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Des traces fraîches le long de Bogle Brook

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’août 2002


Habiter au bord d’un ruisseau, comme c’est mon cas, c’est avoir un théâtre en plein air, dans son jardin, en toute saison. Bogle Brook est l’un des innombrables ruisseaux qui, au nord-est des États-Unis, s’écoulent vers l’océan Atlantique. Et c’est le rendez-vous de toute la faune et la flore locales.

Vous ne remarquerez pas immédiatement tout ce qui s’y passe. D’abord, vous ne verrez qu’une végétation luxuriante: des saules, des bruyères, de la mousse, des fleurs des champs mauves et or. Et le ruisseau lui-même, pierreux, bavard, dont l’eau claire et fraîche descend du lac voisin.

Mais regardez plus attentivement et vous verrez peut-être un lapin brun se repaître d’herbe fraîche. Ou une biche amenant ses faons pour qu’ils se désaltèrent. Ou bien un grand héron bleu. Ou bien encore des petits poissons et des salamandres.

Il est facile d’aimer Bogle Brook. Mais un agent des Eaux et Forêts à l’air sévère m’a montré un jour que je devais aussi le défendre. « Vous ne tenez sans doute pas à détruire toute cette beauté naturelle, cette faune et cette flore sauvages, n’est-ce pas? » m’a-t-il demandé, au bord du ruisseau.

« Bien sûr que non, ai-je répondu, stupéfaite. Je voudrais simplement construire une petite berge de mon côté pour arrêter l’érosion. »

« Mais vous ne vous rendez pas compte, m’a-t-il répondu, que votre berge va tout changer, en amont comme en aval. Elle va modifier la végétation. La faune et la flore. Le courant du ruisseau. Tout l’écosystème! »

Soudain, j’ai compris ce qu’il voulait dire. Ce ruisseau appartenait à tout le monde. Et partager un ruisseau, c’est comme partager une autoroute, un bureau, une chambre, un morceau de tarte. On ne prend pas des décisions de manière unilatérale, sans réfléchir à la façon dont elles vont affecter les gens avec lesquels on partage. On respecte leurs souhaits, leur bien-être, leur identité. On évite de perturber leur environnement ou de mettre leur vie en danger. On les traite comme on aimerait être traité.

Il fallait donc que je me soucie de mes voisins le long du ruisseau. Que je me soucie d’eux au point de ne pas prendre le risque de leur nuire. Et que je me soucie aussi de ces autres « voisins », les lapins, les daims, les hérons, les salamandres, qui laissent dans la neige fraîche des traces que je m’amuse toujours beaucoup à suivre.

Faire en sorte que ces voisins ne souffrent pas me permettra de ne pas souffrir non plus. Apprendre à partager, à être un peu plus généreux, ne peut qu’aider. Parce que ces qualités viennent de Dieu. Parce que Dieu fortifie les gens qui les manifestent.

Et cet amour désintéressé fait même bien davantage. Il rayonne dans l’environnement mental que nous partageons tous et le transforme. C’est là l’environnement essentiel que nous devons protéger dans notre quartier et dans le monde. L’égoïsme et l’appât du gain qui se cachent derrière la déforestation, la pollution et l’utilisation irresponsable des ressources sont en fin de compte des menaces mentales, ce sont eux les véritables polluants. Et l’amour pur, parfait de Dieu nettoie et purifie. C’est la force suprême qui gouverne l’univers.

En mars de l’année dernière, j’en ai appris davantage sur la force supérieure de cet amour. Le dégel soudain d’un mètre de neige, uni à cinq jours de pluies torrentielles, avait provoqué l’inondation de notre région. Mon jardin avait l’air d’un bayou, un marécage de Louisiane.

Un matin, les eaux grondantes de Bogle Brook étaient à 10 cm de ma maison. Sur la route qui me conduisait au bureau, j’ai prié afin de placer toute ma confiance dans la loi divine de l’amour, cette loi plus puissante que toutes les berges, toutes les digues et toutes les inondations.

Ce fut encore une journée de pluie battante. Quand je suis rentrée ce soir-là, j’ai constaté que les eaux du ruisseau en crue avaient atteint exactement le niveau de ma maison, mais à la surprise générale, il n’avait pas inondé ma maison.

Au cours du siècle dernier, ici, aux États-Unis, des prophètes écologistes bien solitaires, John Muir, Marjory Stoneman Douglas et Rachel Carson, nous avaient imploré de respecter notre environnement et de cesser de le détruire. Ce n’est que pendant la dernière décennie, cependant, que la communauté religieuse internationale a rejoint l’appel, nous engageant tous à prier.

Pourtant, il y a 125 ans, Mary Baker Eddy appela le monde à adopter une nouvelle vision spirituelle de l’environnement. Et elle souligna les dangers d’une vision de la nature égoïste et matérialiste. « La nature proclame la loi naturelle et spirituelle et l’Amour divin, mais la croyance humaine interprète mal la nature », écrivit-elle (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 240).

Seul l’Amour est capable de purifier l’environnement que nous partageons. Seul l’Amour est capable de sauvegarder les traces fraîches le long de Bogle Brook.

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