« On n'a jamais eu celui-là ! » Ma première réaction a été vive. Jeune Néo-zélandais, je passais mon premier examen de français et je me trouvais devant un court texte rédigé par le professeur, incorporant le vocabulaire étudié en classe.
Je butais sur un mot que je ne reconnaissais pas. Impossible d'avancer; donc, j'ai cherché la solution ailleurs. J'étais élève de l'école du dimanche de la Christian Science et j'avais accepté tout naturellement et en toute sincérité que Dieu est la source de toute intelligence, que je pouvais avoir recours à Lui dans n'importe quelle situation. Je connaissais bien la Prière du Seigneur, avec l'interprétation spirituelle qui en est donnée dans Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy (p. 16). J'ai donc commencé à me répéter lentement cette prière, cherchant de tout mon être à en apprécier le sens et la portée, tout à fait convaincu que cela me mènerait à la réponse qu'il me fallait. Quand j'ai eu terminé la prière, je suis revenu au problème de traduction. Ce fut comme un rayon de lumière: j'ai compris qu'il s'agissait de la forme négative d'un mot que je connaissais bien. J'ai pu continuer l'examen sans autre difficulté et j'ai obtenu un excellent résultat.
Cette expérience a été déterminante pour ma vie d'étudiant, car elle m'a montré que la prière sincère est efficace, même dans une salle d'examen. J'ai eu recours constamment à la prière dans les examens qui ont suivi, de sorte que je suis arrivé à la conviction que Dieu, l'unique intelligence, est là, présent, à portée, partout, et que lorsqu'on s'adresse à Lui, Il nous écoute et fournit tout ce qui est nécessaire. On lit dans les Proverbes (3:5): « Confie-toi en l'Éternel de tout ton cœur, et ne t'appuie pas sur ta sagesse. »
Dans le cas cité plus haut, j'aurais pu, évidemment, conclure un peu vite à l'incompétence du professeur qui, me semblait-il, avait posé une « colle » que mes maigres ressources ne me permettaient pas de résoudre. En fait, j'avais un professeur brillant dont je ne soupçonnais aucunement la compétence et qui avait stimulé mon intérêt pour les langues vivantes à tel que j'envisageais déjà une carrière de professeur dans cette matière. Et puis, aussi, j'avais appris à trouver en Dieu les solutions, au lieu de me laisser bloquer et d'accuser une personne qui aurait fauté ou failli.
Mais l'année suivante, en sciences naturelles, ce fut tout autre chose ! J'ai eu bien vite l'impression que le professeur m'en voulait pour une raison que je ne comprenais pas. Nous avions passé des épreuves au cours du trimestre et les notes que j'avais obtenues étaient satisfaisantes, mais au relevé de notes semestriel, j'ai constaté que j'étais placé très bas dans le classement. J'en ai tiré l'impression que le professeur se laissait influencer par la mauvaise opinion qu'il avait de moi pour réviser les notes à la baisse. J'en ai parlé dans ma famille, et ma mère m'a expliqué qu'il me fallait changer ma vision du professeur et le voir comme l'enfant parfait de Dieu, mû par l'honnêteté, la compétence et la justice. J'ai dû obéir à ma mère spontanément, car mon opinion du professeur s'est améliorée. A la fin de l'année mes notes reflétaient bien mes efforts, et il n'y avait plus d'hostilité entre nous.
Dans Science et Santé Mary Baker Eddy explique que la contemplation de la perfection était innée pour Jésus: « Jésus voyait dans la Science l'homme parfait, qui lui apparaissait là où l'homme mortel pécheur apparaît aux mortels. En cet homme parfait le Sauveur voyait la ressemblance même de Dieu, et cette vue correcte de l'homme guérissait les malades. » (p. 476)
Quelques années plus tard, je rédigeais ma thèse en France. L'échéance pour le dépôt de la thèse approchait à une vitesse telle que ce qui restait à faire se transformait en une véritable montagne de documents et de dossiers à examiner, à compulser, à escalader... J'ai prié pour que tout se mette en place dans l'ordre: trouver une dactylo pour taper le manuscrit, le relire, etc., mais je sentais monter en moi un sentiment de panique. En plein milieu de cette situation, l'Organisation de la Christian Science pour les étudiants dont j'étais membre me rappelait par télégramme (à une époque où le téléphone était encore rare ) que j'étais attendu à un week-end d'activités. Absolument pas possible ! Il ne me reste que quelques jours pour terminer ma thèse. Il faudra les avertir tout de suite que je ne suis plus de la partie ! Je suis descendu en courant à la poste pour leur répondre. Queue immense au bureau, pas moyen d'avoir un téléphone de libre. Dans cette confusion, une idée m'est venue presque aussi clairement qu'une voix: vas-y, à ce week-end. Et c'était exactement ce qu'il fallait faire pour remettre les choses à leur place. J'y suis allé, et pendant ces deux jours, je me suis levé très tôt chaque matin pour revoir mon texte et déterminer ce qui restait vraiment à faire. J'avais retrouvé la présence divine et je me sentais guidé dans ce que je faisais. Et tout s'est déroulé sans difficulté: la thèse a été déposée à la date limite et j'ai obtenu mon doctorat.
Tout au long de mes études, et plus tard dans mon travail, j'ai vu que la confiance en Dieu détruit les craintes et nous permet de demeurer « à l'ombre du Tout-Puissant ». (voir Ps. 91:1, 2) Cette confiance toute simple nous permet de dépasser nos aptitudes ordinaires... et produit des résultats tangibles.
