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Guidée par l'amour

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juillet 2012

CHRISTIAN SCIENCE JOURNAL


Se promener tranquillement dans la campagne anglaise; aller deux fois par an en vacances à l’étranger avec son mari; lire (tout récemment, un livre en français sur Jésus); se retrouver au calme dans sa maison de campagne, dans les landes du Yorkshire du Nord; passer le vendredi après-midi avec Francesca, l’aînée de ses deux petites-filles, et à l’occasion, rester avec elle jusqu’au lendemain — tels sont quelques-uns des loisirs enrichissants qu’apprécie tout particulièrement Lesley Gort, dans une vie par ailleurs bien remplie, puisqu’elle est praticienne, professeur et conférencière de la Science Chrétienne.

Lesley Gort a été élevée dans la foi de l’Église anglicane, à Manchester. À 19 ans, tout en poursuivant des études de français, elle suit des cours de catéchisme à la cathédrale de Liverpool, la plus grande église du Royaume-Uni, où elle reçoit par la suite la confirmation.

Mais bientôt sa foi vacille et elle remet en question l’existence de Dieu. « J’avais le sentiment que ce n’était pas Dieu qui m’avait aidée durant toutes ses années et que la prière n’avait rien à voir avec ma réussite, explique-t-elle. De la pure arrogance intellectuelle de ma part ! C’est ce qui nous guette quand nous ne sommes pas vigilants. »

« Il n’a pas fallu longtemps avant que je reconsidère ma façon de voir les choses », se rappelle Mme Gort.

Vous avez connu une série de déceptions après votre mariage, et cela vous a incitée à vous interroger à nouveau sur l’existence de Dieu, n’est-ce pas ?

J’ai fait plusieurs fausses couches et c’est ce qui m’a mise à genoux, pour parler d’une manière métaphorique. Je n’arrivais pas à résoudre ce problème par mes propres moyens. J’étais complètement déprimée, ne voyant pas d’issue.

Avez-vous suivi un traitement médical ou cherché une aide quelconque ?

Lorsque le médecin est venu, je lui ai demandé de me conseiller un spécialiste. À vrai dire, je ne croyais pas que des examens médicaux puissent me soulager le moins du monde. Mais j’étais au lit, je souffrais et pensais qu’il me fallait absolument faire quelque chose pour ne pas rester dans cet état. Et puis je me suis souvenue que nous avions à la maison un exemplaire de Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy, car mon mari avait été à l’école du dimanche de la Science Chrétienne jusqu’à l’âge de 20 ans. Il allait encore à l’église de temps en temps; pour ma part, cela ne m’intéressait guère. Mais j’étais alors dans un tel état de désespoir que j’étais prête à tout essayer. Je suis donc descendue au rez-de-chaussée pour aller chercher Science et Santé sur son étagère. J’avais déjà feuilleté ce livre auparavant sans rien y comprendre. Mais vous savez, quand on souffre, on comprend. Je suis retournée dans ma chambre et j’ai commencé à lire, assise dans mon lit. Premier signe encourageant, la douleur a disparu très vite au cours de cette lecture. Cela m’a poussée à poursuivre. Et en peu de temps, j’ai pu me lever.

Détail intéressant, lorsque le médecin est revenu me voir, je savais que la réponse dont j’avais besoin était dans ce livre. J’ignorais ce que c’était, mais j’étais sûre de la trouver là. C’est pourquoi j’ai dit au médecin: « Je pense que je peux me passer de spécialiste maintenant. » Il ne m’a posé aucune question.

Je me suis mise à étudier Science et Santé, profitant de tous mes moments de libre. Je voulais me plonger plus à fond dans cette lecture pour découvrir qui j’étais et ce que j’étais en tant que reflet de Dieu, et connaître la vraie nature de Dieu. J’ai constaté que je prenais les choses de façon bien plus détendue, bien plus calme.

Quelques mois plus tard, j’ai encore fait une fausse couche. Mais cette fois, je l’ai vécue tout à fait différemment. Je n’ai pas été malade, je n’ai pas souffert, je n’ai eu aucun chagrin; j’ai continué de vivre normalement tout en me disant: « Puisque tu es capable de surmonter cette épreuve sans souffrir, c’est que tu es dans la bonne voie. Continue ! » J’ai donc poursuivi mon étude de Science et Santé.

Et puis un jour cette phrase m’a sauté au visage: « Nous devons comprendre clairement que la puissance mentale peut contrebalancer les fausses conceptions humaines et les remplacer par la vie qui est spirituelle, non matérielle. » (Science et Santé, p. 428) Comme ce passage ne cessait de me revenir à l’esprit, je me suis dit que je ferais bien d’écouter. Mais qu’est-ce que j’étais censée comprendre ? Soudain, je me suis rendu compte que j’avais considéré que les enfants étaient des objets physiques dans un univers physique où tout pouvait disparaître très facilement. Mais les enfants sont bien autre chose: ce sont des idées spirituelles, connues de Dieu, aimées de Dieu, en sécurité dans l’Esprit infini. Leur identité, leur vie et leur être spirituels demeurent en permanence dans l’Esprit infini. Ces chers petits que j’avais cru perdre n’avaient jamais disparu, car ils appartenaient éternellement à Dieu, leur Créateur. Puisque l’Esprit est infini, rien ne peut disparaître nulle part. Du point de vue de Dieu, ils n’avaient jamais disparu, mais continuaient de Le refléter, comme ils l’avaient toujours fait et le feraient toujours. J’étais sûre que c’était là la réponse que je cherchais.

Quand j’ai été à nouveau enceinte, je fréquentais une église de la Science Chrétienne. Je suis retombée sur le même passage de Science et Santé en étudiant les Leçons bibliques de la Science Chrétienne, et aussi sur cette phrase de Jésus: « C’est l’esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. » (Jean 6:63) J’ai su que je pouvais m’en remettre à l’Esprit divin pour veiller sur mon enfant, lequel était déjà complet et parfait en tant qu’identité individuelle dans l’Esprit. Cette période de grossesse s’est déroulée sans aucun problème et l’accouchement a même été sans douleur. Je n’ai plus jamais fait de fausse couche. J’ai aujourd’hui trois grands fils adorables. Le cadet, Simon, a deux petites filles.

Ainsi ce problème a bel et bien été résolu: non seulement parce que mon désir d’avoir des enfants a pu se réaliser, mais parce qu’un tout nouveau mode de vie s’offrait à moi, un sens du bien sans cesse croissant.

Cette guérison a certainement dû renforcer votre foi en Dieu...

Tout à fait. Dieu est devenu une réalité, une présence, une puissance.

À tel point que vous avez pu, par la suite, aider une autre mère en guérissant son enfant d’une hernie. Racontez-nous cette guérison.

On pourrait dire que ma pratique a débuté de cette façon. En assistant à une réunion de témoignage, un mercredi soir, j’ai soudain été envahie par un sentiment de gratitude pour tout ce que la Science Chrétienne représentait dans ma vie et pour tout le bien que j’en avais retiré. Ce même soir, à la fin du service, une maman qui n’était pas membre de l’église m’a demandé: « Est-ce que vous priez pour les gens ? » « Eh bien, pas encore, mais j’en ai l’intention », ai-je répondu. Elle m’a alors expliqué que son fils, qui n’avait que quelques mois, souffrait d’une hernie considérée comme fréquente chez les petits garçons. J’ai prié avec elle et l’enfant a été guéri.

J’enseignais le français dans un établissement secondaire quand cette mère m’a demandé de l’aide. Après, j’ai reçu à l’occasion d’autres demandes d’aide, et puis de plus en plus.

J’avais souhaité devenir praticienne de la Science Chrétienne depuis que j’avais suivi le cours Primaire de Science Chrétienne, mais le moment ne me semblait pas venu, car j’élevais encore mes enfants. Mais ces appels de plus en plus fréquents m’ont fait comprendre qu’il fallait faire un choix: consacrer ma vie soit à l’enseignement soit à la pratique à plein temps. Je ne pouvais faire les deux. Les professeurs de français ne manquaient pas ! Mais peu de gens dans le monde sont aptes et prêts à se lancer dans la pratique de la guérison spirituelle par la prière. Comme c’était là mon plus profond désir, j’ai compris qu’il me fallait cesser d’enseigner.

Qu’avez-vous médité récemment ou comment avez-vous prié dans le cadre de votre pratique ?

Mary Baker Eddy fait une remarque très intéressante dans Science et Santé: « Celui qui touche le bord de la robe du Christ et maîtrise ses croyances mortelles, l’animalité et la haine, se réjouit dans la preuve de la guérison — dans la douce certitude que Dieu est Amour. » (p. 569) Ce qui est intéressant, c’est la manière dont elle définit la preuve de la guérison. Cette preuve ne consiste pas en un changement de circonstances, même s’il faut s’attendre à ce résultat inévitable de la prière; cette preuve est la « douce certitude que Dieu est Amour ». Tout le reste, la solution humaine ou la guérison physique, découle naturellement de cette certitude. J’ai prié surtout dans ce sens, pour être davantage consciente de cela, demeurer au plus près de l’idée de Dieu en tant qu’Amour infini, et pour savoir que le patient, la personne pour qui je prie, ne peut voir et sentir que cette présence infinie de l’Amour.

Pour le dire avec des mots simples, j’ai récemment souhaité me sentir plus proche de l’Amour divin.

Mary Baker Eddy a dit un jour que la meilleure façon d’accomplir des guérisons instantanées était « simplement de vivre l’amour, d’être l’amour, d’aimer, d’aimer, d’aimer... Il n’y a rien d’autre... Ne soyez rien d’autre qu’amour. ». We knewMary Baker Eddy, p. 134.

C’est tellement important de reconnaître que c’est dans la conscience infinie de l’Amour que tout prend forme et vie.

Qu’est-ce que cette vérité implique pour vos patients ?

Cela signifie qu’ils sont l’émanation de l’Amour, l’idée de l’Amour, son expression. Toute prétention selon laquelle ils peuvent être remplis de crainte, hypnotisés par la peur, etc., est forcément un mensonge, car contraire à l’état naturel des fils et des filles de Dieu. Cet amour qu’ils sont destinés à manifester, à exprimer, à ressentir et dont ils sont remplis, ne peut être bafoué.

Le fait que Mary Baker Eddy commence le chapitre « Pratique de la Science Chrétienne » par le récit de cette femme qui s’invite dans la maison de Simon afin de voir Jésus, et qui se met à lui parfumer les pieds avec de l’huile, ne me semble pas anodin. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Mary Baker Eddy s’attarde longuement sur cette histoire, n’est-ce pas ? Je crois que c’est une façon d’exposer les qualités mentales nécessaires au praticien — la repentance, l’affection et la gratitude — pour qu’il ait du succès dans sa pratique de la guérison.

Le mot « affection(s) » revient sept fois sur quatre pages, au début de ce chapitre. Et ce qui me frappe, c’est que les deux dernière fois, Mary Baker Eddy ne fait apparemment aucune distinction entre l’affection humaine et l’affection spirituelle. Ainsi elle écrit: « Le médecin qui manque de sympathie à l’égard de son semblable est dépourvu d’affection humaine... », puis dans la phrase qui vient juste après: « Dépourvu de cette affection spirituelle, le médecin manque de foi en l’Entendement divin... » (Science et Santé, p. 366). Il est clair qu’elle assimile l’affection humaine à l’affection spirituelle. C’est une seule et même chose dans ce contexte précis.

Nous sommes parfois certains d’obéir à des principes moraux dans notre comportement à la maison, à l’église ou au travail. Mais derrière chaque action ou chaque décision basée sur ces principes, il doit y avoir cette affection et cette compassion semblables à celles du Christ.

Il n’est pas possible de s’appuyer sur ces principes moraux sans l’amour et puis croire qu’on exprime de l’affection spirituelle. Dans ses écrits, Mary Baker Eddy utilise souvent ensemble les termes « Principe, Amour » et « Principe divin, Amour ». Mais si l’on n’y prend pas garde, on comprend: PRINCIPE divin, Amour. Or les deux termes doivent garder la même importance. Quelqu’un a dit un jour: « Le principe sans amour est dur comme de la pierre, et l’amour sans principe mou comme de la gelée. »

Qui voudrait de cette sorte d’amour qui se laisse marcher sur les pieds, ou qui refuse de voir ce qui est injuste ? Et qui voudrait par ailleurs d’un principe qui campe fièrement sur ses positions sans la moindre compassion ? Je pense que ces deux termes doivent demeurer ensemble afin que nous puissions aimer avec sagesse et exprimer le Principe avec douceur.

Je remarque par ailleurs que Mary Baker Eddy utilise le mot « sympathie » dans la phrase: « Le médecin qui manque de sympathie à l’égard de son semblable... » Nous devons ressentir de la sympathie pour nos patients, sans quoi nous n’irons pas bien loin.

C’est comme si Mary Baker Eddy disait: « Attention ! Pour être scientistes chrétiens, soyons d’abord chrétiens. »

Absolument. C’est ce que j’ai trouvé tellement stimulant lors de mon court séjour à La Barbade, il y a quelques semaines. Toutes les personnes que nous avons rencontrées exprimaient de si belles qualités chrétiennes: joie, paix, humilité, désir d’aider et d’être utile. Mary Baker Eddy, la découvreuse de la Science Chrétienne, était une femme profondément chrétienne; elle était de tout cœur avec ceux qui souffraient.

Mais la frontière entre la sympathie et la pitié semble bien floue.

Éprouver de la sympathie pour quelqu’un, c’est compatir à ses malheurs, comprendre son besoin de s’élever au-dessus de ses problèmes et d’en sortir. La pitié, ou le fait de se sentir désolé pour quelqu’un, ne signifie pas forcément qu’on soit rempli de cet amour qui incite à aider autrui et à lui faire du bien.

Dans le chapitre sur la pratique, on lit également ceci: « Si le Scientiste atteint son patient par l’Amour divin, l’œuvre de guérison sera accomplie en une seule visite... » (p. 365)

Oui, et je trouve que c’est un véritable défi. Cela m’est déjà arrivé, mais pas à chaque fois. Cependant je m’en tiens à cet idéal: découvrir, savoir comment mieux atteindre mon patient par l’Amour divin. J’ai demandé un jour à mon professeur de cours Primaire en Science Chrétienne comment on pouvait y parvenir. Il m’a répondu: « Selon vous, qu’est-ce que l’Amour voit en votre patient ? » « Uniquement la beauté », ai-je répondu. « Eh bien, voilà comment faire. »

Un jour, j’ai obtenu une belle guérison en devenant pleinement consciente de la présence de l’Amour. J’avais alors un sérieux problème au cou. J’étais parfois prise de spasmes avec une raideur au niveau de la nuque. C’était très éprouvant. J’avais demandé à un praticien de la Science Chrétienne de m’aider et l’impression de raideur m’avait quittée. Mais je ne semblais pas pouvoir vaincre ces crises de spasmes soudaines. J’en ai eu une au milieu de la nuit. Je me suis levée et j’ai déclaré: « Je ne retournerai pas me coucher tant que je ne me sentirai pas mieux. » Je suis donc allée dans mon bureau et j’ai prié: « Père, que dois-je faire ? » La pensée m’est venue de lire quelque chose. « Mais lire quoi ? » Le nom d’« Ésaïe » m’est venu à l’esprit. J’ai alors ouvert ma Bible où je pensais trouver le livre d’Ésaïe, et je suis effectivement tombée sur Ésaïe. Les premiers mots que j’ai lus étaient: « Détache les liens de ton cou, captive, fille de Sion ! » (52:2)

Vous n’auriez pas pu mieux tomber !

En effet, c’était un merveilleux message angélique, parfaitement adapté à mon besoin. J’ai pensé: « N’est-ce pas la preuve que Dieu est ici, qu’il est Amour, qu’Il connaît mon besoin et sait exactement comment y répondre ? » C’est ce sentiment de proximité avec une véritable présence, la présence même de l’Amour divin, qui m’a réconfortée, détendue, et tout de suite je me suis sentie beaucoup mieux. Toutefois j’ai étudié le chapitre où se trouvait ce passage pendant encore une heure, en appliquant directement à mon cas tout ce que je comprenais, en priant avec ces idées, pleine de reconnaissance pour Science et Santé qui me permettait de saisir le sens spirituel de ce que je lisais. Deux heures plus tard, je me sentais tellement mieux que je suis retournée me coucher. À mon réveil, le lendemain matin, le problème avait complètement disparu. Il n’est jamais revenu. Mais ce qui m’a guérie, c’est cette merveilleuse impression que l’Amour est présent ici même et qu’il sait exactement comment répondre à nos besoins. C’est ce dont il me faut prendre conscience pour chaque patient: l’Amour est présent, ici même, et il sait exactement comment répondre à chaque besoin.

La rencontre de Jésus avec la femme, dans la maison de Simon, témoigne de la grande affection de celleci pour Jésus, affection manifestement réciproque, puisque Jésus lui pardonna ses péchés. C’est sans nul doute ce qui permit à cette femme de se repentir et d’être réceptive au Christ. N’est-ce pas la base de la pratique tant pour le praticien que pour le patient ?

Oui. L’affection et le Christ — et l’on pourrait dire l’Amour et la Vérité — ont produit la guérison. Comme l’écrit Mary Baker Eddy dans Science et Santé: « Le moyen de chasser l’erreur de l’entendement mortel est d’y verser la vérité avec des flots d’Amour. » (p. 201) C’est toujours la lumière du Christ qui, grâce à la prière du praticien, révèle clairement ce qui doit être reconnu comme étant dissemblable à l’homme créé par Dieu.

Il est utile de se le rappeler lorsque nous sommes tentés de croire qu’il nous appartient de découvrir personnellement cette erreur; en fait, c’est le Christ qui nous la révèle.

Il faut faire preuve d’une certaine sagesse à ce sujet et ne pas personnaliser le péché. La prière permet de voir l’opposé spirituel de tout ce qui ne nous paraît pas idéal chez quelqu’un. C’est cela qui guérit.

Même si un praticien n’est pas encore libre de tout péché, il peut guérir avec succès. Mais il est certain qu’on attend du praticien qu’il remplisse ses obligations morales.

Mary Baker Eddy écrit: « Pour guérir son patient, le métaphysicien doit d’abord chasser de sa propre conscience les tares morales et atteindre ainsi à la liberté spirituelle qui le mettra à même de chasser de son patient les tares physiques... » (Science et Santé, p. 366) Je pensais justement ce matin à ce que ce passage veut dire: Que l’on doit s’employer à chercher l’immoralité en soi-même ? Non. Mais cela implique d’avoir une pensée aussi pure et aussi semblable à Dieu que possible, ce qui requiert la prière et l’étude spirituelle, du moins en ce qui me concerne, et beaucoup de moments seule avec Dieu.

Ces moments d’isolement sont précieux, mais la vie est si trépidante que l’on est vite détourné de l’étude et de la prière — qui sont pourtant si importantes. Les impératifs de la journée voudraient nous priver de ces moments-là. Mais ce n’est qu’une tactique du magnétisme animal pour ralentir ou stopper notre croissance individuelle et celle de l’Église, n’est-ce pas ?

J’ai remarqué, ces dernières années, que le sujet revient très souvent durant l’Assemblée annuelle de L’Église Mère. Parfois, avec beaucoup de tact, on recommande aux membres de prendre davantage le temps pour faire face au magnétisme animal et se défendre contre la suggestion mentale agressive, dans l’intérêt de l’Église. C’est vraiment important. Au cours de son enseignement, le professeur de Science Chrétienne apprend à sa classe à faire face au magnétisme animal dans la prière, et il souligne la nécessité pour les élèves de prier chaque jour pour eux-mêmes. Lorsque je suis en contact avec un élève, je dois parfois lui rappeler l’importance de ce traitement quotidien pour soi. Si nous le faisons scrupuleusement tous les jours, comme nous le demande Mary Baker Eddy, les problèmes paraissent bien moins grands.

J’ai connu un couple qui se plaignait à une praticienne de la Science Chrétienne du fait qu’ils se levaient à cinq heures du matin et qu’ils n’avaient même pas le temps de faire ce travail de prière. Nullement impressionnée, la praticienne leur a dit: « Eh bien, levez-vous à quatre heures du matin. » Vous savez, la pratique me semble bien plus facile quand je commence dès le matin par prier pour moi-même. Parfois cela n’est pas évident. La journée semble me réclamer; les demandes veulent accaparer mon attention. Si ce schéma se répète, il est bon d’envisager de se lever plus tôt.

Cela demande de la discipline — à la fois au nom du principe et de l’amour.

Et cela vaut infiniment la peine. Ô combien !

Y a-t-il un autre sujet que vous souhaiteriez développer ?

J’aimerais revenir sur l’importance de l’Église. Durant la semaine que mon mari et moi avons passée à La Barbade, nous avons été frappés par deux éléments typiques de cette île: le cricket et le christianisme authentique des habitants, ce dont j’ai déjà parlé plus tôt. L’importance de l’Église, en général, est manifeste dans ce pays. Même dans les gares routières, le dimanche, les gens écoutent les sermons diffusés par des haut-parleurs.

Se pressent-ils en nombre dans les églises ?

La profusion des églises est évidente, mais ce qui m’a le plus touchée, c’est la façon dont les gens vivent leur christianisme. Ils n’étaient pas seulement aimables envers les touristes que nous étions, mon mari et moi. C’était plus que cela. Ils exprimaient un amour bienveillant, ainsi que les autres qualités que j’ai citées précédemment. Bien sûr, pour nous, le point fort de ce séjour a été la visite de l’église de la Science Chrétienne de Bridgetown, la capitale de La Barbade. À ce moment, j’ai ressenti une immense reconnaissance pour les églises de la Science Chrétienne dans le monde entier, pour leurs membres, pour le travail désintéressé qu’ils accomplissent afin que ces églises demeurent vivantes. Les membres de l’église de Bridgetown ne m’en voudront pas de dire qu’ils semblent moins nombreux que par le passé — donc il y a plus de travail pour ceux qui restent, comme dans nombre d’églises de par le monde. Raison de plus pour être reconnaissant à tous ces membres d’église dévoués et désintéressés, grâce auxquels le drapeau de la Science Chrétienne continue de flotter partout où ils se trouvent.

Nous n’avons pas besoin de nous attarder sur le nombre de membres actuellement en diminution ni de se sentir « fatigués et chargés » à cause de cela. Il y a une grande promesse dans la vision de Mary Baker Eddy selon laquelle « le Christ, l’idée de Dieu, régira finalement toutes les nations et tous les peuples — impérativement, absolument, définitivement — par la Science divine » (Science et Santé, p. 565).

Il est possible que, dans les années à venir, les églises n’aient plus exactement la même forme qu’aujourd’hui, mais j’ai confiance dans la vision de Mary Baker Eddy. Aussi j’aimerais dire « merci ! merci ! à tous de poursuivre le travail ». N’abandonnez pas, car cette vision est à la base de ce que vous accomplissez. Quand votre travail repose sur une vision bien comprise, il est beaucoup moins pénible. Vous êtes littéralement portés par le feu sacré. L’Église n’est pas une institution avec laquelle on se bat ni une petite lumière tremblotante; c’est un mouvement dynamique et une activité de Dieu.

Interview parue dans le CHRISTIAN SCIENCE JOURNAL

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