Quand notre fille cadette allait à l'école primaire, elle conservait précieusement un petit paquet de fiches sur lesquelles étaient inscrits ses mots préférés. Elle les choisissait uniquement en fonction de leur sonorité et de la façon dont ils roulaient sous la langue.
Elle ajoutait parfois un nouveau mot à sa collection, mais celui qui revenait au sommet de la pile était toujours le même: « exquis ». Elle prenait grand plaisir à placer son mot favori, à la moindre occasion, dans une rédaction ou à le glisser dans une conversation. Les années ont passé depuis, mais un sourire nous illumine encore le visage lorsque le mot vient à nos oreilles.
Cependant, c'est moins pour sa sonorité que pour ce qu'il signifie que j'en suis venue à aimer, moi aussi, le mot « exquis ». Selon le dictionnaire, il définit quelque chose de « parfait », de « ravissant », de « charmant », qui plaît par sa « délicatesse raffinée ». Exquis ! Parfait ! Ravissant ! Voilà qui définit bien la nature de l'univers de Dieu et celle de Ses fils et de Ses filles bien-aimés.
Tout récemment, j'ai décidé de lire à voix haute le premier chapitre de la Genèse, qui décrit la création de Dieu.
Je voulais le lire lentement pour saisir toute la magnificence de l'œuvre du Créateur. Au cours de ma lecture, j'ai été frappée par la poésie absolue de ce chapitre, ainsi que par l'art et la majesté de chaque détail, grand ou petit.
Le chapitre conclut par ce verset: « Dieu vit tout ce qu'il avait fait; et voici, cela était très bon. » (Genése 1:31) Tout était très bon, sans exception. j'ai pensé que c'était là un fait spirituel, valable pour toute la création de Dieu, et que, par conséquent, il ne pouvait y avoir un seul élément déplaisant au cœur de Son dessein.
J'aime ces paroles du Psalmiste: De Sion, beauté parfaite, Dieu resplendit. » (Psaume 50:2) Provenant de Dieu, cette beauté parfaite est spirituelle et par conséquent impérissable. Elle ne peut jamais se transformer ni s' altérer.
De multiples façons, le monde suggère tous les jours que nous sommes entourés de laideur: c'est par exemple, une cour ou un immeuble du quartier mal entretenu, des échanges grossiers surpris dans la rue, des nouvelles inquiétantes aux actualités, ou peut-être même une caractéristique physique disgracieuse, qui est source de gêne. Comment, dans de telles conditions, espérer voir la beauté parfaite?
Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy fait une comparaison intéressante. De même qu'un sculpteur tourne le regard vers son modèle en travaillant le marbre, chacun de nous, écrit-elle, peut « modeler » et « ciseler » la pensée en s'attachant au fait spirituel d'un Dieu parfait et d'un homme parfait. Puis elle pose ces questions pénétrantes: « Quel modèle l'entendement mortel a-t-il devant lui? Est-ce l'imperfection, la joie, la peine, le péché, la souffrance ? Avez-vous accepté le modèle mortel? Le reproduisez-vous? » (p. 248) Le monde nous incite à considérer le modèle déplaisant et difforme comme étant normal et naturel, mais si nous sommes conscients de notre héritage spirituel, rien ne nous oblige à accepter ce modèle imparfait.
Un peu plus loin dans Science et Santé se trouve un puissant reméde à cette conception de la vie basée sur la matière: « ... il nous faut d'abord tourner les regards dans la bonne direction et y marcher ensuite. Il nous faut former, dans notre pensée, des modèles parfaits et les contempler constamment, autrement nous ne les reproduirons jamais dans des vies sublimes et nobles. » (ibid.) À mes yeux, cela signifie que, dans la mesure où l'on est conscient de la création parfaite de Dieu et qu'on l'accepte, on verra s'exprimer la beauté dans la vie de tous les jours.
La Bible présente un point de vue intéressant sur la perfection spirituelle absolue lorsque le prophète Malachie fait allusion à cette opération qui consiste à fondre et à purifier l'argent. On utilisait alors un four pour séparer par le feu le métal pur des autres métaux et des scories. Le fondeur savait que son travail était achevé quand son image se reflétait dans le métal purifié.
De même, dans la mesure où nous laissons le Christ, la vraie idée de Dieu, purifier notre conscience, l'éclat de Dieu apparaît. Ce processus purificatoire permet d'éliminer les éléments grossiers et corrosifs, présents dans nos pensées et notre existence, et peu à peu le reflet sans tache de l'Esprit se révèle chez les autres et en nous-mêmes.
Il est réconfortant de savoir que le charme spirituel n'est pas un idéal abstrait et lointain, mais un fait établi. C'est la raison pour laquelle nous pouvons nous attendre à voir les signes manifestes de la beauté en tout lieu, dans tous les domaines de l'existence, qu'il s'agisse de la santé, des relations avec les autres, du foyer ou de l'environnement. Cette beauté imprègne notre journée dans les moindres détails.
La parfaite et exquise nature de la beauté brille sur le visage rayonnant des enfants lorsqu'ils rient. Elle transparaît dans nos chants, dans nos écrits et jusque dans nos tâches les plus ordinaires. Elle est manifeste dans des moments aussi naturels qu'un superbe coucher de soleil, et même dans les simples contours de la plus humble des fleurs sauvages.
Attendons-nous à voir la mélodie, l'équilibre harmonieux et la grâce de Dieu nous environner. C'est ainsi que nous témoignons des couleurs, de l'équilibre, de l'ordre et du sens artistique de Sa création. Nos pensées sont purifiées, et nous devenons davantage conscients de notre noblesse en tant que fils et filles de Dieu. Science et Santé nous donne l'assurance que cet Amour « inonde tout de beauté et de lumière » (p. 516). Personne n'est laissé à l'écart.
