Lorsque j’ai entendu parler pour la première fois du chemin « droit et resserré » qui consiste à adhérer strictement aux vérités bibliques, telles qu’elles sont enseignées dans la Science Chrétienne, j’ai aimé l’idée d’être en ligne « droite » avec Dieu, mais l’aspect « resserré » me plaisait moins. J’avais toujours fait des efforts pour être large d’esprit. Puis j’ai appris avec soulagement que le chemin resserré de la vérité n’avait rien à voir avec l’ignorance, ou l’étroitesse d’esprit, mais qu’il s’agissait du choix délibéré de reconnaître ce qui est spirituel et scientifique, en lieu et place des hypothèses matérielles et des doctrines humaines.
Je trouve particulièrement utile ce que Jésus a expliqué au sujet de la source des doctrines véritables. Après avoir déclaré: « Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé », il a continué en disant: « Si quelqu’un veut faire sa volonté, il connaîtra si ma doctrine est de Dieu, ou si je parle de mon chef. » (Jean 7:16, 17) Il est remarquable que Jésus n’ait pas proposé de doctrine personnelle; comme toujours, il a poussé ses disciples à servir la volonté de son Père, le seul Esprit.
Si nous désirons sincèrement rechercher la volonté de Dieu, et abandonner toutes les opinions humaines, nous pouvons nous attendre à ce que des messages, des « anges », se fassent entendre pour nous guider. Afin de nous aider à être vigilants pour recevoir ces messages, et être gouvernés chaque jour, et même chaque heure, pour faire la volonté de Dieu, nous disposons de la sagesse des siècles, à travers la Bible et les écrits de celle qui a découvert la Science Chrétienne. Ce que l’on pourrait appeler les grandes lignes, ou un résumé, de ces points importants apparaît dans le livre de Mary Baker Eddy, Science et Santé avec la Clef des Écritures: le livre d’étude de la Science Chrétienne contient en effet six principes de base et deux points de doctrine.
Le premier des six articles de foi déclare simplement: « En tant qu’adhérents de la Vérité, nous prenons la Parole inspirée de la Bible comme notre guide suffisant pour atteindre à la Vie éternelle. » (p. 497) La simplicité même de cette déclaration démentirait presque son aspect pratique, si ce n’était qu’elle apporte à la vie quotidienne révélation et direction. Par exemple, Jésus a dit: « Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous serez vêtus. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement? » (Matthieu 6:25)
Lorsque nous nous fions à la Bible comme « guide suffisant » pour apprendre à vivre cette Vie éternelle dès aujourd’hui, nous sommes libérés dans une large mesure de l’anxiété qu’impliquent les décisions de tous les jours. Cela ne signifie pas que nous devons laisser de telles décisions se prendre sur un coup de tête, ou les abandonner à l’influence de la publicité ou de l’habitude; cela signifie que nous nous fions à la prière pour prendre nos décisions. J’ai remarqué que chaque fois que je me suis sentie poussée à complimenter une scientiste chrétienne sur ce qu’elle portait, je recevais cette réponse: « Cela a été une formidable démonstration ». Autrement dit, le déroulement spirituel a inspiré à la fois la sortie dans les magasins et le choix qu’elle a fait.
Cette sorte de « message » peut sembler sans importance, et même frivole, mais en fait c’est tout l’opposé. Les « petites choses » ont besoin de notre attention spirituelle tout autant que les plus grands problèmes de la vie, ou elle saperont notre joie et éroderont notre foi. Si nous sommes accoutumés à cette inspiration quotidienne, nous serons davantage susceptibles de nous sortir de problèmes importants grâce à la prière, et de trouver des solutions spirituelles et une foi plus profonde. En permettant à l’inspiration biblique de nous guider pour toutes les décisions que nous avons à prendre, les petites comme les grandes, nous échappons à la banalité d’une vie purement matérielle.
Si nous devons démontrer pleinement la vérité fondamentale révélée par la Science Chrétienne — que la matière est une illusion, et que l’Esprit et l’existence spirituelle sont les seules réalités — alors les petits pas sont aussi importants que les grandes enjambées. Par exemple, j’ai trouvé utile de me donner pour règle de ne jamais sortir de chez moi avec l’unique but de faire « juste une course », mais d’être ouverte à toutes les bonnes choses qui croisent mon chemin, qu’il s’agisse de donner ou de recevoir. De telles dispositions pour le bien, pleines de fraîcheur, démontrent sans bruit que Dieu est le seul véritable Pouvoir.
L’histoire de Jésus nourrissant une multitude de gens me rappelle que c’est le Christ, l’influence de Dieu apportant la guérison dans le monde, qui nous nourrit. Nous n’avons pas à être anxieux pour nous-mêmes ou pour les populations affamées, puisque, comme Jésus l’a enseigné, c’est Dieu qui nous donne la nourriture et le vêtement. Je trouve cette vérité réconfortante très utile lorsque je prie pour tous les défavorisés dans le monde. Des occasions d’aider les autres ont souvent suivi de près ma conviction que Dieu prend soin universellement de Ses enfants.
Laisser l’Entendement divin diriger nos journées bannit l’angoisse de l’indécision et la crainte de commettre des erreurs. Grâce à cela, nous pouvons satisfaire à cette exigence de la Bible, et en réaliser la promesse: « Confietoi en l’Éternel de tout ton cœur, et ne t’appuie pas sur ta sagesse; reconnais-le dans toutes tes voies, et il aplanira tes sentiers. » (Proverbes 3:5, 6) Ce passage explique clairement que la « vie éternelle » du premier article de foi ne commence pas un jour, plus tard; c’est la vie, dirigée par Dieu, que nous vivons aujourd’hui même. C’est la vie à laquelle Jésus faisait allusion comme étant davantage que ce qui est nourri et vêtu matériellement.
Les quatre articles de foi suivants, ou points importants, de la Science Chrétienne, reconnaissent la sagesse fondamentale de la Bible, l’unicité de Dieu et la relation de l’homme à Dieu en tant qu’image et ressemblance divines, la présence du Saint-Esprit, ou divin Consolateur, et la destruction du péché, qui vient lorsque l’on reconnaît son irréalité.
Dans ces principes ou articles de foi, beaucoup de passages font spécifiquement référence aux enseignements de Jésus Christ et à son ministère de guérison. Lorsque nous acceptons que l’expiation de Jésus, sa crucifixion et sa résurrection, ont une relation directe avec notre vie de tous les jours, elles servent à nous montrer la véritable nature spirituelle de l’être, et à nous élever au-dessus d’un sens matériel limité de nous-mêmes. En assimilant ces vérités fondamentales, nous percevons dans une certaine mesure ces idées qui apportent la guérison, et nous sommes poussés à prier pour le monde de façon plus scientifique et plus constante.
Le dernier article de foi nous fait promettre de « veiller, et de prier pour que cet Entendement qui était en Christ Jésus soit également en nous, de faire aux autres ce que nous voudrions qu’ils nous fissent, et d’être miséricordieux, justes et purs » (p. 497). Faire cette promesse, c’est déclarer en substance que nous demeurerons fidèles aux points importants de la Science Chrétienne. Nous laisserons la Parole inspirée de la Bible être notre guide suffisant, afin de ne pas être tentés de rechercher un autre guide, ou d’autres moyens, pour atteindre à la santé et au bonheur.
Ainsi que je l’ai mentionné plus haut, il y a dans Science et Santé deux déclarations de doctrine en sus des articles de foi. La première dit: « Voici la doctrine de la Science Chrétienne: l’Amour divin ne peut être privé de sa manifestation, de son objet; la joie ne peut être changée en tristesse, car la tristesse n’est pas maîtresse de la joie; le bien ne peut jamais produire le mal; la matière ne peut jamais produire l’entendement, ni la vie aboutir à la mort. » (p. 304)
J’étudie souvent ce point de doctrine. Et, récemment, l’idée que « le bien ne peut jamais produire le mal » m’a sauté aux yeux. J’ai vu que le mal en lui-même n’est jamais vrai, car Dieu ne l’a jamais créé. Le mal est simplement une erreur, et il est évident qu’une erreur n’est rien par elle-même. C’est une méprise. En comprenant cela, j’ai soudainement ressenti une grande libération. En tant qu’idée de Dieu, enfant de la création de la Vérité, je n’avais jamais vraiment connu le mal, ni ressenti ses effets. Le mal ne m’avait jamais touchée, pas plus qu’il n’avait touché quiconque dans la création de Dieu. Cela a été pour moi un moment béni, et j’ai compris, plus profondément que jamais auparavant, le fait que tout est bien.
Avant ce moment, je priais au sujet d’une douleur qui durait plus longtemps que ce à quoi j’étais accoutumée. Et bien que je sache à quoi m’en tenir, grâce à mon étude de la Science Chrétienne, je me suis surprise à certains moments à chercher la cause de la douleur. Lorsque le point de doctrine « le bien ne peut jamais produire le mal » m’est venu à la pensée comme un « message-ange », la douleur a disparu, et seule est demeurée dans ma pensée la réalisation merveilleuse que le mal ne peut pas être créé. C’est une conviction qui aujourd’hui encore est très présente dans ma pensée, et elle me permet de rejeter plus rapidement toute suggestion que le bien (Dieu) pourrait créer quelque chose qui lui soit dissemblable.
L’autre point de doctrine que l’on trouve dans Science et Santé pourrait presque apparaître comme le prolongement du premier: « La doctrine de la Science Chrétienne absolue est que le mal, ou la matière, n’a ni intelligence ni pouvoir, et c’est là la grande vérité qui arrache tout déguisement à l’erreur. » (p. 454) Nous sommes souvent tentés de rechercher la cause d’un problème, spécialement en ce qui concerne les problèmes physiques. Et, si la guérison n’intervient pas rapidement grâce à nos prières, nous cherchons trop souvent à savoir pourquoi. Lorsque nous refusons fermement d'accorder à l’existence matérielle l’intelligence de nous dire quoi que ce soit, et que nous déclarons avec insistance que ni le mal ni la matière n’ont de pouvoir, le déguisement de l’erreur est détruit. Comme il en va dans toute science, en Science Chrétienne également, la vérité efface tout simplement l’erreur. En permettant au Christ, la Vérité, « d’arracher tout déguisement à l’erreur », nous hâtons la guérison, qui est vraiment la révélation de la perfection toujours présente.
Ensemble, ces deux doctrines et ces six principes guident le désir de chacun de rester fidèle aux points importants de la vie spirituelle. Dans ce qui a été appelé le Sermon sur la Montagne, Jésus a averti qu’il n’est pas toujours facile de trouver le chemin droit et resserré, et d’y demeurer. « Étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie, a-t-il déclaré, et il y en a peu qui les trouvent. » (Matthieu 7:14)
Bien qu’à certains moments il semble que peu de personnes prennent le chemin droit et resserré, la fidélité de ce petit nombre permet au chemin de rester assez large pour que d’autres puissent y entrer. Rester fidèle aux points importants de la Science Chrétienne est vraiment un choix. Et c’est le chemin vers la liberté.
