Avatar, superproduction du réalisateur James Cameron, est actuellement le film qui a généré les plus grosses recettes de tous les temps, surpassant ainsi le Titanic, film du même réalisateur. Son récent succès a fait l'objet de nombreuses conversations car ce film a touché un point sensible, tant sur le plan émotionnel que par son extraordinaire réalisation technique. Il met en scène une planète virtuelle utopique, Pandora, peuplée d'indigènes bleus et pacifiques, mesurant plus de deux mètres de haut, appelés les Na'vi. Certains spectateurs trouvent qu'il est difficile de quitter ce monde imaginaire. Plus de 1000 personnes qui ont envoyé des messages sur le forum Internet d'Avatar (le site des admirateurs du film), ont raconté avoir fait l'expérience d'une dépression « post Avatar ». Beaucoup se plaignent de ne pas pouvoir cesser de penser à Pandora et de rêver à ce que pourrait être leur vie dans un endroit aussi beau. Certains disent que ces pensées les auraient même rendus suicidaires. Par contraste, la Terre, la vraie planète bleue, leur apparaît comme n'étant qu'une pâle contrefaçon, portant les cicatrices laissées par le pillage et l'appauvrissement de ses ressources par les humains. Si on laisse de côté l'intérêt évident de ce film pour les spectateurs, ces effets secondaires négatifs soulèvent une question intéressante. Est-il possible de trouver ce monde utopique, cette société idéale, sur terre? Ou, en termes spirituels, peut-on vraiment trouver le royaume des cieux sur terre?
C'est une question qui trouve une réponse claire dans la vie et les enseignements du Maître chrétien. Par exemple, Jésus a expliqué à Nicodème, un pharisien venu le voir sous couvert de la nuit, que pour voir le royaume de Dieu, il faut « naître à nouveau ». Lorsque Nicodème remet cette idée en question, Jésus lui répond finalement: « Si vous ne croyez pas quand je vous ai parlé des choses terrestres, comment croirezvous quand je vous parlerai des choses célestes? » (Jean 3:12) Cela semble suggérer que pour comprendre et faire l'expérience du royaume des cieux–la vie telle que Dieu la voit–il faut abandonner complètement les points de vue humains et voir les choses en partant d'une perspective spiritualisée. « Naître à nouveau » est, en effet, le fait de vivre une vie qui ne connaît ni un commencement ni une fin mortels, mais qui prend pour point de départ l'Esprit infini.
Jésus a enseigné que le royaume des cieux est ici et maintenant. Et il l'a démontré maintes fois, en délivrant les gens de toutes sortes de souffrances et d'invalidités. Imaginez à quoi le monde a dû ressembler pour l'homme qui se tenait près de la piscine de Béthesda (voir Jean 5:2–9) ou pour la femme atteinte d'une perte de sang (voir Matthieu 9:20–22) après leur guérison! Leurs vies n'étaient plus régies par l'incapacité de marcher ou de mener une vie normale, mais par la régénération et la santé. On pourrait dire qu'ils étaient au ciel. Mary Baker Eddy, pionnière religieuse qui a découvert la Science à la base des guérisons de Jésus et qui l'a expliquée dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, a défini le « ciel » d'une façon unique: « Harmonie; le règne de l'Esprit; gouvernement par le Principe divin; spiritualité; félicité; l'atmosphère de l'Âme. » (p. 587) Considérez pendant un bref moment le mot « félicité », qui signifie « le plus haut degré du bonheur parfait ». La félicité–ici même, sur terre–n'est pas une chose que l'on obtient par la mort ou que l'on trouve puis que l'on perd, en fonction de facteurs extérieurs. Dans un autre de ses écrits, Mary Baker Eddy explique que le royaume des cieux est un « état mental ». Et elle poursuit ainsi: « Jésus dit que ce royaume est au-dedans de vous, et il nous enseigna à prier: "Que ton règne vienne"; mais il ne nous enseigna pas à demander la mort dans nos prières afin de gagner ainsi le ciel. Nous ne cherchons pas la lumière dans les ténèbres.» (Écrits Divers 1883–1896, p. 174)
Les films offrent souvent des images tellement réalistes qu'il est facile de se laisser influencer par une fausse vision de la réalité. Mais lorsque le générique défile, il est important de ne pas laisser nos émotions défiler avec lui. L'idée que le suicide puisse procurer la joie, en effaçant nos problèmes, est un leurre. Penser que l'on ne peut trouver la perfection ou la satisfaction que dans un monde imaginaire est tout aussi trompeur. Ces deux états mentaux nous privent de la joie présente, qui appartient à chacun de nous de droit divin. Même si vous n'avez jamais eu l'idée de commettre un acte irréparable comme le suicide, il est toutefois d'extrême importance d'exclure de votre conscience toute pensée suggérant que Dieu et Son harmonie sont absents de votre vie. Pour répondre à la question de savoir comment trouver le royaume des cieux sur terre, nous pouvons peut-être nous mettre tous à cultiver les pensées qui conduisent à avoir cet « entendement, qui était aussi en Christ-Jésus » (Philippiens 2:5, d'après la version King James), de façon à guérir avec plus d'efficacité et à faire le plus de bien. La citation suivante peut nous guider dans ce désir: « Éclaircissons ce qui est abstrait [...] Ouvrons notre cœur au Principe qui anime toutes choses harmonieusement–de la chute d'un passereau à la rotation d'un monde. Au-dessus de la Grande Ourse avec ses petits, plus vaste que le système solaire et plus haut que l'atmosphère de notre planète, il y a la Science de la guérison mentale. » (Écrits Divers, p. 174) La place que nous occupons est tellement plus vaste que cette planète que nous appelons la Terre. En fait, notre orbite tourne autour de Dieu, qui sera toujours au centre même de notre vie. Nous ne pouvons, en aucune façon, sortir de ce cercle divin infini. Lorsque nous considérons cela comme le seul point de référence dans notre vie, nous ne cherchons plus la joie ailleurs. Bien au contraire, nous apportons dans notre vie et dans celle des autres la lumière de la guérison, le ciel véritable.
