Skip to main content Skip to search Skip to header Skip to footer

EXPLORER LA BIBLE

L’eau, source de vie: une tradition biblique

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de septembre 2004


Dans le livre de la Genèse, on voit des bergers se quereller au sujet de leur droit de puiser de l’eau (voir Gen. 26). Ce récit souligne le rôle essentiel d’une eau qui maintient la vie et permet aux gens, aux animaux et à la végétation de prospérer.

Les étendues d’eau ont un effet sur le climat des terres qui les entourent, favorisent l’agriculture et les transports, et offrent aux hommes la possibilité de se laver, mais aussi celle de se rafraîchir et de se divertir. Il n’est donc pas étonnant que l’expression « eau de la vie » apparaisse dans le Nouveau Testament en relation avec l’effet rédempteur des guérisons de Jésus Christ. L’eau est un symbole à multiples facettes qui transcende les différences culturelles et qui parle aux gens aujourd’hui, comme il le faisait il y a quatre mille ans. Il est donc tout à fait normal que le thème de l’eau se retrouve dans toutes les Écritures.

Israël est née lorsque les eaux se divisèrent pour laisser un passage. Au début du XIIIe siècle av. J-C., les enfants d’Israël, sous la conduite de Moïse, traversèrent la mer Rouge, échappant ainsi aux troupes du pharaon d’Égypte et entreprirent leur voyage vers la Terre promise. Quand ils arrivèrent au pays de Canaan, ils découvrirent une culture polythéiste dont le dieu principal était Ba’alim, littéralement le « maître des seigneurs », associé souvent aux phénomènes naturels comme les montagnes, les grands arbres et les lacs. D’ailleurs, certains spécialistes pensent que « l’homme » qui lutta avec Jacob le patriarche, à Peniel, était un démon de la nature qu’on rapproche de Jabbok, le gué que Jacob venait de traverser (voir Gen. 32:22). Le nouveau nom de Jacob, « Dieu est vainqueur », commémore la victoire de Dieu sur les divinités cananéennes et symbolise un nouveau départ pour le patriarche.

La tradition cananéenne et celle du Proche-Orient antique incluaient le thème du Chaoskampf, le combat d’un dieu créateur contre les forces du chaos souvent représentées par un océan. A la suite de la victoire du dieu créateur, la terre ferme et l’ordre apparurent. D’ailleurs, cette imagerie symbolique se reflète dans le récit hébreu de la création, au premier chapitre de la Genèse et dans la poésie cosmique d’Ésaïe (chap. 27).

Le Jourdain, qui prend sa source au Liban et descend au creux de la chaîne montagneuse qui traverse Israël dans sa longueur, est sans doute l’élément géographique le plus remarquable de la Terre promise. A un moment donné, il s’élargit pour devenir la mer de Chinnereth, connue plus tard sous le nom de mer de Galilée, et puis va se jeter dans la mer Morte plus au sud. Comme les eaux de l’Exode, les eaux du Jourdain s’ouvrirent sur les ordres des prophètes Élie et Élisée (voir II Rois, chap. 2). Elles ont aussi rafraîchi et guéri Naaman, officier syrien qui s’était rendu auprès d’Élisée pour être guéri (voir II Rois, chap. 5).

La pluie valait de l’or dans cette partie du monde antique. La terre d’Israël est semi-aride, et même dans la société hautement technologique actuelle, chaque précieuse goutte d’eau est recueillie dans des citernes et acheminée directement vers les racines des plantations grâce à un système d’irrigation au compte-goutte. Le désert lui-même en est donc venu à « fleurir comme un narcisse », ainsi que l’avait prédit le prophète Ésaïe (35:1). Il est plus habituel cependant de voir les prophètes parler de l’absence de pluie, celle-ci étant perçue comme un signe du jugement divin. Élie prédit à Achab, roi de Samarie, une sécheresse de trois ans (voir I Rois 17). Un siècle plus tard, Amos vit dans la sécheresse un symbole de la foi d’Israël qui s’évaporait sous la cupidité brûlante du matérialisme, et il avertit Israël de sa destruction prochaine: « Malgré cela, vous n’êtes pas revenus vers moi, dit l’Éternel. » (voir Amos 4:6) Osée, en revanche, prévit des averses qui revivifieraient et purifieraient une Israël repentante après qu’elle eut subi son châtiment (voir Osée 6:3).

En une certaine occasion, lors d’un incident spectaculaire, l’eau signifia la liberté pour les habitants d’Israël menacés d’être emmenés en captivité. En effet, le roi Ézéchias, soutenu par les prières du prophète Ésaïe, ordonna que soit creusé un aqueduc, qu’on appela plus tard l’Aqueduc de Siloé, et qui acheminerait de l’eau fraîche dans la ville. Cette eau permit à Jérusalem de résister au siège du roi assyrien Sanchérib, en 701 av. J.-C. Il est fait allusion à cet évènement dans Ésaïe 36, II Rois 18, et en particulier dans II Rois 20:20.

L’eau est un symbole à multiples facettes qui transcende les différences culturelles.

L’eau tient également une place importante dans les traditions chrétiennes. Le baptême de Jésus par Jean mérite qu’on s’y arrête. Le baptême était pratiqué par certains juifs, notamment en relation avec l’ « initiation » des convertis. Contrairement à Matthieu et à Luc, Marc ne parle ni de la naissance ni de l’enfance de Jésus Christ, mais fait commencer la mission de celui-ci par le baptême que lui donne Jean dans le Jourdain (voir Marc 1:1). C’est à cette occasion que Jésus Christ entendit Dieu lui révéler qui il était: « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection. » (Matth. 3:17) Ainsi, dans la scène de la tentation qui suit le baptême dans chacun des Évangiles synoptiques [qui n’incluent pas l’Évangile selon Jean], la petite phrase railleuse du diable, « si tu es Fils de Dieu... », rapportée dans Matthieu (voir 4:3, par exemple), a un lien direct avec la déclaration divine lors du baptême. Par conséquent, ce qui, au premier abord, semble être une accusation portée contre Jésus, est en réalité une suggestion dirigée contre Dieu, qui laisse entendre que Sa parole est fausse, trompeuse et vide de sens. Adam succomba à cette suggestion (voir Gen. 3:4), mais Jésus Christ ne tomba pas dans son piège et même la repoussa. Ce qui en résulta est décrit par Matthieu: « Alors le diable le laissa. Et voici, des anges vinrent auprès de Jésus, et le servaient. » (4:11)

Pendant tout le temps que dura sa mission, Jésus Christ et ses disciples parcoururent la région autour de la mer de Galilée, où l’Évangile selon Matthieu relate que Jésus calma une violente tempête (chap. 8) et qu’il marcha sur les eaux (chap. 14). L’Évangile selon Jean nous parle de la rencontre que fit Jésus avec une Samaritaine, descendante du peuple du royaume d’Éphraïm, au nord d’Israël, peuple dénigré par Élie et Amos. Jésus commença par lui demander de l’eau pour se désaltérer. Quand la femme lui exprima sa surprise de voir un Juif lui demander à boire, Jésus lui répondit: « Quiconque boit de cette eau aura encore soif; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle.» (4:13, 14) Ayant soif de prendre conscience de sa propre valeur et de redécouvrir la pureté, la femme lui demanda: « Seigneur, donne-moi de cette eau, afin que je n’aie plus soif... » (4:15)

Finalement, le livre de l’Apocalypse atteint son point culminant au chapitre 22 avec la vision de la Nouvelle Jérusalem, de laquelle jaillit l’eau de la vie, bien plus sublime encore, de par son origine et son pouvoir, que l’eau de l’aqueduc d’Ézéchias! Il est intéressant d’observer que le récit de la création, au début du livre de la Genèse, comprend une description détaillée du parcours de l’eau du fleuve (chap. 2); dans une symétrie symbolique, l’Apocalypse termine la Bible en mentionnant l’eau du fleuve. Ainsi l’eau, qu’elle prenne la forme de lacs, de ruisseaux, de nuages noirs, d’aqueducs ou de fleuves, crée une unité dans la tradition des Écritures en maintenant la vie et, au-delà d’elle-même, en dirigeant vers la Source éternelle de la vie.

Pour découvrir plus de contenu comme celui-ci, vous êtes invité à vous inscrire aux notifications hebdomadaires du Héraut. Vous recevrez des articles, des enregistrements audio et des annonces directement par WhatsApp ou par e-mail. 

S’inscrire

Plus DANS CE NUMÉRO / septembre 2004

La mission du Héraut

« ... proclamer l’activité et l’accessibilité universelles de la Vérité toujours disponible... »

                                                                                                                                 Mary Baker Eddy

En savoir plus sur le Héraut et sa mission.