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Se libérer du poids du passé

Une rescapée de l'Holocauste parle de son parcours spirituel

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juillet 2012

Christian Science Sentinel


À la fin de la Seconde Guerre mondiale, j’avais six ans. J’avais passé l’année précédente à Bergen-Belsen, un camp de concentration nazi, en Allemagne, où mon père était mort. Peu de temps après la fin de la guerre en Europe, ma mère et moi avions été délivrées, avec un grand nombre d’autres personnes, par les soldats américains.

Ma mère était disposée à évoquer avec moi ce que nous avions vécu en temps de guerre, mais j’ai refusé d’en entendre parler pendant de longues années. Au moment où j’étais enfin prête, ma mère était décédée et je ne pouvais plus l’interroger. J’ai fait quelques tentatives pour en savoir davantage à différents moments, et j’ai glané effectivement quelques renseignements autour de moi, mais sans jamais être satisfaite.

Ma mère avait reçu le sacrement du baptême de l’Église évangélique luthérienne. Étant enfant, j’allais parfois à l’école du dimanche et aux services religieux protestants. J’ai conservé cette habitude quand j’ai déménagé au Salvador, après avoir vécu aux Pays-Bas, et aussi lorsque je me suis finalement installée en Californie, au début des années 1950. Après le lycée, j’ai cherché une nouvelle église qui pourrait m’accueillir, et j’ai fini par connaître la Science Chrétienne grâce à celui qui allait devenir mon mari. J’ai aimé le caractère éminemment pratique de la Science Chrétienne et j’ai adopté cette religion à partir de ce moment-là. Quand j’ai commencé à m’intéresser sérieusement à l’histoire de ma famille, j’ai également prié, comme l’enseigne la Science Chrétienne, pour comprendre que ma véritable histoire est toujours spirituelle. J’ai compris que, puisque Dieu est mon vrai « Parent », je ne peux jamais être privée du bien.

À cette époque, je priais parfois en m’inspirant du Psaume 139, qui commence ainsi: « Éternel ! tu me sondes et tu me connais, tu sais quand je m’assieds et quand je me lève, tu pénètres de loin ma pensée; tu sais quand je marche et quand je me couche, et tu pénètres toutes mes voies. » (versets 1-3) Ce psaume renfermait de nombreuses promesses réconfortantes; il m’apprenait que Dieu était toujours présent, où que je sois et quelle que puisse être ma situation. Il me guidait et veillait sur moi. Dans ces promesses, je puisais également la certitude que dans les pires circonstances de la vie, l’Amour était présent auprès de chacun de nous. J’ai compris que rien de ce que j’avais vécu dans mon passé ne pouvait affecter mon être véritable.

En étudiant Science et Santé, j’ai compris ce qu’est l’histoire humaine: « Il faut que les mortels gravitent vers Dieu, que leurs affections et leurs desseins se spiritualisent — il faut qu’ils abordent les interprétations plus larges de l’être et qu’ils gagnent un sens plus juste de l’infini — afin de se dépouiller du péché et la mortalité. » (p. 265) Assimilant en partie cette vérité, j’ai pu me débarrasser de la colère et de l’animosité que j’éprouvais envers les responsables des atrocités commises durant la guerre. Malgré tout, je désirais toujours connaître mon passé.

Un jour, j’ai rencontré un couple qui s’était trouvé dans le même camp de concentration que mes parents et moi, et au même moment. Bien que nos conversations ne m’aient pas restitué une image complète de cette époque, ce fut comme si j’étais soudain délivrée d’un fardeau. Je me suis senti libérée de ce besoin d’en savoir davantage. Avec la compréhension acquise par mes prières au cours des ans, j’ai ressenti une plénitude et une joie spirituelles. Je n’éprouvais plus le besoin d’exhumer mon passé. Mary Baker Eddy écrit: « L’histoire de l’erreur ou matière, si elle était véritable, écarterait l’omnipotence de l’Esprit; mais c’est la fausse histoire en contradiction avec la vraie. » (Science et Santé, p. 521-522)

À partir de ce moment, je me suis vraiment efforcée de faire en sorte que mes progrès spirituels prennent une forme tangible grâce à l’aide que je pouvais offrir aux autres. Autrefois, quand on m’interrogeait sur mon histoire personnelle, j’étais réticente à l’idée d’évoquer les premières années de mon existence. Maintenant que je comprends que ma vie a toujours été une expression de la Vie divine, il m’est plus facile de parler de cette période avec d’autres. Il me semble que si nous devons tirer une leçon des erreurs passées pour avoir un avenir meilleur, il est important de faire connaître ce que nous avons appris. J’ai eu l’occasion, ces deux dernières années, de rencontrer d’anciens combattants qui avaient été parmi les soldats américains ayant participé à notre libération. C’étaient de joyeuses réunions pour nous tous.

Comme je suis une rescapée de l’Holocauste, certains pourraient penser que j’ai de bonnes raisons de haïr les Allemands et tout ce qui a trait à l’Allemagne. Cependant, j’ai appris qu’il y a une grande différence entre les nazis qui ont organisé ces atrocités durant la Seconde Guerre mondiale (sans oublier ceux qui les ont suivis sans broncher) et les milliers d’Allemands qui n’avaient rien à voir avec tout cela, mais ne pouvaient s’opposer au régime nazi qu’au péril de leur vie. Nous ne devons pas laisser une minorité qui pratique la haine et la violence nous monter contre la majorité. La théologie de l’Ancien Testament enseignait la loi du talion, autrement dit « œil pour œil et dent pour dent ». Or selon le Nouveau Testament, Jésus apprenait aux gens à aimer leurs ennemis, à faire le bien à ceux qui les haïssaient et à prier pour ceux qui les maltraitaient (voir Luc 6:27-36). Il ne disait pas qu’il fallait approuver leurs actes, mais comprendre, comme lui-même le comprenait, que tous les hommes sont les enfants de Dieu, et que par conséquent, ils sont toujours bons. Il faut nous voir tous comme notre Père-Mère nous voit et comprendre que les autres sont capables de se voir et de voir autrui de la même façon.

À présent, lorsque j’évoque l’histoire de ma famille pendant la guerre, j’en profite pour expliquer ma façon de voir les choses, en parlant des effets qu’a eus la Science Chrétienne sur ma vie. Concentrée sur ma croissance spirituelle, je suis mieux à même d’améliorer ma santé et mes relations, et d’exprimer les qualités de la grâce. L’étude régulière des Leçons bibliques de la Science Chrétienne, ainsi que l’inspiration que m’apportent les revues de la Science Chrétienne, me permettent de démontrer que « la réalité spirituelle est le fait scientifique en toutes choses. Le fait spirituel, qui se répète dans l’action de l’homme et de tout l’univers, est harmonieux, et il est l’idéal de la Vérité » (Science et Santé, p. 207).

Depuis des années, j’exerce le métier de médiatrice et j’attribue les succès remportés dans mon travail au fait que j’ai appris à reconnaître que les gens sont compétents, attentionnés, intelligents et sincères, comme Dieu nous a tous créés; cette approche leur permet de se voir les uns les autres de la même façon, et par conséquence, de surmonter ce qui semble les opposer et de régler leurs différends.

Avec la compréhension acquise par mes prières au cours des ans, j’ai ressenti une plénitude et une joie spirituelles. Je n’éprouvais plus le besoin d’exhumer mon passé !

Mary Baker Eddy explique qu’« un seul Dieu infini, le bien, unifie les hommes et les nations... » (ibid, p. 340). La paix semble souvent hors d’atteinte, surtout sur la scène mondiale. La chanson « Paix sur la terre » me donne une idée de ce qu’il est toujours possible de réaliser et la façon dont on peut s’y prendre:

Que la paix soit sur terre Et qu’elle commence avec moi; Que la paix soit sur terre La paix que tous attendaient. Ayant Dieu pour Père, Nous sommes tous frères.

Article paru dans ler
Christian Science Sentinel

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