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AU SERVICE DE SON PROCHAIN

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juillet 2008


Dans l'évangile selon saint Jean, il y a un beau et long récit de la Cène, beaucoup plus long que celui des autres évangiles. Pendant le repas, Jésus donne à ses disciples un commandement nouveau: « Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres », et il poursuit: « À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres. » (Jean 13:34, 35) Dans ces deux directives, Jésus donnait un moyen de reconnaître ceux qui suivent ses enseignements: par l'amour qu'ils ont les uns pour les autres et, par extension, pour l'humanité. Et si c'était tout ce que Jésus avait dit sur ce sujet, nous n'aurions qu'à le prendre à cœur, tâcher d'être de bons disciples et faire de notre mieux pour nous aimer les uns les autres.

Mais ce n'était pas tout; le Maître a laissé à ses disciples une tout autre responsabilité. Plus tard, dans la conversation, il dit: « C'est ici mon commandement: Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » (Jean 15:12, 13) Par ces quelques mots, Jésus enveloppe ses disciples dans son propre amour. Plus tard, il fait le sacrifice ultime de sa propre vie pour eux et pour le monde. Jésus élève leur capacité d'aimer au même niveau que la sienne. Il leur rappelle aussi qu'il n'est pas à l'origine de ce commandement: « ... parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père. » (Jean 15:15)

Que signifie vraiment donner sa vie pour ses amis ? Dans le cas de Jésus, il a effectivement donné sa vie humaine pour prouver, par sa résurrection, qu'il n'y a pas de mort. Cependant, il est évident que Jésus n'entendait pas que nous donnions notre vie, au sens propre, pour notre prochain. Il resterait bien peu de chrétiens si nous le faisions !

Si nous ne devons pas donner notre vie de cette façon, alors que devons-nous abandonner à nos amis ? La réponse est: tout. Tout le déroulement de la vie humaine, de la naissance à la mort, avec ce qu'on aime et ce qu'on n'aime pas, ses bonnes décisions et ses erreurs, avec ses joies et ses peines, voilà ce qu'il faut abandonner pour nos « amis ». On peut supposer que Jésus ne parlait pas seulement de nos amis personnels, mais de l'humanité entière. Auparavant, dans ce même évangile, s'adressant à Nicodème, un futur disciple, Jésus avait décrit ce sacrifice de la vie matérielle comme « la nouvelle naissance » (voir Jean 3:3). Ce sacrifice n'est pas une tâche aisée. La plupart d'entre nous ne le réalisent que partiellement. Mais l'exigence demeure.

Si c'est un commandement de Dieu, que signifie-t-il ? Le but peut sembler impossible à atteindre, surtout parce qu'il implique que nous abandonnions tout ce que nous définissions comme étant notre « vie ». Devrions-nous vendre notre voiture, notre maison ? Jeter nos vêtements et porter de simples tuniques ? Nous priver du plaisir de la musique ou d’un beau coucher de soleil ? Le commandement divin n’exige pas de se débarrasser des choses utiles de ce monde, mais de comprendre que ce ne sont que des phénomènes temporaires. Une vie passée uniquement à manipuler, changer, améliorer des choses temporaires est une vie gâchée. La requête de Jésus signifie que nous devrions nous détourner du temporaire et nous tourner vers le spirituel et l’éternel, que nous devrions mettre Dieu, l’Amour, au centre de notre vie. Cela, nous pouvons le faire.

Cependant, il y a en nous une apparente résistance à abandonner notre vie de cette manière. Paul appelle ce phénomène l’« affection de la chair », qu'il décrit comme étant « inimitié (hostilité) contre Dieu » (Rom. 8:7). Cette mentalité est en grande partie notre sens de vie dans la matière. Quand elle s'aperçoit qu'il existe quelque chose qu'elle ne possède pas, elle cherche à l’obtenir. Et elle a constamment peur de perdre ce qu'elle s'est déjà procuré. L’Amour, au contraire, n’essaie jamais d’obtenir ou de conserver quelque chose; il ne cherche qu’à donner, et à perdre tout sens de gain personnel. Donner sa vie, c'est transformer le but de sa vie: ne plus chercher à obtenir et conserver mais donner, exprimer la nature de Dieu qui est l’Amour même (voir I Jean 4:8, 16).

Ce « don de soi » pénètre chaque détail de notre vie. Il requiert que nous surveillions sans cesse nos pensées et nos actes. Pourquoi ? Parce que ce don de sa vie n’est pas un grand évènement ponctuel. C’est un processus constant qui s’ouvre sur une vie entière passée au service de Dieu et au service de son prochain. Donner sa vie, c'est avoir une vie visiblement différente de celle des autres. Il se peut qu’il en résulte de la persécution, et certainement une position en marge des affaires humaines habituelles. Jésus nous a dit que cela se passerait ainsi: « Heureux serez-vous, lorsqu’on vous outragera... et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal à cause de moi. » (Matth. 5:11) Mais il nous a également déclaré que notre persévérance triompherait, même si le prix pouvait en paraître élevé: « Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. » (Jean 15:11) Le sacrifice de soi n’est pas une privation, c’est une joie, parce qu’on s’aperçoit que la joie est une qualité de l’altruisme. La joie de l’abnégation est la joie de l’Amour divin.

Dirigés par cette exigence de donner sa vie pour son prochain, de grands hommes peuvent et ont pu changer le monde. Tout vrai leader dans l’histoire de l’humanité a, jusqu’à un certain point, incarné ce commandement, qu’il l’aie voulu ou non. La vie de Moïse, consacrée à élever la compréhension que les Hébreux avaient de Dieu, a conduit à l’établissement irréversible du monothéisme dans le monde, le début de la vraie compréhension de Dieu. L’apôtre Paul, soutenu par sa magnifique vision sur le chemin de Damas, a établi des communautés chrétiennes dans tout le monde romain et a consacré une vie entière à l’amour et au sacrifice de soi, ce qui a peut-être sauvé la chrétienté telle que nous la connaissons aujourd’hui. Et il y a beaucoup d’autres exemples qui ne sont pas tirés de la Bible. Mahatma Gandhi est célèbre pour avoir obtenu l’indépendance de l’inde par la non-violence. On lui attribue cette déclaration: « La meilleure manière de trouver son être, c’est de le perdre au service des autres. » Chacun de ces grands personnages a abandonné son sens de la vie humaine et, de ce fait, a laissé une trace indélébile sur l’humanité entière.

Si nous suivons honnêtement ce commandement, et si la seule vie que nous changeons est la nôtre, cela est déjà une bénédiction pour le monde. Si nous avons la possibilité de pouvoir influencer d'autres vies, alors le bien que nous faisons ne connaît pas de limites.

C’est Dieu qui est à l’origine de cette exigence d’un amour qui sacrifie un sens mortel de soi. Notre réceptivité à cette exigence n’est pas le résultat d’un désir personnel de faire le bien, c’est la conséquence inévitable de notre identité de reflet parfait de Dieu. Elle n’est pas l’apanage d’un seul groupe religieux, ni la propriété d’une théologie particulière. Elle est ressentie par toute l’humanité. Il se peut qu’elle éclaire la journée d’une seule personne, ou qu’elle soulage son fardeau. Ou qu’elle devienne la raison d'être de sa vie, qui par voie de conséquence lui donnera la capacité de déplacer des montagnes. Mais quoi qu'il en soit, donner sa vie pour ses amis n'est jamais une perte. C'est le moyen de tout gagner.

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