Depuis les attentats antiaméricans du 11 septembre 2001, la nécessité d’expliquer le fait religieux à l’école s’est imposée aux enseignants comme à leur ministre. Y parvenir en respectant la laïcité ne sera pas une mince affaire.
Tous les profs le disent: il faut expliquer, et encore expliquer, pour déjouer les pièges d’un manichéisme facile. Au lendemain des attentats du World Trade Center, Jérôme Bimbenet, prof d’histoire dans un collège ultrasensible de Seine Saint-Denis, a dû répondre, comme beaucoup de ses collègues, à une avalanche de questions. « Mes élèves musulmans craignaient d’être montrés du doigt, raconte ce jeune enseignant. Ils voulaient que je démontre aux autres que l’islam est une religion tolérante. J’ai repris des extraits du Coran, en essayant de faire comprendre à ma classe qu’on ne pouvait pas faire la même lecteure de ce texte aujourd’hui qu’en 632. » En ce début de millénaire fanatisé, l’école peut-elle encore se draper dans une laïcité militante et refuser d’inculquer aux élèves toute culture religieuse ?
Elle a, au contraire, plus que jamais son rôle à jouer dans le décryptage des phénomènes religieux, estime Jack Lang. A quelques jours de Noël, le ministre de l’Éducation nationale vient de confier au philosophe Régi s Debray, auteur d'une remarquable essai – Dieu, un intinéraire (Odile Jacob) – une mission sur la « place dévolur à l’enseignement du fait religieux ». Copie à rendre le 15 mars prochain. [...]
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