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Article de couverture

Cultiver autrement

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’août 2002


Il n’y a pas très longtemps, un matin, en conduisant mon tracteur pour me rendre aux champs, j’admirais les cultures et le paysage tout inondés de lumière matinale. Les mots d’un psaume que j’affectionne particulièrement me sont venus à la pensée: « Les pâturages se couvrent de brebis, et les vallées se revêtent de froment, les cris de joie et les chants retentissent. » (Ps. 65:14)

Ma famille et moi avons eu l’occasion de réfléchir au sens profond que nous donnions au travail de la terre. Mes parents sont cultivateurs de céréales et de légumes, et après mes études, je les ai rejoints sur la ferme. J’ai toujours beaucoup aimé la nature.

Mais nous commencions à voir qu’en divers endroits, l’agriculture intensive pollue les sols avec des engrais chimiques et des pesticides, et que la fertilité diminue. Moi-même, lors d’un stage dans lequel je devais préparer des traitements chimiques du sol, peu avant de venir travailler sur l’exploitation familiale, j’avais été troublé de constater que même une faible quantité d’herbicide peut ruiner toute une récolte. Sont venus s’ajouter à cela différents scandales concernant la production alimentaire, qui donnent aux consommateurs un sentiment d’insécurité.

Ayant vu apparaître parmi nos clients une demande d’aliments produits « autrement », nous avons pris la décision de pratiquer une agriculture respectueuse de la nature. C’était il y a quatorze ans. Ce fut un pas important qui a signifié pour nous une augmentation de travail dû au renoncement aux pesticides et autres engrais de synthèse. Nous avons vécu ce changement comme une reconversion à de nouvelles habitudes de travail et surtout à une nouvelle manière de penser. Notre attitude face à l’environnement est devenue beaucoup plus attentive et respectueuse.

Pendant que, sur mon tracteur, ce matin-là, je réfléchissais à cette évolution, la pensée m’est venue que le fait pour nous de cultiver la terre sans employer de substances chimiques représentait une démarche dans une direction qui nous éloignait du concept que la vie est dans la matière. Cette démarche incluait le respect d’une vie et d’une création qui, en définitive, est entièrement spirituelle et bonne. En effet, tout ce qui a vie est d’essence divine, parce que Dieu même est la Vie. Alors on peut aussi reconnaître la Vie, ou le gouvernement de Dieu, qui est spirituel, dans tous les processus de production: de la graine aux produits récoltés, voire livrés dans les magasins, en passant par le sol, les cultures, les conditions météorologiques, etc. Et ce respect ne s’arrête pas là. Il inclut également tous ceux qui participent à la filière agro-alimentaire: la famille, les collaborateurs, les fournisseurs, les distributeurs et les consommateurs.

Quand je travaille dans les champs, je suis émerveillé par tout le foisonnement de vie et de beauté qu’il y a autour de moi, sur le sol, et surtout dans le sol où les insectes, les vers, les animaux microscopiques, les champignons et les bactéries jouent tous un rôle précis et utile. Je pense alors à cette phrase de Mary Baker Eddy dans Science et Santé: « Toutes les créatures de Dieu, se mouvant dans l’harmonie de la Science, sont inoffensives, utiles, indestructibles. » (p. 514) Et je me sens la responsabilité d’aimer et de respecter ces créatures.

Cela peut sembler curieux de la part de quelqu’un qui travaille la terre tous les jours, mais le fait de penser moins en terme de matière et plus en terme d’idées divines, me permet de voir chaque créature et chaque plante comme une entité spirituelle intacte et saine. Je ressens alors une plus grande confiance dans le bien toujours présent, et la crainte de voir nos cultures attaquées par des maladies ou des insectes disparaît. Et sur le terrain, je constate effectivement que les cultures sont moins sujettes à toutes les différentes attaques.

Le travail de la terre peut parfois paraître difficile et ingrat, mais j’ai remarqué que lorsque je garde mes pensées centrées sur le Principe créateur, Dieu, le sentiment de devoir péniblement exploiter le sol pour en retirer un profit maximum disparaît et il fait place à une reconnaissance infinie pour l’abondance que Dieu nous donne. C’est alors que je constate bien souvent que la pluie arrive juste au bon moment pour arroser une plantation ou bien qu’une grande période de beau temps nous permet de faire tous les travaux nécessaires.

En fin de compte, je réalise que pour moi, il n’y a pas vraiment de mauvais temps: le temps n’est ni bon ni mauvais. Nous pensons que le temps est mauvais, quand nous n’acceptons pas que les conditions extérieures soient différentes de ce que nous voulons. Mais j’ai appris qu’en étant flexible, en maintenant l’idée qu’il ne peut y avoir de perte, même si on doit faire autre chose que ce qui avait été prévu, chaque tâche trouve sa place. Le déroulement de chaque journée est harmonieux. Pendant ce temps, les plantes croissent et se développent normalement, et les conditions climatiques ne nuisent pas aux cultures.

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