Il y a de nombreuses années, alors que j'habitais en Alaska, tout au nord des États-Unis, je me suis trouvée dans une situation très difficile. Les relations avec mon mari (qui est décédé depuis) étaient sur un terrain glissant. Alors que nous étions, selon les apparences, un couple aimant avec trois jeunes enfants, l'une des employées de mon mari a commencé à se montrer ouvertement attirée par lui, et mon mari, pour sa part, avait l'air d'apprécier fortement cet état de choses. Cette femme se comportait comme si elle me haïssait et cherchait toutes les occasions possibles pour rester seule avec mon mari. Comme nous travaillions tous dans le même immeuble, cela se passait, pour ainsi dire, « à ma barbe ».
Quand j'ai demandé des comptes à mon mari, il m'a répondu qu'il ne changerait rien à cette situation et qu'il aimait bien la compagnie de cette femme. Alors j'ai décidé d'aller parler au mari de cette femme. Sa réaction a été encore plus violente. Il m'a dit qu'il se fichait de ce que faisait son épouse et que moi, je devrais faire de même. Cela m'a vraiment choquée. Ce que je percevais comme un flirt répréhensible a encore continué pendant un certain temps et bien que je n'en sois pas vraiment sûre, tout portait à croire que cette femme était devenue la maîtresse de mon mari. J'ai pensé à m'enfuir, pour éviter le problème, mais je devais tenir compte des enfants; je les aimais tendrement et savais que je devais procéder avec prudence. Toutefois, au lieu de s'améliorer, la situation continuait d'empirer. Mon mari et moi n'avons jamais évoqué le sujet du divorce, mais il était nerveux et malheureux avec moi la plupart du temps.
Quelques temps après, j'ai dû me rendre à Anchorage, une ville de l'Alaska, pour affaires. J'étais très déprimée et je marchais le long des rues en pleurant et en demandant à Dieu de m'aider à surmonter la souffrance que je ressentais. Rien ne semblait pouvoir me calmer et ce soir-là, je me suis dit que la seule chose qu'il me restait à faire, c'était de mourir. Je ne pouvais plus supporter ce qu'était devenue ma vie.
Je séjournais au neuvième étage d'un hôtel et je suis allé à la fenêtre avec l'intention de sauter. Je me suis sentie fortement poussée à le faire (je sais depuis que c'était le magnétisme animal, une fausse attirance qui essaie de détourner notre pensée de Dieu, le bien), mais une fois encore, j'ai dit à Dieu que s'Il ne pouvait pas m'aider, j'allais en finir avec ma vie. Alors, juste au moment où j'allais sauter, j'ai entendu une voix me dire: « Aime-Moi en premier. » Je ne me rappelle pas si j'ai vraiment entendu une voix ou si c'était une pensée qui me l'ordonnait, mais le message était incroyablement fort. J'ai dit: « Quoi? » et encore une fois la voix a dit: « Aime-Moi en premier. »
Je me suis assise sur le lit et j'ai écouté cette voix intérieure. J'ai compris que le « Moi » du message faisait référence à Dieu. J'avais commencé à étudier la Science Chrétienne quelque temps avant cette expérience, mais ma priorité avait été de m'occuper de tout et de tout le monde, sans jamais vraiment mettre Dieu dans la balance. J'avais mis mon mari, mes enfants et mon travail en premier, et il n'y avait pas eu de temps pour Dieu. Même si ma situation semblait très difficile, j'ai compris que je n'avais pas sérieusement prié pour améliorer les relations tendues que j'avais avec mon mari. Alors, seule dans cette chambre d'hôtel, j'ai dit à Dieu que j'allais changer mes priorités. C'était pour moi comme le début d'une nouvelle existence. Ma vie était encore pleine de défis, mais je savais que j'allais réussir à trouver des solutions avec l'aide de Dieu.
À partir de ce jour-là, j'ai commencé à lire régulièrement la Leçon biblique de la Science Chrétienne. Je me suis efforcée de m'aimer moi-même et d'aimer tous ceux qui m'entouraient, y compris mon mari et même cette autre femme. J'ai prié pour chérir leurs vraies qualités spirituelles et j'ai cherché à les aimer d'une manière chrétienne. S'accrocher à un mariage qui ne fonctionne plus n'est pas toujours la meilleure solution pour tout le monde, mais, pour moi, j'ai ressenti fortement qu'il était juste que je reste avec mon mari, car je savais que Dieu me conduirait vers la solution.
J'ai aussi beaucoup réfléchi au message que j'avais reçu le soir où j'étais à l'hôtel à Anchorage. J'ai compris que c'était un message-ange provenant de Dieu. Dieu avait entendu mon cri de désespoir et la réponse était venue. Mary Baker Eddy a donné une définition des « anges » dans son ouvrage principal, Science et Santé avec la Clef des Écritures. Elle y explique que ce sont des « pensées de Dieu se communiquant à l'homme; [des] intuitions spirituelles, pures et parfaites; l'inspiration de la bonté, de la pureté et de l'immortalité, neutralisant tout mal, toute sensualité et toute mortalité » (p. 581). Ces pensées-anges m'avaient certainement délivrée de l'idée du suicide. Dans la Bible, le psaume 91 m'a aidée avec cette promesse: « ... il ordonnera à ses anges de te garder dans toutes tes voies. » (verset 11) Aussi, quand Jésus est passé en jugement devant le sanhédrin, il a demandé: « Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l'instant plus de douze légions d'anges? » (Matthieu 26:53) Au temps de Jésus, une légion était constituée de trois à six mille hommes. Cela faisait sûrement assez de pensées divines capables de me délivrer de n'importe quelle situation adverse! Alors que je priais, j'ai ressenti la tendre étreinte de Dieu autour de moi et de tout le monde. Tout ce que je faisais, c'était d'aimer chacun d'un amour authentique. Je n'excusais pas l'attitude de mon mari, mais, en priant, j'ai perçu que je pouvais vraiment lui pardonner, me pardonner et faire de même avec tout le monde. Bientôt, mon mari a rompu avec cette femme et plus tard, celle-ci a déménagé. Notre famille a aussi déménagé dans un autre état et nous y avons commencé une nouvelle vie. Dieu était devenu notre chef de famille. Ce fut un renouveau complet de ma vie et de mes relations avec mon mari; j'étais totalement libre de toute animosité et de toute colère. Mon existence a pris un nouveau sens pour moi: j'aimais simplement la vie et j'étais heureuse. Je suis reconnaissante pour cette guérison complète en raison des progrès que j'ai effectués dans ma compréhension de ma relation à Dieu. Je savais que j'allais dorénavant dévouer ma vie à aider les gens et à voir le néant de la crainte et du désespoir. Je me suis mise à employer ce que j'avais appris dans mon expérience pour aider aussi bien des adolescents que des adultes qui faisaient face à des difficultés relationnelles et recherchaient un soutien par la prière. Je suis devenue praticienne de la Science Chrétienne à plein temps et mon mari, qui s'était opposé à la Science Chrétienne avant cette expérience, a fini par suivre le cours de Science Chrétienne.Le cours Primaire de Science Chrétienne est donné par un professeur de Science Chrétienne autorisé. Il dure 12 jours et permet d'approfondir les enseignements de base de la Science Chrétienne.
Il est réconfortant pour moi de penser qu'il n'existe pas de problème si grave que Dieu ne puisse résoudre, ou aucune situation dans laquelle nous ne puissions démontrer notre liberté. Dans son livre La Première Église du Christ, Scientiste et Miscellanées, Mary Baker Eddy écrit: « Souvenez-vous que vous ne pouvez rencontrer aucune situation, si désespérée soit-elle, où l'Amour ne vous ait précédé et où ne vous attende sa tendre leçon. Ne désespérez donc pas et ne murmurez point, car ce qui cherche à sauver, à guérir et à délivrer vous guidera, si vous cherchez à être guidé. » (pp. 149–150)
La réponse à chaque problème consiste à se tourner vers notre Père-Mère Dieu. Le suicide n'aurait pas résolu les problèmes auxquels je faisais face. Nous ne pouvons pas résister à la force de la vie, et nous avons tant à donner et tant à recevoir. Je suis si reconnaissante d'avoir prié ce soir-là et d'avoir reçu une réponse, et encore plus que tout, d'avoir agi d'après les messages-anges que Dieu m'avait envoyés.
