Dans un mouvement de va-et-vient sans geste inutile, les mains expertes de Shi ma sani faisaient passer les fils de trame au travers des fils de chaîne, pour confectionner un tissu navajo traditionnel.
Cette couverture allait protéger une femme du froid vif de l’hiver, être vendue à un touriste pour acheter ensuite des provisions avec le produit de la vente ou tomber entre les mains d’un enfant puis d’un petit-enfant qui le préserveraient comme héritage familial.
Trop nombreuses pour être comptées, ces couvertures rappellent un entrelacement séculaire, celui de l’individu avec son environnement. Si l’imagination est de notre seul ressort, les outils et les matériaux appartiennent à la terre. Le métier à tisser de Shi ma sani a été fabriqué à partir de branches d’arbres de sa région. Ses moutons ont donné leur manteau d’hiver pour faire la laine. Et les teintures provenaient de plantes qui poussent à profusion dans la terre rouge du haut désert de l’Arizona.
Connectez-vous pour accéder à cette page
Pour avoir le plein accès aux contenus du Héraut, activez le compte personnel qui est associé à tout abonnement au Héraut papier ou abonnez-vous à JSH-Online dès aujourd’hui !