Anne-Françoise Bouffé a grandi à Clamart, à quelques kilomètres de Paris. Le jardin de son enfance, qui était un lieu de jeux, est aujourd'hui un lieu de prière. Elle et son mari ont en effet construit une maison sur une partie du terrain qui appartenait à ses parents, et c'est le même jardin qui aujourd'hui constitue un havre de paix consacré à l'étude de la Science Chrétienne.
Première Église du Christ, Scientiste, Paris, est un autre lieu où Anne-Françoise Bouffé se sent chez elle car elle y a fréquenté l'école du dimanche puis elle y a enseigné pendant plus de 30 ans.
Alors que ses enfants étaient encore petits et avant de devenir praticienne et professeur de Science Chrétienne, elle a été, pendant une année, chargée de cours à l'Institut d'art de la Sorbonne. Elle a également été conférencière dans les musées de Paris et professeur d'histoire et de géographie.
Alors que nous pourrions continuer à relater d'autres aspects intéressants de sa vie, elle évoque chaleureusement ce que Mary Baker Eddy a écrit dans son autobiographie, Rétrospection et Introspection: « De simples incidents historiques et des événements personnels ne sont que vanité et ne sont d'aucune importance, à moins qu'ils n'illustrent l'éthique de la Vérité. » (p. 21) Ainsi donc débute notre conversation...
Anne-Françoise, et si, pour commencer, nous abordions les Béatitudes, puisque vous avez mentionné que vous les aviez incluses de façon très spécifique dans votre travail de prière l'année dernière ?
Les Béatitudes étaient extrêmement importantes pour Mary Baker Eddy. Non seulement elles figurent parmi les premières leçons de l'école du dimanche, mais elles constituent également, pour nous, adultes, le cœur de la prière et de notre étude approfondie en Science Chrétienne. Mary Baker Eddy a dit: « Si jamais je m'éuise au service de mes élèves, ce sera à cause de mes efforts pour les aider à obéir aux Dix Commandements et à s'imprégner de l'esprit des Béatitudes du Christ. » (Écrits Divers, p. 303) Dans tous ses écrits, elle insiste avec douceur sur la nécessité de vivre les qualités exprimées dans les Béatitudes, ce qui illustre qu'elles favorisent grandement notre travail de guérison.
C'est merveilleux qu'elle considère les Béatitudes comme vitales à la fois pour les très jeunes enfants et pour l'étude plus approfondie des adultes. Il y a là un message important, n'est-ce pas ?
Oui, plus une vérité est profonde, plus elle est simple.
Lors que nous lisons les Béatitudes ‒ « Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux! », « Heureux les miséricordieux, carils obtiendront miséricorde ! », ainsi que toutes les autres (voir Matthieu 5) ‒ comment pouvons-nous y voir davantage qu'un engagement en faveur d'une attitude « morale » ou d'une « gentillesse » humaine ?
En Science Chrétienne, notre point de départ est: Dieu parfait et homme parfait, et nous reconnaissons que l'homme est entièrement spirituel, qu'il est l'idée de Dieu. Prises dans cette perspective, les Béatitudes deviennent bien plus qu'un impératif moral: elles constituent un impératif spirituel parce qu'elles nous guident vers ce que nous sommes déjà, la manifestation complète du seul Entendement.
Mary Baker Eddy nous oriente constamment dans cette direction. Elle commence le chapitre sur la chapitre sur la « Pratique de la Science Chrétienne », dans Science et Santé avec Clef des Écritures, en décrivant les qualités que doit exprimer celui qui guérit par la prière; et ces qualités sont exactement celles présentes celles présentes dans les Béatitudes: l'humilité, l'amour désintéressé, la gratitude, la tendresse, la patience (voir p. 364‒367). nous pouvons nous demander: Pourquoi en est-il ainsi ? Pourquoi est-il si important d'exprimer ces qualités spirituelles ? Mary Baker Eddy explique cela de façon très claire lorsqu'elle dit: « Chaque pas vers la bonté nous éloigne de la matérialité et nous rapproche de Dieu, Esprit » (ibid, p. 213) Nous pouvons donc simplement savoir que chaque pas en direction de l'humilité, de la pureté, et ainsi de suite, nous éloigne d'une vision matérielle de nous-même et de notre prochain.
Dans la phrase que vous venez de citer, Mary Baker Eddy parle de: « chaque pas »; pourriez-vous aider à comprendre un énoncé comme celui-ci qui contraste avec un énoncé absolu du type « Le Principe ne fait qu'un avec son idée... » (Science et Santé, p. 465) ?
La façon dont je vois cela, c'est que Mary Baker Eddy nous a demandé de toujours partir de Dieu, l'Entendement divin, c'est-à-dire de comprendre que notre nature spirituelle et parfaite est tout ce qui nous constitue réellement; et alors il est naturel de vivre une vie morale. Mais elle nous a aussi donné une autre approche. Dans sa compassion, elle comprenait que, lorsque nous semblons être moins clairs, si nous exprimons simplement des qualités chrétiennes telles que la patience, la bonté, l'amour, ces qualités ont le pouvoir de spiritualiser notre pensée et de la transformer.
Donc, bien que chacun de nous s'efforce de penser dans l'absolu, en partent de Dieu, l'Entendement parfait, nous devons réaliser qu'il est également important de partir, humblement, de l'expression des qualités chrétiennes énoncées dans les Béatitudes. Ces qualités guérissent car elles sont un transparent à l'Amour divin en action.
Par ailleurs, chaque énoncé de Science et Santé peut être compris de façon absolue. Par exemple, lorsque nous établissons notre perception et notre compréhension sur une base absolue, nous sommes à même de comprendre pleinement l'énoncé suivant de Science et Santé: « L'Amour divin a toujours répondu à tout besoin humain ety répondra toujours. » (p. 494) Nous réalisons alors que ce qui est vrai à propos de « tout besoin humain », c'est que chaque homme et chaque femme est maintenant même la manifestation complète de Dieu, incluant toutes les idées justes. Et cette profonde compréhension est une vraie bénédiction, pas seulement pour nous-même, mais également pour nos amis, pour ceux que nous ne connaissons pas et pour le monde entier.
En considérant la première Béatitude, « Heureux les pauvres en esprit... », il semble que si l'on prend le mot « pauvres » au pied de la lettre, il ne représente pas vraiment une qualité. Pouvez-vous nous expliquer cela ?
Pour comprendre le sens spirituel de la première béatitude, il est utile de consulter d'autres traductions de la Bible. Dans la Bible anglaise de J. B. Philips, The New Testament in Modern English, Revised Edition, nous lisons « Comme ils sont heureux ceux qui connaissent leur besoin de Dieu, car le royaume des cieux est à eux ! » [traduction libre] Et dans la Contemporary English Version: Dieu bénit ceux qui dépendent seulement de lui. » [traduction libre] Dans cette béatitude, Jésus demande à ceux qui le suivent de se tourner complètement vers Dieu et de ne pas s'appuver sur une personne. Donc, être « pauvre en esprit », c'est être désireux de progresser spirituellement, c'est reconnaître notre besoin de comprendre note unité avec Dieu, et être prêt à placer note entière confiance en Dieu. Cette attitude nous révèle l'infinie présence du « royaume des cieux » ‒ ici et maintenant, et ouvre ainsi la porte à la guérison.
C'est donc reconnaître la nécessité de voir notre nature complète, déjà établie...
Laissez-moi vous donner un exemple. Une de mes élèves m'a rappelé récemment une guérison qu'elle avait eue il y a quelques années en s'appuyant seulement sur Dieu et en reconnaissant sa nature spirituelle et complète. À la suite d'un accident de voiture, elle souffrait beaucoup de la tête et du dos. Ayant rendez-vous dans une autre ville avec la compagnie d'assurance, elle avait demandé à sa bellemère de l'y conduire. Elle m'a appelée avant de partir et m'a demandé de prier pour elle. Durant le trajet, elle s'est posé cette question: « Qu'est-ce que la praticienne est en train de faire en ce moment même ? » La réponse est venue sans attendre: « Elle est en train de voir l'enfant parfaite de Dieu, et de reconnaître la toute présence et la toute-puissance de Dieu. » Donc la seule conclusion à laquelle elle pouvait arriver en cet instant était: « Je dois aussi reconnaître moi-même ces vérités. » Elle l'a fait, et elle a été instantanément guérie.
Elle a vu son véritable était parfait et complet, à cet instant même, et a réalisé que Dieu seul guérit.
Votre élève a donc réalisé qu'elle devait reconnaître cette vérité pour elle-même. Pensez-vous, Anne-Françoise, que la vraie « démonstration » réside dans cette connaissance ? Bien sûr, la guérison de la douleur est magnifique et nécessaire, mais la démonstration n'est-elle pas avant tout mentale?
Oui, absolument. La démonstration est la compréhension de notre unité avec Dieu. Et la guérison est la conséquence inévitable de cette compréhension. Jésus a dit: « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu [la démonstration est dans la pensée]... et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » (Matthieu 6:33) La guérison est ce qui est « donné pardessus », c'est-à-dire la bénédiction.
Donc chaque béatitude nous guide en réalité vers la perfection de ce que nous sommes déjà.
C'est cela. Prenez la deuxième béatitude: « Heureux les affligés, car ils seront consolés ! » Pourquoi les affligés doivent-ils se réjouir ? Paul nous a donné une réponse claire: « Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles... » (Il Corinthiens 4:17, 18) Souvent, c'est en passant par ce qui semble être une épreuve que nous abandonnons une vision matérielle pour la vision spirituelle, laquelle révèle la présence continue de l'Amour divin.
Cela me fait penser à quelque chose que j'ai lu dans le recueil d'articles sur la Science Chrétienne, « Anthology of Classic Articles » [n.d.r.: pas disponible en français]. Dans son article « The Activity of the Christ » (L'activité du Christ), Ivimy Gwalter écrit: « Grâce à la Science du Christ, l'entendement humain cède à l'Entendement divin, le concept humain progresse jusqu'à ce qu'il disparaisse finalement dans l'éclat de la ressemblance divine. » (p. 14)
Il est certain que l'entendement humain doit céder à l'Entendement divin pour que la concept mortel disparaisse et que soit révélée la glorieuse et parfaite manifestation de Dieu.
Pour moi, cette deuxième béatitude évoque cet abandon de tout ce qui est erroné. « Heureux les affligés, car ils seront consolés ! » c'est la promesse que nous serons toujours réconfortés, que la peine semble petite ou grande. La peine, ou la tristesse, ne nous appartient jamais, c'est une suggestion mentale agressive, un mensonge, que nous pouvons refuser, et qui doit disparaître parce qu'il ne fait pas partie de nous. La Bible nous donne constamment cette assurance, elle déborde de la tendresse de l'Amour divin qui inclut chacun de nous.
L'été dernier, j'ai rencontré une autre élève, dans une église filiale du sud de la France où elle a fait part d'une guérison qu'elle avait eue pendant l'allocution consacrée aux Béatitudes, lors de notre dernière réunion d'association qui s'était tenue plus tôt dans l'année. Les relations qu'elle avait entretenues avec ses parents et ses sœurs étaient très difficiles et conflictuelles, et elle n'avait pas parlé à ses sœurs depuis des années. Quand cette béatitude a été abordée lors de l'allocution ‒ lui rappelant que notre perfection infinie signifie qu'en réalité il n'existe pas de tristesse, pas de regret, pas de ressentiment ‒ elle a senti soudain qu'il n'y avait jamais eu d'interruption dans le gouvernement parfait de Dieu. Elle a décrit ce moment comme le réveil d'un rêve, et elle a su à cet instant même qu'elle était guérie. Désormais, ses relations familiales sont tout à fait harmonieuses.
Après la phrase, « Voyant la foule, Jésus monta sur la montagne » (Matthieu 5:1), j'aime beaucoup ce que dit la Bible: « et lorsqu'il fut prêt... » (d'après la version King James) Cela ressemble à un puissant conseil pour chacun de nous, de savoir que Jésus était prêt, spirituellement préparé.
Oh bien sûr, il était préparé. Dans Luc, nous lisons qu'il avait prié toute la nuit avant de prononcer le Sermon sur la montagne. Être préparé est essentiel à notre propre pratique de la Science Chrétienne. Cette préparation est accomplie grâce à notre prière journalière pour nous-même. Mary Baker Eddy savait que cette prière quotidienne était vitale ‒ elle utilise le mot « quotidien » 90 fois dans ses écrits.
Dans une lettre adressée à James Neal, elle lui conseille ceci: « Priez chaque jour, n'omettez jamais de prier, aussi souvent soit-il: “ne m'induis pas en tentation”, c'est-à-dire en langage scientifique: Ne m'induis pas à perdre de vue la pureté absolue, les pensées chastes et pures; que toutes mes pensées et tous mes buts soient élevés, désintéressés, charitables, humbles, ‒ inspirés par l'affection de l'Esprit. Grâce à cette altitude de pensée, votre esprit se détache de la matérialité et acquiert la spiritualité, et c'est là l'état d'esprit qui guérit les malades. » Yvonne Caché von Fettweis et Robert Townsend Warneck, Mary Baker Eddy, une vie consacrée à la guérison, p. 196.
Lorsque Mary Baker Eddy écrit: « acquiert la spiritualité », je pense qu'elle parle d'une vision de la spiritualité qui est déjà intacte, complète, n'est-ce pas ? Elle nous guide vers notre nature absolue, divine, naturelle, dont vous parliez, nature qui n'a pas besoin d'être obtenue, mais à laquelle on doit céder et qui doit être révélée.
Exactement. Et il est intéressant de réaliser que lorsque Jésus a donné les Béatitudes ‒ qui constituent l'introduction au Sermon sur la montagne ‒ il venait juste de choisir ses douze disciples. Il leur a donc enseigné, ainsi qu'à la foule qui était rassemblée, comment guérir. Et, bien sûr, « la montagne » (qui en fait était juste une colline) symbolise « l'altitude de pensée » à laquelle Mary Baker Eddy se réfère dans la lettre à James Neal.
Donc Jésus a donné les Béatitudes, ces premières leçons, parce qu'elles constituaient les points les plus puissants qu'il faut comprendre pour accomplir des guérisons ?
Le Sermon sur la montagne tout entier enseigne comment guérir, et aussi comment être « heureux », J'aime la définition grecque du mot « heureux », qui est « la joie qui porte en elle-même son secret » et qui est « indépendante de tout hasard... » William Barclay, Gospel of Matthew, Vol. 1, p. 88-93. ou encore « qui possède une joie intérieure incapable d'être affectée par les circonstances qui l'entourent ».
J'aimerais avoir votre sentiment concernant l'expérience de Jésus dans le désert. Il a été tenté par le « diable », par la suggestion de s'incliner face à un univers matériel. Et il a finalement résisté à toutes ces pensées malignes (voir Matthieu 4:1-11). Voyezvous une signification à cette forme de défi extrême, juste avant de donner à ses disciples les Béatitudes ? Pensez-vous qu'il ait eu besoin d'une telle « épreuve du feu » avant de pouvoir transmettre son message et commencer son ministère de guérison ?
Je pense que l'expérience du désert lui a réellement permis de réaliser le néant de l'erreur. Une partie de la suggestion dans chaque question était: « Es-tu vraiment le Fils de Dieu ? », « Es-tu réellement l'idée divine de Dieu ? » Et lorsqu'il a pu répondre oui, il a su qu'il pourrait reconnaître et accepter entièrement la mission qui s'offrait à lui, et la mener à bien.
Cela me rappelle ce que Mary Baker Eddy a dit lorsqu'on lui a demandé comment elle guérissait instantanément: « Je crois à chacun des énoncés de la Vérité que je prononce. »Mary Baker Eddy, une vie consacrée à la guérison, p. 91-92. Mary Baker Eddy et Jésus savaient instinctivement qu'ils devaient vivre la vérité avant de l'enseigner.
Et pour vivre la vérité, nous avons besoin de nourriture spirituelle, besoin de prier quotidiennement pour nous-même. Mary Baker Eddy nous dit: Il est une chose que j'ai beaucoup désirée, et que je demande encore instamment, c'est que les Scientistes Chrétiens, ici et ailleurs, prient chaque jour pour euxmêmes; non pas oralement ni à genoux, mais mentalement, humblement, et avec insistance. » (Écrits Divers, p. 127) Et pourquoi est-il si important de prier pour nous-même ? Mary Baker Eddy nous explique que notre corps est inclus dans notre pensée (voir Science et Santé, p. 208), donc il en est de même pour tout ce qui nous entoure, l'église, la famille, l'emploi, les relations humaines, les enjeux internationaux; toutes choses sont incluses dans la pensée. Aussi dans la mesure où nos pensées sont spirituelles et donc harmonieuses, elles bénissent tous ce qui nous entourent. En fait l'exigence pour guérir est de laisser l'Entendement divin être notre Entendement et de reconnaître que seul l'Entendement divin constitue tout ce qui existe.
Et si nous commençons la journée en reconnaissant notre perfection présente en tant qu'enfant de Dieu, en tant que l'image de Dieu, l'idée de Dieu, alors nous sommes prêts à guérir.
Qu'est-ce que « prêts à guérir » signifie pour vous ?
Nous sommes prêts à guérir lorsque nous savons que le pouvoir de guérir appartient à Dieu, qu'il n'existe rien en dehors de l'Entendement infini et parfait et que personne, à aucun moment, ne peut être séparé de Dieu. En tant qu'idée de Dieu, nous sommes à jamais inclus dans l'Entendement divin. Lorsque Lady Victoria Murray demanda à Mary Baker Eddy comment elle guérissait instantanément, celle-ci lui répondit: « Veillez à ce que votre violon demeure accordé. »ibid., p. 239. Notre violon, notre conscience, est accordé lorsque nous reconnaissons que notre identité spirituelle est notre seule identité. Garder son violon accordé c'est apprendre à garder sa pensée élevée, « sur la montagne », de manière à ce que durant la journée, lorsque quelqu'un nous demande de l'aide, ou lorsque nous sommes tentés de laisse entrer dans notre conscience quelque chose qui serait différent de Dieu, le bien éternel, nous ne soyons ni trompés ni craintifs.
Répondre immédiatement à l'appel dans notre conscience. Est-ce cela qui apporte la guérison ?
C'est cela. Il est possible d'aborder toutes les situations pleinement confiants et pleinement préparés, si nous demandons: « Qu'est-ce que l'Entendement divin, notre Entendement, connaît de cette situation ? » Si nous nous efforçons de suivre le conseil de Paul, « Priez sans cesse » (I Thessaloniciens 5:17), alors nous écoutons Dieu continuellement. Et la seule vraie réponse, quel que soit le défi, est de connaître la vérité Christ qui guérit.
Cela souligne réellement ce que Mary Baker Eddy déclare dans le Message à L'Église Mère pour 1901, dans le passage où elle se réfère au Sermon sur la montagne: « La Parole de Dieu est un puissant prédicateur, et elle n'est pas trop spirituelle pour être applicable ni trop transcendantale pour être entendue et comprise. » (p. 11)
Tout à fait, la Parole de Dieu est si pratique et si puissante ! Je me rappelle d'une guérison qu'une de nos filles a eue lorsqu'elle était bébé. Elle s'est réveillée avec un gros rhume, et, en tant que jeune maman, j'étais impressionnée. Je n'avais pas encore suivi le cours Primaire de Science Chrétienne, et je faisais face à la suggestion qui prétendait que je ne savais pas comment prier. L'idée m'est venue de commencer à prier en disant la Prière du Seigneur avec son interprétation spirituelle tirée de Science et Santé. Cette prière est vraiment la Parole de Dieu. Au début, cela ne semblait être que des mots, donc je l'ai répétée à nouveau. Et encore. Et encore, jusqu'au moment où j'ai ressenti la totalité de Dieu, que Dieu est réellement tout-puissant et la seule présence. Lorsque je me suis sentie calme et en paix, le rhume de ma fille avait disparu.
Puisque nous évoquons cette simplicité, que pensez-vous que le cours Primaire de Science Chrétienne apporte à notre prière quotidienne ?
Le cours Primaire nous révèle l'importance de la prière quotidienne pour nous-même. Il nous aide aussi à prier dans l'absolu, à prier à partir du point de vue de l'infini, de la perfection divine, « Dieu parfait et homme parfait » (voir Science et Santé, p. 259). L'absolu signifie ce qui appartient à Dieu, ce que Dieu connaît, tout ce qui est réel, illimité, inconditionnel, incomparable.
Durant le cours, nous apprenons également à manier le magnétisme animal, c'est-à-dire à comprendre l'impossibilité et l'irréalité de l'erreur ‒ de tout ce qui prétend s'opposer à Dieu, le bien infini. Avez-vous remarqué que lorsque Mary Baker Eddy parle de la crainte dans ses écrits, elle n'ajoute jamais « votre peur », ou bien « leur peur » ? Cela illustre clairement que la peur est une suggestion impersonnelle, qui n'appartient jamais à l'homme de Dieu.
Mary Baker Eddy insiste avec force pour que le point de départ de nos prières soit « Dieu parfait et homme parfait », mais elle nous demande également de nous défendre quotidiennement contre les suggestions mentales erronées que le monde présente. Il y a, dans le Manuel de L'Église Mère, une règle puissante intitulée: « Défense contre la mauvaise pratique. » Je pense que chacun d'entre nous pourrait travailler davantage avec cette règle.
Elle se décline en trois points en nous incitant: « ... à ne jamais rendre le mal pour le mal, mais à connaître la vérité qui affranchit, et à être ainsi une loi, non pour les autres, mais pour [nous]-même. » (p. 84) Voilà trois façons très simples de se défendre. Et j'aime particulièrement la dernière qui consiste à être une loi pour soi-même, et non pour les autres.
Notre prière quotidienne revendique aussi que seul l'Entendement divin gouverne tout et que dans la perfection infinie, il n'y a pas de place pour l'imperfection ‒ donc pas de place pour les accidents, les mauvaises décisions, les relations difficiles ni une quelconque inharmonie. Si notre défense est vigilante et si nous vivons nos affirmations de vérité, alors nous expérimentons ce que Jésus a décrit: « ... le prince du monde vient. Il n'a rien en moi... » (voir Jean 14:30)
Bien sûr, notre prière quotidienne pour nous-même nécessite d'être renouvelée chaque jour. Et nous obtenons ces pensées fraîches et individuelles, lorsque nous faisons appel à l'inspiration divine pour nous guider.
Lorsque Mary Baker Eddy parle du Sermon sur la montagne dans Science et Santé, elle dit notamment: « Ceux qui sont disposés à abandonner leurs filets ou à les jeter du bon côté pour trouver la Vérité ont, aujourd'hui comme autrefois, l'occasion d'apprendre et de pratiquer la guérison chrétienne. » (p. 271) Après cette conversation, Anne-Françoise, nous voyons plus clairement que cette belle tâche est à portée de main: laisser nos filets, ainsi que les disciples l'ont fait avant nous. (voir Marc 1:18)
Vivre les Béatitudes est un engagement quotidien et de chaque instant. Et lorsque nous exprimons fidèlement ces qualités aimantes exprimées dans les Béatitudes, nous sommes prêts à abandonner nos filets (nos croyances humaines) et à nous laisser guider par Dieu, l'Esprit infini. Alors tous les aspects de notre vie en sont bénis et enrichis.
Et savez-vous ce que nous découvrons lorsque nous délaissons un faux sens matériel au profit du sens spirituel, le seul vrai sens ? Que tous nos instants Lui appartiennent...