Il y a très longtemps, un centurion romain, homme très puissant de par sa fonction et commandant une troupe d'environ 100 hommes, se soumit aux ordres d'un seul homme. Il reconnut que la parole de cet homme, Christ Jésus, avait un pouvoir supérieur au sien et se fia à cette seule parole pour que son serviteur soit guéri, car lui-même savait que ses propres ordres de commandant étaient écoutés et obéis. Ce récit se trouve dans l'Évangile selon Matthieu, dans la Bible, au chapitre 8.
Bien avant cela encore, la Bible parle d'un autre homme puissant, Naaman, chef de l'armée de Syrie, mais qui avait la lèpre. Cet homme apprit une grande leçon d'humilité. À la seule recommandation d'une petite fille captive israélite, il accepta d'aller voir Élisée afin d'être guéri, et même lorsqu'Élisée envoya uniquement son serviteur pour lui dire de se laver sept fois dans le Jourdain, Naaman, après une première déception de ne pas voir le prophète en personne, finit par accepter, ce qui lui fit retrouver une peau pure (voir II Roi, chapitre 5).
Dans les deux cas, l'humilité dont ont fait preuve ces deux personnages importants a ouvert la porte à la guérison. En effet, l'un et l'autre ont reconnu qu'il y avait une puissance bien supérieure à ce qu'ils connaissaient et exerçaient jusque-là.
En quoi l'humilité peut-elle être utile à la guérison ?
Le dictionnaire Webster 1913 utilise des termes tels que « modeste », « non hautain » ou « sans prétention » pour définir l'humilité. Dans la chrétienté, toujours d'après Webster, l'humilité ou la « douce compassion » est vue comme une vertu. En effet, être humble, c'est abandonner son propre sens de responsabilité et sa foi en une capacite personnelle, et laisser Dieu prendre les commandes. Comme le dit un autocollant populaire « Si Dieu est votre co-pilote, échangez vos sièges ! » Laisser Dieu agir sans « oui mais » est ce qui amène la guérison. J'ai pu en avoir la preuve il y quelques années.
Lors de mon service militaire, nous passions des concours en fin de notre période préparatoire et selon le classement obtenu, chacun pouvait choisir sa ville d'assignation. Bien que mon classement ne soit pas mal du tout, je me suis retrouvé à la cinquième place, derrière un autre élève qui à priori avait reçu une bonne place grâce au « piston » de son père, qui était général. De ce fait, au moment de la découverte des possibilités d'assignation, les seules villes où j'étais intéressé d'effectuer mon service militaire étaient les quatre premières, auxquelles je n'avais donc pas accès ! C'est alors qu'humblement je m'en suis remis à Dieu; j'ai affirmé que Dieu me placerait là où je pourrais être utile et là où je pourrais rendre visite à ma famille régulièrement (ce qui était une expression de l'Amour), quelle que soit finalement la ville où j'allais être. Alors, peu après, un officier est entré dans la pièce et nous a tous surpris en changeant l'ordre de la liste des villes. Tout d'un coup, la ville qui m'était maintenant assignée devenait idéale pour moi, mais cela aux dépens de celle choisie par le deuxième meilleur élève dans le classement, ville qu'il avait chérie tout au long de sa préparation, étant le lieu d'où il venait; celle-ci avait été supprimée et remplacée par une autre. Là encore je me suis dit que cela ne pouvait pas être la volonté divine. Dieu ne pouvait pas exprimer Son amour envers moi aux dépens des autres. Je suis resté humble et j'ai dit en moi-même: mon Dieu, je ne veux pas de ce changement en ma faveur, si cela se fait aux dépens des autres. Ta justice est juste pour tous. Et là l'officier est revenu dans la pièce et a de nouveau changé les villes, remettant celle qui convenait au deuxième meilleur élève et laissant pour moi la ville qui me convenait. C'était l'accomplissement de l'Amour divin pour tous. Et finalement je n'en ai jamais voulu à celui qui était avant moi en raison de ses relations, car Dieu nous aime tous autant et pour Dieu il n'y a pas de classement.
Être humble, c'est abandonner son propre sens de responsabilité et sa foi en une capacité personnelle, et laisser Dieu prendre les commandes.
Cette expérience m'a vraiment montré le pouvoir de Dieu et le fait que l'humilité apporte la guérison. Être humble, c'est reconnaître que le pouvoir divin seul règne, comme le dit la Bible « Confie-toi en l'Éternel de tout ton cœur, et ne t'appuie pas sur ta sagesse; reconnais-le dans toutes tes voies... » (Proverbes 3: 5, 6) et « Cessez de vous confier en l'homme, dans les narines duquel il n'y a qu'un souffle: car de quelle valeur est-il? » (Ésaïe 2:22)
Après mon service militaire, cette expérience sur l'humilité m'a été très utile et ne m'a pas quitté. Cela, par exemple, m'a conduit tout au long de ma vie professionnelle, où j'ai pu faire preuve, au fil des années, de talents qui sont appréciés de tous mes collaborateurs, de mes supérieurs et même de la concurrence. En tant que responsable commercial des différentes sociétés pour lesquelles j'ai pu travailler, j'ai bien souvent demandé à Dieu qu'il prenne le bon siège, celui du pilote et qu'il me guide vers la bonne décision. Dans un univers très compétitif, il est souvent facile de se laisser entraîner soit vers le découragement soit vers des méthodes peu éthiques afin de garder l'avantage. En repensant à cette expérience au service militaire, il m'a été possible de savoir que chacun avait sa place dans le monde du travail, sans que cela soit au détriment des autres. J'ai su aussi perdre « sportivement » des dossiers sur lesquels j'étais en concurrence, en acceptant qu'un autre ait été meilleur dans tel ou tel cas. Ainsi dans toute ma profession (qui est un univers assez restreint) mon nom est associé à compétence, précision, confiance et réussite. Encore une fois, cette réussite n'est pas la mienne, mais la simple manifestation des qualités divines exprimées grâce à l'humilité et à la reconnaissance que c'est Dieu qui agit, car c'est Lui qui est au gouvernail.