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Article de couverture

La joie de vivre

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’avril 1998


A la fin des années trente, tandis que les difficultés économiques accablaient les États-Unis, un dramaturge, William Saroyan, traça une voie baignée de chaleur humaine et de joie, avec sa pièce, The Time of Your Life (Vivre pleinement), qui reçut, en son temps, le prix Pulitzer.

C’est une adorable comédie. Ce fut, pour les spectateurs de la Grande Dépression, comme une lumière rassurante qui brillait dans les ténèbres environnantes, qui éclairait les instants les plus insignifiants de l’existence en fêtant chacun d’eux pour la simple joie de vivre.

Si les années quatre-vingt-dix sont moins sombres, elles sont plus tourmentées que les années trente. L’incertitude et l’insécurité semblent nous affecter avec davantage de rapidité et de dureté. Il est donc d’autant plus important de ne pas oublier ce que nous rappelle cette pièce. Ce qui compte dans la vie, ce ne sont pas les biens matériels que nous amassons, ni la considération dont nous jouissons, ni nos réussites personnelles.

« Lorsque vous vivez pleinement, savourez-en chaque instant », écrit Saroyan dans la préface de sa pièce, « afin que cette période agréable ne connaisse pas la laideur ou la mort, pour vous-même ou pour toute existence que touche la vôtre. Recherchez la bonté partout, et lorsque vous l’avez trouvée, sortez-la de sa cachette et laissez-la s’exprimer librement et sans honte. Accordez le moins de valeur possible à la matière et à la chair... Lorsque vous vivez pleinement, savourez-en chaque instant – afin qu’au cours de cette période merveilleuse, vous ne contribuiez pas à la misère et à la tristesse du monde, mais que vous souriiez à sa joie infinie et à son mystère. »

Les poètes savent dire certaines choses mieux que nous. Néanmoins, cela ne leur donne pas le privilège d’être les seuls à les vivre. Il doit exister un moyen de vivre chaque moment avec intensité, ou au moins plus intensément que nous le faisons, et d’en apprécier toute la beauté. Ralentir le rythme est très utile. Ainsi, nous ne passerons plus devant un coucher de soleil – ou un enfant – sans saisir la beauté de ces instants. Sortir de l’autoroute pour emprunter une route moins fréquentée est aussi très utile. C’est alors que nous découvrons des joies inattendues.

Or, ce n’est pas toujours si simple. Ralentir le pas. Prendre le temps d’apprécier les choses. Sortir des sentiers battus. Ce sont de bons slogans pour un poster à accrocher dans une chambre d’étudiant, mais sont-ils vraiment capables de transformer une existence ? Le rythme des années quatre-vingt-dix permet rarement de faire une pause, surtout si l’on est, par exemple, un père ou une mère élevant seul ses enfants ou un étudiant débordé de travail. En outre, les drames familiaux, la douleur physique ou encore le sentiment d’inutilité et d’isolement que ressentent certaines personnes âgées parviennent à étouffer la joie, lorsque celle-ci n’est fondée sur rien de plus solide qu’une sorte de jubilation superficielle.

Comment bâtir sur le roc ? En nous réjouissant de connaître ce qui est le plus sûr. Le psalmiste parsème ses écrits d’allusions au plaisir qu’il trouve en l’Éternel, dans la loi de Dieu, dans la volonté de Dieu, etc. Pourquoi ? Serait-ce que Dieu, qui est la Vie divine, appelle cette joie de par Sa nature même ? Rien ne s’oppose à cette Vie, rien ne la termine, ne la trouble, ne la pollue. Comment ne pas faire ses délices de la Vie ? Avec une fondation aussi solide, la joie se multiplie, comme les rires dans une classe de jeunes enfants, et se déverse en abondance sur tous les petits événements de la journée, sur tout ce qui en vaut vraiment la peine.

Outre ces versets où il est question du plaisir qu’on trouve en l’Éternel, il existe une autre catégorie de versets dans la Bible. Ces passages ne parlent pas de la joie que nous apporte l’Éternel, mais de l’amour qu’Il nous porte. Ce qui nous ramène à la source, à l’origine même de notre vie et de notre faculté d’aimer. Nous pouvons faire nos délices de la vie, parce que la Vie divine nous aime abondamment. A chaque instant. Dieu, la Vie et l’Amour divins, nous connaît, nous chérit, prend soin de nous. Puisque nous sommes connus tels que nous sommes réellement – spirituels et parfaits – nous pouvons connaître la vie telle qu’elle est vraiment: spirituelle et parfaite. Les fenêtres de la pensée s’ouvrent. Nous voyons davantage l’aspect merveilleux et unique de chaque personne et de chaque moment.

Les écrits du psalmiste nous conduisent naturellement vers l’exemple de Jésus-Christ. A travers cet exemple, nous voyons apparaître l’effet que produit l’amour de la loi de la Vie, aimée et vécue; nous parvenons à mieux comprendre la nature de la Vie. Jésus révéla la vie qui est au-dessus du désespoir ou de la défaite, et sans aucun doute audessus de la routine. Il déclara: « Je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles soient dans l’abondance. » Jean 10:10. Une vie abondante en qualités, mais aussi abondante – réellement illimitée – par la quantité, exprimant la joie en abondance et extraordinairement délicieuse. C’est ce que Jésus-Christ vint nous apporter. Et c’est aussi ce qu’il vécut.

Nous pouvons faire nos délices de la vie, parce que la Vie divine nous aime abondamment. Dieu, la Vie et l’Amour divins, nous connaît, nous chérit, prend soin de nous.

Au cours des siècles, certains peintres et certains théologiens ne présentèrent qu’une image partielle du Sauveur en le peignant sous les traits d’un homme affligé. Était-ce réellement si triste de guérir les malades, de nourrir les foules, de calmer les tempêtes, de soulager les pécheurs ? Est-ce que vous ou moi aurions l’air aussi tristes ? Ne prendrions-nous pas plaisir à guérir de façon si régulière ? Ne serait-ce pas ressentir la joie de vivre au niveau le plus pur, le plus élevé ?

On pourrait peut-être aussi voir dans l’homme de douleur, l’homme de la joie. Si c’est un délice de faire la volonté de Dieu – ce qui est bien le cas – quelqu’un a-t-il jamais connu un plus grand bonheur que le Maître chrétien ? Et son exemple, mieux que quiconque, nous fournit le roc, la fondation solide dont nous avons besoin pour bâtir. De plus en plus, nous pourrons affirmer qu’il ne se passe pas un jour sans que nous nous réjouissions d’un aspect de la création divine qui nous est révélé.

Lorsque la pensée atteint une telle altitude spirituelle, la vie et la prise de conscience de sa nature se transforment en une aventure continuelle. En se servant du terme « Amour » comme d’un synonyme de Dieu, ainsi que la Christian Science (Science Chrétienne) nous l’apprend, Mary Baker Eddy parle même de la « divine aventure de l’Amour ». En effet, dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, elle écrit: « Nous vivons à l’ére de la divine aventure de l’Amour qui est Tout-en-tout. »Miscellany, p. 158.

Cette aventure implique une sorte de louange poétique à la vie dont un William Saroyan ou un Walt Whitman pourrait être l’auteur. Et c’est une aventure divine. Par conséquent, elle inclut tout ce qui est bon. Toute la magnifique création de Dieu engage à la découverte et au ravissement. Cette aventure nous mène sur les hauteurs où la vue est claire, où les perspectives de vie et de joie sont élevées. Là, nous pressentons que la Vie nous connaît, nous aime, se réjouit de notre existence à chaque instant. Notre joie de vivre, notre joie de voir toute la création de la Vie, en est la conséquence.

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