un moment donné entre la naissance et la mort, ce qui ne laisse aucune place à Dieu, notre quête s'avérera sans doute très longue et pleine de détours, parce que nous serons partis d'un point de vue erroné. Notre véritable identité ne peut être séparée de Dieu. Notre raison d'être, comme notre vie, ne concerne que Dieu. C'est parce que nous vivons que nous avons une raison d'être.

Même avec les meilleures intentions du monde, la personnalité humaine qui entreprend de chercher sa raison d'être en partant du «moi» fait fausse route. Mary Baker Eddy réfute cette approche dans cette déclaration qu'elle fait à propos de Jésus et de la raison d'être de celui-ci: «Pour mener à bien son dessin sacré, il lui fallait oublier le moi humain.» (Écrits divers, p. 162) Disciples de Jésus, nous pouvons, nous aussi, tirer un enseignement de cette affirmation. Oublier notre moi humain peut nous sembler trop exigeant. Pourtant, nous serons sans doute surpris de découvrir que nous faisons déjà cela, dans une certaine mesure, maintenant même. Tout acte désintéressé, toute bonne pensée constructive entraîne l'oubli du moi humain. Chaque fois que nous nous voyons ou que nous voyons autrui en termes de qualités spirituelles, non seulement nous mettons l'accent sur notre vraie individualité (et donc contribuons à oublier le moi humain), mais nous vivons en fait la raison d'être que Dieu nous a donnée ! Moins nous sommes conscients de notre moi humain, et plus nous le sommes de notre individualité spirituelle, plus nous sommes capables de comprendre et de vivre cette raison d'être.

Avoir une vision claire de notre raison d'être, c'est aussi être prêt à renoncer à ce que nous pensons être, la façon dont il faut la réaliser, et confier entièrement notre vie aux directives divines. Le Nouveau Testament parle de Saul qui vécut, sur la route de Damas, un instant déterminant par rapport à sa raison d'être. Ce fut l'occasion d'un changement d'identité total, qui transforma son existence. A l'époque, Saul était totalement engagé dans la défense, parfois violente, des traditions de la branche orthodoxe du judaïsme à laquelle il appartenait, mais la raison d'être que Dieu lui assignait lui fut révélée. Lors de cette expérience stupéfiante, où il entendit la voix de Jésus, il fut forcé de voir qu'il se trompait à son sujet et au sujet des autres. Sur-le-champ, il accepta une identité totalement nouvelle, redéfinie et même renommée par le Christ. Saul devint Paul. Dans cette question qu'il pose en se soumettant, on sent combien il est prêt à obéir: «Seigneur, que veux-tu que je fasse ?» (Actes 9:6)

Un de mes amis fit de cette question une compagne constante au moment où, après une carrière professionnelle brillante, il se retrouva au chômage pendant de nombreux mois. Lorsqu'il eut de nouveau du travail, il n'était pas entièrement convaincu que c'était un emploi pour le long terme. Une autre période de chômage s'ensuivit. En l'observant, je voyais bien que son aspiration profonde à trouver une réponse à la question de sa raison d'être passait pour lui avant la nécessité d'avoir un travail. Il pria pendant des heures à ce propos. Tandis qu'il s'attachait à comprendre sa raison d'être plus élevée qui consistait à servir Dieu, et à être à l'écoute de ce que Dieu avait préparé pour lui, il se vit offrir un emploi substantiel. Il commença une toute nouvelle carrière. Et il ne s'arrêta pas d'écouter pour autant ! Ce poste qu'il accepta l'amena à un autre travail qui prit de plus en plus de profondeur et de signification.

Quand nous reconnaissons que notre but dans l'existence est ce que Dieu nous destine à être, cette prise de conscience ne rend pas notre raison d'être vague ou indéfinie. Être l'enfant de Dieu, c'est un travail à plein temps et satisfaisant, qui a des applications pratiques dans la vie quotidienne. Par exemple, si nous sommes menacés par la maladie, nous avons pour raison d'être de prouver que nous sommes exempts de toute vulnérabilité. Si la pénurie nous guette, c'est notre raison d'être de défier des circonstances en totale opposition avec la nature abondante et bienveillante de Dieu, la Providence divine. Même la crainte insidieuse de la mortalité nous fait prendre conscience de notre raison d'être qui consiste à s'y opposer en affirmant notre droit de vivre heureux et en toute liberté.

Dans ces cas précis, nous mettons en avant la bonté et la puissance de Dieu. Nous devenons très occupés à guérir, exprimant ainsi la nature de Dieu, Celui qui guérit. Après tout, la raison d'être de Dieu, c'est de libérer, de réconforter et d'aimer Sa création. Nous sommes unis à cette raison d'être de Dieu, et nous nous apercevons que nous l'exprimons en Le reflétant, tout naturellement. Ainsi qu'il est écrit dans l'Épître aux Romains: «Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein.» (8:28)

Quelquefois, lorsque l'avenir semble incertain ou les décisions difficiles à prendre, nous entendons peut-être quelqu'un s'exclamer: «Dieu seul le sait !» C'est d'ailleurs vrai, Dieu sait. Et Dieu nous aime tant qu'Il ne nous priverait jamais de ce qui est bon. Tout ce que nous avons besoin de savoir sur notre raison d'être et tout ce dont nous avons besoin pour la vivre nous est révélé par Dieu. Notre rôle consiste à l'accepter humblement et à la mettre en pratique à chaque instant.

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