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Parcours vers la spiritualité

L'héritage puritain de Mary Baker Eddy

DEUXIÉME PARTIE

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mars 1999


La première partie de cet article est parue dans le numéro de février du Héraut de la Christian Science. La deuxième partie examine le rôle joué par l'héritage puritain de Mary Baker Eddy en relation avec l'importance donnée à la guérison des malades dans la Christian Science.

Quand elle était enfant, Mary Baker Eddy fréquentait l'Église congrégationaliste. Elle écrit que ce fut « Là où mes parents m'offrirent pour la première fois au Christ, à l'occasion de mon baptême » Document du Service historique: L02619, Service historique de L'Église Mère. Voir aussi The First Church of Christ, Scientist, and miscellany, p. 174.. Adolescent, elle devint membre de l'Église congrégationaliste trinitaire, à Sanbornton Bridge (plus tard Tilton), dans le New Hampshire, pendant l'été de 1838, et le demeura trente-sept ans.

Le congrégationalisme était l'une des religions les plus importantes qui émanaient de l'expérience puritaine, surtout dans le cadre de l'histoire des États-Unis. Venus d'Angleterre, les Séparatistes, ou les Indépendants comme on les appelait aussi, traversèrent l'océan sur le Mayflower et ils formèrent une colonie à Plymouth, tandis que les puritains, qui avaient espéré réformer l'Église d'Angleterre, s'installèrent dans la baie du Massachusetts. Les deux groupes finirent par se rassembler, et c'est ainsi qu'est née l'Église congrégationaliste de Nouvelle-Angleterre. Le culte était sans prétention: des cantiques, une lecture de passages de la Bible, une prière et un sermon pro noncé sans cérémonie ni rite.

Mary Baker Eddy démissionna de l'Église congrégationaliste quelques mois seulement avant la parution de son livre d'étude sur la guérison chrétienne, Science et Santé. Un certain nombre d'années plus tard, en 1884, Mary Baker Eddy écrivit à un ministre du culte:

« Lorsque j'étais, âgée de treize ans Voir miscellany, p. 311. (Note: Mary Baker Eddy avait en réalité dix sept ans.) environ, je me suis unie à l'Eglise congrégationaliste et ne l'ai jamais quittée avant de bâtir une église sur ses fondations. La seule différence réside dans le fait que l'élément spirituel prend la place du matériel dans les formes et les doctrines... En 1892, Mary Baker Eddy réorganisa son église, ce qui eut pour effet de supprimer le style congrégationaliste du gouvernement démocratique de L'Église Mère. Toutefois, elle garda cette forme de gouvernement pour les églises filiales de la Christian Science.

« Nous croyons uniquement dans le baptême de l'Esprit. Notre sacrement est une communion silencieuse avec notre Seigneur et notre Christ. Nous répétons à haute voix la Prière du Seigneur et offrons une prière silencieuse.

« Le premier Article de foi de notre Église est le suivant: "Nous prenons les Écritures pour guide afin d'atteindre a la vie éternelle." "Nous nous engageons à obéir fidèlement aux Dix Commandements qui nous ordonnent d'être justes, d'aimer 'la miséricorde et de marcher humblement avec notre Dieu”', etc. Nous sommes essentiellement un ordre évangélique, et nous nous appuyons sur la vie et les enseignements de Jésus tels qu'ils sont rapportés dans les quatre Évangiles. Nous croyons que guérir les malades est vital pour le christianisme. Nous n'avons aucun doute sur l'inspiration des Écritures... » Document du Service historique: V00805.

L'insistance que met Mary Baker Eddy à dire que « guérir les malades est vital pour le christianisme » se fonde sur l'injonction de Jésus de guérir les malades Voir Matth. 10:8; Luc 9:2; 10:9.. La guérison par la prière de maux physiques n'était pas un concept inconnu à la pensée puritaine. Dans son autobiographie relatant sa vie spirituelle, Grace Abounding (la grâce en abondance), John Bunyan mentionne deux guérisons par la prière. La première concerne sa femme quand elle était enceinte: « ... avant d'arriver à terme, ses douleurs, comme celles d'une femme en travail, étaient si intenses et si fortes qu'elles donnaient l'impression qu'elle allait immédiatement commencer le travail et donner naissance à un enfant qui serait venu beaucoup trop tôt. » Les effets de sa prière furent immédiats: « Je ne l'avais pas plus tôt dite dans mon cœur que ses douleurs ont disparu, et elle tomba dans un profond sommeil jusqu'au lendemain matin. J'étais émerveillé... » Grace abounding to the chief of sinners, 1666 (Springdale, Pennsylvanie: Whitaker House, 1993), p. 139. La seconde guérison concerne Bunyan lui-même, alors qu'il était « très malade et très faible ». Après avoir médité l'une des paraboles de Jésus, un verset de la Bible lui vint soudain à la pensée: « A ce moment-là, je me suis senti à la fois bien dans mon corps et dans mon esprit, car ma maladie s'évanouit bientôt, et je pus reprendre confortablement mon travail pour Dieu. » La parabole se trouve dans Luc 16:19–31. Le verset biblique vient de la Première épître aux Corinthiens 15:55. La citation est tirée de Grace Abounding, p. 150.

Pour Mary Baker Eddy, la faculté de quérir à la manière de Jésus est une preuve de notre christianisme.

John Bunyan est surtout connu pour son livre, The Pilgrim's Progress (Les progrès du pèlerin). Cette allégorie chrétienne est considérée comme l'œuvre principale de la tradition puritaine anglaise. A l'exemple de nombreux chrétiens de son époque, Mary Baker Eddy connaissait bien cet ouvrage. L'emploi dans ses écrits des images et des concepts tirés de ce livre le prouve. On sent l'influence de The Pilgrim's Progress dans les passages suivants de Science et Santé: 21:16–2; 360:5–14; 378:16-18; 380:16–19; 404:17–18; 430–442. Lorsque le héros de Bunyan déclare que « l'âme de la religion, c'est son aspect pratique »The Pilgrim's Progress, 1678 (Londres: Penguin Books, 1987), p. 127., il nous rappelle la nature même de la Christian Science.

Jésus dit à ses disciples: « Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru [...] ils imposeront les mains aux malades et les malades seront guéris. » Marc 16:17, 18. et « Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m'en vais au père. » Jean 14:12. L'éducation puritaine de Mary Baker Eddy exigeait que cet acte de « croire » aille bien au-delà d'une simple foi aveugle en Dieu et en Son Fils. La croyance dans le Christ doit se manifester par une compréhension pratique des vérités que Jésus enseigna et démontra. Pour Mary Baker Eddy, la faculté de guérir à la manière de Jésus est une preuve de notre christianisme. Ainsi qu'il était mentionné dans la première partie de cet article, l'un des premiers prédicateurs puritains, Richard Sibbes, déclara: « La religion n'est pas une question de mots, [...] mais [...] il s'agit d'un pouvoir, elle rend l'homme capable. » Il affirma que la religion du puritain est un « métier », et « un homme connaît son métier, non quand il peut en parler, mais quand il est capable de le pratiquer ». Ce travail est accompli « non par de grands hommes ni par des hommes puissants, mais par de saints hommes » Richard Sibbes, Saints Cordialls, 1637, p. 383, cité dans William Haller, The Rise of Puritanism (Philadelphie: University of Pennsylvania Press, 1938; réédité en 1972), p. 161.. La vie du chrétien qui guérit par la prière doit être profondément pénétrée du caractère du Christ, c'est-à-dire d'un amour désintéressé pour Dieu et l'homme, d'une humilité véritable, d'une honnêteté absolue, de courage moral et d'une pureté radicale de la pensée. En exprimant le Principe divin, la Vérité et l'Amour dans sa vie quotidienne, il reflète Dieu qui est le seul pouvoir qui guérit.

C'était ainsi que Jésus guérissait: par réflexion. Il dit: « Le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu'il voit faire au Père. » et « Le Père qui demeure en moi, c'est lui qui fait les œuvres. » Jean 5:19; 14:10. Mary Baker Eddy affirme: « Tout ce que j'ai accompli l'a été en écartant Mary du chemin et en laissant Dieu être reflété. Lorsque j'élevais la pensée de cette façon, le malade était guéri sans qu'une parole soit prononcée. » Souvenirs de John C. Lathrop, Service historique. Voir aussi We Knew Mary Baker Eddy (Boston: The Christian Science Publishing Society, 1979), p. 118. Le seul moyen « d'élever la pensée de cette façon », c'est la méthode des puritains – laisser Dieu être la force prédominante dans chaque détail de l'existence.

On a dit de John Milton, le grand poète puritain, auteur de Paradise Lost (paradis perdu), qu'il fut capable « d'exprimer pour les générations futures la chose la plus essentielle de tout le mouvement puritain, à savoir, la croyance dans l'importance transcendantale des valeurs et des responsabilités spirituelles ainsi que dans la sainteté de la vie spirituelle individuelle » Haller, p. 362.. Ces éléments étaient certainement cruciaux dans l'existence de Mary Baker Eddy. En effet, c'est seulement en exprimant nos valeurs spirituelles et en assumant nos responsabilités spirituelles que la maladie peut être guérie et le péché détruit. Et Mary Baker Eddy considérait ce dernier facteur comme le plus important, à l'exemple du vrai puritain.

A la question, « La guérison des malades constitue-t-elle toute la Science ? », elle répond: « La guérison de la maladie physique est la partie la moins importante de la Science Chrétienne. Elle n'est que l'appel du clairon qui convie à la pensée et à l'action dans le domaine plus élevé de l'infinie bonté. Le dessein essentiel de la Science Chrétienne est la guérison du péché... » Rudiments de la Science divine, p. 2. Or, être la partie la moins importante ne signifie pas être sans aucune importance. Loin de là. Guérir les malades est un élément essentiel de la pratique de la Christian Science. Cependant, nous devons nous efforcer d'être d'authentiques chrétiens afin de guérir comme Jésus guérissait, c'est-à-dire en nous appuyant sur Dieu seul. Et c'est dans les efforts accomplis pour être une vraie chrétienne et l'importance que Mary Baker Eddy donna à cela que l'influence puritaine se manifeste le plus en elle. Ce caractère puritain et chrétien était absolument indispensable à l'apparition de la révélation divine, la Christian Science.

L'existence de Mary Baker Eddy se bâtit autour des valeurs qu'on lui inculqua quand elle était enfant, et elle ne rejeta jamais cette solide fondation spirituelle. Sa vie d'adulte prouva la véracité d'un verset des Proverbes: « Instruis l'enfant selon la voie qu'il doit suivre; et quand il sera vieux, il ne s'en détournera pas. » Prov. 22:6. Et elle ne s'en est jamais détournée.

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