Récemment, le célèbre flûtiste britannique, Sir James Galway, a participé au concert inaugural de la nouvelle saison du Boston Symphony Orchestra. Peu avant, on lui avait demandé, au cours d'un entretien radiophonique, comment il réagissait au souhait du public de l'entendre jouer toujours les mêmes morceaux du répertoire classique, semaine après semaine.
La réponse du musicien est rafraîchissante: il explique que c'est un peu comme dire la prière avec un enfant, chaque soir. Quand l'enfant commence à aimer cette pratique, il élargit le champ de ses prières. Il ne s'agit plus seulement que « Dieu bénisse maman et papa », car ses prières s'étendent au nouvel animal domestique de la famille, puis à un ami malade, et par la suite aux problèmes de la planète. De la même façon, Galway s'efforce sans cesse d'approfondir sa compréhension du morceau qu'il interprète. « Il y a toujours une nouvelle nuance à découvrir », affirme-t-il. C'est ainsi qu'il voit ou apprend quelque chose de nouveau chaque fois qu'il attaque un morceau de musique.
Il en est de même du développement spirituel, comme l'explique Mary Baker Eddy dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: « ... l'Amour propage de nouveau les joies plus élevées de l'Esprit, qui n'ont pas de souillure terrestre. Chaque stade successif d'expérience révèle des vues nouvelles de bonté et d'amour divins.» (p.66) Il n'y a là ni temps espace pour regarder en arrière, pour la répétition de vieux schémas de pensée, pour la routine d'un confort passé.
Ces « vues nouvelles » étaient également importantes pour l'apôtre Paul, qui écrivit aux Romains: « Ne laissez pas le monde présent vous couler dans son propre moule, mais laissez Dieu renouveler votre mentalité de l'intérieur, afin que vous puissiez prouver pratiquement que le plan de Dieu à votre égard est bon. » (Romains 12:2, d'aprés le Nouveau Testament de J.B. Phillips).
Cette sagesse contraste étonnamment avec un monde qui privilégie la nouveauté. Si l'on pense, par exemple, au style des vêtements, au design des voitures ou à celui des appareils électroniques, on a l'impression que rien n'est fait pour durer. Ne sachant plus quoi inventer pour attirer et retenir l'attention des acheteurs et du public, les responsables de marketing et les réalisateurs de films s' efforcent de donner un air neuf à tout ce qu'ils proposent. Même le solgan « dernier cri » est tellement galvaudé qu'il en devient démodé. On pourrait conclure que ce genre de nouveautés ne correspond pas forcément à un progrès.
Le renouveau dont parle Paul, et celui qui, à notre avis, compte réellement, ne s'enracine pas dans la matière. C'est une transformation de la pensée qui vient directement de Dieu et qui ne peut jamais vieillir ni s'épuiser. Comme il est écrit dans Science et Santé, la création de Dieu « se manifeste perpétuellement et doit toujours continuer à se manifester en raison de sa source inépuisable » (p. 507). La pensée originale, inspirée par la prière, conduit les individus à passer des concepts matériels « rénovés » aux concepts spirituels « revivifiés », capables d'améliorer leur existence, y compris leur comportement, et de les guérir physiquement.
Des vues nouvelles de la bonté divine prennent souvent corps dans les mentalités paisibles et non encombrées, moins susceptibles d'être modelées par tout ce que les autres disent et font, et par conséquent plus enclines à entendre la voix de Dieu. Jésus nous exhorte à aller dans « notre chambre », là où notre Père-Mère céleste nous récompense « publiquement » (voir Matthieu 6:6, d'après la Bible King James). Priant dans ce lieu secret, nous devenons plus à même d'être ce que Dieu veut que nous soyons et d'accomplir ce qu'il veut que nous accomplissions, dans cet esprit d'amour qui est Sa nature, et qui fait donc partie intégrante de la nôtre.
Comment sentir un renouveau jour après jour ? Voici quelques suggestions:
• En réfléchissant à nouveau au pouvoir de la prière qui guérit et régénère, ce qui, selon l'exégète biblique, Eugène Peterson, est la chose la plus efficace que chacun puisse faire. « Ce n'est pas une échappatoire mystique, écrit-il, mais un engagement historique.» Les scientistes chrétiens ont constaté que la prière, stimulée par la lecture de récits bibliques qui parlent d'existences régénérées et de santé restaurée, apporte l'assurance de nouvelles vues de la bonté de Dieu.
• En suivant avec confiance les directives de Dieu, sachant que, bien souvent, pour s'engager dans ce qui est nouveau, il est nécessaire de se détacher de l'ancien - ce qui peut impliquer de laisser derrière soi d'anciens niveaux d'accomplissement pour passer à des stades de réalisation supérieurs.
• En prenant modèle sur les enfants, qui peignent des arcs-en-ciel plutôt que des cheminées industrielles sur la toile de la conscience. Tout est nouveau pour eux. Ils voient des possibilités infinies à travers chaque grille de jardin non verrouillée. Plus vifs que bien des adultes, ils se précipitent vers la main de Dieu pour la saisir.
• En laissant l'esprit du Christ nous transformer de l'intérieur, comme nous y invite Paul. Qu'importe ce que nous avons été ou ce que nous avons fait auparavant, nous pouvons accepter avec enthousiasme la mission d' « ambassadeurs pour Christ » et, par notre influence, favoriser la guérison chez nos amis et ceux que nous côtoyons, ainsi que dans notre ville et dans le monde (voir II Corinthiens 5:17-20).
• En craignant de moins en moins de briser des schémas mentaux dépassés pour poursuivre un but spirituel nouvellement découvert. Et en ayant l'assurance que si notre hardiesse nous pousse à prendre de mauvaises décisions ou à commettre des erreurs, notre Père-Mère sera toujours là pour nous remettre sur le bon chemin.
Grâce à une approche de plus en plus spirituelle, nous pourrions bien nous retrouver en partance pour une existence ô combien plus radieuse, qui atteste que les bontés et les compassions de Dieu « se renouvellent chaque matin » (Lamentations 3:22,23).
