Lorsque vous voyagez en avion, vous êtes inclus dans le mouvement de l'appareil. À l'intérieur de la cabine, les mouvements des passagers, allant et venant, n'empêchent pas l'appareil d'aller vers sa destination, et n'ont pas d'influence sur sa trajectoire; et pourquoi cela ? Parce que la seule façon d'influencer le mouvement, serait d'être aux commandes de l'appareil. Or la juste appréciation de la route à prendre pour l'harmonie de notre voyage revient au seul pilote.
L'idée de reconnaître Celui qui nous conduit peut aider à comprendre les guérisons de Jésus. Jésus ne reconnaissait que l'Esprit pour seul « pilote » de la vie. Il dit, ainsi qu'il est rapporté dans l'évangile de Jean: « C'est l'Esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien... » (6:63) Pour lui, les moyens matériels, les efforts physiques personnels, voire les lamentations, les critiques, ne pouvaient empêcher le déroulement du bien ni le retarder, ni l'influencer, car Celui qui est aux commandes, c'est Dieu, le Tout-en-tout, le bien infini. Il gouverne notre être, qui est entièrement spirituel, à Son image. Cette conviction spirituelle de Jésus lui permit d'accomplir toutes ses œuvres merveilleuses. À l'homme à la main sèche (handicapée), il ordonna: « Étends ta main », et la main redevint normale. Au paralytique au bord de la piscine de Bethesda, il ordonna de se lever et de rentrer chez lui, et cela fut fait. À la tempête qui s'élevait, il dit: « Silence, tais-toi », et la tempête obéit. Ces faits remarquables se produisirent parce que Jésus savait que c'est l'Esprit qui vivifie et que la chair ne sert de rien; autrement dit que c'est l'Esprit, Dieu, qui gouverne et que la mentalité charnelle ou matérialiste ne sert de rien. Ces vérités spirituelles sont des lois qui sont toujours démontrables aujourd'hui.
Il y a six ans de cela, un matin, alors que je m'étais mis à la lessive, je commençai à me sentir faible. Néanmoins, je continuai ma lessive jusqu'à la fin. Lorsque j'eus terminé, je ne pus rester debout longtemps. Une fatigue générale commençait à m'envahir. Malgré cela, je rassemblai mes forces pour quitter la maison dans laquelle j'habitais avec des cousins, afin de me retirer chez mon jeune frère qui résidait dans un quartier plus calme.
J'ai eu l'habitude depuis mon jeune âge d'avoir recours à la prière pour toute situation inharmonieuse, et mon jeune frère pouvait me soutenir dans cette démarche. Il savait aussi, grâce aux enseignements de la Science Chrétienne que nous avions reçus dans notre enfance, et également par expérience, que le fait de se reposer radicalement sur l'amour de Dieu apporte des résultats concrets, y compris face à des difficultés physiques.
Je me rendis donc chez mon frère, qui fut surpris de me voir arriver en piteux état, mais qui m'offrit volontiers l'hospitalité. Je commençais à ressentir de violentes douleurs abdominales. À ma demande, il me lut des passages de la Bible afin de me réconforter, mais je ne parvenais pas à être attentif, ni même à me souvenir de quoi que se soit, et j'étais en proie à de fréquentes diarrhées. Tout cela se passait un vendredi, et il se trouve que je devais assurer le poste de Lecteur à mon église le dimanche suivant. Le lendemain, la situation n'avait guère changé, je perdais maintenant du sang et je m'affaiblissais de plus en plus. Cependant, je n'étais nullement tenté de rechercher des remèdes matériels, parce que je savais, au fond de moi, que la condition dans laquelle je semblais être ne venait pas de Dieu et que la situation n'était pas en dehors de Son pouvoir, puisqu'll gouverne effectivement notre être. En réalité, malgré la douleur et mes gémissements, je savais par expérience que Dieu est le soutien de ma vie.
C'est alors que pour une énième fois, dans la nuit de samedi, mon frère, à ma demande, me lut la leçon biblique hebdomadaire tirée du Livret trimestriel de la Science Chrétienne. J'étais certain que sa lecture de la leçon m'aiderait à prendre conscience de la présence rassurante de Dieu. À un moment, il me dit avec compassion: « Je sais que tu te souviens que Dieu est omniprésent ! » Et ce fut le cas. Pendant cette lecture, je retins soudain cette déclaration de Jésus, citée plus haut: « C'est l'Esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien ». Alors cette pensée m'est venue: Mais si l'Esprit vivifie, pourquoi te plains-tu autant ? Je reconnus que je m'efforçais de supporter le mal au lieu de le surmonter.
Je poursuivis mon raisonnement en me rendant compte que « l'Esprit qui vivifie » signifiait aussi l'Esprit qui gouverne: c'est l'Esprit qui dirigeait toute la situation, qui était « aux commandes ». L'Esprit, Dieu, prenait soin de moi parce que je suis en réalité une idée spirituelle, et que même mes lamentations et mes plaintes ne pouvaient empêcher, ni retarder la conscience de l'harmonie divine. Je fus sur-le-champ libéré de la croyance que la matière, la chair, pouvait servir à quoi que se soit dans cette situation: elle ne pouvait me rendre plus proche de Dieu, l'Esprit et la Vie.
Le mal a disparu. La douleur a cessé de façon instantanée et je me sentis aussitôt environné de calme et de douceur, comme si je m'étais réveillé d'un cauchemar. Le reste de la nuit fut paisible et calme. Le lendemain, dimanche matin, je pus manger, et j'étais prêt pour assurer la lecture à l'Église, non sans une grande joie !
Je m'étais rendu à l'évidence que l'Esprit, Dieu, est suprême et infini, donc souverain sur tout. Croire que le bien est limité, que la matière possède par elle-même de la vie, ou qu'elle est vie, est fondamentalement une illusion. Même si tout cela avait pu me sembler bien réel, mon être, créé par Dieu, n'avait jamais été touché par le mal. Dieu, ainsi que le déclare la Bible, crée l'homme à Son image et à Sa ressemblance, et, de ce fait, l'homme reflète Dieu de façon intégrale, totale. Comprendre la suprématie et la perfection de l'Esprit apporte la guérison.
La domination de l'Esprit a été démontrée par Jésus et les apôtres, mais plus près de nous, Mary Baker Eddy, qui a fondé cette revue et écrit le livre sur la guérison par la prière, Science et Santé avec la Clef des Écritures, montra effectivement que l'Esprit, Dieu, est maître de toutes situations. Elle l'a démontré dans sa vie et a consigné dans l'ouvrage précité l'essentiel de ce qu'il nous faut comprendre au sujet de Dieu et de notre relation à Lui. Elle dit, par exemple: « L'Entendement est maître des sens corporels et peut vaincre la maladie, le péché et la mort... Élevez-vous dans la force de l'Esprit pour résister à tout ce qui est dissemblable au bien. Dieu en a rendu l'homme capable, et rien ne saurait invalider les capacités et le pouvoir dont l'homme est divinement doué. » (p. 393)
Chacun peut prouver que l'Esprit, Dieu, est suprême, qu'll est le seul pouvoir et que rien ne peut retarder ou arrêter l'accomplissement du bien. Dieu est bel et bien aux commandes !
