Le passé vous pèse-t-il? Regrettez-vous l'une de vos décision ? De telles pensées ne sont pas rares. Elles peuvent nous empêcher de dormir la nuit et nous hanter jour après jour. Sous le poids des regrets, la vie n'est ni belle ni épanouie. La question qui se pose alors est la suivante: «Que faire pour retrouver la paix? » Pas grand-chose, semble-t-il, d'un point de vue purement humain, car une fois que nous avons prononcé telle parole ou commis tel acte, il semble impossible de revenir sur nos pas pour défaire ce qui appartient désormais à notre histoire personnelle. Il est parfois vivement conseillé d'analyser nos souvenirs douloureux et d'apprendre à les filtrer. Pourtant nul n'est obligé d'être l'éternelle victime de ses actes ou de ceux d'autrui. Il existe en effet une façon de racheter le passé, d'expier et même de réparer ses anciennes erreurs. La guérison définitive est à notre portée.
La solution consiste à apprendre à mieux connaître Dieu. Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy écrit: « C'est notre ignorance concernant Dieu, le Principe divin, qui produit l'apparente discordance et la vraie compréhension de Dieu rétablit l'harmonie. » (p. 390) Aussi, lorsqu'une note discordante ressurgit du passé sous forme de regret, on pourrait se demander: « Que dois-je apprendre concernant Dieu qui pourrait m'aider à surmonter ce sentiment pénible ? »
Les pensées douloureuses au sujet d'erreurs passées peuvent en fait nous ramener à Dieu. En réalité, nous n'avons jamais été séparés un seul instant de l'Amour divin. Il est impossible de se trouver en dehors du plan de Dieu. Nous comprendrons mieux cela en apprenant que Dieu est l'Amour omnipotent et toujours présent. Faisant écho aux paroles de l'apôtre Jean, Mary Baker Eddy écrit: « “Dieu est Amour.” » Puis elle explique: « Impossible d'en demander davantage, de regarder plus haut, d'aller plus loin. » (ibid., p. 6) En apprenant que l'amour de Dieu englobe toutes choses, on comprend que l'on peut s'appuyer sur Son pouvoir, lequel nous entoure et nous protège à chaque instant.
La Bible tout entière parle de l'amour de Dieu envers nous. Dans le premier chapitre de la Genèse, on apprend que Dieu est notre Créateur. Cela signifie qu'il est notre Père et qu'il a un plan pour nous. Et parce qu'il est Amour, nous ne serons jamais laissés en dehors du plan qu'il a pour Sa création. Avons-nous commis par le passé une faute que nous ne cessons de regretter ? Le fait de comprendre que Dieu est un Créateur aimant nous libérera complètement de ce fardeau.
À titre d'exemple, lorsque j'ai eu ma licence d'anglais, j'ai recherché un poste de professeur dans un lycée. Malheureusement, aucun poste n'était disponible dans ma région. Bien que découragé, j'ai accepté avec reconnaissance l'emploi que mon père m'a offert dans son entreprise de construction.
Mais au bout de la première année, je n'étais pas très heureux. Le bâtiment n'était pas vraiment « ma tasse de thé », notre activité était déficitaire, et je voulais un travail qui me permettrait d'être davantage créatif et qui soit intellectuellement plus stimulant. Je regrettais d'avoir renoncé si facilement à chercher un poste de professeur. Ce sentiment m'a plus ou moins hanté pendant trois ans. Ce n'est pas que j'avais à lutter sans cesse contre les regrets mais j'ai passé cependant un certain nombre de nuits blanches. À plusieurs reprises, en rentrant le soir à la maison, j'ai dit à ma femme qu'il me fallait trouver le moyen de revenit à ma vocation première de professeur.
L'aspect le plus positif de mon travail résidait sans doute dans les relations que j'avais avec mon père. Il savait que je n'étais pas heureux puisque nous en avions parlé. Il le comprenait et me rappelait de temps à autre que la solution ne viendrait qu'avec la prière. Mon père me disait toujours que notre activité appartenait en réalité à Dieu et qu'il en gouvernait toutes les facettes.
Mon élection à la fonction de Lecteur pour conduire les services de mon église filiale de la Science Chrétienne a marqué un tournant décisif dans ma vie. Ce mandat de trois ans exigeait de nombreuses heures d'étude. Même si à cette époque j'avais beaucoup de travail au bureau, j'ai accepté, sachant que ces nouvelles responsabilités allaient m'obliger à prier et à étudier sérieusement. J'étais heureux à l'idée d'apprendre à mieux connaître Dieu, en me plogeant dans la Bible et dans Science et Santé pour préparer les lectures des réunions du mercredi soir et pour m'entraîner à lire pour les services du dimanche.
Nous n'avons jamais été séparés un seul instant de l'Amour divin et il est impossible de se trouver en dehors du plan de Dieu.
Parallèlement, je priais concernant ma situation. Grâce à ces prières j'ai mieux compris que Dieu était le seul Créateur, qu'il aimait Sa création et veillait sur elle. J'ai entrevu peu à peu que, puisque chaque personne est occupée aux affaires de Dieu, elle est placée par Lui à tel ou tel poste et se trouve donc à sa juste place, sans exception possible. Ce qui m'incluait, moi aussi ! J'étais, à ce moment même, là où Dieu voulait que je sois; je faisais ce que Dieu voulait que je fasse. Il n'y avait pas lieu de chercher une autre voie ni de me lamenter à cause de décisions anciennes. Si un changement devait se produire, il serait le fait de Dieu et non de ma volonté.
J'ai continue à travailler dans la construction... et le changement est bel et bien venu. Au moment où mon mandat de lecteur s'est terminé, nous n'étions plus déficitaire et mes responsabilités au sein de l'entreprise ont été étendues. Au cours des années suivantes, j'ai collaboré avec des architectes tout à fait passionnants et nous avons bâti plusieurs grands immeubles dans la région. Ces trois années de prière et d'étude intenses ont eu un effet positif sur l'avenir de notre entreprise. J'ai continué d'étudier et de prier, et ces priéres, jointes à celles de mon père, ont permis de résoudre de nombreux problèmes épineux dans le travail. Nous n'avons plus jamais été déficitaires, et treize ans plus tard, nous avons fermé l'entreprise pour nous lancer dans d'autres aventures.
Je n'ai éprouvé aucun regret en partant; j'avais seulement le cœur plein de gratitude pour l'entreprise, pour l'occasion qui m'avait été donné de travailler en bonne entente avec mon père, et pour avoir acquis une meilleure connaissance de l'amour de Dieu et de ce que cela signifie de s'occuper « des affaires de mon Père » (voir Luc 2:49). Je ne savais pas encore que, plus tard, j'enseignerais aux jeunes d'un centre d'ados l'art de résoudre les conflits; je n'avais pas prévu non plus que j'aurais l'occasion de parler de la Science Chrétienne dans les prisons, dans les salles de classe et dans des foyers pour sans abris. Je n'ai peut-être jamais enseigné dans des établissements scolaires, mais le plan de Dieu pour moi s'est avéré encore plus enrichissant.
Dans son livre autobiographique, Mary Baker Eddy écrit: « L'histoire humaine a besoin d'être révisée, et le souvenir matériel effacé. » (Rétrospection et Introspection, p. 22) Nous avons tous l'occasion de démontrer cela.
L'histoire matérielle déforme la réalité; elle ne restitue pas l'image véritable de ce que nous sommes et de ce que nous faisons. C'est en elle que l'on trouve tous les regrets liés aux actes passés. Cette histoire commence au deuxième chapitre de la Genèse, avec le récit d'Adam et Éve dans le jardin d'Éden. On les voit conversant avec un serpent perfide qui les persuade de manger le fruit de l'arbre auquel Dieu leur a interdit de toucher. Aussitôt après, ils constatent qu'ils sont nus et se cachent pour ne pas être vus de Dieu.
Le premier sentiment de regret est peut-être lié à cette histoire. Il est difficile d'imaginer qu'Adam et Ève ne se soient pas demandé, alors qu'ils se cachaient dans le jardin: « Pourquoi avons-nous mangé ce fruit ? » Beaucoup voient dans cette histoire la cause des malheurs du genre humain. Mary Baker Eddy a compris qu'il s'agissait là d'une allégorie présentant un point de vue erroné de la création. Et je suis d'accord avec elle car pour moi, c'est l'histoire de la création vue à travers une lentille matérielle. Cette histoire est diamétralement opposée au récit spirituel de la création, exposé dans le premier chapitre de la Genèse, dans lequel l'homme est créé à l'image et à la ressemblance de Dieu, où tout est bon et la création est vue à travers une lentille spirituelle.
Quand nous considérons l'existence non pas à travers la lentille matérielle, mais à travers la lentille spirituelle, les limites propres à la matière disparaissent. Nous découvrons alors que notre véritable histoire est liée au divin, et que nous sommes (et avons toujours été) l'expression de Dieu. La tristesse concernant des événements passés disparait de notre vie.
Quand nous considérons l'existence non pas à travers la lentille matérielle, mais à travers la lentille spirituelle, les limites propres à la matière disparaissent.
C'est la prière qui nous permet d'effacer l'histoire matérielle. Dans l'un de ses livres, Mary Baker Eddy affirme: « Prier, c'est utiliser l'amour dont Il [Dieu] nous aime. La prière engendre un vif désir d'être bon et de faire le bien. Elle fait des découvertes nouvelles et scientifiques concernant Dieu, Sa bonté et Sa puissance. Elle nous montre plus clairement que nous ne le voyions auparavant ce que nous possédons et ce que nous sommes déjà, et par-dessus tout, elle nous montre ce qu'est Dieu. » (Non et Oui, p. 39) Une connaissance de Dieu apporte toujours la solution. Plus nous Le connaissons, plus nous connaissons notre vraie nature. L'image et la ressemblance n'expriment que ce que Dieu exprime et ne connaissent que ce qu'il connaît. Cette fille ou ce fils de l'Esprit n'a pas de regrets ni un passé entaché d'expériences douloureuses.
Jésus vivait cette prière. Il utilisait le pouvoir de l'amour de Dieu pour guérir les malades et réformer les pécheurs. Il démontra la bonté et la puissance divines, et révéla notre véritable identité d'enfant de Dieu. La prière traduisait l'amour du Christ et guérissait tous les maux. Qu'il s'agisse d'une personne atteinte d'une hémorragie depuis douze ans, d'un homme aveugle de naissance ou d'une femme adultère sur le point d'être lapidée, l'amour-Christ apportait chaque fois la guérison et la délivrance.
C'est par cet amour-Christ que Jésus encourageait ses disciples, tandis qu'il les aidait à surmonter leurs limites pour qu'ils puissent accomplir les œuvres qu'ils étaient censés faire. L'apôtre Pierre en est un bon exemple. C'est lui qui se montrait le plus enthousiaste; il était bien souvent le premier, en maintes circonstances, à parler ou à agir. Une nuit, alors que Jésus allait vers ses disciples en marchant sur les eaux, Pierre sortit de la barque pour le rejoindre, mais il commença à s'enfoncer (voir Matthieu 14:25-33). On imagine sans peine qu'il a dù penser: « Pourquoi suis-je sorti de la barque ? » C'est également lui qui fit des reproches à Jésus lorsque ce dernier révéla à ses disciples qu'il allait être crucifié. Jésus le réprimanda, suggérant même qu'il avait écouté Satan (voir Marc 8:33). Pierre a dù penser, en s'en mordant les doigts: « Mais pourquoi ai-je dit cela ? » Pierre est aussi celui qui, au pied du mur, nia trois fois avoir été avec Jésus. Lorsqu'il se rendit compte de son attitude, il s'éloigna en pleurant (voir Marc 14:66-72). Si l'on devaits'en tenir à son histoire, cela aurait pu être le coup de grâce à sa vocation de disciple de Jésus.
Or, lorsque Jésus revit Pierre après la résurrection, il ne fut pas question de condamnation, mais seulement de pardon et d'amour. À la demande de Jésus, Pierre lui confirma à trois reprises son amour, et Jésus lui dit: « Pais mes brebis », en d'autres termes « Mets-toi au service des gens » (voir Jean 21:15- 17). Dans les Actes des apôtres, nous constatons que Pierre lui a obéi. Laissant ses regrets derrière lui, il a guéri de nombreux malades et même ressuscité une femme. Dans tout le Nouveau Testament, on trouve des preuves que l'amour du Christ n'a pas seulement vocation de réformer, mais aussi de transformer. Pierre en est un exemple: ce simple pêcheur devint l'un des chefs de l'Église primitive et un guérisseur chrétien remarquable.
Ce pouvoir de transformation est présent maintenant même pour nous tous. Si nous avons commis autrefois des actes que nous regrettons, ou si nous avons le sentiment d'avoir été maltraités, même si cela semble faire partie, de manière définitive, de notre histoire, nous pouvons prier à ce sujet Les prières qui nous apprennent à mieux connaître Dieu ne restent pas sans réponse, si nos mobiles sont purs et si nous sommes attachés à faire le bien. Attendonsnous à ressentir l'amour du Christ en réponse à nos prières ! Il n'y a aucune condamnation en Christ, mais seulement réforme et transformation. Nous pouvons effacer un passé douloureux en sachant que nous sommes et avons toujours été l'idée parfaite d'un Dieu omnipotent et tout aimant.