On considère souvent que l’histoire de la Bible et du christianisme obéit à un processus ordonné au cours duquel les idées ont été mises par écrit ou énoncées de façon raisonnée et préservées dans leur état originel. Mais lorsqu’on étudie l’histoire du christianisme, on ne tarde pas à adopter un point de vue totalement différent.
Le livre des Actes des Apôtres et certains commentaires dans les épîtres de Paul aux églises font allusion à des gens dont les opinions sur Jésus et sur son ministère étaient parfois très différentes. Pierre, le disciple de Jésus, et Paul, l’apôtre, suivirent assurément des voies bien différentes, le premier s’adressant principalement aux Juifs, et le second aux « Gentils » (ou non-Juifs).
Ils ouvrirent une voie spirituelle entièrement nouvelle face à la persécution des Romains et, dans certains cas, des autorités juives. Dans le même temps, des groupes dissidents se développaient. La plupart furent taxés d’hérétiques, notamment les ébionites, les marcionites et les gnostiques.
Les ébionites étaient des Juifs qui croyaient que Jésus avait obtenu le titre de Christ en observant les règles de la loi juive, et que, pour devenir chrétien, il fallait d’abord se convertir au judaïsme et adhérer à l’ensemble des lois et traditions juives.
La théologie des marcionites était diamétralement opposée à celle des ébionites. Marcion rejetait le Dieu de l’Ancien Testament, ou Dieu Créateur. Pour lui, le Père de Jésus était un Dieu aimant. Il pensait que les enseignements de Jésus avaient été pervertis et que seul Paul les comprenait vraiment.
Les gnostiques étaient relativement peu connus jusqu’en 1945, si ce n’est par les écrits d’Irène, de Tertullien et d’Hippolyte qui, à tort ou à raison, les ont violemment critiqués.
En 1945, alors que deux frères, Mohammed Ali et Abu al Majd, retournaient la terre pour y mettre de l’engrais, près du village de Nag Hamadi, en haute Égypte, ils découvrirent une jarre en terre contenant plus de cinquante textes, réunis en treize livres reliés en cuir. Il s’agissait principalement d’écrits gnostiques originels, dont l’Évangile selon Thomas. Ces livres et manuscrits de Nag Hamadi ne doivent pas être confondus avec les rouleaux de la mer Morte, découverts dans le désert de Judée, en 1947.
Cette découverte archéologique, qui est l’une des plus importantes du xxe siècle, s’est avérée d’une valeur inestimable pour les spécialistes de l’Antiquité et pour ceux qui s’intéressent aux textes gnostiques. Selon certains universitaires, ces manuscrits dateraient du deuxième et du troisième siècle et seraient restés enfouis pendant plus de 1 600 ans.
Jusqu’à la découverte des livres de Nag Hamadi, on connaissait seulement l’existence de quelques textes gnostiques originels, mais le gnosticisme était peu compris. Il y a peu, les historiens croyaient encore que le gnosticisme encourageait le culte du mal, entre autres choses.
Les universitaires connaissaient l’existence d’autres écrits gnostiques, car ils étaient mentionnés par Irène, Tertullien et Hippolyte dans leur condamnation de ce qu’ils considéraient comme une hérésie. Mais jusqu’à la découverte, à Nag Hamadi, de la plupart des susdits manuscrits, personne ne les avait étudiés.
On a écrit des ouvrages entiers sur ces manuscrits et sur les nombreuses croyances associées au gnosticisme. Mais certains enseignements gnostiques retiennent une attention particulière à la lumière de la quête spirituelle menée par nombre de nos contemporains.
On notera, par exemple, les idées suivantes: Dieu n’a jamais créé un monde matériel; Dieu est Père et Mère; Il n’a jamais créé le mal; il appartient à chacun, individuellement, d’acquérir ses propres connaissances spirituelles; il n’est pas nécessaire de constituer une hiérarchie d’évêques, de prêtres et de diacres pour avoir une église.
Il est probable que ces croyances, parmi d’autres, ont largement contribué à la persécution des gnostiques et à la destruction d’une grande partie de leurs écrits.
Le christianisme a été reconnu comme religion d’État lors de la conversion de l’empereur romain Constantin, au IVe siècle. Mais les luttes intestines entre ces divers groupes n’out pas cessé pour autant. Ainsi, après que le christianisme est devenu religion d’État, les évêques chrétiens à Rome ont formellement interdit de posséder des livres jugés hérétiques. Lorsqu’on découvrait de tels livres, on les confisquait et on les détruisait.
Malgré tout, certains écrits, comme ceux de Nag Hamadi, ont survécu.
Aujourd’hui, ces volumes ainsi que d’autres, également anciens, apportent un éclairage précieux sur l’histoire du christianisme primitif et du judaïsme à la même époque. On pourrait presque entendre ces anciens penseurs débattre des questions suivantes: Qu’est-ce qui est réel et qu’est-ce qui ne l’est pas? Qu’est-ce que Dieu et qu’est-ce que Dieu n’est pas? Qui était Jésus, et est-il vrai qu’il soit physiquement mort sur la croix? Quel rôle joue l’homme dans le plan infini de Dieu?
Beaucoup se posent encore ces questions aujourd’hui. Pour ma part, je considère que la lecture de Science et Santé, de Mary Baker Eddy, conjointement avec l’étude de la Bible, apporte les réponses à ces questions.
Avant d’écrire son livre, Mary Baker Eddy a passé trois ans à explorer les Écritures, et grâce à cette étude intensive et à ses prières ferventes, elle a acquis une compréhension spirituelle qui l’a conduite à repenser Dieu et l’homme d’une façon entièrement nouvelle.
Elle écrit: « La vraie théorie de l’univers, y compris l’homme, n’est pas dans l’histoire matérielle, mais dans le développement spirituel. La pensée inspirée renonce à la théorie matérielle, sensuelle et mortelle de l’univers, et adopet le spirituel et l’immortel.
« C’est cette perception spirituelle de l’Écriture qui élève l’humanité audessus de la maladie et de la mort, et qui inspire la foi. [...] La Science Chrétienne sépare l’erreur de la vérité, et à travers les pages sacrées elle insuffle le sens spirituel de vie, de substance et d’intelligence. Dans cette Science nous découvrons l’homme à l’image et à la ressemblance de Dieu. Nous voyons que l’homme n’a jamais perdu son état spirituel ni son harmonie éternelle. » (Science et Santé, p. 547-548)
Grâce à son œuvre de guérison et à son attachement à la Bible, en particulier à l’enseignement de Jésus Christ, Mary Baker Eddy jette une lumière nouvelle sur les Écritures. Ses écrits en proposent une lecture inspirée qui nous met davantage à même de percevoir, non pas des querelles théologiques, mais les bienfaits qui sont au cœur du christianisme véritable.
