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La Christian Science dans la clandestinité

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’août 2002


Après que les Nazis eurent placé la Christian Science dans la catégorie des religions pro-juives et qu'ils l'eurent déclarée illégale en 1941, il devint extrêmement dangereux de distribuer officiellement des publications de la Christian Science. En fait, toute personne impliquée qui était arrêtée pouvait être envoyée dans un camp de concentration. Mais ce danger ne fit pas renoncer les membres d'église, qui continuèrent à diffuser les publications, surtout le Livret trimestriel de la Christian Science qui permettait l'étude personnelle hebdomadaire et qui était utilisé pour les services religieux.

Un grand nombre de gens dans divers pays autres que l'Allemagne participèrent à cette tâche, mais Marcel Silver, le Committee on Publication de la Christian Science pour la France, joua un rôle central. Habitant à Paris, M. Silver s'engagea, avec courage et ouvertement, dans des activités d'église, aussi bien dans une France occupée par les Nazis qu'en Allemagne. Un réseau clandestin – fondé par des membres d'église – s'assurait que le Livret trimestriel et, dans certains cas, les éditions française et allemande du Héraut, étaient diffusés dans les régions qui étaient dans l'incapacité de faire entrer des publications religieuses par les canaux normaux.

M. Silver, qui faisait preuve d'un grand courage en faisant imprimer les Leçons bibliques dans une imprimerie de Paris que les Nazis utilisaient aussi, rentra chez lui un samedi pour découvrir que deux hommes lui avaient laissé une convocation lui demandant de se présenter dans les bureaux de la Gestapo le lundi suivant. Marcel Silver et sa femme Rachel mirent à profit les quelques heures qui leur restaient pour prier. Les documents inédits de Birse Shepard, qui était secrétaire du Comité de la Christian Science de soutien aux soldats et qui, après la guerre, recueillit des récits auprès d'un certain nombre de personnes et d'églises en Europe, rapporte les propos de M. Silver qui lui relata la suite de l'histoire.

Tandis que Marcel Silver réfléchissait profondément à la situation, écrit Birse, « il lui devint évident que toute la tyrannie nazie se fondait sur la terreur. Il se servit de deux vérités précises pour contrer cela. Premièrement, détruire dans sa pensée le moindre vestige de crainte. Il se rendit compte que s'il n'entretenait aucune peur, il n'y aurait rien en lui dont la Gestapo puisse s'emparer ni aucune arme qu'elle puisse retourner contre lui. Deuxièmement, il vit qu'il devait ne penser et ne dire que la vérité sans avoir recours à un subterfuge ni rester timidement silencieux, et qu'il devait faire confiance à la Vérité qui protégerait sa propre parole. » Documents de Birse Shepard, « L'Église Mère et ses filiales pendant la Deuxième Guerre mondiale (1940-1951), manuscrit des Archives de The First Church of Christ, Scientist, p. 201. Ce récit du travail de M. Silver est basé sur les recherches entreprises par Birse Shepard après la guerre et sur son manuscrit demeuré inédit.

D'après ce récit, avant de se rendre au siège de la Gestapo le lundi matin, Marcel Silver vida ses poches et se débarrassa de tout ce qui pourrait « incriminer » d'autres personnes. En disant au revoir à sa femme, il ne paraissait pas avoir peur, mais il était clair qu'il ne savait pas quand il la reverrait. Arrivé dans les bureaux de la Gestapo, il fut interrogé par un fonctionnaire de police qui tenait dans les mains une réimpression de la Leçon biblique en français. Cet homme voulait que M. Silver explique sous quelle autorité il avait publié ce périodique.

« M. Silver se montra courtois, franc et décontracté, relate Birse Shepard. Il expliqua que cette réimpression était son idée et qu'il n'était absolument pas parrainé par les églises de Paris, fermées conformément aux ordres donnés par la Gestapo. Les Leçons-sermons, déclara-t-il, étaient préparées pour permettre aux amis scientistes chrétiens d'étudier chez eux. Le fonctionnaire nazi accusa alors la Christian Science d'être pro-juive et, pour le prouver, il indiqua du doigt les mots « enfants d'Israël » dans la lecture alternée de la Leçon-sermon qu'il avait devant lui. M. Silver tenta d'expliquer ce que les mots « enfants d'Israël » voulaient dire dans la langue biblique [...] mais l'homme [...] interrompit ses explications en disant qu'il ne pouvait pas suivre tout ce discours religieux. » ibid.

Finalement, le fonctionnaire lui demanda une fois de plus qui avait commandité l'impression des Leçons-sermons. M. Silver admit que le périodique avait été imprimé avec l'autorisation de La Société d'édition de la Christian Science, aux États-Unis. Le fonctionnaire ne réagit pas. Marcel Silver expliqua plus tard: « L'homme n'a pas compris ce que je lui avais dit. Je voyais l'expression d'incompréhension sur son visage. » Le fonctionnaire lui dit: » Vous avez de la chance. Vous pouvez rentrer chez vous maintenant. » ibid.

La Gestapo continua de surveiller Marcel Silver – et de le convoquer de temps en temps pour l'interroger – mais il put poursuivre ses activités pendant toute la guerre.

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