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Les règles de la guérison

Entretien avec Ron Ballard
Deuxiéme partie

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juillet 2009


Suite de l’interview publiée dans le Héraut du mois dernier

«Bien commencer, c’est bien finir», écrit Mary Baker Eddy dans Science et Santé (p.262). Cela fait écho à nos propos: en s’appuyant dès le début sur des lois de guérison permanentes et fonctionnelles, comme celles que vous décrivez, on finit par vivre le bien que l’on espère.

Absolument. Une autre règle, dont j’ai constaté l’efficacité, va de pair avec cette idée: il faut toujours partir de Dieu. On a tôt fait de partir des problèmes pour tenter de les résoudre. Partir de Dieu implique de raisonner d’un point de vue différent, de considérer la perspective spirituelle, c’est-à-dire de se demander comment Dieu voit la situation. Cette approche est forcément très différente du simple raisonnement humain. Par exemple, dans le domaine de l’économie, le raisonnement humain part souvent de l’hypothèse que les ressources sont rares et qu’elles doivent être attribuées de façon proportionnelle. En raisonnant du point de vue de Dieu, ce qu’on appelle un raisonnement a priori, on constate que les ressources sont au contraire infinies, parce qu’on se tourne vers une Source infinie.

Quelles en sont les conséquences sur le plan humain? Prenons par exemple l’histoire d’un homme d’affaires que j’ai connu autrefois. Le jour où sa société a vu ses bénéfices chuter de façon aussi soudaine que brutale, il s’est trouvé face à des décisions économiques difficiles à prendre. Humainement, il était tenté de réfléchir aux coupes claires qu’il pourrait faire dans son budget pour contrebalancer le manque à gagner. En y réfléchissant bien, il s’est rendu compte que vouloir résoudre le problème en partant de l’hypothèse de ressources limitées, c’était contester les faits divins. En s’ouvrant à l’idée selon laquelle une Source infinie possède des ressources infinies, il a créé de nouvelles lignes de produits auxquelles il n’avait jamais pensé auparavant. Ces nouveaux produits lui ont permis d’étendre son affaire au lieu de la réduire. Il en a tiré de nouvelles sources de revenus et il a sauvé son entreprise, sans parler des employés dont les ressources dépendaient du maintien de leur emploi. Partir de Dieu ne consiste pas à faire une réalité d’un problème pour le résoudre ensuite. C’est voir la nature erronée du problème en le remplaçant par une conception claire de la dimension divine de la pensée. Le corollaire naturel de «partir de Dieu» est «rester avec Dieu», ne pas se laisser déstabiliser sous prétexte que les faits semblent contraires. Si l’on s’attache au point de vue spirituel et qu’on en fait la base de ses raisonnements, on finit par en voir les fruits concrets, souvent sous des formes nouvelles, auparavant cachées ou négligées. La pensée qui s’appuie sur Dieu est une pensée qui s’étend, qui découvre des aspects nouveaux de la création.

L’élimination de la crainte n’est-elle pas également une règle essentielle? La crainte est un élément que l’on retrouve dans presque tous les problèmes humains. Il ne s’agit pas toujours d’une peur individuelle; c’est parfois une peur collective, par exemple, celle que l’on a en général face aux perspectives de guérison. Pour ce qui est de l’importance de «manier» la crainte, Mary Baker Eddy ne saurait être plus claire quand elle écrit: «Commencez toujours votre traitement en calmant la crainte de vos patients. Donnezleur silencieusement l’assurance qu’ils sont exempts de maladie et de danger. Observez le résultat de cette simple règle de la Science Chrétienne, et vous constaterez qu’elle atténue les symptômes de toute maladie.» (Science et Santé, p. 411)

Quelle déclaration puissante! Calmer la crainte «atténue les symptômes de toute maladie», non pas de la plupart ni de quelques-unes, mais de toutes. Pourquoi en est-il ainsi? On peut le comprendre si, par exemple, on voit que la crainte témoigne contre la nature même de Dieu, en tant qu’Amour. La crainte prétend que l’Amour n’est pas présent ou suffisant pour répondre à nos besoins. Dans plusieurs de ses écrits, Mary Baker Eddy parle de l’efficacité de l’Amour en tant qu’agent guérisseur. Elle observe que l’Amour divin ne perd jamais un cas et que si l’on atteint le patient par l’Amour divin, la guérison est immédiate. L’Amour divin est bien plus qu’un visage heureux. C’est l’Amour divin qui donne le sens le plus clair de Dieu et de Sa relation à chacun de nous. Il donne tout ce qu’il a, son être même, à sa création, à son expression. Du fait de sa permanence, l’Amour divin est inconditionnel: il n’exige pas que nous méritions cet amour. L’Amour divin exprime l’amour et nous aime tous parce que c’est dans sa nature d’aimer sans interruption ni condition. Peuton imaginer la puissance de guérison que cela représente pour celui qui lutte avec la crainte que Dieu ne puisse ou ne veuille entendre sa détresse? J’ai vu des gens aux prises avec des maladies dites incurables, causées parfois par un comportement condamnable, reprendre courage et guérir à la fois de leur maladie et du péché en prenant conscience de l’amour inconditionnel de Dieu à leur égard.

Certains pensent que Dieu nous punit pour nos fautes, et particulièrement nos fautes morales. Avezvous un commentaire à ce sujet? Dans plus d’un sermon, j’ai entendu dire que les gens qui souffrent méritent cette souffrance, que c’est un châtiment divin à cause de leurs péchés. Jésus se heurta à ce point de vue lorsqu’il guérit l’aveugle de naissance. «Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle?» lui demanda-t-on. Il rejeta aussitôt ce raisonnement et mit en avant le point essentiel, à savoir le droit qu’a l’homme de voir «les œuvres de Dieu» se manifester dans sa vie. (Jean 9:2, 3) Et il guérit l’aveugle.

Si une question morale peut certes nous empêcher de reconnaître l’amour de Dieu envers nous, elle n’entache jamais cet Amour. Dans ses exemples de guérisons impliquant une question morale, Jésus pardonnait à la personne et détruisait le péché en même temps. Je ne connais aucun cas où il aurait dit: «Tu as péché et tant que tu ne seras pas transformé, Dieu ne te guérira pas.» Il lui arrivait de forcer le péché à se dévoiler pour le réprouver, mais c’était toujours «l’amour parfait» (I Jean 4:18) de Dieu, dont parle l’apôtre Jean, qui éliminait les craintes et entraînait une nouvelle naissance et la régénération.

J’aimerais que l’on s’attarde sur cette idée que la Science Chrétienne est un système fondé sur des règles, sur un Principe, parce que c’est pour cela qu’elle est une science, la Science même, avec un «S» majuscule, et qu’elle est donc fiable et démontrable. C’est du reste, la raison pour laquelle la religion fondée par Mary Baker Eddy est unique parmi les confessions chrétiennes et toutes les autres religions du monde. Que pourriez-vous dire d’autre concernant ces règles qui permettrait de mieux comprendre cette Science de la Vie et de l’appliquer efficacement?

Science et Sainté contient un énoncé surprenant à l’intention des futurs praticiens de la guérison: «La règle et la perfection avec laquelle elle opère ne varient jamais dans la Science. Si vous échouez dans un cas quelconque, c’est parce que vous n’avez pas suffisamment démontré dans votre propre vie la vie du Christ, la Vérité–parce que vous n’avez pas obéi à la règle ni prouvé le Principe de la Science divine.» (p. 149) Il ne suffit pas, semble-t-il, d’obéir aux règles, il faut les vivre dans leur esprit. La première fois que j’ai échoué dans un cas, ce passage m’est tombé sous les yeux. Jusque-là je m’étais donné toutes sortes de bonnes raisons pour expliquer cette absence de guérison. Et tout à coup, j’avais ce passage, juste sous les yeux, qui me disait: «La guérison ne s’est pas produite parce que tu n’as pas démontré suffisamment dans ta propre vie la vie du Christ, la Vérité.» Cela nous ramène à la règle d’honnêteté dont j’ai parlé précédemment. Ce n’était pas la peine de me justifier, de chercher de bonnes raisons ou d’excuses. La réponse était claire: j’avais besoin de démontrer davantage dans ma propre existence la vie du Christ, la Vérité.

J’ai bien souvent médité ce passage depuis lors. Qu’est-ce qu’implique la vie du Christ? Qu’est-ce que je peux changer dans ma pratique quotidienne pour répondre plus pleinement à cette demande? Il n’y a pas de recette en l’occurrence. Chacun de nous doit se poser sans cesse cette question. Néanmoins deux choses me paraissent particulièrement importantes. La vie de Jésus et son expression du Christ étaient basées sur sa compréhension de l’unité existant entre Dieu et lui. Il n’y a peut-être pas de plus grand sujet de controverse dans le christianisme que la signification des paroles de Jésus: «Moi et le Père nous sommes un.» (Jean 10:30) Que voulait dire Jésus? Je crois que tous les chrétiens sans exception doivent s’efforcer de répondre à cette question chaque jour de leur existence s’ils veulent vivre plus pleinement la vie du Christ. Pour moi, l’affirmation de l’unité de Jésus et de son Père signifie que Dieu exprime en chacun de nous Sa nature et son caractère divins, Ses attibuts divins. Cela signifie que nous ne nous appartenons pas, si l’on peut dire, mais que nous appartenous à Dieu. Cette Vie divine que nous connaissons en tant que Dieu exprime en nous son être véritable. D’un point de vue spirituel, il n’y a rien que nous puissions faire ou être qui ne soit pas la manifestation même de Dieu qui S’exprime. La vie de Jésus se caractérise également par son engagement à vivre le commandement «aimez-vous les uns les autres» du point de vue de la compréhension spirituelle. En ce sens, aimer ne signifie pas simplement être aimant, mais voir les autres à la ressemblance de Dieu, c’est-à-dire les aimer en s’efforçant de voir leur intégrité spirituelle ou unité en tant qu’expression de Dieu. Cette sorte d’amour s’élève au-dessus de la croyance que l’amour doit être mérité ou rendu. Cet amour dépasse les simples exigences chrétiennes. Aimer les autres comme Jésus signifie voir la réalité spirituelle de leur être, souvent bien au-delà des apparences. C’est cet amour qui guérit et «rétablit le christianisme primitif».

Revenons à ce qui est au cœur de votre vie et que vous avez évoqué tout d’abord: l’importance et l’efficacité des solutions inspirées par la prière, non seulement pour le bien de l’individu, mais aussi pour celui de la société dans son ensemble.

Vous avez très tôt été sensible au fait que l’exemple du bon Samaritain donné par Jésus incite à réfléchir à ce que l’on peut faire non seulement pour soi, mais également pour les autres. Et vous avez donné des conférences sur le thème: «Vous pouvez changer les choses par la prière, dans le domaine de l’environnement, de la politique, et de la lutte contre la violence». Mais comment? Comment changer les choses? Comment appliquer les règles de la prière dont nous avons parlé pour changer le monde? Comme je l’ai mentionné tout à l’heure, la prière est la dynamique de la pensée par excellence, car elle a trait à l’application de la Science ou lois dont nous avons parlé. Bien trop souvent, on considère la prière comme un processus d’attente, l’attente que Dieu, qui est souvent entouré d’un certain mysticisme, se manifeste et change la situation de façon miraculeuse. Mary Baker Eddy considérait la prière comme un processus dynamique: comprendre la nature de Dieu et la vivre en pensée et en actes. Elle écrit: «Une telle prière est exaucée dans la mesure où nous mettons nos désirs en pratique.» (Science et Santé, p. 15) Si donc nous souhaitons voir des changements s’opérer à l’échelle mondiale, il nous faut mettre nos prières en action, de quelque façon que ce soit. Les moyens employés sont parfois simples, parfois complexes, mais c’est le processus qui compte. Lors-qu’il est vécu, il change la conscience.

Dans mes conférences sur la prière et les changements sociétaux, je prends l’exemple de la dynamique de la pensée à la fin de la Guerre froide et à la chute du Rideau de fer. Lorsque la pensée s’est cristallisée sur les principes plus élevés que sont le gouvernement de soi-même, l’autodétermination et la conscience (dont beaucoup pensent que nous les avons reçus de notre Créateur), la force de cette pensée l’a emporté sur des préoccupations subalternes comme les différences sociétales, le contexte historique, les composants culturels et les querelles religieuses, qui divisent souvent la population. Les gens ont ainsi trouvé la base de l’unité.

Qu’est-ce qui nous permet de nous unir sur des principes plus élevés? Je pense que c’est là qu’intervient le rôle de la prière. Elle révèle l’intégrité spirituelle commune à tous les individus, et ce fait demeure prédominant dans la pensée. La prière nous amène à penser avec plus de profondeur, à nous détacher des soucis mineurs (si important qu’ils nous aient paru) et à rechercher le concept plus vaste qui est au cœur du sujet. On ne trouvera pas de solutions vraiment satisfaisantes par le seul raisonnement humain qui caractérise souvent les débats actuels de la société, dont on voit qu’ils reflètent des positions culturelles bien tranchées: par exemple à propos de l’avortement, des cellules souches, de la politique d’immigration ou de la lutte contre le terrorisme. Mais lorsque cette dynamique différente, alimentée par la prière, dont je parle, anime la conscience humaine, la pensée s’élève à un niveau spirituel supérieur, qui permet de trouver les solutions et de prendre les décisions nécessaires.

Quand on réfléchit aux questions fondamentales–qu’est-ce que la vie véritable? où réside le vrai droit? comment garantir la protection et la sécurité?–, on se tourne naturellement et inévitablement vers une source plus élevée, Dieu, le Principe divin. Ce point de vue montre qu’en tant qu’expression du Principe, on peut trouver des solutions viables, basées sur des règles, pour résoudre les problèmes auxquels fait face l’humanité.

J’aime cette phrase de Mary Baker Eddy: «La Science révèle les glorieuses possibilités de l’homme immortel, jamais limité par les sens mortels.» (Science et Santé, p. 288) Notre travail de penseurs spirituels consiste à découvrir les possibilités infinies de l’être et à les vivre.

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