NE MORDEZ PAS À L’HAMEÇON!

Je n’ai jamais pu oublier cette image. Quand j’étudie la Science Chrétienne, cela me rappelle la nécessité de résister aux hameçons de toutes sortes, c'est-à-dire aux séductions et aux attaques acérées de ce que Mary Baker Eddy appelle une « suggestion mentale agressive » (voir le Manuel de L'Église Mère, p. 42). J'ai constaté que ces suggestions, qui affirment l'existence d'un pouvoir opposé à un Dieu tout-puissant, surviennent parfois dès le réveil. Par exemple, elles prennent la forme d'une réticence face à ce que la journée me réserve, ou de préoccupations liées à un passé obsédant.

Que j'aie un emploi du temps chargé dans la matinée ou que mes enfants se précipitent dans la chambre avant même que le réveil ait sonné, il est essentiel que je surveille mes premières pensées. Sont-elles orientées vers Dieu ou fonctionnent-elles en boucle sur un mode inquiet? La déclaration immédiate de la promesse divine selon laquelle tout est bien et que Dieu me permet effectivement de contrôler mes pensées, s'est avérée la meilleure des préparations pour la journée.

Dans mon travail de praticienne de la Science Chrétienne, je dois impérativement protéger mes pensées contre les divers « appâts » qui tendraient à me détourner de l'aide effective que je peux apporter aux autres par la prière. Plus tranchant que l'épée « à deux tranchants » dont parle la Bible, le traitement par la Science Chrétienne est « vivant et efficace » quand mes pensées sont calmes. (voir Hébreux 4:12) Au contraire, si l'on cède à leur attraction, l'anxiété, le doute de soi-même, le désespoir, et même la curiosité morbide mènent à l'impasse.

L'année dernière, alors que j'étais particulièrement reconnaissante de tout le bien reçu dans ma vie et de l'avenir prometteur qui semblait réservé à ma famille, je me suis aperçue, non sans surprise, que la question de savoir combien de temps j'en profiterais hantait mon esprit. Je commençais à avoir peur à cause d'un grain de beauté qui grossissait sur mon dos. Avant cela, j'avais souvent été guérie de difficultés mentales ou physiques en sachant que notre Père-Mère Dieu, qui nous aime, n'avait jamais créé de tels problèmes ni permis qu'ils affectent Ses enfants. Cette compréhension se fonde sur le premier récit de la création relaté au début de la Genèse. Ainsi, avec le soutien d'un praticien de la Science Chrétienne, j'avais guéri sans souffrance d'une grosseur au sein. Et voilà que revenait le sentiment que ma vie pouvait tourner court! J'étais désespérée.

Bien que cela m'ait demandé un certain effort, j'ai fini par comprendre que je pouvais me débarrasser de ce sentiment. Je ne voulais pas passer un jour de plus à entretenir la pensée que ma vie dépendait de mon corps matériel, et que je me précipitais vers une fin tragique. Je savais que la prière spécifique me permettrait de me libérer de l'emprise de la peur, et j'ai décidé de ne jamais oublier qu'en réalité je ne faisais pas face à un état physique, mais à un état mental, à une suggestion mentale agressive — suggestion à laquelle je pouvais certainement résister. Aussi pendant une semaine, j'ai prié de façon spécifique pour comprendre que ma substance était spirituelle et qu'un mensonge au sujet de mon héritage spirituel véritable ne pouvait gouverner mes pensées ni affecter mon bien-être. Lorsque, pendant deux jours, j'ai ressenti une irritation à l'emplacement du grain de beauté, j'ai refusé de le regarder et d'accorder à l'image que j'avais vue dans un miroir, auparavant, le moindre pouvoir de retenir mon attention.

Je me suis rappelé opportunément que lorsqu'on prie pour trouver le moyen de sortir d'une situation pénible, les « hameçons » qui ont le plus d'attrait se présentent souvent sous trois formes sournoises ou tromperies mentales: 1) le passé (que l'on ne peut changer) a laissé des cicatrices; 2) nous sommes limités par le temps (sur lequel on n'a aucun contrôle); 3) nous sommes rendus impuissants par la crainte (nos pensées semblent paralysées). Pourtant, la simple affirmation de quelques vérités spirituelles contrebalançant ces tromperies viennent à notre secours en nous rappelant la sagesse et la bonté de Dieu. Ces vérités nous libèrent de l'hameçon auquel nous avions mordu, et qui avait pu prendre la forme d'un problème insurmontable.

À un moment, j'ai compris que les idées sur lesquelles je m'appuyais dans mes prières étaient fondées sur la Vérité divine. Elles étaient plus réelles à mes yeux que toute sensation provenant du corps. Je n'étais pas tentée d'examiner mon dos, car je savais que ce que j'avais vu ou ressenti était infime par rapport aux idées puissantes et réconfortantes qui illuminaient mon esprit.

Peu après cette prise de conscience, j'ai remarqué en allant prendre ma douche que le grain de beauté diminuait. Il s'est desséché et a disparu au cours de la semaine suivante. Chaque fois que je sentais un tiraillement dans le dos, je pensais qu'il était ridicule de démasquer un mensonge pour le croire vrai à nouveau. Bientôt, ces sensations se sont calmées et mon dos a retrouvé une peau parfaitement lisse. Le problème n'est jamais revenu. Mais le plus important, c'est mon sentiment qu'en ayant été à l'écoute de Dieu, j'ai pu vaincre la peur liée à une méprise concernant mon origine spirituelle. Le problème avait toujours été un mensonge, il avait puisé sa durée dans le récit de la création imparfaite, relaté dans le second chapitre de la Genèse, et selon lequel Dieu a créé le mal et le connaît.

Des guérisons de ce genre me donnent envie de chanter. Un cantique parle du besoin de se libérer de l'emprise de « la crainte, [de] l'espace et [du] temps »^{Hymnaire de la Science Chrétienne, cantique nº 136, Violet Hay.}, ce trio qui voudrait nous intimider. Le cantique décrit aussi les bienfaits qui nous environnent lorsqu'on y parvient, et il se termine ainsi: « Tu guides mes pas désormais / Et me donnes la paix. » Cette paix qui préserve la santé est accessible maintenant même, et Dieu la révèle à chaque moment.