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Oter le voile mental

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mai 2002


Quand j'étais petite en Iran, j'étais reconnaissante que mon père n'ait pas de fils. Nous étions trois filles et je me suis souvent demandé ce qu'aurait été ma vie si l'une d'entre nous avait été un garçon.

Finalement, mon père, qui était musulman, s'est converti au christianisme et donc, par rapport aux critères orientaux, mes sœurs et moi avons un bon niveau d'étude. Néanmoins, j'ai été élevée de façon très stricte. Nous étions essentiellement confinées entre les quatre murs de notre maison. Nous ne connaissions le monde extérieur qu'à travers les livres.

Même si mon père ne pratiquait plus l'islam, son attitude envers les femmes n'a jamais changé. Quand nous étions jeunes filles, nous devions garder nos distances par rapport aux hommes et nous n'avions pas le droit de regarder un garçon dans les yeux. Quand nous nous aventurions dehors, nous devions marcher la tête baissée. Ce comportement soumis était si enraciné en moi que lorsque j'ai émigré en Angleterre, il m'a fallu plusieurs années pour m'habituer à la liberté des femmes occidentales.

Il est important de souligner que, sous le régime du Shah, les Iraniennes n'étaient pas obligées de porter le tchador, voile imposé par le régime islamique actuel. Malgré tout, en raison de siècles d'une culture qui abaisse les femmes, nous, les filles, étions toujours enveloppées d'un voile mental.

Quand j'ai quitté l'Iran, j'avais presque vingt ans, je venais de finir mes études et j'étais beaucoup plus libre que mes cousines musulmanes dont on allait arranger le mariage avant même qu'elles aient atteint l'adolescence. Pour moi, la vie commençait. Toutefois, j'allais devoir attendre encore vingt autres années avant de trouver la vraie liberté, d'ôter ce voile mental, afin de me voir sous mon vrai jour, en tant qu'enfant de Dieu spirituelle et complète.

J'avais vécu sous une domination masculine extrême et même si j'ai rencontré beaucoup d'hommes très bons dans les pays occidentaux, je n'étais jamais à l'aise en compagnie des hommes. En outre, toute ma vie, j'avais connu un Dieu qui était seulement père. J'associais tout naturellement ce Dieu-père à la sévérité des hommes que j'avais connus en Iran. Je ne m'étais jamais dit que Dieu m'avait créée l'égale de l'homme. J'étais chrétienne, mais ma religion m'enseignait aussi qu'il existait une hiérarchie dans la création: un niveau pour les hommes et un autre, inférieur, pour les femmes.

Quand j'ai découvert la Christian Science, j'ai appris que Dieu n'est pas seulement notre Père céleste, mais qu'Il est aussi notre Mère céleste. Quelle découverte étonnante ! Je me sentais très proche de la maternité de Dieu, parce que j'ai eu la mère la plus douce qui soit. Me rendre compte que Dieu, qui est omnipotent, est notre Mère autant que notre Père m'a fait comprendre que puisque j'avais été créée à l'image de Dieu (ainsi que le dit la Bible, dans la Genèse) je n'avais pas à mettre en doute mon statut de femme. Je pouvais faire preuve de hardiesse et de courage parce que Dieu, qui est l'Amour divin, ne connaît pas de barrières ni pour moi ni pour aucune autre femme.

En lisant Science et Santé, je me suis libérée du sentiment d'infériorité que j'avais toujours éprouvé parce que j'étais une femme. J'avais souhaité tant de fois être un homme afin d'être libre de faire tout ce que les hommes faisaient. A présent, à mesure que j'acquérais une vue plus juste de mon identité spirituelle, j'étais reconnaissante d'être née femme. Je comprenais que je pouvais vivre toutes les qualités qu'un homme éduqué et raffiné exprime parce que ses qualités, la grâce, le calme, l'intelligence, viennent en réalité de Dieu. J'ai vu que puisque je reflétais tout de Dieu, j'étais capable de prendre des décisions intelligentes. J'étais capable de faire preuve de sagesse, de me motiver et de me consacrer à la réalisation de ce que j'avais toujours rêvé d'accomplir. Pour la première fois de ma vie, j'ai vu qu'en m'appuyant sur Dieu pour qu'Il me guide, je pouvais dire ce que je pensais librement sans qu'on ait à m'apprendre comment.

C'est à ce moment-là que j'ai commencé à me débarrasser des bagages mentaux de toute une vie. J'ai déchiré le voile de ma prison mentale et, pleine de force et de joie, j'ai pris pied dans le monde. Pour la première fois, j'avais la possibilité de gérer mes finances et celle de ma famille. Je ne dépendais ni de mon mari ni de quiconque. J'ai pris des décisions plus audacieuses et avancé avec plus de hardiesse. Je n'étais plus sous la domination mentale que j'avais continué de m'imposer, j'étais capable de faire tomber le tchador mental qui avait obscurci la vision que j'avais de moi-même. Mon tchador, c'était la lentille de l'infériorité et de l'inutilité à travers laquelle je me voyais, moi et les autres femmes. Et aucun tchador, aussi contraignant qu'il soit, n'avait le pouvoir d'emprisonner ma liberté autant que ma propre pensée. Dès lors où j'ai accepté que l'entendement de Dieu était le seul Entendement qui pouvait gouverner mes actes, je n'ai plus eu peur.

Et surtout j'ai compris que la vérité universelle qui vient de Dieu – autrement dit le Christ – n'appartient pas seulement aux chrétiens mais elle est à la portée de chacun. Le Christ, la vérité de l'être universel, ne connaît ni barrières ni religions.

J'ai aussi remarqué que de nombreuses femmes, en occident, s'imposent des limites, qu'elles aussi portent un voile mental d'infériorité et de contrainte. J'ai été surprise de constater que les femmes occidentales, malgré les possibilités qu'elles ont, hésitent à briser le moule. Chaque fois que nous avons peur de sortir des sentiers familiers, nous portons le voile de l'esclavage mental.

Tout en écrivant cet article, je prie pour mes sœurs qui se sentent opprimées dans leur pays, leur foyer, prisonnières des circonstances. Je sais que je dois à Dieu le bonheur d'être libre et que la langue de la Vérité est universelle. Mary Baker Eddy vit ce que la Vérité accomplit dans son existence. Elle écrivit: « La “douce petite voix” de la pensée scientifique atteint, par-delà mers et continents, jusqu'aux extrémités les plus lointaines du globe. Pour l'entendement humain, la voix inaudible de la Vérité est pareille “au rugissement d'un lion”. » (Science et Santé, p. 559)

Un grand nombre de femmes courageuses travaillent à renverser des sentences injustes prononcées contre elles. Nous pouvons prier pour les soutenir dans leur recherche de la liberté. Nous tous, hommes et femmes, nous nous partageons un seul gouvernement, le gouvernement de l'amour de Dieu. Pour le moment, nos sœurs du monde entier ont besoin de nos prières. Il faut du courage pour être une femme et pour prendre position en faveur de la liberté des femmes. Prions pour que tous les peuples – hommes et femmes – ôtent les voiles mentaux de l'ignorance et de la peur jusqu'à ce que, comme Paul, nous puissions tous dire « je suis né libre » (voir Actes 22:28, d'après la version King James).

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