Au cours de mes premières années d'étude de la Christian Science, quelque chose m'est venu très clairement à l'esprit: si je réagis devant l'apparence du mal, quelle que soit la forme qu'il prenne, j'en admets la réalité et je le rends réel. Ce qu'il faut, quelles que soient les circonstances, c'est se comporter de façon réellement chrétienne, scientifiquement chrétienne. Mettre en application ce que je venais de comprendre, en faisant face au mal et non en le fuyant, m'a permis d'éviter une tragédie, à l'époque où j'ai eu cette révélation.
Plus récemment, j'ai dû affronter une difficulté d'un tout autre ordre. J'ai été victime d'une agression. Au moment où je me suis rendu compte de ce qui allait se passer, j'ai naturellement trouvé refuge dans l'Amour divin qu'expriment des paroles puissantes: « Dieu est Amour. » Face aux assaillants, ce sont ces paroles qui me sont immédiatement venues à l'esprit. Cette prise de conscience instantanée du fait que « Dieu est Amour » est devenue une armure de grâce infinie.
En Russie, tard dans la soirée, je rentrais d'une assemblée d'église au moment où mon appartement allait être cambriolé. J'avais déjà introduit la clef dans la serrure, lorsqu'une pensée-ange m'a ordonné de ne pas déverrouiller la porte. J'ai obéi. Trois hommes attendaient deux mètres plus loin environ. Il s'est avéré que cet acte d'obéissance les a empêchés de cambrioler mon appartement où se trouvait à l'époque une grande partie de la trésorerie de l'église. Ce qui s'est passé ensuite, je l'ai appris par les gens qui sont arrivés sur les lieux dans les minutes qui ont suivi. L'une de ces personnes, une jeune femme, m'a dit plus tard que lorsqu'elle et son mari sont arrivés en voiture, un homme qui se tenait devant l'immeuble est entré à l'intérieur en courant. Au bout de quelques secondes, quatre hommes en sont sortis précipitamment et ont failli les renverser, elle et son mari, alors qu'ils entraient dans l'immeuble.
Il aurait suffi à ces hommes d'une minute supplémentaire, voire de quelques secondes, après m'avoir mise hors d'état de nuire (je gisais inconsciente sur le sol), pour ouvrir la porte. Après cela, ils auraient eu toute la nuit pour dévaliser mon appartement. Il n'y aurait eu personne pour les en empêcher, à l'exception de Dieu. Et Il les en a empêchés. Avec l'arrivée de ces gens, les voleurs ont été obligés de s'enfuir. Le cambriolage n'a pas eu lieu.
La première chose dont j'ai été consciente, c'est de sortir de l'immeuble, sans aucune aide, jusqu'à l'ambulance et de monter dedans. Nous nous sommes d'abord arrêtés au poste de police. Quand un policier m'a expliqué que j'avais été attaquée par trois hommes et trouvée inconsciente, je me suis rappelé ce qui s'était passé et leur ai dit le peu que je savais. Ensuite, je me suis demandé à qui téléphoner au milieu de la nuit, car je ne pouvais pas rentrer chez moi: les hommes m'avaient pris mon sac à main, mes clés et même un sac rempli de provisions. Le numéro de téléphone d'une amie membre de l'église, qui avait une voiture et assez de place chez elle pour m'héberger, m'est clairement venu à l'esprit. J'ai demandé l'autorisation de l'appeler, et mon amie a répondu. Elle m'a dit immédiatement que son mari viendrait me chercher.
A cet instant, une femme, qui était médecin, a pris le téléphone pour informer mon amie que j'étais dans un état grave et qu'on allait m'emmener à l'hôpital où mes amis pourraient venir me rendre visite plus tard. Elle lui a donné l'adresse de l'établissement. C'est alors que je me suis rendu compte que j'étais blessée. Je n'avais éprouvé aucune douleur et n'avais remarqué aucune blessure.
Ce dont j'étais très consciente en revanche, c'était de la tendre sollicitude divine qui m'accompagnait. Je n'avais pas le sentiment d'être une victime. Je me sentais en possession de tous mes moyens. Je raisonnais avec clarté. Et malgré les blessures, je me sentais intacte.
Tout au long du chemin, j'étais très consciente de la tendre sollicitude divine.
Dès mon arrivé à l'hôpital russe, j'ai été accueillie par une équipe de médecins pleins d'attentions qui m'ont appris que j'avais le droit de refuser tout traitement médical. Je m'en suis réjouie et ai alors répondu que j'aimerais user de ce droit, parce que j'étais Scientiste Chrétienne. Ils désapprouvaient ma décision, mais l'ont respectée. J'ai alors vu, comme jamais auparavant, à quel point l'Entendement divin gouverne l'homme. Ils estimaient que mes blessures à la tête avaient besoin de points de suture et ils m'ont vivement conseillé de faire faire une radio, car, disaient-ils, j'avais peut-être des os brisés au niveau du visage. J'étais très reconnaissante de l'attention qu'ils me témoignaient. Ils désiraient réellement me porter secours. Néanmoins, je souhaitais m'en remettre à Dieu et à la Christian Science. J'ai consenti à ce que les blessures soient nettoyées et pansées.
C'est à ce moment-là, environ une heure plus tard, que le mari de mon amie est arrivé. Je n'oublierai jamais ces instants. Il m'a manifesté tant d'affection et de sollicitude. Après que j'ai signé une décharge qui énumérait toutes mes blessures, nous sommes partis. J'étais à des milliers de kilomètres de mon foyer, mon mari était resté dans mon pays d'origine, j'avais besoin de soins et d'un hébergement. Existe-t-il quelque chose que Dieu ne puisse accomplir ? Mes amis Scientistes Chrétiens ont pris soin de moi et m'ont fourni Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy et une Bible. J'ai lu et prié toute la nuit, ainsi qu'une bonne partie du temps que j'ai passé là, de vendredi matin à dimanche après-midi. On a pris soin de moi avec un amour que je n'aurais jamais pu imaginer.
Quand j'étais encore à l'hôpital, on avait prévenu mon mari, qui se trouvait aux États-Unis. Il avait immédiatement appelé un praticien de la Christian Science pour qu'il me traite par la prière. Il avait également pris des dispositions afin que mes cartes de crédit soient annulées. Il m'avait dit qu'il viendrait aussi vite que possible. En général, l'obtention d'un visa pour se rendre en Russie est une opération compliquée qui prend du temps. Or, à dix heures, le lendemain matin, le consulat russe lui délivrait le visa dont il avait besoin.
Peu après que mon mari eut appelé le praticien, celui-ci m'a téléphoné pour me rappeler un passage de Science et Santé (voir p. 44) où il est dit que Jésus-Christ s'était rendu maître de toutes les prétentions de la chirurgie « sur la base de la Science Chrétienne ». J'ai étudié ce passage, ainsi que d'autres, dans Science et Santé et j'ai acquis la conviction que « la Science Chrétienne est toujours le chirurgien le plus habile » (p. 402).
Le jour suivant, les pansements avaient besoin d'être changés. Un chirurgien, membre de la famille de mes amis, accepta, avec gentillesse, de venir s'en occuper. Il m'a dit que j'aurais dû laisser les médecins mettre des points de suture. Je lui ai assuré que cela ne serait pas nécessaire, que les blessures se refermeraient et guériraient très bien. Ce chirurgien savait déjà que j'étais Scientiste Chrétienne.
Lorsqu'il est revenu changer les pansements, il a de nouveau essayé de me persuader de faire poser des points de suture sur une plaie très visible sur le front. Il avait apporté tout l'équipement nécessaire. Je lui ai demandé d'attendre un jour ou deux. Quand il a changé les pansements le troisième jour, les progrès que j'avais accomplis l'ont totalement satisfait.
Parmi les passages pleins d'inspiration qui m'ont soutenue au cours des jours qui ont suivi, il y avait celui-là: « La Science divine de l'homme forme un seul tissu d'harmonie sans couture ni déchirure. La simple spéculation ou superstition ne s'approprie aucune partie de la robe divine, tandis que l'inspiration restitue intégralement la robe de justice du Christ. » ( Science et Santé, p. 242.)
Grâce au sentiment constant d'être entourée de la sollicitude divine, je n'en ai absolument pas voulu aux hommes qui m'avaient attaquée. Chaque fois que je pensais à eux, j'affirmais que Dieu les aimait autant qu'il m'aimait, et que l'Amour divin détruirait ce qui leur avait fait oublier leur nature semblable à Dieu.
Une semaine exactement après l'incident, l'assemblée ordinaire trimestrielle de notre église se tenait dans mon appartement. J'ai pris part aux discussions à la suite desquelles d'importantes décisions ont été prises et j'ai pu rassurer certains membres inquiets sur mon parfait état de santé. J'avais retrouvé une apparence normale. J'étais reconnaissante qu'ils aient ainsi la possibilité de constater l'efficacité du traitement par la Christian Science. L'affection que m'ont témoignée mes amis, les membres de l'église et les autres personnes à qui j'ai eu affaire m'a prouvé combien Dieu aime chacun de Ses enfants et combien nous sommes tous précieux à Ses yeux. La police et le consulat américain ont même téléphoné pour prendre de mes nouvelles.
Au moment de repartir aux États-Unis, j'ai soudain dû faire face, de manière inattendue, à une très vive douleur dans le bras gauche. En priant et en étudiant avec patience, avec l'aide du praticien qui m'avait déjà traitée avec tant de persévérance, j'ai aussi été guérie de ce problème. Comme la robe sans couture du Christ, la sollicitude dont j'ai été entourée du début à la fin de cette expérience ne s'est jamais interrompue.
Ce que j'ai surtout retiré de cet incident, c'est l'expression de l'Amour divin qui embrasse les hommes et les nations et qui est toujours présent, prêt à guérir et à combler de bienfaits. Qui aurait pu l'énoncer mieux que Mary Baker Eddy dans son inoubliable déclaration, « “Dieu est Amour.” Impossible d'en demander davantage, de regarder plus haut, d'aller plus loin » ? (Science et Santé, p. 6.)
Olympia (Washington), U.S.A et Saint-Pétersbourg, Russie
