Lorsque notre fils a choisi, le métier de journaliste, nous étions, mon mari et moi, très heureux pour lui, car cette profession représentait une ouverture sur le monde. Soutenu par ce qu'il apprenait en Science Chrétienne, à savoir que Dieu était la source de son intelligence, il a mené à bien de bonnes études et trouvé presque tout de suite un poste à l'étranger. On voyait bien qu'il était passionné par cette activité et enthousiaste à l'idée de découvrir les différentes parties du globe où son travail allait le conduire. Nous avons eu aussi le grand privilège de pouvoir lui rendre visite à plusieurs reprises et ainsi de découvrir nousmêmes des pays lointains. Ces voyages enrichissants ont constitué en quelque sorte des compensations à l'absence de notre fils dans notre vie quotidienne.
Ces dernières années, il a travaillé dans des pays en proie à des conflits armés ou des troubles violents: en Israël et dans les territoires palestiniens pendant la deuxième Intifada, en Irak, et tout récemment au Kenya. Nous avons dû alors, mon mari et moi, nous attacher à l'idée que dans la présence de Dieu il n'y a aucune place pour le danger. Cela est parfois très difficile, lorsque les médias montrent quotidiennement des scènes de violence.
Dans ces moments-là, j'ai ressenti le besoin d'établir fermement dans ma pensée le vrai sens de la sécurité. Quand j'étais élève à l'école du dimanche de la Science Chrétienne, une monitrice m'a dit un jour: « Là où tu te trouves est l'endroit le plus sûr, car tu es toujours en présence de Dieu. » J'ai repensé à cette remarque en l'appliquant à mon fils: en toutes circonstances, il reste dans la présence protectrice de Dieu, et les images violentes présentées dans les médias ainsi que les suggestions de danger dans mes propres pensées ne représentent pas la réalité spirituelle. Comme le serviteur d'Élisée lorsque son maître s'est trouvé entouré par toute une armée ennemie venue pour l'enlever, j'avais besoin d'ouvrir les yeux pour « voir la montagne pleine [...] de chars de feu », c'est-à-dire pour contempler la protection divine qui se trouvait là même auprès d'Élisée, et l'a empêché d'être atteint (voir II Rois 6:17).
J'ai aussi mieux compris que, lorsque nous prions, nous affirmons des vérités non seulement pour nous-mêmes mais aussi pour toute l'humanité, et nous pouvons ainsi participer aux efforts pour la paix partout où c'est nécessaire.
J'ai l'habitude de prier pour savoir que mon fils est protégé, guidé et toujours réceptif aux idées intelligentes qui lui viennent de Dieu, l'Entendement divin. Ses propres années à l'école du dimanche de la Science Chrétienne lui ont fourni une solide base spirituelle de pensée, qui lui permet de reconnaître cette protection divine. Je reviens souvent à l'idée que Dieu n'est pas un Parent négligent. Dieu est toujours à ses côtés pour l'aider et cela me donne confiance.
Il y a eu malgré tout des périodes où il m'a fallu particulièrement prier pour surmonter la crainte.
La Bible dit que « l'amour parfait bannit la crainte » (I Jean 4:18). Pendant longtemps, quand je lisais ce passage, je pensais que je devais avoir en moi-même un amour parfait pour pouvoir surmonter la crainte, mais cela me semblait extrêmement difficile d'y parvenir et peu encourageant pour affronter tout ce qui pouvait me faire peur dans ma vie. Mais au fur et à mesure de mon étude de la Science Chrétienne, j'ai compris que c'est Dieu, l'Amour parfait et divin, qui bannit la crainte, et non une personne. J'ai pu alors laisser agir cette douce présence sur mes pensées, mais cela n'a pas toujours été sans lutte.
Ainsi, je me souviens d'une période où j'ai dû beaucoup lutter contre la crainte. Il y a deux ou trois ans, notre fils travaillait dans une zone de combats au Moyen-Orient, et à un moment il s'est trouvé dans une situation d'extrême danger dans une ville assiégée d'Irak.
J'avais souvent prié avec le psaume quatre-vingt-onze et d'autres passages de la Bible pour établir en moi le sens de l'omniprésence de Dieu et de Son pouvoir protecteur pour tous Ses enfants. Mais une nuit, ne trouvant pas le sommeil et me sentant submergée par la crainte, je me suis levée pour lire et prier. La lecture m'apportait le calme, mais dès que je posais mes livres la peur envahissait à nouveau mes pensées. J'ai continué à prier pour remplacer ces pensées négatives par la certitude de l'omniprésence de Dieu.
Comme j'en avais l'habitude, j'ai pris l'Hymnaire de la Science Chrétienne. J'aime beaucoup me tourner vers des cantiques pour trouver l'inspiration ou le réconfort. J'ai ouvert l'hymnaire au hasard et je suis tombée sur le cantique n° 371 dont j'ai lu les paroles anglaises: (traduction libre)
« Tes pensées nous entourent
Nous libèrent de toute crainte,
Nous sauvent des conflits et de l'effroi
Car Tu es là ! »
Peu après, je me suis sentie en paix, libérée de la crainte. J'ai vu que nous étions entourés par les pensées divines, sains et saufs dans l'Amour même et que cela incluait tout le monde. Personne ne pouvait se trouver en dehors de la protection et de la sécurité éternelles de Dieu. À la page 503 de Science et Santé, Mary Baker Eddy parle des idées spirituelles qui sont « incluses dans l'Entendement infini et à jamais réfléchies. » Les pensées négatives et craintives ne faisaient pas partie de la création divine et donc ne pouvaient m'appartenir, en tant qu'idée de Dieu. En Sa présence, il n'y avait ni peur, ni doute, ni angoisse, ni danger. J'ai pu ensuite me rendormir. Le lendemain, notre fils a eu la possibilité de nous appeler depuis la ville assiégée pour nous rassurer, et deux jours plus tard, il a pu quitter cette ville et regagner son bureau dans la capitale.
Depuis ce jour-là, il y a encore eu des moments difficiles, mais lorsque notre fils a accompli d'autres missions dans cette partie du monde en guerre, je ne me suis plus sentie prisonnière de la crainte et nous sommes reconnaissants, mon mari et moi, qu'il ait toujours pu continuer à travailler en sécurité, malgré des conditions parfois périlleuses.
J'ai beaucoup pensé à la présence de la loi de Dieu – cette loi que la Bible décrit comme étant sainte et Ses commandements justes et bons, et dont Mary Baker Eddy parle ainsi dans Non et Oui: « La loi de Dieu tient en trois mots "Je suis Tout"; et cette loi parfaite est toujours présente pour réprouver toute prétention d'une autre loi. » (p. 30)
Plus récemment, pendant la période de grande violence au Kenya, j'ai prié avec cette idée, non seulement pour lui, mais pour tous ceux qui étaient concernés par ces troubles. Ma conviction de la présence de la loi divine était soutenue par un passage de Science et Santé (p. 471) qui explique que « la Science ne connaît ni déviation de l'harmonie ni retour à l'harmonie... ». [Le passage complet dit ceci: « La relation de Dieu à l'homme, du Principe divin à l'idée, est indestructible dans la Science; et la Science ne connaît ni déviation de l'harmonie ni retour à l'harmonie, mais elle affirme que l'ordre divin, ou loi spirituelle, dans lequel Dieu et tout ce qu'il crée sont parfaits et éternels, est demeuré inchangé dans son historie éternelle. »] Sous le gouvernement de Dieu, il ne peut jamais y avoir de perte de la stabilité, de la justice, de l'ordre. J'aime maintenir dans ma pensée l'idée que Dieu met Sa loi dans le cœur et l'esprit de tous comme il est dit dans Jérémie (31:33): « Je mettrai ma loi au-dedans d'eux, je l'écrirai dans leur cœur; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. »
Dans sa biographie de Mary Baker Eddy, Julia Johnston écrit: « Les pensées de Mary Baker Eddy sont la substance de l'histoire de sa vie. » Mary Baker Eddy: Her mission and triumph, Julia Michael Johnson (Foreword) En relisant ce livre, j'ai mieux compris que nos pensées sont également la substance de ce que nous vivons: notre santé et notre bien-être expriment la qualité de nos pensées. En reconnaissant Dieu, l'Entendement divin, comme la source de toutes pensées véritables, il devient possible de se libérer de la crainte et de gagner une plus grande confiance en ce qui concerne le bien-être de nos proches, une harmonie plus constante dans notre vie.
