C'est en se retrouvant dans la salle de cours pour le devoir sur table que Fathia s'est aperçue de son oubli: elle avait laissé sa calculatrice à la maison ! Pour un examen de comptabilité, c'était une véritable catastrophe. Fathia avoue qu'elle était complètement paniquée. Elle a demandé sans succès autour d'elle si quelqu'un avait une calculatrice à lui prêter. « J'ai même demandé au professeur, dit-elle, mais il n'avait rien pour m'aider. »
Fathia Mitori était alors en 2e année de BEP. Elle suivant une filière qui allait la mener à un Baccalauréat Professionnel. Elle avait de bonnes notes en « compta » et s'était bien préparée à ce devoir. Une fois en possession du sujet ce jour-là, elle voyait, dit-elle, ce qu'il fallait faire.
Mais sans calculatrice pour effectuer les longues et nombreuses opérations, elle se trouvait comme devant un mur, et pendant les premiers instants, c'est la peur d'échouer lamentablement qui l'emportait dans ses pensées. Puis, soudain, quelque chose a changé. « J'ai commencé à affirmer que Dieu est partout, qu'il est Tout. Et j'ai cessé d'avoir peur », explique-t-elle tout simplement.
À l'école du dimanche de la Science Chrétienne qu'elle fréquentait à Paris depuis deux ans, elle avait appris certaines vérités sur Dieu et Sa création qui l'intéressaient beaucoup. Surtout, elle avait appris « à mettre en pratique ce qu'on apprenait le dimanche ». Et à des moments où elle ne se sentait pas bien, elle avait déjà eu des guérisons rapides en percevant sa vraie nature d'enfant de Dieu, entourée de Son amour.
Fathia était arrivée en France en 2001, en provenance du Mali où une partie de sa famille s'était réfugiée, à la suite de la guerre au Congo, son pays d'origine. Elle n'avait pas connu d'école du dimanche jusque-là, mais chez elle, il y avait « le livre » [Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy], et sa mère lui parlait de l'amour de Dieu. À son arrivée en France, pour des raisons administratives, elle était restée un an sans pouvoir être scolarisée, ce qui l'avait attristée, car elle aimait étudier. Puis elle avait pu intégrer cette filière qui l'orientait vers la comptabilité et elle en était heureuse, car elle aimait les mathématiques et avait le désir de réussir.
Le jour du devoir sur table sans la calculatrice, lorsque des idées spirituelles ont commencé à lui venir, elle s'est souvenue des paroles d'un cantique qu'elle aime particulièrement: « Dieu, grand Tout-en-tout ». [Ce cantique commence ainsi: « Ô Dieu, grand Tout-en-tout, Tes fils ne craignent rien. » Hymnaire de la Science Chrétienne, n°267] Dieu sait tout, a-t-elle pensé. Et la conviction lui est venue que même si elle ne savait pas comment sortir de cette impasse, Dieu, Lui, gouvernait toute la situation et ne pouvait l'abandonner car elle était Son enfant. Soudain, comme de nulle part, la pensée lui est venue: « Mais Fathia, tu as un portable dans ton sac, prendsle ! » Sur son téléphone portable, il y avait une calculatrice simple, mais qui suffisait pour ce devoir. D'ordinaire, il est demandé aux élèves d'éteindre leur portable quand ils entrent en classe, mais ce jour-là, le professeur a compris pourquoi elle le prenait et n'a pas fait d'objection.
Résultat: elle a pu faire son devoir et a obtenu une bonne note.
Cet incident peut paraître banal, mais pour Fathia cela a été comme une révélation. Alors qu'elle se disait « je vais avoir un zéro », la solution était venue, grâce à la prière. « Je suis consciente d'avoir été franchement aidée, dit-elle, je savais que Dieu était là. »
Et ce moment de complète confiance en Dieu continue de porter des fruits. Dans les années qui ont suivi, elle n'a pas manqué de prier avant et pendant les examens. « Même de chanter un cantique en moi-même avant de commencer mon sujet », ajoute-t-elle. Souvent, quand elle s'est trouvée devant sa copie, elle a pensé qu'elle n'était pas séparée de Dieu. Donc ce n'était pas elle qui allait faire le devoir, grâce à ses capacités personnelles, mais c'est Dieu qui allait S'exprimer en elle. Et ses camarades étaient souvent surpris de son calme... et de ses notes ! « Avant chaque devoir, je savais que j'allais le faire avec Dieu », explique-t-elle simplement.
Après avoir passé son Bac en 2006, Fathia a entamé deux ans de préparation à un BTS de comptabilité, en alternance, c'est-à-dire qu'elle travaille dans une entreprise une partie du temps. Jusque-là, elle avait étudié dans un lycée de banlieue dont le recrutement se composait d'élèves venus de tous horizons et elle s'était toujours sentie à l'aise parmi eux. Mais l'année dernière, dans son nouvel établissement, elle s'est aperçue qu'elle était la seule élève noire de sa classe. Et l'ambiance était très différente. « J'avais l'impression que je dérangeais tout le monde, que j'étais de trop », se rappelle-t-elle. C'était si dur qu'elle avait fini par avoir peur d'aller en cours. Elle a même pensé abandonner, car ses notes avaient chuté complètement. « C'était comme si les expériences précédentes avaient été effacées. »
Alors Fathia a appelé un praticien de la Science Chrétienne, sur Internet, pour lui demander de l'aider par la prière. Celui-ci a attiré son attention sur un passage de la Bible qui a rappelé à la jeune fille que c'est Dieu qui agit en nous. (voir Philippiens 2:13) Ensemble, ils ont prié pour bien saisir que rien ne peut entraver le progrès des enfants de Dieu.
Plusieurs autres idées l'ont soutenue dans ses efforts de se tourner vers Dieu pour résoudre sa situation, plutôt que de se fier aux apparences. Comme celle-ci: « Rien n'est réel et éternel – rien n'est Esprit – hormis Dieu et Son idée. Le mal n'a pas de réalité. Ce n'est ni une personne, ni un lieu, ni une chose, mais simplement une croyance, une illusion du sens matériel. » (Science et Santé, p. 71)
Ce travail de prière et d'étude de la Bible et de Science et Santé a duré plusieurs mois. Fathia a gardé les e-mails échangés avec le praticien. En voici un exemple, de mai 2007:
bonjour,
[...] je continue à lire les passages que vous m'avez indiqués et je me sens plus courageuse. J'arrive à travailler correctement et mes notes sont en progression. Cependant [...] je n'ai pas d'amis dans ma classe [...]
Merci.
Fathia
Et voici quelques idées, dans la réponse du praticien, qui ont aidé Fathia:
Cherchez à plaire à Dieu, et vous serez intéressante pour les autres. [...] Le vrai amour consiste à voir les autres tels que Dieu les voit. Si vous aimez les autres de cette façon. et vous en êtes capable, ils réagiront positivement.
Le soulagement n'a pas été immédiat, mais sa prière et celle du praticien lui ont donné le courage de tenir bon pour terminer l'année, et vers la fin, ses notes s'étaient améliorées.
Cette année, elle se retrouve avec la plupart des élèves de l'année dernière, mais l'ambiance est complètement différente. « Les relations sont devenues normales entre nous. » Il se trouve qu'une nouvelle élève, d'origine africaine comme elle, est arrivée dans la classe, une redoublante qui aide à souder la classe « pour que tout le monde s'entende ». L'arrivée de cette camarade a été en quelque sorte une réponse aux prières de Fathia, qui se trouve très à l'aise maintenant dans cette classe.
Quant aux résultats scolaires, après une baisse en début d'année, ils redeviennent solides. « Même si au moment où je priais l'année dernière, je n'ai pas vu de résultat immédiat, maintenant j'en ai les fruits », affirme-t-elle.
