L'homme qui comprend le fait métaphysique que l'Entendement infini, avec sa manifestation infinie, est Tout-en-tout, n'a pas d'ennemis; au contraire, il les aime en ayant conscience de cette vérité. Distinguer le fait que la Vérité divine avec son expression est tout ce qui existe en réalité, c'est, dans notre conception présente des choses, le plus sûr moyen de détruire une croyance quelconque dans le mal. Une fois établie, cette distinction non seulement contribue à montrer à celui qui s'imagine avoir des ennemis qu'il n'en a point, mais à guérir chez autrui toute tendance à lui vouloir du mal. Guérir, c'est aimer vraiment. C'est là le moyen divin de reprendre tout soi-disant ennemi, et de lui témoigner de la charité. Les écrits de Mrs. Eddy en font foi; voici ce que nous lisons à la page 30 de “Science et Santé avec la Clef des Écritures”: “Si nous avons triomphé suffisamment des erreurs du sens matériel pour permettre à l'Ame de dominer, nous abhorrerons le péché et le réprouverons, sous quelque déguisement qu'il se présente. C'est ainsi seulement que nous pourrons bénir nos ennemis, bien qu'ils puissent donner une tout autre interprétation à nos paroles.” Et dans “Miscellaneous Writings” (p. 9), Mrs. Eddy dit: “ ‘Aimez vos ennemis,’ est identique à ‘Vous n'avez pas d'ennemis.’ ”
Tel est aussi le sens d'un passage biblique, malgré que ses termes paraissent avoir une autre signification, passage où il est rapporté que Dieu, le grand Je Suis, s'adresse aux enfants d'Israël par la compréhension de Moïse, et leur dit: “Voici, j'envoie un ange devant toi, pour te garder dans le chemin, et pour t'introduire dans le lieu que j'ai préparé. ... Mais si tu écoutes attentivement sa voix, et si tu fais tout ce que je dirai, je serai l'ennemi de tes ennemis et l'adversaire de tes adversaires.” Certes, il ne faut pas conclure de ce passage que Dieu, le Principe divin, est l'adversaire de ce qui existe en réalité, ou qu'Il est un destructeur d'hommes. Ce verset se borne à rendre la même vérité que celle de la citation de Science et Santé mentionnée tout à l'heure, à savoir, que le Principe divin avec ses manifestations constitue toute existence et est infiniment bon. Cette vérité ne laisse de place ni au mal ni à aucune croyance en lui; il s'ensuit que toute manifestation apparemment fausse est détruite. La haine et la bonté ne sauraient demeurer ensemble dans le même lieu. Le bien étant la seule présence, tout ce qui prétendrait être son opposé, l'opposé de Dieu, se hausserait, chose impossible, au-dessus de toute existence. En appliquant cette vérité à une croyance quelconque de haine, d'animosité ou de vengeance qui semble présente dans notre pensée, on démontrera que le Principe est certes la seule cause et n'a jamais engendré le mal sous une forme quelconque.
Voir dans son semblable un ennemi, est aussi faux que de croire en la réalité de la maladie. La guérison ne procède pas d'un tel état d'esprit. Celui qui veut pratiquer la Science Chrétienne ne saurait s'attendre à être utile au monde en cherchant un remède à l'erreur, tout en entretenant une pensée qui n'est pas vraie à l'égard d'autrui. La bonté, la sainteté, la guérison, ne font partie de l'expérience d'un homme que dans la mesure où le mal est absent. Dieu est, et Il est éternel pour la seule raison qu'Il ne renferme ni le mal ni aucun élément de destruction. Si Dieu connaissait un élément de destruction Il devrait le renfermer en Lui, en sorte que Celui qui est l'Entendement infini ne serait pas la Vie impérissable. Ce qui est vrai à l'égard de Dieu doit être vrai à l'égard de Son image et de Sa ressemblance, l'homme spirituel. Cet homme ne saurait avoir la connaissance du mal sous une forme quelconque, celle de la haine par exemple, car il serait sous le coup de la destruction; et comme il reflète l'éternel, partant est éternel lui-même, il n'a aucune notion, aucun sens d'états faux. Voici la seule base sur laquelle un être humain peut travailler. Plus celui-ci entretient de pensées injustes et se figure entouré d'ennemis devant être haïs et sévèrement condamnés, plus il attire la ruine,— non sur ceux qu'il croit avoir pour adversaires, mais sur lui-même.
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