Durant de nombreuses années, je me suis sentie comme Job, dans la Bible. C'était comme si j'avais tout perdu: mon argent, le contact avec mes enfants, tout ce que j'aimais le plus au monde. Or, lorsque Job a finalement pris position en faveur de sa perfection et de son amour pour Dieu, lorsqu'il a reconnu que sa souffrance n'était jamais venue de Dieu, tout ce qu'il avait perdu lui a été rendu, et même en plus grande quantité qu'avant. Pour ma part, j'ai également acquis un sens plus pur de mon identité et de ma liberté en tant qu'idée spirituelle de Dieu, jamais née et sans aucun passé mortel.
Dès mon plus jeune âge, j'ai souffert de violences et d'abus sexuels. La honte et la culpabilité ont affecté ma vie d'enfant, et par la suite, ma vie d'adulte. J'éprouvais toujours un sentiment d'infériorité. Je croyais ne pas mériter des relations heureuses, aimantes, et mes trois mariages se sont mal terminés. Je pensais que je pourrais alléger mon sens de culpabilité en changeant le comportement de mes conjoints, mais cela n'a pas donné de bons résultats. Même si je me percevais comme étant une personne forte, j'étais soumise à mes différents maris, puisqu'en réalité j'étais très peu sure de moi. Je ne leur ai jamais fait réellement confiance, et au fil des ans, j'ai réalisé peu à peu que j'avais peur d'eux. Cependant, j'ai préféré maintenir pendant longtemps ces mariages malheureux afin de me conserver un toit et de protéger mes quatre enfants.
Après le décès de mon deuxième mari et après celui de mon fils, quelques années plus tard, j'étais en proie à beaucoup de rancune et de colère. J'ai peu à peu éprouvé, la sensation de perdre la faculté de penser. À la même époque, j'ai également commencé à éprouver de la difficulté à parler, et quelques mois plus tard, j'ai perdu l'usage de mes mains puis de mes bras. Il m'arriavit de trébucher et ma vision avait beaucoup diminué. Un matin, je me suis sentie très mal en me levant, et ma fille, qui à cette époque avait grandi, m'a conduite aux urgences. On lui a dit que j'avais eu une série de mini-crises cardiaques, qu'un rein avait cessé de fonctionner et que ma santé était en train de décliner rapidement.
Je n'étais pas vraiment préoccupée par ce que les docteurs disaient. Je sentais que j'avais délaissé Dieu et la Science Chrétienne, et que j'avais perdu mes autres enfants, qui s'étaient détournés de l'étude de la Science Chrétienne après la mort de leur frère. Peu m'importait si j'allais mourir ou rester en vie. Je m'étais résignée à mon sort.
Malade et l'esprit confus, j'ai néanmoins entendu ma fille pleurer et me dire: « Ne pars pas. J'ai besoin de toi. » J'ai pensé: « Je ne peux pas la laisser ainsi. J'ai un travail à faire; elle a besoin de moi. »
À partir de ce moment extremement difficile, j'ai commencé mon cheminement vers une guérison complète, même si celle-ci a pris plusieurs années. Il y a eu de nombreuses petites guérisons, tout au long du parcours. À l'hôpital, j'ai commencé par fixer ma pensée sur cette idée: « Dieu est Vie. Il est ma Vie. » C'est à ce moment que j'ai senti que je voulais m'ap- puyer sur la Science Chrétienne pour la guérison. J'ai murmuré à ma fille: « Plus de docteurs ! »
Je suis sortie de l'hôpital une semaine plus tard (les médecins voulaient garder un œil sur mon état), et j'ai commencé à prier sincèrement. J'ai continué de m'accrocher à l'idée que Dieu est Vie - ma Vie - et que l'Amour est tout. Ces idées étaient mes compagnons constants. Alors que je me tournais de tout mon cœur vers la prière, par moi-même et avec l'aide d'une praticienne de la Science Chrétienne, mon rein s'est remis à fonctionner normalement en l'espace d'un mois. C'était le premier pas vers une guérison complète, et cela m'a encouragée à me retrousser les manches pour réellement comprendre ma perfection spirituelle.
Je me suis consacrée à Dieu et à l'étude de la Bible et de Science et Santé. Puisque ma vision était déficiente, j'écoutais jour et nuit les Leçons-sermon de la Science Chrétienne sur des CD. J'écoutais des enregistrements sur la Bible, des cantiques sur CD, bref, tout enregistrement audio qui avait un rapport avec la Science Chrétienne. Petit à petit, j'ai été capable de penser plus clairement et de lire. Je ne pouvais pas voir distinctement tout d'abord, mais j'ai persisté. Je lisais la Bible et Science et Santé à haute voix; au début ma voix sonnait un peu drôle, mais peu à peu, mon élocution est devenue de plus en plus claire, jusqu'à œ qu'elle le soit entièrement. J'ai également étudié la définition de l'homme, à la page 475 de Science et Santé, et chaque jour je priais avec « l'exposé scientifique de l'être » (voir ibid., p. 468), ainsi qu'avec des références sur l'Entendement divin. Je m'accrochais constamment à cette citation de la page 199: « Les muscles ne sont pas automoteurs. » Je pensais: « Oui, l'Entendement seul les fait agir. » Alors que je priais ainsi, mes bras et mes mains sont petit à petit redevenus mobiles et ne me faisaient plus mal.
J'ai continué de m'accrocher à l'idée que Dieu est Vie ‒ ma Vie ‒ et que l'Amour est tout.
Malgré tout, après ces quelques années, il demeurait dans ma pensée une sortie de brouillard. J'oubliais des choses que j'avais dites ou comment accomplir certaines tâches. Mais je continuais de prier, sachant que Dieu était l'Entendement et qu'il n'y avait aucune possibilité pour que je sois séparée de Son intelligence infinie. Alors, cette sensation de confusion a commencé à disparaître.
Je me suis remise à faire du crochet, de temps à autre, et cela a été une étape importante. J'avais tricoté pour mes enfants lorsqu'ils étaient jeunes, mais à œ moment-là, il m'était devenu impossible de me rappeler comment faire une maille. Au début, j'ai du défaire mon tricot une centaine de fois; cependant à chaque fois, je me rappelais que Dieu était Entendement, toute intelligence, et que j'étais Son expression. J'apprenais la patience ! Bien sùr, alors que je persistais dans ma prière, le brouillard mental s'est levé. J'ai été à nouveau capable de tricoter, et j'ai pu terminer un pull afghan pour ma fille.
Après plusieurs années, en dépit de toutes les guérisons dont j'avais été le témoin, des douleurs persistaient encore dans mes hanches et dans mes jambes lorsque je m'asseyais, lorsque je marchais et même lorsque que je m'allongeais.
Ma fille et moi avions déménagé sur la côte est des États-Unis durant cette période. Étant nouvelle dans la région, et sentant que j'avais besoin du soutien de l'église dans ma vie, j'ai décidé d'assister aux services d'une église filiale de la Science Chrétienne. Cela a été le dernier pas dans le long processus qui a amené une guérison complète. Mais malgré le fait que j'allais à l'église, c'était comme si je conservais encore une sorte de désaccord avec Dieu. Je ressentais une forme de résistance à l'église, ainsi qu'à l'obéissance aux directives divines.
Un dimanche, alors que je rentrais de l'église, je souffrais beaucoup. Ma fille, qui assistait aux services avec moi et qui savait que j'aimais Dieu et que j'avais besoin du soutien de l'église, m'a regardée et m'a dit: « C'est fini. » Elle voulait dire par là que je pouvais arrêter d'en vouloir à Dieu, que je pouvais laisser la colère s'en aller et mettre ainsi un terme à la souffrance et à la tristesse dans ma vie.
Cette phrase m'a surprise et elle a brisé mon opposition mentale. À ce moment-là, j'ai pensé: « Dieu, j'abandonne. J'arrête de résister à Tes directives. Je ferai tout ce que tu me demanderas de faire. » Et soudain, j'ai eu le sentiment d'être exactement à ma juste place. À cet instant même, la douleur a disparu. C'était une libération instantanée et totale. À partir de ce moment-là, j'ai pu marcher et bouger sans aucune douleur, et cette guérison a été permanente. J'ai continué d'aller aux services de l'église, et quelques mois plus tard, j'en suis devenue membre. J'ai même servi au conseil d'administration et en tant que Première Lectrice. En dépit de cette preuve si précieuse et si évidente que l'Amour prenait soin de moi, je continuais de batailler afin de parvenir à m'aimer moi-même. Je me suis rendu compte que je repensais souvent aux abus que j'avais subis plus tôt dans ma vie, et que ces pensées de culpabilité et de honte avaient besoin d'être guéries.
Alors que je priais, ces mots de la page 340 de Science et Santé me revenaient continuellement: « établit l'égalité des sexes. » Voici la phrase entière d'où proviennent ces mots: « Un seul Dieu infini, le bien, unifie les hommes et les nations, constitue la fraternité des hommes, met fin aux guerres, accomplit ces paroles de l'Écriture: “Tu aimeras ton prochain comme toi-même,” annihile l'idolâtrie païenne et chrétienne ‒ tout ce qui est injuste dans les codes sociaux, civils, criminels, politiques et religieux ‒ établit l'égalité des sexes, annule la malédiction qui pèse sur l'homme, et ne laisse rien subsister qui puisse pécher, souffrir, être puni ou détruit. »
L'Amour divin aime toute sa création et prend toujours soin de ses idées divines bien-aimées, pourvoyant à leurs besoins et les chérissant.
Un jour, alors que je priais, la pensée m'est venue: « Il n'y a aucun mal ! » Cela a été comme quand les nuages se dispersent pour laisser briller le soleil. J'avais enfin ma réponse: mon innocence n'avait jamais été touchée. J'ai vu clairement que je n'étais pas le produit d'un passé mortel parce que j'étais l'image et la ressemblance de Dieu, et donc je n'avais pas à porter le poids d'une culpabilité qui, durant tant d'années, m'avait semblé faire partie de mon identité. Cela m'a libérée. J'ai pleuré de joie durant des heures à l'idée que nous avons un seul Parent divin, notre Père-Mère Dieu, et que les actions du mal ne font jamais partie du royaume de Dieu.
Ce jour-là, j'ai aussi passé plusieurs heures à prier pour voir que personne, nulle part dans le monde, ne pouvait admettre l'existence d'une maltraitance quelconque. Nous, les enfants de Dieu, ne pouvons jamais nous défaire de notre identité spirituelle parfaite ni être touchés par le mal. Nous demeurons « sous l'abri du Très-Haut » (voir Ps. 91:1), jamais effrayés ni haineux. Je me suis assise, pardonnant silencieusement à tous les hommes. Je les ai vus tels qu'ils sont vraiment: l'expression humble et intelligente de l'Amour, de la pureté et de l'honnêteté. J'ai vu que la féminité est chérie, adorée et respectée. Elle est la féminité de Dieu, que l'humanité perçoit en tant que tendresse, amour et bonté, entourant tous Ses enfants et l'univers entier.
J'ai éprouvé un sentiment de liberté et de joie incroyables en reconnaissant que notre Père-Mère Dieu, le seul Parent divin, est le vrai et l'unique Parent Je n'avais donc jamais été séparée de la paternité et de la maternité de Dieu. Il n'y avait jamais eu un moment où je n'avais pas eu de foyer, puisque le foyer est la conscience de l'Amour; ce n'est pas un lieu matériel, mais un état conscient et glorieux d'amour, de bonté, de sécurité et de plénitude. J'ai chéri toute l'humanité, en y reconnaissant mes frères et mes sceurs ayant tous un seul Parent divin. L'Amour divin aime toute sa création et prend toujours soin de ses idées divines bien-aimées, pourvoyant à leurs besoins et les chérissant.
J'ai réalise que la manière dont je me percevais ‒ le fait de devoir vivre avec la honte et la culpabilité, et de ne pas mériter le bonheur ‒ était douloureuse et erronée. La Science Chrétienne m'a enseigné la vérité, le fait que je suis ‒ que nous sommes tous ‒ les bien-aimés de Dieu, Son image et Sa ressemblance.
Depuis cette expérience, mes enfants son revenus vers la Science Chrétienne, et je me sens plus forte que jamais dans mon amour pour Dieu, pour Christ Jésus, pour Mary Baker Eddy et pour la Science Chrétienne. Cela me donne la plus grande joie et la plus grande liberté que j'ai jamais ressenties. Coupable ? Puisque Dieu ne nous condamne pas, nous n'avons pas à porter un tel bagage inutile.
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